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P.N.J | Sujet: Crever l'abcès Sam 7 Nov - 21:18 | |
| [...suite de ~ICI~]Peu avant l'effondrement de la calotte...Les Sirènes prônaient la crainte des abysses, mais ignoraient jusqu'alors en être les victimes ! Vudoal, alias Le rebelle, également petit frère de Nidaly, entravait pas moins de seize représentantes de Thelxépia. Suspendues au plafond par leurs frêles jambes, la Fée s'adonnait à diverses tortures psychologiques. Même si dans un premier temps elles furent imperméables à ses attaques verbales, les captives finirent par ressentir une certaine forme d'angoisse à mesure que l'être Féerique discourait. Il ne faisait point de doute que ce Vudoal avait les moyens de faire d'elles ce qu'il voulait. Virevoltant avec grâce entre les entravées, la Fée se figea subitement devant le visage de l'une d'entre elles. Il laissa glisser ses doigts sur la surface de sa peau de satin, puis murmura quelques mots à son oreille. La Sirène s'agita peu après, ce qui fit sourire son bourreau. Il accosta ensuite la seconde, et à celle-ci il lui demanda simplement avec quel qualificatif les siens la nommait. L'Ondin répondit alors sèchement "Ciryandil" ! Voilà qui donnait lieu à une phonétique des plus discourtoises, se moqua Vudoal. S'en retournant auprès de la première, il réitéra sa question. Bien moins docile en dépit de la présente menace, cette dernière émit un sifflement à la consonnance agressive. La Fée comprit immédiatement qu'elle n'aurait aucune autre réponse que celle-ci via cette méthode d'interrogatoire. À partir de là, Le rebelle prit taille humaine afin que toutes les Sirènes puissent entendre ce qu'il avait à dire ! - Le temps des anchois est révolu, désormais ; NOUS sommes l'avenir des profondeurs ! Et comme vous ne semblez guère disposer du bon sens nécessaire à votre survie, laissez-moi vous présenter la situation. Faisant mine de s'assoir en tailleur dans les airs, Vudoal poursuivit son allocution. Il était convenu que la pierre du Destin nous soit remise avant que le sang ne coule. Une omission qui devrait normalement se solder par votre mort. Seulement... S'interrompit-il en portant l'extrémité de son index sur le bout de son nez. Ce n'est pas mon intention. Voyez-vous, je ne suis pas un partisan de la sinistre Abyssia. Sachez que je lui préfère, et de loin, Sinah, pour son savoir et sa sagesse. Il me tarde par ailleurs de colmater cette faille qui sévit en chacun d'entre vous. La Déesse du sommeil m'ouvre la voie, tandis que mes actes guident la vôtre.Au terme de ses paroles, une cuve de glace à peine plus grosse qu'une tête se cristallisa juste sous la siffleuse. Vudoal la rejoignit aussitôt, puis provoqua en elle une série d'émotions en lien avec la tristesse. Sans qu'elle ne soit en mesure d'y résister, de timides larmes s'échappèrent de ses yeux clos. Raffermissant alors son emprise sur la Sirène, Le rebelle donna lieu à de violents sanglots. Les perles salines se changèrent bien vite en torrents qui ruisselèrent jusque dans sa chevelure, avant d'acheminer leur course dans le récipient qui se trouvait ci-dessous. Les gémissement de la siffleuse étaient si bruyants que Ciryandil finit par sortir de ses gonds ! Le corps séché par la bulle d'air que les Fées avaient généré, ce fut sous ses traits "humains" que le fils d'Ashana s'osa à la discussion. Ses sens télépathiques étaient endormis, il ne pouvait donc espérer aucune aide de ses pairs. Il était important de savoir que Ciryandil avait été élevé à la dure après que son père eut quitté les profondeurs. Le guerrier était donc prêt à faire ce qu'il fallait pour focaliser la menace sur lui, et ce, quitte à précipiter sa propre extinction ! - Et si tu me détachais que je te montre une nouvelle forme d'éducation ?!! Constatant que l'ennemi ne réagissait point à ses aboiements, l'Ondin surenchérit : Je suis également très versé dans le domaine de l'art, tu n'imagines pas tout ce dont je suis capable de faire avec le sang qui coule dans tes veines !