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 Une cellule pour tous, chacun son coin !

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P.N.J
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MessageSujet: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Mer 8 Juil - 13:59

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Après plusieurs longueurs parcourues dans ce qui s'apparentait être un sous-sol, les prisonniers empruntèrent un colimaçon, les éloignant encore de la surface. Même au plus profond des abysses, jusqu'au bout le Roi fut de la partie. Y compris au moment où ils furent jetés en cellule ! Sommairement enchaînés aux murs qui se faisaient face, Albrecht et Saelie ne jouissaient plus que d'un seul loisir, à savoir ; se contempler. La laisse de fer qui les chevillait à leur paroi de roche était à peine assez longue pour permettre aux entravés de pleinement profiter de leur espace de confort, soit ; deux mètres carré. Une fois les gardes sortis et la porte verrouillée, Uldrian les observa. Il se passa bien une minute avant que sa voix ne fasse écho afin de leur annoncer que toutes les autres geôles étaient déjà prises. Aussi, pas le choix pour eux que de cohabiter avec Brewen qui était raccordé au mur du centre. Pour vous en faire une représentation en trois dimensions, Albrecht le percevait depuis sa droite, tandis que Saelie le distinguait sur sa gauche. Demeurant toujours dans les bras de Sinah, l'homme ne risquait point de troubler leur quiétude. Cependant, lorsqu'un grincement survint depuis les ténèbres, le Roi frappa par deux fois dans ses mains. Manifestement satisfait du timing, il enjoignit sa milice à placer le nouvel arrivant dans le trou d'Albrecht !

Balancé comme un malpropre une fois le cachot rouvert, Saelie reconnut immédiatement le grand Elfe qu'ils avaient croisé dans le hall. Ainsi défait de son armure étincelante, il était méconnaissable ! Uldrian vint par la suite s'agenouiller auprès de son invité endormi, caressa par deux fois sa longue chevelure argentée avant de brutalement se faire bousculer par ce dernier ! Un acte que les gardes en présence ne tardèrent point à sanctionner en le molestant de coups sans prendre la peine de viser ! La tête, les côtes, le dos, rien ne fut épargné. Il fallut que le Roi ordonne un cessez-le-feu pour que cela prenne fin. Désormais debout, le Monarque s'épousseta pendant que l'Inquisiteur se faisait littéralement suspendre à la façade rocailleuse qui jouxtait les barreaux. Bien amoché, Sloac profitait désormais d'une vue plongeante sur l'homme qui lui avait confié sa situation peu après qu'il eut abordé le gosse. Le Haut-Elfe se sentait honteux ainsi fringué de ses sous-vêtements, de plus, au vu de ce qu'il vivait en ce moment, il se convainquit qu'il aurait peu de chance de retrouver Iliyasviel... Après quoi, ce fut triomphant que le Roi Uldrian les abandonna à leur triste sort.


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Par Aëdon, la Divinité du Plaisir, mais qui était ce dingue qu'ils avaient mis sur le trône ?! Saelie ne comprenait plus rien à ce qu'elle vivait. Le discours d'Albrecht ne lui convenant guère, on l'enfermait dans une fausse à purin. La courtisane qui plaida sa cause, même punition. Brewen, aucun intérêt de l'évoquer. Mais l'Elfe ?! juste pourquoi ?! La jeune femme peinait à masquer sa peur, et l'ambiance tamisée qu'offrait la lanterne suspendue dans le couloir ne l'aidait en rien à restaurer son calme. Si elle avait su, elle serait restée au Lys pourpre... Qu'allaient-ils advenir ? Saelie souhaitait dire quelque chose, n'importe quoi. Hélas, nul mot ne donnerait sens à la fange dans laquelle ils croupissaient. Ce qui, de toute évidence, n'était point le cas de l'Elfe qui s'annonça dès que sa conscience lui revint.

Une cellule pour tous, chacun son coin ! Sloac110

- Je dois bien reconnaître qu'ils ont su me surprendre... Marmonna l'Inquisiteur le visage déformé par la douleur. Pardonnez mes manières. Finit-il par se reprendre en apercevant le noble qu'il avait croisé un peu plus tôt. Je me nomme Sloac von Hondia, Haut-Elfe Inquisiteur inféodé aux contrées d'outre-mer.

