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 Nẽferis Endel

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Nẽferis
Nẽferis
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MessageSujet: Nẽferis Endel   Nẽferis Endel Icon_minitime1Ven 23 Sep - 11:20

~ Mon identité ~

~ Prénom : Nẽferis
~ Nom : Endel
~ Surnom : La Marquise au sablier

~ Âge : 10.083 cycles
~ Jour & Mois de naissance : Le 14 phobos du mois de Nero
~ Sexe : Féminin
~ Race : Haute-Elfe

~ Lieu de naissance : Hondia
~ Lieu où vous vous trouvez actuellement : Sur la terre du Phénix

~ Classe : Aristocrate
~ Alignement : Neutre mauvais



~ Apprenez à me connaître ~

~ Description Physique : Qu'est-ce qu'un cycle pour vous? un an? une décennie? un siècle ou encore une semaine? Non, ce terme désigne simplement une saison. Mon âge véritable vous paraîtra si vous divisez la valeur de mon vécu par cinq. Cela vous donnera la précision qui tend à vous faire défaut, comme deux milles seize Nero. Les hauts-elfes ont leur propre calendrier, chose que le monde des hommes peine à considérer, ou oublie sciemment. Ce point de détail éclairci, vous apprendrez que par nature, un haut-elfe passe rarement inaperçu lorsqu'il sort de son fief. Bien que la majorité d'entre nous l'assume, certains aspirent toutefois à pouvoir passer derrière les affiches sans les décoller. En ce qui me concerne, je ne m'identifie à aucune de ces deux catégories. Tandis qu'un Sloac captivera l'attention comme la plante synthétise la lumière, d'autres devront s'encapuchonner, voir se maculer de boue afin de se fondre dans la masse puante des bas quartiers. Bien que nous sommes passés maître dans l'art d'épier nos voisins, il nous faut toujours prendre garde à cette singularité qui nous auréole. Lorsqu'il met un pied en dehors de Hondia, le haut-elfe sera soit un nobliau, soit rien du tout, évoquant ainsi le fait qu'il ne doit pas se faire remarquer. Voilà bien une caractéristique dont je n'ai guère à me soucier.

La silhouette voilée d'une robe nacrée à la coupe modeste, avec pour seul bijou une pacotille arrachée au cou d'une gamine qui n'en n'avait plus l'usage, je dénote, je suscite la question. N'étant que peu nombreux à se mêler au commun des mortels, l'esprit de ces derniers aura une propension à imaginer tout un tas de fables à notre sujet, des fables nimbées d'autant de lumière que de mystères. Surtout qu'en me voyant, on ne peut guère s'y méprendre. Les oreilles étirées vers le haut, très proches du crâne, est la spécificité majeure qui permet aux gens de nous différencier des autres races elfiques. Un demi-elfe pourrait avoir ce trait de ressemblance, mais bien idiot serait celui qui s'y laisserait prendre. La prestance de ces êtres bâtards est, par la banalité qu'ils affichent, à cent lieues de la nôtre. Discrets, instruits, charismatiques, il est impossible de confondre les hauts-elfes d'une sous-espèce aux oreilles pointues.

Ma chevelure platine reflète mon appartenance à la haute naissance, en clair, je fais partie de la lignée des premiers hauts-elfes, une signature génétique qui fait certes son petit effet, mais qui ne revête pour moi et ceux que je côtoie, aucune espèce d'importance. Mon regard perçant souligne un certain malaise, forçant bien souvent mon interlocuteur à baisser les yeux. Mon âge avancé ne me permet plus guère de m'attarder aux arts de la bienséance, et autres mondanités du genre. Bien que courtoise et subtile, je n'accorde qu'un temps limité aux démocrates à la pense enflée par le dur labeur de leurs sujets, et mon sablier est là pour y veiller. Trente secondes de parole, pas une de plus. Passé ce délai, je me détournerais de mon vis-à-vis, et si la folie lui prenait de ne pas respecter cette condition, par exemple en me tenant la jambe, alors il s'exposerait à un évènement autrement plus radical qu'une humiliation.

~ Description Psychologique : Comment se définir lorsque son existence se résume en un champ de bataille? Afin de mieux comprendre mon fonctionnement, ainsi que cette incohérence au niveau de mon alignement, il est capital de vous informer sur une vérité qui dérange; je suis une mallev. La raison de mon aspect physique vous la sera révélée ultérieurement. Ainsi, propre aux mallevs, je suis d'une nature profondément mauvaise, et si à la base je n'étais animée d'aucun but, les différents chapitres de ma vie m'ont conduits à devenir celle que je suis aujourd'hui. Un être réfléchi, calculateur, et.. destructeur. Le genre d'être capable de faire s'effondrer des nations! Pour ce faire; j'ai la patience, l'intelligence, l'érudition et le savoir être. Extrêmement investie lorsqu'il s'agit de politique, le moment m'est enfin donné de mettre en application ce pourquoi je me suis formée.

~ Possessions : Je possède une bâtisse dans le district du gouvernement de Nandis. Cette boîte à chaussure enrobée dans sa coque de crépi blanc m'a été fourni par l'état sous la gouvernance de Vultinien en ma qualité d'agent diplomatique, je l'ai par ailleurs rebaptisé; le cloitre. Il m'est ainsi possible de m'y "reposer" lorsque je suis de passage dans la cité. Une chambre m'est également réservée dans l'aile souterraine de la guilde de la dague ensanglantée. De cette manière, je m'assure d'obtenir toutes les informations dont j'ai besoin. Double, triple, quadruple, quintuple jeu.. rien ne saurait me freiner!