- Shhht, ne vois-tu pas que je suis occupé ? Répondit sereinement Vudoal. - MAIS TU VAS LAISSER MA MOITIÉ TRANQUILLE !!!!! Finit-il par exploser. - Nous y sommes, enfin les sujets sérieux peuvent être abordés. Répliqua gaiement Le rebelle. Si toi tu es Ciryandil, qui est-elle ?Résolu à ne pas jouer aux jeux de la Fée, le guerrier tenta de détourner la conversation, mais son interlocuteur se montra incorruptible. Rien, pas même les injures les plus recherchées n'étaient à même de le dévier de son objectif. Ce fut d'ailleurs Ciryandil qui craqua le premier sous les pleurs incessants de sa dulcinée. Aussi accepta t-il de révéler à cette infâme créature, l'identité de sa femme... - Elle se nomme Esnyle... Marmonna l'Ondin à contrecoeur. - Eh bien Ciryandil, je vais faire découvrir à Esnyle toutes les joies que peuvent apporter une noyade.Il eut beau s'écrier, s'agiter, supplier, le fils d'Ashana ne parvint à aucun résultat. De son côté, Esnyle, les yeux rougis par l'emprise de Vudoal, constata que le récipient qui se trouvait toujours sous elle, était gorgé de ses larmes, à tel point que sa tête pouvait y être intégralement immergée ! Ce fut seulement à ce moment que le lien magique qui la retenait au plafond se distendit. La jeune Sirène se vit alors descendre, jusqu'à ce que ses voies respiratoires soient complètement inondées. L'espace d'une seconde, Esnyle se ria de son bourreau. Mais lorsqu'elle inspira le liquide, une peur panique se greffa sur la sensation de suffocation ! Son corps se tortilla avec force, tandis que son cou clapotait dans le bocal de givre. Jamais elle n'avait ressenti une chose aussi horrible, elle voulut recracher, mais rien à faire, l'aquosité s'en revenait sans cesse. Sa nature amphibie était en train de la tuer. Juste parce qu'elle n'était pas intégralement submergée, son anatomie refusait la transformation ! Et alors que le dernier souffle de vie quittait ses lèvres entrouvertes, Esnyle eut une pensée pour son Dieu, Dorock. -*Tu nous as enorgueilli de tes promesses d'élu pour mieux nous abandonner...*Ciryandil ne put que hurler sa douleur, alors que la Fée, indifférente à son malheur, tapotait gentiment la surface de l'aquarium qui renfermait le visage éteint d'Esnyle. - Pourquoi tant d'émotions négatives ? Je crois savoir qu'il vous plaisait d'infliger ce châtiment à mes ancêtres de Silmariën !Ce fut sur ces mots plein de rancunes que les profondeurs océaniques réinvestirent les fondations de Thelxépia. Dans un grondement tintamarresque, les eaux frappèrent Vudoal et ses congénères avant même qu'ils ne comprennent ce qu'il se passait, les emportant sur plusieurs mètres, environ deux salles plus loin. Quant à Ciryandil et les autres, le flux eut au moins le mérite de leur rendre écailles et nageoires, et ce, même s'il était déjà trop tard pour Esnyle... Sentant aussitôt le retour de sa télépathie, l'Ondin se rua dans l'esprit de sa mère. Or, il se trouvait que sa génitrice se situait à seulement un jet de pierre de sa position. L'écho de voix de son fils résonna dans sa tête, indiquant non seulement son état de santé mais également le lieu où il se trouvait. Ashana ne perdit pas une seconde, avec Imrinn dans son sillage, elle franchit l'arche du temple de Dorock. Ciryandil, avec dans ses bras une humaine dénudée, se tenaient