Un seigneur Elfique mis au cachot ? Décidément, Saelie était complètement larguée, aussi espérait-elle que Sir Albrecht puisse en démêler les ficelles. Et même là, elle n'était toujours pas certaine de comprendre. Et pour cause, quelle gloire tirerait la province de Nandis d'une guerre contre la nation de Hondia ? Qu'importait l'angle, cette histoire n'avait aucun sens !

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Albrecht Rothke
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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Lun 27 Juil - 15:48

La situation s’empirait de minute en minute et je devais bien reconnaître que je ne comprenais pas grand-chose, ce que je détestais. J’étais pourtant bien coutumier des jeux de pouvoirs et des faux semblants qu’ils impliquaient. Sans parler du fait que j’étais hautement conscient que le pouvoir ne reposait que dans ce que les gens pensaient. Un roi n’était rien qu’un tas de chaire investi d’une croyance. Un gamin comme Uldrian se ferait détrôner par le premier bretteur venu et c’était également le cas de la plupart des rois, ces derniers n’étaient souvent pas de très bons guerriers. Il en allait de même pour ma personne, je n’étais pas du tout un bon combattant, malgré mes quelques séances d’escrime courtoises avec les nobles de la cour. Cependant, ma fortune et mon rang était dû à autre chose, c’était né de ma capacité à faire que les gens me croyaient investi d’une « puissance » toute autre, bien éloignée de toute considération musculaire. Cependant, là où je me trouvais maintenant, mes compétences m’étaient bien inutiles. Uldrian profitait à la perfection des pouvoirs qu’il usurpait au peuple de Nandis et je ne pouvais pas vraiment le lui reprocher. Le pouvoir est là où les gens pensent qu’il est.

Alors que Saelie et moi-même nous retrouvions enchaînés comme de vulgaires malfrats aux murs d’un cachot sombre, quelle fut notre surprise d’y retrouver Brewen. Comme quoi, tout peut toujours être pire. Cependant, notre étonnement ne s’arrêta pas en si bon chemin. Ce petit roitelet pédant frappa dans ses mains deux fois et, de l’angle où j’étais, je vis arriver Sloac, dénudé et avachi, traîné par la garde royale. Après avoir bousculé le mioche, il se fit, de manière logique, passer à tabac par les gorilles qui l’avaient traîné ici. Il fut ensuite enchaîné à la quatrième parois du cachot, celle où se trouvait les grilles qui nous séparaient de l’extérieur. Il semblait bien mal en point. Quelle drôle de réunion se présageait donc ici. Un noble qui s’est bâti sur des mensonges, une catin a qui j’ai voulu offrir un rang plus élevé, un proche du roi pourri jusqu’à la moelle et que je détestais et un haut-elfe dont le haut rang légitime n’était plus qu’illusion face aux hématomes et autres contusions qu’il exposait sur son corps presque nu, suspendu comme nous l’étions tous. La situation semblait pour le moins désespérée.

Malgré l’humidité qui emplissait l’air et portait à mon nez les odeurs nauséabondes qui ne peuvent que se développer dans ce genre d’endroit en plus de me glacer le sang, il m’apparaissait tout de même des plus étonnant qu’une personne de la stature de Sloac se retrouve dans la même situation que moi qui n’avait, il fallait bien que je le reconnaisse, aucune importance véritable au sein des jeux de pouvoir. Sloac était un haut-inquisiteur, le traiter ainsi était une déclaration de guerre, il n’y avait pas de logique à toute cette mascarade.

-En d’autres circonstances, j’aurai été enchanté de vous rencontrer, Sloac. Je me nomme Albrecht Rothke. Et la belle ici présente se nomme Saelie. Que ce petit cloporte nous enferme parce qu’il le peut ne me surprend qu’à moitié, après tout, nous savons tout deux que le pouvoir peut rendre beaucoup de gens ivres… mais une personne de votre rang ? Comment vous êtes-vous retrouvé ici ? C’est… c’est une catastrophe diplomatique de faire un tel acte ! A ce rythme, le règne de cet imbécile ne va pas durer bien longtemps… et la ville de Nandis risque de le payer au prix fort, dans son entièreté.