~ Biographie & Histoire :

Prologue

Née du couple aimant Umbrella et Kaïtis Endel, j'ai évolué au sein d'un cocon chaud et douillet. Arrivée au début de l'âge des Anciens, je pus profiter d'un enseignement digne d'une reine. Il ne fut pourtant jamais convenu que je règne un jour, mais mes parents étaient de ceux qui se méfiaient de l'avenir. Profitant de mon esprit vif, les tuteurs les plus instruits se relayèrent pour me prodiguer leur savoir. Ils disaient alors de moi que j'étais la plus belle éponge qui leur avait été donné de voir. Un humour très professoral visant à vanter mes qualités intellectuelles. Non pas que cette existence me plaisait tout particulièrement, mais ma soif de connaissances avait eu raison de mon coeur aventureux.

Mon caractère intrépide emmitouflé dans une couverture pondérée, je me mis à suivre la voie que l'on avait pris soin de me tracer. J'avais pour charge de traiter les informations que l'on glanait auprès des différentes nations, tout en missionnant quelques espions pour le compte de la couronne. Le temps passant, on me présenta à mon futur mari; Hoclës Muinver. C'était un homme charmant aux gouts très simples. Quand notre union fut scellée, le nom de ma famille absorba le sien afin que la lignée des premiers hauts-elfes soit préservée. Mais aussi parce qu'il était de coutume en Hondia, de privilégier le prestige. Chez les nôtres, la nuit de noce n'existe pas, et les pratiques sexuelles se font selon le bon vouloir du couple. Il n'y a point ce système de descendance imposée propre au monde des hommes.

Trop éprise par l'enfer du devoir, Hoclës ne put m'honorer que vingt cycles plus tard. Seulement, ce fut sous certaines conditions. Non pas que j'étais du genre romantique, mais à évènement spécial, contrée spéciale! Le lit conjugal n'avait pas l'armature assez solide pour remplir cette fonction. En revanche, la plage de la vouivre nichant dans l'archipel aujourd'hui englouti par les flots de la lagune interdite, comblait toutes mes attentes. Seuls à bord de notre voilier, nous partîmes en direction du lopin de terre, puis nous abandonnâmes l'un à l'autre sous le regard bienveillant d'Azura.

Le mystère de l'ombre

Cinq cycles plus tard, je mettais au monde une curieuse petite fille. Curieuse oui, c'est bien le terme qui convint pour désigner l'enfant lorsque je la vis pour la première fois. Les yeux bruns, le scalp noir.. bien que le plus frappant résidait en la forme de ses oreilles. Aussi rondes et chétives que celles d'un humain, je ne pus réprimer un mouvement de recul. La réaction de Hoclës fut, je dirais.. à la hauteur de ma surprise. Alors même que notre empathie était établie depuis une bonne centaine d'aurores, le bougre me demanda sans réserve aucune; Qui est donc ce mystérieux prétendant? Comment pouvait-il remettre mon honneur en cause ou pire, m'accuser ouvertement de fornication? Ignorait-il que les nôtres ne pouvaient copuler avec d'autres races? En réponse à cet affront, je lui rétorquai; Peut-être n'êtes-vous guère aussi pur que vous le prétendez. Blessé dans son égo le plus silencieux, Hoclës se retira. Ce fut donc seule que je dus affronter le regard inquisiteur de mes parents. En un clin d'oeil, cet être sans nom bouleversa mon existence, et fit voler en éclats toutes les valeurs que je prenais pour acquises.

Malgré mon intégrité au sein de la société, mes plus proches se mirent à douter de ma vertu, certains érudits qui furent jadis mes précepteurs, allèrent même jusqu'à avancer l'hypothèse que nulle serrure ne saurait faire barrage à mon ingéniosité. Laissant ainsi entendre à qui voulait le croire, que j'aurais pu contourner la pureté de notre sang. Que pouvaient bien peser mes mots au devant d'une telle déferlante? Portée jusqu'en haut lieu, cette naissance fit grand bruit. Il n'y avait point de loi pour apporter une solution à ce problème, alors un vent de panique s'installa dans la sphère dirigeante. Que devait-on faire de moi et de cette progéniture que je ne saurais reconnaître? Cette dernière me fut par ailleurs retirée le temps des délibérations qui se prolongèrent sur trois cycles. Emmurée dans mes appartements, le temps qui passe me sembla plus long que d'ordinaire, plus insipide, jusqu'à ce que la saveur douceâtre de la mort enivre mes narines. Mon honneur bafoué, mon intégrité brisée, mon couple détruit.. Avais-je réellement l'envie d'étaler cet étouffement de l'âme sur un millier de cycles? Je n'avais qu'une enjambée à faire pour sombrer dans l'abime de la délivrance.

Un pied sur le muretin, mes vêtements de nuit flottants au gré de la brise, je sentais le vide m'appeler de ses voeux. Inspirant profondément, de soudains chuchotis troublèrent ma concentration. Même à voix éteinte, je n'eus aucun mal à reconnaître l'éloquence d'Umbrella, ma génitrice. Dix mètres plus bas, une réplique exacte de ma terrasse tenait lieu de confessionnal entre mère et un des plus éminents membres de l'assemblée. Je roulai des yeux lorsque je compris qu'ils parlaient de l'enfant que j'avais engendré. Comme s'il pouvait s'agir d'autre chose.. Bien qu'ils tournèrent longuement autour du pot, ils finirent par évoquer la mise à mort du nourrisson. Je n'avais aucune attache à l'égard de ce bébé, mais je n'étais pour autant point disposée à permettre un tel acte! Il y avait forcément une explication rationnelle à sa différence. Un haut-elfe ne se limitait guère à la pointe de ses oreilles, si? Oubliant mon désir de plonger, je m'assis face à la coiffeuse. Accoudée sur le rebord, contemplant mon reflet dans le miroir, je réfléchis à la manière dont j'allais protester. Lorsqu'on vint me quérir pour me soumettre à de nouvelles questions, un cri d'effroi parcourra l'ensemble de la tour. Le crâne rasé, la peau noircie par l'encre de mon encrier, et les oreilles redécoupées, je n'avais plus rien de la fille qu'on me connaissait, si ce n'était le vert de mes iris. Des flots de sang ruisselaient sur mon cou et ma nuque, mes plaies ouvertes criaient leur agonie en simulant l'effet que feraient les caresses d'une langue râpeuse sur de la chair à vif. Et malgré cela, je demeurai digne! S'ils voulaient tuer l'enfant, ils allaient devoir commencer par moi.

