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...suite de ~ICI~]Peu avant l'effondrement de la calotte...Les Sirènes prônaient la crainte des abysses, mais ignoraient jusqu'alors en être les victimes ! Vudoal, alias Le rebelle, également petit frère de Nidaly, entravait pas moins de seize représentantes de Thelxépia. Suspendues au plafond par leurs frêles jambes, la Fée s'adonnait à diverses tortures psychologiques. Même si dans un premier temps elles furent imperméables à ses attaques verbales, les captives finirent par ressentir une certaine forme d'angoisse à mesure que l'être Féerique discourait. Il ne faisait point de doute que ce Vudoal avait les moyens de faire d'elles ce qu'il voulait. Virevoltant avec grâce entre les entravées, la Fée se figea subitement devant le visage de l'une d'entre elles. Il laissa glisser ses doigts sur la surface de sa peau de satin, puis murmura quelques mots à son oreille. La Sirène s'agita peu après, ce qui fit sourire son bourreau. Il accosta ensuite la seconde, et à celle-ci il lui demanda simplement avec quel qualificatif les siens la nommait. L'Ondin répondit alors sèchement "Ciryandil" ! Voilà qui donnait lieu à une phonétique des plus discourtoises, se moqua Vudoal. S'en retournant auprès de la première, il réitéra sa question. Bien moins docile en dépit de la présente menace, cette dernière émit un sifflement à la consonnance agressive. La Fée comprit immédiatement qu'elle n'aurait aucune autre réponse que celle-ci via cette méthode d'interrogatoire. À partir de là, Le rebelle prit taille humaine afin que toutes les Sirènes puissent entendre ce qu'il avait à dire !
- Le temps des anchois est révolu, désormais ; NOUS sommes l'avenir des profondeurs ! Et comme vous ne semblez guère disposer du bon sens nécessaire à votre survie, laissez-moi vous présenter la situation. Faisant mine de s'assoir en tailleur dans les airs, Vudoal poursuivit son allocution.
Il était convenu que la pierre du Destin nous soit remise avant que le sang ne coule. Une omission qui devrait normalement se solder par votre mort. Seulement... S'interrompit-il en portant l'extrémité de son index sur le bout de son nez.
Ce n'est pas mon intention. Voyez-vous, je ne suis pas un partisan de la sinistre Abyssia. Sachez que je lui préfère, et de loin, Sinah, pour son savoir et sa sagesse. Il me tarde par ailleurs de colmater cette faille qui sévit en chacun d'entre vous. La Déesse du sommeil m'ouvre la voie, tandis que mes actes guident la vôtre.Au terme de ses paroles, une cuve de glace à peine plus grosse qu'une tête se cristallisa juste sous la siffleuse. Vudoal la rejoignit aussitôt, puis provoqua en elle une série d'émotions en lien avec la tristesse. Sans qu'elle ne soit en mesure d'y résister, de timides larmes s'échappèrent de ses yeux clos. Raffermissant alors son emprise sur la Sirène, Le rebelle donna lieu à de violents sanglots. Les perles salines se changèrent bien vite en torrents qui ruisselèrent jusque dans sa chevelure, avant d'acheminer leur course dans le récipient qui se trouvait ci-dessous. Les gémissement de la siffleuse étaient si bruyants que Ciryandil finit par sortir de ses gonds !

Le corps séché par la bulle d'air que les Fées avaient généré, ce fut sous ses traits "humains" que le fils d'Ashana s'osa à la discussion. Ses sens télépathiques étaient endormis, il ne pouvait donc espérer aucune aide de ses pairs. Il était important de savoir que Ciryandil avait été élevé à la dure après que son père eut quitté les profondeurs. Le guerrier était donc prêt à faire ce qu'il fallait pour focaliser la menace sur lui, et ce, quitte à précipiter sa propre extinction !
- Et si tu me détachais que je te montre une nouvelle forme d'éducation ?!! Constatant que l'ennemi ne réagissait point à ses aboiements, l'Ondin surenchérit :
Je suis également très versé dans le domaine de l'art, tu n'imagines pas tout ce dont je suis capable de faire avec le sang qui coule dans tes veines !- Shhht, ne vois-tu pas que je suis occupé ? Répondit sereinement Vudoal.
- MAIS TU VAS LAISSER MA MOITIÉ TRANQUILLE !!!!! Finit-il par exploser.
- Nous y sommes, enfin les sujets sérieux peuvent être abordés. Répliqua gaiement Le rebelle.