là. Les quatorze autres Sirènes, encore sonnées par la masse liquide qui s'étaient abattue sur elles, se remettaient peu à peu de cette rencontre. Lorsqu'il vit son père, le sang de Ciryandil ne fit qu'un tour ! Mais qu'est-ce qu'il fichait là ?! Se pouvait-il qu'il soit à l'origine de cette incursion Féerique ?! Sa bouche miroitait toute la haine qu'il nourrissait à son égard. Mais en dépit de son ressentiment, le fis d'Ashana ne prononça mot. Bien vite, son regard inconsolable se posa sur le visage à jamais méconnaissable de sa bien-aimée. Elle qui répudiait la surface sous toutes ses formes, avait péri dans le plus triste des déshonneurs. Désormais, chaque particule de son corps réclamait vengeance. Chose que sa mère eut tout de suite compris. Mais avant que les animosités père fils ne causes du tort, Ashana recula jusqu'à se retrouver dans le dos d'Imrinn, faisant ainsi comprendre à ce dernier que son tour était venu. Bien sûr, Ciryandil n'escomptait point laisser ce dernier s'exprimer, il fallut que l'odeur du sang n'envahisse ses narines pour que la curiosité ne le pousse à de nouveau poser les yeux sur son daron. Tout ne fut pas clair dès la première image, mais en insistant sur un détail écarlate, Ciryandil fut forcer de constater que sa mère venait de poignarder son père dans le dos ! -**Tu ne pensais tout de même pas que je t'avais pardonné, mon cher époux ?**Le veuf voulut tout naturellement la soumettre à la question, mais une soudaine paralysie fit relâcher son étreinte du corps d'Esnyle. Il put tout juste froncer ses sourcils. Et alors que le cadavre de la défunte coulait doucement, Ashana indiqua aux quatorze Sirènes d'un geste circulaire de prendre place tout autour de Ciryandil. -**Tout aurait dû se passer dans le plus grand des calmes, mais non ! Il a fallu que tu te pointes comme une verrue sur un nez ! Tournant sa lame dans sa chair afin d'accentuer la douleur, la Sirène s'expliqua : Je m'en allais quérir Syndil lorsque je t'ai vu dans la cavité en train de parlementer avec ta morue !**-**La cause de tout ceci serait donc de ton fait, Ashana ?**Surprise par cette voix qui occupait tous les esprits, la Sirène enroula son bras gauche autour du cou d'Imrinn afin de se retourner face à son interlocutrice. Tapie derrière son bouclier d'écailles, Ashana dévisageait Nidaly qui manifestement, rejetait tous les torts sur elle. La grimée, celle-là même qui manqua de lui griller le fion dans la caverne d'Elca, l'accompagnait. Jamais il ne fut convenu qu'elle serait une quelconque cible durant l'opération ! -**Ta poupée vaudou attente à ma vie, et c'est là tout ce que tu trouves à dire ?! Tu veux que j'en réfère à la Matriarche ?!!!** Menaçait la traîtresse alors qu'elle enfonçait sa lame toujours plus profondément dans les intestins de son ex-compagnon. -**Je n'ai guère besoin de lui apprendre ce qu'elle sait déjà. Quoi qu'il en soit, du fait que j'ai dû me servir moi-même, notre accord est nul et non avenu !** Annonça Nidaly, alors que deux de ses congénères s'en revenaient des ténèbres avec la fameuse Syndil, fille de Ciryandil et Esnyle. -**Fuis...** Parvint-elle à glisser à l'attention d'Imrinn. -**N'en crois rien, sans mes informations, votre pitoyable assaut n'aurait été qu'un coup dans l'eau !** Se défendit Ashana. -**Ne faites pas l'erreur de croire que nous allons écourter votre vie, car je sais les vôtres suffisamment capables pour s'acquitter de cette tâche. La voyant alors sourire à ses propos, la Fée ajouta : Je n'ai pas pour habitude de miser sur un individu, moins encore si celui-ci appartient à une race telle que la vôtre. C'est pourquoi vos sujets sont toujours du nombre. Nous saurons nous satisfaire d'une guerre entre vous !