Claudia

Cet affront à notre race fit momentanément taire les chuchotis désireux d'occire ma progéniture. Jamais encore un haut-elfe, ne s'était osé à sacrifié ses attributs raciaux. Immédiatement porté en jugement, mon comportement fut scandé comme nocif pour la société. Sous la gouvernance des trois plus anciens casuistes, mon bannissement fut prononcé. On me permit cependant de plaider ma cause, ce que je fis avec aplomb!

"Vos yeux ne me reconnaissent pas, alors que je fusse pourtant la même qu'au point du jour! Dérobé de ma crinière argentée, et la pointe de mes oreilles limée, je suis châtiée par l'exil? Avez-vous au moins cherché le fond du problème? Je suis celle qui a mis au monde un être auréolé de mystères, et plutôt que d'en percer les secrets, vous le passeriez au fil de l'épée? Que je l'accepte ou non, cette chose fait partie de moi, et si la femme que je suis est en mesure de prendre du recul en dépit de tout ce qu'elle a perdu depuis cette naissance, vous devriez en prendre acte! Je ne peux pas changer la destinée que vous m'avez tracé, mais pour Cla'audhia, je vous demande la clémence."

En siltine, la langue haut-elfe, Cla'audhia signifiait; présage. Des murmures s'élevèrent quant j'eus terminé mon discours, puis le verdict tomba. Depuis le centre de l'atrium, j'observai les lèvres pochardes de ma génitrice s'offusquer de la sentence. Et pour cause, il fut dit que le nourrisson serait exclu par le prochain bateau, en même temps que sa mère. Aussi, peu avant que l'on me mette en caisse comme une vulgaire marchandise, la gamine me fut restituée, ainsi qu'une poignée de vivres que l'on me jeta au visage. On scella le couvercle, me plaça en fond de cale, puis m'expédia pour Nandis. La traversée s'échelonna sur cinq jours et quatre nuits, plongée dans la crasse de nos propres rejets, je fus finalement extraite de mon niouf par une bande d'humains au moins aussi répugnants que ce que je laissais derrière moi. On me pris pour un jeune garçon qui aurait fuis l'île de Tesnu avec sa petite soeur. Je les laissais croire à leur scénario, ainsi ils me conseillèrent de filer pour le bourg d'utara, là où les autorités étaient moins regardantes.

Sous l'éclairage rougeoyant du crépuscule, je finis par trouver un puits auprès duquel je pus faire notre toilette. Cla'audhia était très affaiblie, si bien que même sous les coups de sa fièvre, elle ne parvenait plus guère à hurler. Je craignais de la perdre, ce qui ne manquerait point de faire disparaitre son secret. Je dus alors me résoudre à demander de l'aide, ce que je fis en frappant la première porte qui fut à ma portée. Une femme coiffée d'un linge blanc m'ouvrit, sa figure était poussiéreuse et sa main libre enserrait le manche d'un curieux outil avec lequel elle semblait frotter son sol. Le crâne encore noirci par l'encre, et les oreilles cerclées de croutes noirâtres qui n'avaient de cesse de me démanger, je faisais peine à voir. Peut-être avait-elle senti que je ne représentait aucun danger, et sans doute plus inquiète encore pour l'enfant que je portais, elle m'invita finalement à entrer sans que je n'eusse à lui demander. L'humaine ne me posa aucune question, elle me fit simplement comprendre qu'elle aussi avait un bébé en pointant de son doigt osseux la couche dans laquelle il dormait. Elle versa de l'eau dans un bac, puis se saisit de Cla'audhia qu'elle dévêtit entièrement. Je ne comprenais rien à son petit manège, mais désespérée comme je l'étais, je la laissais faire.

Avec une gestuelle sincèrement maternelle, elle tenait le nourrisson d'une main, tandis que de l'autre, elle faisait ruisseler de l'eau sur son corps. Elle ne donnait pas l'impression de la laver, juste de faire couler le liquide sur son abdomen. La femme répéta l'opération une bonne vingtaine de fois, avant de finalement déposer la gamine dans le contenant qu'elle avait tantôt rempli. Cla'audhia tressaillit, puis commença à trouver la force de se plaindre. Ce ne fut d'abord que des piaillements, des gazouillis à peine audibles, mais au terme de plusieurs dizaines de minutes, elle braillait aussi fort qu'à son premier jour en ce monde! J'étais forcée d'avouer que cela ne m'avait point manqué, et paradoxalement, ses cris irritants me rassuraient. Par le froid, l'inconnue avait fait tomber la température du poupon, et maintenant que celui-ci était prêt à remplir le seul rôle qu'il savait tenir, l'humaine porta à sa bouche baveuse son énorme poitrine! J'écarquillai les yeux quand je vis le mamelon de la dépravée s'engouffrer dans l'orifice bruyant de mon fardeau. J'étais tentée de faire basculer sa chaise berçante pour la faire se retrouver les jambes en l'air et le crâne fracassé contre le parquet moisi de son intérieur, mais le silence retrouvé fut si délectable que ce caprice me passa..