Si toi tu es Ciryandil, qui est-elle ?Résolu à ne pas jouer aux jeux de la Fée, le guerrier tenta de détourner la conversation, mais son interlocuteur se montra incorruptible. Rien, pas même les injures les plus recherchées n'étaient à même de le dévier de son objectif. Ce fut d'ailleurs Ciryandil qui craqua le premier sous les pleurs incessants de sa dulcinée. Aussi accepta t-il de révéler à cette infâme créature, l'identité de sa femme...
- Elle se nomme Esnyle... Marmonna l'Ondin à contrecoeur.
- Eh bien Ciryandil, je vais faire découvrir à Esnyle toutes les joies que peuvent apporter une noyade.
Il eut beau s'écrier, s'agiter, supplier, le fils d'Ashana ne parvint à aucun résultat. De son côté, Esnyle, les yeux rougis par l'emprise de Vudoal, constata que le récipient qui se trouvait toujours sous elle, était gorgé de ses larmes, à tel point que sa tête pouvait y être intégralement immergée ! Ce fut seulement à ce moment que le lien magique qui la retenait au plafond se distendit. La jeune Sirène se vit alors descendre, jusqu'à ce que ses voies respiratoires soient complètement inondées. L'espace d'une seconde, Esnyle se ria de son bourreau. Mais lorsqu'elle inspira le liquide, une peur panique se greffa sur la sensation de suffocation ! Son corps se tortilla avec force, tandis que son cou clapotait dans le bocal de givre. Jamais elle n'avait ressenti une chose aussi horrible, elle voulut recracher, mais rien à faire, l'aquosité s'en revenait sans cesse. Sa nature amphibie était en train de la tuer. Juste parce qu'elle n'était pas intégralement submergée, son anatomie refusait la transformation ! Et alors que le dernier souffle de vie quittait ses lèvres entrouvertes, Esnyle eut une pensée pour son Dieu, Dorock.
-*Tu nous as enorgueilli de tes promesses d'élu pour mieux nous abandonner...*Ciryandil ne put que hurler sa douleur, alors que la Fée, indifférente à son malheur, tapotait gentiment la surface de l'aquarium qui renfermait le visage éteint d'Esnyle.
- Pourquoi tant d'émotions négatives ? Je crois savoir qu'il vous plaisait d'infliger ce châtiment à mes ancêtres de Silmariën !Ce fut sur ces mots plein de rancunes que les profondeurs océaniques réinvestirent les fondations de Thelxépia. Dans un grondement tintamarresque, les eaux frappèrent Vudoal et ses congénères avant même qu'ils ne comprennent ce qu'il se passait, les emportant sur plusieurs mètres, environ deux salles plus loin. Quant à Ciryandil et les autres, le flux eut au moins le mérite de leur rendre écailles et nageoires, et ce, même s'il était déjà trop tard pour Esnyle... Sentant aussitôt le retour de sa télépathie, l'Ondin se rua dans l'esprit de sa mère. Or, il se trouvait que sa génitrice se situait à seulement un jet de pierre de sa position.

L'écho de voix de son fils résonna dans sa tête, indiquant non seulement son état de santé mais également le lieu où il se trouvait. Ashana ne perdit pas une seconde, avec Imrinn dans son sillage, elle franchit l'arche du temple de Dorock. Ciryandil, avec dans ses bras une humaine dénudée, se tenaient là. Les quatorze autres Sirènes, encore sonnées par la masse liquide qui s'étaient abattue sur elles, se remettaient peu à peu de cette rencontre.

Lorsqu'il vit son père, le sang de Ciryandil ne fit qu'un tour ! Mais qu'est-ce qu'il fichait là ?! Se pouvait-il qu'il soit à l'origine de cette incursion Féerique ?! Sa bouche miroitait toute la haine qu'il nourrissait à son égard. Mais en dépit de son ressentiment, le fis d'Ashana ne prononça mot. Bien vite, son regard inconsolable se posa sur le visage à jamais méconnaissable de sa bien-aimée. Elle qui répudiait la surface sous toutes ses formes, avait péri dans le plus triste des déshonneurs. Désormais, chaque particule de son corps réclamait vengeance. Chose que sa mère eut tout de suite compris. Mais avant que les animosités père fils ne causes du tort, Ashana recula jusqu'à se retrouver dans le dos d'Imrinn, faisant ainsi comprendre à ce dernier que son tour était venu. Bien sûr, Ciryandil n'escomptait point laisser ce dernier s'exprimer, il fallut que l'odeur du sang n'envahisse ses narines pour que la curiosité ne le pousse à de nouveau poser les yeux sur son daron. Tout ne fut pas clair dès la première image, mais en insistant sur un détail écarlate, Ciryandil fut forcer de constater que sa mère venait de poignarder son père dans le dos !