**Ne laissant point à cette dernière l'opportunité de lui répondre, Nidaly quitta les lieux avec toute sa troupe, dont Syndil, abandonnant ainsi Thelxépia à ses turpitudes. -**Qu'elle fasse ce qui lui chante, je m'occuperai de son cas plus tard. Quant à toi, mon cher Imrinn, tu apprendras qu'une femme blessée ne recule devant rien pour assouvir ses démons ! Ta fille n'était qu'une première étape. J'espérais qu'en découvrant ses épluchure tu ne t'en reviennes ici pour que la douce Ashana que je suis n'éponge tes petites larmes inexistantes. Tu avais de l'avance sur mon plan certes, mais la conclusion reste la même. Car avant d'arracher ma lame de tes tripes, tu vas regarder notre fils mourir !**L'ordre d'abattage fut à peine donné qu'une armée de Sirènes épargnées par les Fées firent irruption dans le temple ! Mise à jour, la traîtrise d'Ashana aux conséquences démesurées, força cette dernière à prendre la fuite avec ses fidèles jusque dans les arrières salles. Complètement cernée, elle fut immédiatement capturée, tandis que les autres furent sommairement exécutées. Quant à Imrinn, il ne put que constater l'étendu des dégâts d'une lame restée au travers de son corps. Et s'il ne faisait rien, il s'en irait rejoindre l'exuvie d'Esnyle qui reposait en ce moment sur les dalles du temple en position fœtale. Bien qu'en vérité, il ne fut pas totalement laissé-pour-compte, car depuis le raid qui venait de mettre fin aux agissement de sa mère, Ciryandil ne décrochait plus son regard du seul parent qu'il lui restait... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 13 ! ~ |
| | | Imrinn | Sujet: Re: Crever l'abcès Mer 11 Nov - 13:32 | |
| Entre les pierres en apesanteur et les restes de dépouilles, je dus me frayer un passage soit en les esquivant, soit en les repoussant. Tout me semblait au ralenti, sans âme qui vive. Les ennemis survivants avaient probablement dû filer, se réfugier pour mieux se rassembler dans un coin, auprès de celles emportées par le courant. Restant tout de même sur mes gardes, je rejoignis vite Ashana mais alors que j'arrivais, je la vis foncer dans une direction. - ** Attends-moi ! Où vas tu ?!**Toujours aussi revêche, elle snoba ma demande... Sa trajectoire était claire, elle allait au temple de Dorock. Vu son allure et le lieu, Ashana ne se précipitait pas pour prier. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : notre fils. Elle avait probablement reçu des nouvelles de Ciryandil. Il était au moins vivant, mais dans quel état ? Soucieux, je me contentai de suivre mon ancienne épouse, me préparant au pire, les fées m'avaient donné un aperçu de leur sadisme. Tout laissait croire qu'elles pouvaient être inventives dans l'art de la torture. Je savais mon fils fort, c'était un battant tout comme sa mère, mais face à ces "inconnues", pouvait-il tenir le coup ? Ce fut un soulagement lorsque je repérai de loin plusieurs sirènes, bien vivantes. Mais en se rapprochant, je vis que mon fils tenait dans ses bras une humaine. Non. Pas une humaine. Plutôt une sirène décédée sous forme humaine. Nos regards se croisèrent, moi j'étais interrogateur, lui en fureur, haineux. Me croyait-il responsable de cette hécatombe ? Cela en avait tout l'air mais il ne prononça pas un mot. Lorsqu'il reposa ses yeux sur la femme, je compris. Elle était sa prunelle, sa compagne. - ** Je suis désolé... ** lui murmurai-je. Cette perte le faisait souffrir, et rien ne pourrait le réconforter tout de suite. Je ne pouvais qu'éprouver de la compassion et alors que je me décidai oser me rapprocher de lui, Ashana me retint. Et pas que. Une douleur fulgurante se fit sentir dans le milieu de mon dos. Le nuage de sang autour de moi et l'animosité de mon ancienne épouse me confirma que je venais d'être poignardé par cette dernière... Cela faisait un mal de chien, la lame avait sûrement transpercé des organes vitaux. Le fait qu'elle gratte à l'intérieur me donnait un avant goût de ce que elle avait pu endurer lorsque je me baladais dans ses tripes. - ** AArgh ! Pourquoi maintenant ? Les fées... Elles doivent toujours être là...