Le déchet de Hondia

Près d'un cycle passa depuis que la muette eut sauvé Cla'audhia d'une fièvre mortelle. Et bien que ce souci semblait à présent derrière moi, il se trouvait que depuis quelques jours je souffrais d'atroces crampes abdominales. Si je n'avais point déjà mis bas, je jurerais sur mon honneur qu'il s'agissait de contractions. Peut-être était-ce du à ma piètre qualité de vie, et dont les courants d'air qui n'avaient de cesse de soulever la poussière de ma cahute, me rappelaient combien ma situation était désastreuse. J'aurais dormi dehors que cela n'aurait point changé grand chose. Nandis n'était alors qu'une toute jeune ville, mais elle se divisait déjà en deux bourgs, séparant ainsi les plus aisés des nécessiteux, nécessiteux dont je faisais désormais parti.. Je créchais dans une cabane abandonnée à seulement deux rues de l'aphasique. Régulièrement, pour ne pas dire chaque soir et chaque matin, j'allais la visiter afin que de son sein, elle puisse emplir la panse de Cla'audhia.

La nuit suivante, un violent orage éclata, et depuis les dessous d'une charpente branlante, l'impensable se réalisa! Mes cris étouffés par le grondement du tonnerre, je mis au monde un second enfant, soit deux saisons après le premier! J'appris plus tard que je disposais de deux utérus, et que tout comme Cla'audhia, cet évènement était issu de la semence de Hoclës. S'étant manifestement développé plus lentement que sa soeur, ce bébé avait néanmoins toutes les caractéristiques que l'on pouvait attendre d'un haut-elfe normalement constitué. Seulement il m'était impossible de le garder, c'était à peine si je parvenais à survivre dans ce monde de désolation. J'aurais sincèrement aimé chérir cet enfant, mais l'appel du mystère était trop fort pour que je puisse lui résister. Je fis donc en sorte que le nourrisson soit du voyage lorsqu'un navire de commerce à destination de Hondia, annonça son départ. Je le plaçai alors parmi les denrées réservées à la lignée des Hondia, et sur son torse, au milieu des hurlements et des larmes, j'eus gravé: "Sloac". C'était un auguste retour des choses pour m'avoir si injustement traité!

La signification de Sloac était volontairement alambiquée lorsqu'il était déserté de tout contexte. Si on le traduisait dans le langage des hommes, on obtiendrait quelque chose comme: "Justice". Sauf que le bébé présumé décédé au cours du voyage, apportait un tout autre sens à ce mot; "Sentence"! J'avais dans l'espoir que les serviteurs du couple royale aient le courage de leur amener ce poupon putrescent, dont l'odeur macabre les marquerait au plus profond de leur être. Hélas..

Une page se tourne, un livre se ferme

Les cycles, puis les années s'écoulèrent. Ce temps passé à sillonner les bas-fonds de l'humanité me permit de comprendre deux choses. La première, c'était une espèce capable de se livrer aux pires bassesses que l'on puisse imaginer. Quand la nourricière de Cla'audhia rendit l'âme, ses enfants alors âgés de cinq et sept ans furent recueillis par leur tante, une femme mûre coiffée d'une longue chevelure grisonnante. La nouvelle mère s'installa sous le même toit que sa défunte soeur, puis imposa son autorité aux deux marmots. Avant le drame, les petits venaient régulièrement me visiter afin de solliciter Cla'audhia. Alors quand cette routine redondante cessa, cela me rendit curieuse. Je découvris donc que la tante prostituait les orphelins, fille comme garçon, aux pouilleux du coin. Majoritairement composée d'hommes, la clientèle désormais conséquente, alla jusqu'à faire la queue devant la frêle bâtisse. Quant à Cla'audhia, se languissant de ses proies, profita de mon sommeil pour assouvir sa soif de larmes et de cris. Ne la voyant point à mon réveil, je courus jusqu'où je supposai la trouver. Bien que la matinée était encore sombre, je la surpris chez la tante, assise en tailleurs au milieu de restes humains! De ses yeux noyés par les ténèbres elle me fixa, et de ses lèvres souriantes elle m'accueillit. A cet instant précis, j'entrevis une part de ce mystère qui l'habitait, sans toutefois parvenir à m'en saisir..

Lorsque le soleil éclaira l'horizon, une quantité insensée de sang avait recouvert sol, murs et plafond, tandis que blottis dans un coin, frère et soeur s'enlaçaient pour s'abstraire de ce cauchemar. Puis Cla'audhia, derrière son sourire satisfait, me fit l'annonce du pouvoir dont elle était investi, un don qui consistait à manipuler le sang. Je n'associai cependant point cette aptitude au mystère qui l'enveloppait. Même le mendiant pouvait par un beau matin, se découvrir un talent caché. Et maintenant qu'elle était assez grande et surtout apte à faire front devant l'adversité, le temps était venu pour moi de quitter cette fange prétendument civilisée. Les cheveux en bataille, secs, d'une teinte jaunâtre virant sur l'ocre, je fis volte-face en vu de retourner au dehors. Cla'audhia, toute guillerette, plus encore que ces fois où les orphelins souffrirent sous ses doigts inventifs, s'empressa de me rejoindre. J'avais besoin de remettre un peu d'ordre dans mon esprit, quand soudain! un râle, une toux, un reniflement et un chuchotis se succédèrent. Claudia, avait murmurée la voix. C'était la fillette! le garçon n'était pas mieux d'ailleurs, aucun d'eux ne savaient prononcer Cla'audhia convenablement. Mais en lisant le sombre désir qu'arboraient les prunelles de ma progéniture, je lui rétorquai un farouche; silence! puis claquai la porte. La gamine ne vit en moi qu'un adulte dépossédé de son âme pour ainsi l'abandonner en si joyeuse compagnie, sans se douter une seconde du supplice que lui aurait infligé "Claudia" si je n'avais point agis de la sorte.