-**Tu ne pensais tout de même pas que je t'avais pardonné, mon cher époux ?**Le veuf voulut tout naturellement la soumettre à la question, mais une soudaine paralysie fit relâcher son étreinte du corps d'Esnyle. Il put tout juste froncer ses sourcils. Et alors que le cadavre de la défunte coulait doucement, Ashana indiqua aux quatorze Sirènes d'un geste circulaire de prendre place tout autour de Ciryandil.
-**Tout aurait dû se passer dans le plus grand des calmes, mais non ! Il a fallu que tu te pointes comme une verrue sur un nez ! Tournant sa lame dans sa chair afin d'accentuer la douleur, la Sirène s'expliqua :
Je m'en allais quérir Syndil lorsque je t'ai vu dans la cavité en train de parlementer avec ta morue !**-**La cause de tout ceci serait donc de ton fait, Ashana ?**Surprise par cette voix qui occupait tous les esprits, la Sirène enroula son bras gauche autour du cou d'Imrinn afin de se retourner face à son interlocutrice. Tapie derrière son bouclier d'écailles, Ashana dévisageait Nidaly qui manifestement, rejetait tous les torts sur elle. La grimée, celle-là même qui manqua de lui griller le fion dans la caverne d'Elca, l'accompagnait. Jamais il ne fut convenu qu'elle serait une quelconque cible durant l'opération !
-**Ta poupée vaudou attente à ma vie, et c'est là tout ce que tu trouves à dire ?! Tu veux que j'en réfère à la Matriarche ?!!!** Menaçait la traîtresse alors qu'elle enfonçait sa lame toujours plus profondément dans les intestins de son ex-compagnon.
-**Je n'ai guère besoin de lui apprendre ce qu'elle sait déjà. Quoi qu'il en soit, du fait que j'ai dû me servir moi-même, notre accord est nul et non avenu !** Annonça Nidaly, alors que deux de ses congénères s'en revenaient des ténèbres avec la fameuse Syndil, fille de Ciryandil et Esnyle.
-**Fuis...** Parvint-elle à glisser à l'attention d'Imrinn.
-**N'en crois rien, sans mes informations, votre pitoyable assaut n'aurait été qu'un coup dans l'eau !** Se défendit Ashana.
-**Ne faites pas l'erreur de croire que nous allons écourter votre vie, car je sais les vôtres suffisamment capables pour s'acquitter de cette tâche. La voyant alors sourire à ses propos, la Fée ajouta :
Je n'ai pas pour habitude de miser sur un individu, moins encore si celui-ci appartient à une race telle que la vôtre. C'est pourquoi vos sujets sont toujours du nombre. Nous saurons nous satisfaire d'une guerre entre vous !**Ne laissant point à cette dernière l'opportunité de lui répondre, Nidaly quitta les lieux avec toute sa troupe, dont Syndil, abandonnant ainsi Thelxépia à ses turpitudes.
-**Qu'elle fasse ce qui lui chante, je m'occuperai de son cas plus tard. Quant à toi, mon cher Imrinn, tu apprendras qu'une femme blessée ne recule devant rien pour assouvir ses démons ! Ta fille n'était qu'une première étape. J'espérais qu'en découvrant ses épluchure tu ne t'en reviennes ici pour que la douce Ashana que je suis n'éponge tes petites larmes inexistantes. Tu avais de l'avance sur mon plan certes, mais la conclusion reste la même. Car avant d'arracher ma lame de tes tripes, tu vas regarder notre fils mourir !**L'ordre d'abattage fut à peine donné qu'une armée de Sirènes épargnées par les Fées firent irruption dans le temple ! Mise à jour, la traîtrise d'Ashana aux conséquences démesurées, força cette dernière à prendre la fuite avec ses fidèles jusque dans les arrières salles. Complètement cernée, elle fut immédiatement capturée, tandis que les autres furent sommairement exécutées. Quant à Imrinn, il ne put que constater l'étendu des dégâts d'une lame restée au travers de son corps. Et s'il ne faisait rien, il s'en irait rejoindre l'exuvie d'Esnyle qui reposait en ce moment sur les dalles du temple en position fœtale. Bien qu'en vérité, il ne fut pas totalement laissé-pour-compte, car depuis le raid qui venait de mettre fin aux agissement de sa mère, Ciryandil ne décrochait plus son regard du seul parent qu'il lui restait...
¤ 7 Khole Gaïa ¤
~ Il est 9 heures 13 ! ~