** commençais-je à geindre. Je n'avais aucune envie de mourir maintenant, pas dans ce type de situation ! La douleur m'immobilisait quand je voulais m'écartais vainement. Et pire encore, je découvrais avec horreur qu'Ashana menaçait notre enfant avec toutes les autres sirènes. Étrangement, il ne réagissait pas, il avait même lâché prise sur sa bien-aimée qui lentement, allait se déposer sur le sol. Il était comme... figé. Sans doute l'oeuvre d'un partisan d'Ashana. - ** Vous.. Pourquoi lui obéir ? ** Sa vengeance étaient compréhensible mais les autres ? Je ne leur avais rien fait. Bon après elle savait retourner le cerveau, être dans la politique, cela aidait... Une voix surgit et lorsqu'Ashana se retourna en direction de la nouvelle venue, la fée aux cheveux noirs se dressait devant nous accompagnée de la maquillée. Et apparemment elles se connaissaient, elles étaient de mèches ? Elle cita notamment la Matriarche. Les Drows ? Qu'avaient-ils avoir dans tout cela ? Malgré la blessure, je ne pouvais pas m'empêcher de tenter d'analyser ces morceaux de puzzle, auquel se rajouta une prisonnière. "Fuis" me disait-elle, je veux bien mais comment ? La suite de la conversation m'apprit qu'Ashana avait trahi notre peuple, suffisamment stupide pour s'auto-détruire d'après les fées, qui s'en allèrent avec la captive. Une fois parties, Ashana reprit le contrôle sur les évènements. Son discours était limpide : je devais crever dans d'atroces souffrances en voyant les miens trépasser. - **Jamais je ne serais revenu vers toi si ma fille était morte, je serais retourné auprès de Hyana ! ** Lui répondis-je avec colère et dégoût. Sa vengeance dépassait la sphère familiale, elle n'aurait pas dû atteindre notre peuple. Puis la voyant levée la main comme pour signaler un top départ je ne pouvais que m'incliner devant son plan. - ** Arrête çaaaaa !!!! ** Lui hurlai-je suppliant, alors qu'elle ordonnait l'abatage de Ciryandil. Il ne devait pas payer pour ma soif de liberté, mon égoïsme. Je ne comprenais pas cette persécution au point d'attenter à la vie de sa descendance, il avait toujours été de son côté... Les choses se déroulèrent très vite, on fut sauvé in extremis par d'autres compatriotes. Je n'avais aucune idée d'où ils pouvaient provenir mais peu importe, leur irruption suffit à détourner leur attention. Je tentai alors de me dégager de l'étreinte en donnant un violent coup de coude dans les côte d'Ashana. La manœuvre causa évidemment des dégâts supplémentaires dans mon ventre qui s'empressa de déverser encore un peu plus de mon sang. - ** Ils sont du côté des fées ! Il faut les arrêter ! ** J'ignorais s'ils étaient ou non déjà au courant mais cela me paraissait bien de le préciser. Leur nombre suffit pour qu'ils prennent la fuite, y compris mon ancienne épouse. Mon geste, pour m'écarter d'Ashana, avait décupler l'endolorissement. Plus je faisais de mouvement et plus je me vidais. Pour l'instant personne ne pouvait s'occuper de moi, je devais donc me résigner à couler et à tenter de ralentir la fuite. Glacer la blessure, cela me fit un peu de bien, en tout cas physiquement. Mentalement, je déplorais les conséquences de mes actions passées, je ne pensais pas que mes voyages avaient infligé autant de mal... Les absents ont toujours torts... Cette expression m'allait comme un gant... En relevant ma tête je constatai que Ciryandil n'avait toujours pas bougé et me fixait. - ** Ciry...