Une fois que nous fûmes débarbouillées, je quittai ce hameau dépravé pour me rendre à Elminswood. Conseillée par un prêtre autrefois rongé par la lèpre, et aujourd'hui asséché dans les profondeurs de sa tombe, je me mis en quête d'un sage qui vivait en ermite dans les hauteurs des collines boisées. La peau flétrie par des années de privation, une toilette miséreuse, et une nourriture si infecte que seul un esclave pouvait digérer, je m'enfonçai dans l'immensité herbeuse de la grande plaine. La souillon que j'étais devenue finit par atteindre les quelques maisonnées qui gîtaient dans la forêt d'Elminswood. Prise pour une gueuse, ce que j'étais très certainement, on m'offrit le boire et le manger, ainsi qu'un lit où m'écrouler. Au chant du coq, je sortis Cla'audhia de son placard, me renseignai sur l'ermite, et partis sans me retourner. Je me présentai à sa porte peu avant le crépuscule, puis devisai avec le vieux jusqu'au matin. En le quittant, j'eus le sentiment d'avoir un début de piste.

La seconde chose que j'appris sur l'humanité, c'était sa fabuleuse capacité d'adaptation. Comparés à l'ensemble des races qui peuplaient Astrune, ces êtres avaient la longévité d'un éphémère! Pourtant, ils se répandaient plus vite que la moisissure dans l'obscurité d'une cave. Leur système sociétale tentait de survivre à travers les âges, mais bien souvent il se corrompait sous le joug d'un dirigeant stipendié par ses vices. Leur courte durée de vie leur permettait cependant de ne point subir les méfaits du tyran au-delà de quelques décennies. Tandis qu'au sein de la haute cité elfique, Cla'audhia sera depuis longtemps morte de vieillesse, si bien que la poussière de ses os aura complètement disparue, que le couple royal, le même qui eut favorisé mon exil, continuera d'imposer ses lois. Dans ce cas de figure, les milliers d'années que ma race trainaient derrière elle, à qui profitaient-elles? Surement pas à moi!

Sur Utara, loin vers Utara!

Quatre jours après avoir échangé avec l'ermite, et d'un aspect toujours aussi misérable, ma silhouette campait devant la mégapole de Mystiül. Avec Cla'audhia à mes côtés, j'entrais dans l'imprenable cité des mages! Informé par pigeon voyageur de mon arrivée, les hauts représentants me permirent d'investir les lieux, avant de m'accueillir au pied de leur tour. On m'apprit alors que l'ermite était un ancien éminemment respecté de ses pairs, et que ce fut son appui dans ma quête de mystère, qui favorisa cette rencontre. C'est avec une prétention relativement haut perchée, que les gigoteurs de doigts m'offrirent le gîte et le couvert. Nous pûmes enfin nous laver jusque dans les recoins depuis longtemps oubliés, tout en profitant d'un véritable sommeil réparateur. Mais au petit matin, les yeux bouffis par la fatigue encore présente, on m'annonça qu'il était temps pour Cla'audhia d'être soumise à la loupe des arcanes. Une façon habile de me faire savoir qu'ils allaient ni plus ni moins disséquer son âme. Malgré le fait que mon esprit demeurait dans le brouillard, j'acquiesçai vivement! Ce mystère qui me narguait depuis bientôt quarante cycles, soit environ huit ans, allait finalement livrer ses secrets.

La gamine placée au centre d'une étoile à sept branches, avec un sorcier assis sur la pointe de chacune d'entre elles, j'observai le rituel depuis un balcon qui surplombait la salle. Peu après, les vieillards en robe sombrèrent dans une transe si profonde, que leur essence fut capable d'investir le royaume astral. Depuis cet autre monde, chacun des mages orbitait autour d'une "pierre" du destin. Et quand l'incantation fut terminée, sept faisceaux invisibles se braquèrent sur Cla'audhia, révélant aux conjurateurs, la sombre nature de son existence. A leur retour sur Astrune, la réaction des hommes fut unanime, la mallev DEVAIT mourir! Guidés par un semblant de civilité, le patriarche me conta l'histoire chaotique des mallevs, insistant bien sur le fait qu'il était dans l'intérêt de tous, d'éradiquer à jamais ses sorcières noires. Etant ce que j'étais, je lui demandais comment j'avais pu accoucher d'une mallev si elles étaient déjà éteintes. Le doyen éluda ma question, puis radota sur l'élimination nécessaire de Cla'audhia.

Farouchement opposée à sa mise à mort, je m'interposai! Ils pouvaient bien sûr me balayer d'un revers de la main, mais à ma grande surprise, ils n'en firent rien. Suite à ma protestation, on nous confia au luxe d'une pièce somptueusement décorée. Et alors que la nuit se faisait plus foncée, le patriarche fit son retour. Les bras ballants, le visage tombant, un rien suffirait à le faire chuter. Puis de ses mains noueuses et tremblantes, il porta à mon attention une breloque que je devais placer autour du cou de Cla'audhia. Selon ses dires, l'artéfact veillerait à ce que la mallev qui sommeillait en elle, s'égraine dans le temps. Je ne bus aucune de ses paroles, et dans le cas où son fonctionnement serait effectif, je ne tenais point à amputer Cla'audhia de son unique particularité! Bien sûr, je fis mine d'accepter en permettant au vieux d'attacher lui-même le collier. Désormais rassurés de savoir la mallev en laisse, les sorciers me permirent de quitter Mytsiül. J'étais tout de même dubitative, car pour des gens d'une telle envergure, où la magie permettait toutes les folies, comme dépasser l'âge légal de leur espèce, je les trouvais particulièrement naïfs! à moins que ce ne soit moi.. Que l'on m'eut charmée ou non, je ne pouvais malheureusement plus revenir en arrière. Quand les portes claquèrent derrière moi, j'ôtai immédiatement la babiole du col de Cla'audhia, avant de disparaitre dans l'obscurité.