J’étais véritablement surpris de ce que je voyais. Je tentais de comprendre les motivations d’Uldrian mais c’était totalement illogique, peu importait comment je retournais le problème. Nous étions là, à croupir dans un cachot en compagnie d’un haut parlementaire et pendant ce temps, à la surface, se préparait une fête en l’honneur d’un roi que seul lui reconnaissait comme légitime. Au moins, je savais que beaucoup de monde à la cour m’appréciait et remarquerait mon absence, ce qui n’était pas du tout mon genre. Ca allait au moins animer la curiosité des convives et faire parler. De plus, si l’invité de marque qu’était Sloac manquait également à l’appel, les conversations n’allaient tourner qu’autour de nos absences. Plus j’y pensais et moins je comprenais le plan du roi, rien n’avait de logique.

-Je n’ai aucune idée de comment nous allons pouvoir sortir d’ici… et surtout, si nous allons le pouvoir… Espérons que notre absence suffira à suffisamment faire parler, après tout, je ne suis peut être pas un haut dignitaire mais je suis un homme apprécié de la haute sphère.

J’espérais sincèrement que ce que je disais était vrai et que ça allait suffire à faire émerger des doutes sur une étrange absence, voire une étrange disparition d’un homme pourtant toujours présent aux évènements importants et qui ne manquait jamais de distraire les nobles par sa bonne parole ou ses chants. Même si je ne chantais plus si souvent que ça depuis que j’étais à Nandis, ma vie de Barde semblait être partiellement restée à Freezis qui me manquait de plus en plus au fur et à mesure que la journée avançait.

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P.N.J
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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Lun 21 Sep - 15:53

Une cellule pour tous, chacun son coin ! Sloac110

Il devenait capital d'informer Hondia de la situation préoccupante qui couvait dans la province de Nandis. Non pas que les Hauts-Elfes avaient pour principe de se mêler du sort d'autres nations que la leur, mais la disparition de la Princesse rapportée par l'éminente famille Trevelyan changeait complètement la nature du problème. Iliyasviel n'était qu'une chipie, une enfant qui, selon Sloac, était en mal de fessées. Mais avec des parents aussi démissionnaires que les siens, que pouvions-nous espérer d'autres ? Ce ne fut néanmoins pas la seule nouvelle qu'on lui communiqua, Harrit Trevelyan, le marquis, également invité pour les noces du Roi, lui fit part de ses inquiétudes politiques au sujet des Avelyn. Jusqu'alors ses confidences ne pouvaient être retenus aux yeux de son peuple, mais maintenant qu'il croupissait dans une geôle tout juste assez propre pour y cracher sans que cela ne se remarque, l'Inquisiteur commençait à assembler le puzzle. Bien qu'abandonner à ses réflexions, Sloac ne perdit pas une miette de la présentation que lui servit Albrecht, son voisin de cellule. Un homme de pouvoir manifestement, sa tenue, son langage, une certaine aura émanait de sa personne, mais le Haut-Elfe serait incapable d'affirmer à quel rang il appartenait. Il demeurait toutefois un point sur lequel le noble faisait erreur, et dont les conséquences seraient dramatiques s'il échouait à le convaincre.

- Je crains que si vous n'escomptiez un secours inopiné tissé par l'inquiétude de nos absences respectives, vous ne soyez plus déçu encore... Finit par lui répondre Sloac, alors qu'un cliquetis métallique retentissait dans le réduit. L'enfant couronné n'appartient guère à la caste des rigolos de ce monde. Car de ce que j'en retiens, une femme, Dame Elizabeth, possède toutes les aptitudes du Psyché, elle fut donc en mesure d'adopter mes traits lors de mon enlèvement. Quant à la ruse qui vous est réservé, je ne puis que vous suggérer d'imaginer le pire scénario, c'est ce dont à quoi je m'emploie lorsqu'un drame survient.

Concernant la jeune femme répondant au prénom de Saelie, elle semblait abattue par les circonstances. Rien de plus normal me direz-vous ! Elle qui souhaitait simplement s'abreuver de la haute noblesse, celle là même qui se prétendait être un exemple pour le petit peuple... Mais la providence savait parfois récompenser ses plus grands partisans par un espoir aussi salutaire qu'inattendu. À croire que les Dieux avaient un sens de l'humour que le commun des Mortels ne pouvaient déchiffrer. Et pour cause, Sloac venait de se libérer de ses entraves, ce qu'il ne manqua point de faire constater par son atterrissage brutal sur les dalles qui bardaient le sol de la cellule. Comme si de rien n'était, il défit les fers qui cerclaient ses chevilles et poignets, avant de se tourner vers Albrecht.