** L'appelais-je tout doucement. Je ne voulais pas le brusquer, ces péripéties avaient terminé en tragédie avec la perte de sa compagne et la traîtrise de sa mère. J'étais sans aucun doute la dernière personne qu'il voulait voir pour le consoler, ou même à sauver... ** Ciry...** Tentai-je de nouveau avec douceur, espérant une quelconque réaction, le voir sortir de son état de choc. Puis me rappelant, qu'il ne voulait peut-être pas que je l'appelle comme lorsqu'il était enfant, je me repris cette fois-ci normalement mais hésitant. ** Ciryandil...S'il te plait... Veux tu bien... m'aider ? Appeler du secours pour moi ? Je ne peux pas bouger sans abréger ma vie... ** Je n'osais pas ajouter "à moins que tu ne le veuilles", histoire de ne pas le tenter. Mon énergie commençant dangereusement à s'essouffler, ma vision se brouillait, je l'implorais une dernière fois, plus vivement : ** Ciryandil, sauve-moi ! **¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 14 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: Crever l'abcès Lun 15 Mar - 18:17 | |
| Peu après l'acte sanglant de sa mère sur son géniteur, suivit de près par l'annonce de sa trahison, Ciryandil entra en état de choc. Son regard vide ne décrochait plus du corps de son père qui sombrait lentement. Les filets de sang qu'il laissait dans son sillage prenaient parfois la forme de visages au sourire moqueur, se changeant peu à peu en cauchemar à mesure que les traits se dissolvaient dans l'obscurité des profondeurs. Ils grossissaient, se déformaient, se riant toujours atrocement de lui ! Le veuf put même les entendre s'esclaffer, et à mesure que les facies s'effaçaient, les voix se faisaient plus graves. Elles devinrent si rauques et éraillées qu'elles se muèrent en grondements. Mais avant que l'écho ne s'estompe complètement, se furent les onomatopées d'Esnyle en proie à la noyade qui prirent le relai... Le masque funeste de sa défunte épouse filma l'ensemble de son champ de vision, effilochant son esprit en l'abandonnant à son échec. Les yeux écarquillés, elle le fixait d'une expression qui n'était point sienne, un voile blanchâtre ternissait les pigments turquoises de ses iris, et une bulle d'air restait prisonnière de ses lèvres entrouvertes. Sa peau cireuse reflétait son ombre tandis qu'il se morfondait... Le battement de ses paupières n'altérait en rien cette image qui ne le quittait plus. Esnyle, ou plutôt le visage de celle qui fut autrefois Esnyle, inondait tous ses sens. Si bien que la voix d'Imrinn du s'y prendre à plusieurs reprises pour percer la rocaille mélancolique qui avait encrouté sa conscience. Le burin dont les lettres C et I étaient gravées, s'infiltra dans une brèche, puis un coup de marteau fut donné ; " RY" sonna t-il sous le choc. " CIRY" émit-il une seconde fois ! Esnyle accaparait toujours sa vue, mais elle n'était plus aussi opaque qu'à sa parution, Ciryandil put ainsi voir à son travers. A l'instar d'un geyser fracassant le sol aride de Sulmi, Le souvenir de son père poignardé le submergea tout-à-coup ! Ciry... avait-il susurré. Sans qu'il n'en comprenne la provenance, et encore moins la raison, Ciryandil entendit un tintement masqué par le bruit des vagues. D'abord lointain, il se laissa surprendre par un second, puis un troisième... à chaque itération, il se faisait plus fort. Il lui fallut un certain temps pour comprendre que ces sons parasites était en lien avec une relique du passé. Trop faible pour