Quand nous atteignîmes le haut de la vallée, soit environ trente heures après que nous ayons quitté Mystiül, Cla'audhia commença à se plaindre de douleurs thoraciques. Je lui intimai d'apprendre à mieux maîtriser son souffle, car nous n'étions pas prêtes de nous arrêter. Je pris alors sa main et la tirai fort dans la direction que je pointais. Elle gémit sans que j'en prenne ombrage, et pour cause, en l'attrapant, je sentis combien sa peau était brûlante. En un instant je fis un bond dans le passé, quand Cla'audhia pouvait encore tenir sur mon avant-bras. Plus fiévreuse qu'en ce jour où j'accostai sur les côtes de Nandis, mon coeur fit une ambardée, tandis que mon esprit associait les mages sournois au mal qui la frappait. Par une malédiction quelconque, ces vieux séniles s'étaient assurés du déclin des mallevs, ou tout du moins de celle-ci! Je ne pouvais guère revenir sur mes pas, sans quoi ils termineraient ce qu'ils avaient commencé dans un joyeux feu d'artifice, et ce, sans que je n'y puisse rien! Les fées sous couvert de Silmariën? non.. elles ne bougeraient pas une aile pour nous, surtout si comme les mages, elles devinaient l'essence maudite de Cla'audhia. C'était ce qui était le plus proche de nous, mais aussi le plus inaccessible.. Alors je décidai de faire route vers Aeldril, une ville que je savais peuplé d'elfes tout aussi capables que les plus sages de Lalwende.

Très ouverts sur le monde, les Aeldriens étaient les plus susceptibles de sauver ce qui pouvait encore l'être. Qu'importe ce qui advenait de Cla'audhia, du moment que son essence de mallev subsistait, je saurais m'en satisfaire, même si pour cela elle devait finir en légume. Hélas, la distance qui nous séparait du flanc de Freezis, ne fut pas pour aider.. Au lendemain, diverses pustules purulentes avaient recouvert chaque parcelle de son corps, s'ajoutant à ce supplice, une quinte de toux qui n'en finissait plus. Faisant ainsi fuir le moindre charriot que nous croisions. Les jours passant, les maladies de Cla'audhia allaient crescendo! J'étais désormais convaincue que chacun des sorciers y avaient apporté sa petite contribution. A savoir que je lui comptais pas moins de quatre symptômes bien distincts. Les pustules, donc la peau, la toux pour les poumons, l'assèchement des muqueuses qui conduisit à une infection oculaire, et enfin le transit intestinal.. Devenue complètement infirme à l'orée des rocheuses, je dus me résoudre à la porter, elle, et son corps qui fuyait de toute part, sur plusieurs dizaines de kilomètres. Mais quand le cinquième jour fut atteint, je dus me rendre à l'évidence.. Personne, pas même les meilleurs soigneurs de Hondia, ne sauraient empêcher l'inévitable. Alors même que je voyais les bâtisses d'Aeldril poindre à l'horizon, je mis le cap sur Utara, loin vers Utara!

Cymetia

Seule la mort pouvait combattre la mort! Poussée par cette seule conviction, la respiration encombrée de Cla'audhia donna le rythme à mes pas. En dépit de mon indifférence, son râle me terrifiait.. un son guttural qui s'apparentait à celui d'un animal crevé sur le bord du chemin, pourri depuis des jours, mais qui se refusait de mourir! Je ne reconnaissais plus ma gamine en ce bruit! Mais je devais composer avec, endurer la vibration de ses bronches bouchées sur toute la surface de mon bras.. Je trouvais un coin d'eau, probablement le dernier avant d'atteindre les terres éteintes qui bordaient Kumra. Puis me remis en marche. Me fiant uniquement à ce que j'appris de ce coin lorsque j'étais encore quelqu'un, je plaçai mes derniers espoirs en cette entité qui régissait l'écosystème des vampires. En tout cas, c'est ainsi que je découvris son existence. Par un écho dans le vent..

A partir de ce point, il n'y avait plus âme qui vive! Lentement et péniblement, les heures se succédèrent, amoindrissant mes forces à chaque foulée. Le regard braqué sur le sol qui défilait sous moi, je ne pensais plus à rien, tel un automate errant sans but, j'avançais vers Utara, tout droit, sans faillir. Les lèvres fendues par la déshydratation, il s'en échappait périodiquement de longs filaments blanchâtres qui allaient tantôt se coller sur ce qui restait de mes haillons, tantôt sur Cla'audhia. Ma vue se faisait trouble, et mes oreilles bourdonnaient. Je sentais que mes jambes allaient flancher d'une minute à l'autre, mais je savais aussi que si je m'écroulais, je ne relèverais point.. Coûte que coûte, je devais tenir. L'air sec me brûlait le nez et la gorge, et dans l'instant qui suivi, un gout de viande faisandée se déposa sur ma langue, manquant de me retourner l'estomac. J'en étais arrivée à  un point que même les muscles qui contrôlaient mes paupières, me mettaient au supplice. On aurait dit de vieux élastiques distendus dépossédés de leur vigueur.. Un oeil se fermait mais pas l'autre, et inversement. Plus rien ne fonctionnait correctement.. Si bien que je ne savais même plus où j'étais, ni pourquoi je trainais la patte.

Le dos vouté, ma silhouette s'estompa dans la brume tourbillonnante, illustrant d'une certaine manière, mes adieux à ce monde. Au bord de la rupture, ma cheville craqua soudainement, précipitant dans la boue, cette masse inerte qui se trouvait être mon corps! Je m'effondrai à plat ventre, sans mains pour me retenir, sans bras pour amortir, et sans conscience pour craindre le pire.. Je me souviens seulement de mon coeur cognant irrégulièrement contre mes tempes. Et ignorante du temps qui s'était écoulé entre ma chute, et la voix qui résonna dans la nébuleuse, je me surpris à en chercher la source. Ainsi elle m'apparut.. le visage à moitié enfoncé dans la bourbe, j'aperçus de mon oeil restant, une caricature d'enfant émerger du brouillard. Bien que trouble, je m'attardai un instant sur sa coiffure. Sans arrière pensée, je me laissai gagner par la curiosité que me procurait cette paire de couettes qui n'avaient point leur place au sein d'un lieu aussi sordide. Je murmurai alors une floppée de mots depuis mon eau boueuse, sans être capable d'en conserver un traitre souvenir. Peu à peu, ma conscience décrocha, mon palpitant s'emballa et mon souffle se raréfia.. Seul me resta en mémoire un couple de jambes grêles montées sur des genoux cagneux, ruisselant de gouttes vaseuses.

Tourmentée par le son de ma respiration, comme si mes tympans s'étaient logés dans mes poumons, je sursautai! Les yeux grands ouverts, assise le dos raide, je me demandai ce que je faisais là! Enfouie dans un caveau à plusieurs pieds de la surface comme un secret honteux, je peinais à dissocier le réel de l'onirique.. Il fallut que l'enfant à couettes s'annonce pour que tout me revienne subitement, enfin.. disons plutôt les quelques bribes qui subsistaient. Et le premier ordre qui me vint, ce pourquoi j'avais marché aux côtés de ma mort, était de savoir ce qui était advenue de Cla'audhia! La soubrette délabrée ne me répondit qu'une fois qu'elle fut accoudée à l'autel de pierre qui trônait au milieu de la crypte. D'un ton faussement compatissant, celle-ci m'informa du décès de ma gamine. Je pus d'ailleurs voir son corps allongé sur le pyrée que la gosse complétait de sa posture nonchalante. Je me relevai fébrilement, constatant alors toute l'ampleur de mon échec.. Mais avant que le tumulte ne me submerge, la fillette m'affirma que j'avais accompli tout ce qui m'était possible de faire. Je venais de lui amener sa toute première mallev, sous-entendant que d'autres suivraient. Je prenais également acte que l'enveloppe charnelle de Cla'audhia avait été lavée de toutes ses afflictions. Plus de furoncles, plus d'irritations, plus rien de notable.. elle était comme l'agneau qui venait de naître. Elle était.. d'une beauté funèbre!

Se présentant sous le patronyme de Cymetia, elle m'enseigna que le retour des mallevs étaient écris. Que je fus choisie n'était qu'un pur concours de circonstances, l'important étant que Claudia soit désormais des "nôtres". Je rageai intérieurement lorsque Cymetia écorcha le prénom de Cla'audhia, et si je n'en dis rien sur l'instant, c'était principalement dû à la surprise de ce savoir que je ne me souvenais point lui avoir communiqué. Aurais-je bafouillé dans mon sommeil? j'en doutais fortement. Puis elle conclut sa phrase, les lèvres voilées d'un sourire, par mon propre baptême. Nẽferis.. avait-elle dit. Je compris alors que cette soubrette pathétique répondant à l'appellation de Cymetia, cachée sous son visage d'enfant, résidait l'entité que je m'en venais quérir. Quand tout fut clair dans ma tête, la revenante me laissa le choix quant au retour qu'elle prévoyait d'offrir à Cla'haudia. Je n'eus guère besoin de délibérer, ainsi ranimée, ma gamine devenait immortelle, et comme d'après Cymetia il coulerait beaucoup d'eau sous les ponts avant que l'incursion des mallevs fasse derechef parler d'elle, je n'avais aucune raison de me la coltiner! Par ailleurs, lorsque le temps sera venu, je saurais où la trouver. Je soumis tout de même une condition à l'entité; effacer l'ensemble des souvenirs qui précédaient sa mort.

Cymetia, dont la générosité semblait sans bornes, me proposa de la rejoindre dans son sanctuaire, de faire don de ma vie pour la cause des revenants. Je refusais ostensiblement, lui affirmant que j'avais bien mieux à faire que de patauger dans son ossuaire. Elle se gaussa, comme si elle savait ce que j'allais lui retorquer, puis m'invita à participer à la réanimation de Cla'audhia, ce que je déclinai également. La fillette fit la moue, puis me lança pendant que je bravai les escaliers en vu de rejoindre la surface, que si j'avais besoin d'un service, je n'avais qu'à demander. Cause toujours! songeai-je en la snobant.

Retour de bâton

La terre glaise avait englouti mes ribouis, et régulièrement l'eau grise du lac s'en venait lécher mes chevilles. Je demeurai là depuis des heures, sans même savoir quoi penser. Ce fut seulement quand je me relevai, qu'un élément tombant de mes guenilles parvint à focaliser mon attention. L'air détaché je le ramassai, puis le portai de toute ma hauteur. Entortillé dans le creux de ma paume, je reconnus sans mal le collier maudit qui fut offert à Cla'audhia lors de notre passage à Mystiül. Depuis lors, je l'avais gardé sur moi malgré le fait que mon esprit s'en était lavé de toute trace. Et maintenant que je louchais sur cette babiole enrobée dans son manteau d'argile, le souvenir de Cla'audhia satura mon âme. Depuis sa mise au monde jusqu'à cette image que me renvoya son corps étendu dans la crypte de Cymetia, tout me revint en tête.. J'aurais pu quitter Nandis il y a des années, et ainsi nous éviter de ramper dans la fange des hommes! Mais en dehors de mon savoir, je n'étais pas à même de me défendre en cas de guet-apens. Alors avec un secret aussi chétif sous le bras, que je devais protéger coute que coute, il n'était point question de braver ce risque. Ainsi, quand Cla'audhia me révéla son pouvoir sur le sang, je sus que le moment était venu. J'ignorais ce que je ressentais, ce n'était ni de la tristesse, ni de l'amertume, ni même de la colère. J'éprouvais simplement.. le néant. Il était tout autour de moi, et en mon sein également.