lutter contre son subconscient qui lui-même cédait sous les assauts de l'inconscient, Ciryandil se retrouva plongé au coeur d'un souvenir. Mais celui-ci était si léthargique que tout lui semblait mort. Jusqu'à ce que progressivement, l'eau se remette à onduler, le sable à tourbillonner et le soleil à l'éblouir. Imrinn campait dans son dos, lorsqu'il l'appela ; Ciry... il se retourna, et le vit s'avancer paresseusement jusqu'à lui. Les sons étaient étouffés, comme si il avait du coton dans les oreilles. Puis d'un coup, tout devint clair. Les gestes de son père retrouvèrent une allure normale sans laisser à l'esprit de Ciryandil, le temps de s'y familiariser. Quand bien même il n'avait pas le contrôle, il voulut reculer pour ne pas se faire brutaliser tant ses bras lui paraissaient dangereux à mouliner de la sorte ! Mais en réalité, il n'en fut rien, de ses mains il le souleva par les aisselles avec une étonnante délicatesse, puis donna une impulsion à son ascension jusqu'à le lâcher, avant de finalement le rattraper. Il s'entendit rire, il s'entendit même le réclamer encore. Ce fut alors qu'il aperçut son ombre couchée sur le sable fin, il ne devait pas mesurer plus de soixante centimètres... Oui, à présent cela lui revenait. A cette époque, il n'était qu'un têtard barbotant dans une mare bien trop grande pour lui. Et ce souvenir qu'Ashana avait prit soin d'ensevelir à sa manière de l'éduquer, lui avait complètement fait occulter cette fois où son père voulut lui faire découvrir la surface, et partager sa passion pour l'aventure. Son visage se comportait comme un judas sur ce monde, sa ride du lion s'était gommée pour laisser ses sourcils en surplomb de son nez, s'élever jusqu'à faire de ses yeux, un regard implorant. Un sourire alla même jusqu'à s'esquisser sur ses lèvres blanchies. Mais lorsque Ciryandil revint dans le temps présent, sa haine pour Imrinn l'envahit derechef ! Néanmoins plus rationnel, il s'activa lorsque ce dernier lui supplia de le sauver. D'un coup de nageoire, il fonça dans sa direction, empoigna sa chevelure argentée qui trahissait sa chute en pointant le plafond, et le tracta sans ménagement vers un groupe de Sirènes qui demeuraient pantoises face à ce qu'il venait de se passer. Il interpela l'une d'elles, lui somma quelques ordres, puis lui confia Imrinn non sans le qualifier d'un surnom au moins aussi ridicule que " Ciry" ! De retour auprès de son épouse, il n'était plus question de le déranger jusqu'à ce que son chagrin ne réclame vengeance. Shiven fut choisie par Ciryandil pour s'occuper de " Mir". Mais elle avait beau le contempler, son visage ne lui rappelait rien. Se pourrait-il alors que Syndil ait été échangée pour permettre à ce dernier de retrouver sa liberté ? Non ! jamais le guerrier Aerandir n'aurait permis qu'un tel drame ne s'abatte sur sa famille, il la chérissait beaucoup trop. Shiven demeurait cependant tracassée quant à ce qu'il lui intima de faire. Concernant le fait de l'arracher aux griffes d'Abyssia, ce n'était point un problème, mais couper le lien qui l'unissait à Shiva... cela prenait des proportions autrement plus personnelles. Peut-être que Ciryandil ignorait tout de l'étendue de cette demande. Peut-être qu'il avait parlé sans réfléchir. Shiven était encore jeune du haut de ses dix-sept ans, mais cela ne la privait point de savoir que s'en prendre à Shiva ou encore à ceux qui la vénéraient, n'entrait point dans ses attributions ! Aussi l'amena t-elle jusqu'à son alvéole pour terminer de le soigner. [OUT : Dans l'alvéole de Shiven ~ICI~...]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 16 ! ~ |
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