Les jours suivants, je compris que l'absence de Cla'audhia me pesait. Elle était ma fille, et biologiquement, mon exuvie ne se gênait point à le me rappeler. Sa main dans la mienne, son odeur, le son de sa voix. Tous ces petits détails que je n'eus guère relevé lorsqu'ils se passèrent, se relayaient en boucle désormais. Assumant néanmoins le fait qu'elle n'était plus mienne, je ne revins point sur mes pas. Si une bonne action pouvait toutefois découler de cette pathétique épopée, ce fut cet instant où j'intimai à Cymetia d'occulter les souvenirs du vivant de Cla'audhia. La gamine avait nullement besoin de construire sa nouvelle vie autour de la "mère" que je fus. Si je n'avais pas été aussi obsédée par son secret, peut-être me serais-je d'avantage consacrée à l'être, plutôt qu'à la chose.. Sur cette pensée solennelle, j'attachai le collier de ma défunte fille autour de mon cou, et m'enfonçai dans le tumulte de Kumra.

Un nouveau but



~ Suppléments ~

~ Particularités propres à votre espèce :

~ Ce que vous aimez :

~ Ce que vous détestez :

~ Vos peurs : "1 peur minimum"

~ Arme(s) :

~ Signe(s) particulier(s) : "Traces sur le corps ou quelque chose de peu commun, le petit truc qui vous rend unique"

~ Points forts : "Dites le de manière textuelle 3 lignes pleines minimum à 6 lignes pleines maximum"

~ Points faibles : "Idem que pour points forts (de façon textuelle)"



~ Mes secrets ~

Je ne dispose d'aucun pouvoir, si ce n'est la maîtrise dont je me suis enquise en terme de malédictions. En associant le dé et le sablier, l'un étant régis par les arcanes, et l'autre une divinité, je peux maudire à souhait qui bon me semble. L'effet de l'affliction peut-être temporaire ou permanente, cela dépend de la sentence infligée! Etroitement liée à l'entropie, cette capacité à maudire peut également me frapper, voir me tuer. Je ne crains toutefois point le fait d'en faire usage!

~ Capacité spéciale : Lancer de dé énigmatique.

En façonnant le dé, avant de le cheviller à la puissance de Vi, je permis à cette divinité de prendre sa revanche sur le prétendu ordre qui régnait dans les cieux. Car ce fut au nom de ce même ordre qu'elle fut créée puis placée là, à l'instar d'un chien qui en remplacerait un autre. La Déesse noire lui permit de s'émanciper des nuages, sans toutefois admettre sa légitimité. A mon image, la Déesse déchue fut méprisée, puis oubliée de ses pairs. Le potentiel du chaos est sans limite, je le compris dès lors où l'on m'inculqua l'histoire des Dieux. Et lui, le chaos, qui flottait jusqu'alors dans les couloirs nébuleux du panthéon divin, sans maître pour le guider, trouva en Vi la conscience qui lui manquait.

En cours..

~ Talent secret : L'écho du passé.



~ Utilitaires ~

~ Ma couleur utilisée : "Nom de VOTRE couleur, ou son numéro HTML"
~ Code : "Se référer au règlement principal"



~ Origine, Désir ou Mystère ~

~ P.N.J : "Oui ou non sur le fait de débuter avec un P.N.J. Vous ne pouvez choisir le Narrateur si vous avez opté pour le P.N.J"
~ Narrateur : "Même chose que pour le P.N.J, à la différence ; Le Narrateur sert surtout à l'insertion dans un RP en cours, ou bien à l'amorce d'un nouveau sujet/histoire"
~ Le premier pas : "Qui de vous ou du Narrateur/P.N.J commencera ?"

~ Origine : "Possible que si c'est le Narrateur/P.N.J qui débute. Vous décidez du scénario de votre lancement dans l'aventure. (5 lignes pleines minimum, 15 lignes pleines maximum)"
~ Approbation d'Elfwyn : "Seul Elfwyn y répond"

~ Désir : "Possible que si c'est le Narrateur/P.N.J qui débute. Vous faites part de ce que vous souhaitez pour le commencement de votre aventure, sans pour autant détailler ni exiger. (3 lignes pleines minimum, 7 lignes pleines maximum)"
~ Approbation d'Elfwyn : "Seul Elfwyn y répond"

~ Mystère : "Possible que si c'est le Narrateur/P.N.J qui débute. Vous ne convenez de rien, votre Destin repose donc entre les mains du P.N.J/Narrateur. Celui-ci respectera toutefois votre histoire"

~ Note : Effacez ceux que vous ne choisissez pas, hormis les trois premiers : P.N.J, Narrateur, Le premier pas.



~ Votre niveau dans le rôle play ~

~ Test RP : "Merci de choisir parmi les 4 situations proposées ... (Duel/bataille, tendresse/amour, Gore/horreur, Humour/folie) 15 lignes pleines minimum à 30 lignes pleines maximum"



~ Une pensée personnelle à faire partager ? ~

~ Votre petit mot : (10 lignes pleines maximum)



~ Statut ~

~ En cours/Terminé/En attente ~
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Nẽferis Endel

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