- Nous ne pouvons pas encore sortir du complexe, mais je peux vous offrir le luxe de plus d'espace. Ironisa l'Inquisiteur en tendant sa main en direction de son vis-à-vis.

Le Haut-Elfe se doutait de la proximité des gardes, d'où sa prudence en matière d'évasion. En revanche, l'effectif devrait s'alléger durant la cérémonie. Un temps que Sloac comptait mettre à profit pour explorer les autres cellules. En apprendre plus sur son ennemi était l'étape à ne surtout pas négliger après ce qu'il venait de vivre. Quant au secret de sa libération, l'Inquisiteur préférait la garder pour lui. Moins on en savait sur sa personne, plus ses chances de survie seraient grandes. Sloac était un Haut-Elfe atypique qui admirait l'Humain pour toutes les facettes qu'il représentait, c'est pourquoi il passait autant de temps en dehors de son fief. Son peuple était si conservateur que cela lui devenait de plus en plus insupportable à chaque jour passant. Autrement dit, il préférait la rudesse de sa capture au confort de sa chambrée, au moins, c'était authentique ! Cependant, toute cette fourberie dont il fut le témoin lui enseigna la prévoyance, ce fut pour cette raison que son enchantement lié à la lumière n'imprégna point son armure étincelante, mais son sous-vêtement. Or, le charme dont il était question consistait à le préserver de l'obscurité. La force de cette magie pouvait donc défaire n'importe quels liens ainsi que déverrouiller n'importe quelles portes qui le retiendraient dans le noir. Albrecht en sera également bénéficiaire s'il venait à saisir la main que Sloac lui présentait, au moins le temps du contact. Par la suite, le Haut-Elfe ferait la même chose pour Saelie avant de s'en aller ouvrir la grille en l'effleurant d'un simple geste.

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Albrecht Rothke
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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Dim 15 Nov - 12:53

Les nouvelles n’allaient pas vraiment pour le mieux. Sloac était un « homme » sensé et intelligent mais le plus important n’était pas là : il avait été témoin de ce qui annonçait de gros soucis pour nous. Dame Elizabeth possédait des capacités de transformation. En temps normal, je me serais dit que ça aurait pu devenir le rêve en termes de mercenariat. Cependant, à ce moment précis, c’était contre nous que jouait ce pouvoir, cette dernière ayant pris la forme de notre hôte dévêtu. Il restait tout de même le fait que moi, elle n’avait pas pris ma forme et j’avais toujours mes vêtements. Donc au moins, elle ne pourrait pas faire n’importe quoi sous mes traits. Cependant, pour les « petits » nobles, il y avait quelque chose de pire que d’être singé par une idiote. Les rumeurs, c’était ça qui était le vrai danger pour moi ici. Si une rumeur courait sur moi, sur mon absence, sur je ne sais quelle histoire, ça pouvait véritablement entraver ma progression, mes affaires et surtout, l’entièreté de la fiabilité de mon réseau. Il fallait que j’agisse, que je sauve mon empire, aussi fragile et petit soit-il. Mais comment pouvais-je sauver quoi que ce soit ? J’étais enchaîné comme un vulgaire criminel et, en l’absence de ma lyre, restée dans la chambre où on m’avait confié ma « mission » presque impossible, même pour moi, je n’avais que peu de pouvoir. Bien sûr, mes tours fonctionnaient avec mon chant principalement… Mais ma lyre servait de catalyseur, tout bon barde sait que sans un catalyseur, ses pouvoirs sont bien moindres. Enfin, c’était ce que j’avais appris durant mes études et pour moi, ça s’était toujours avéré véridique.

 Je serais volontiers abattu par la mine déconfite de Saelie si je n’étais pas aussi préoccupé à songer au plus important : moi. Bien que je l’appréciais vraiment, elle pourrait même devenir une parfaite concubine, si elle le souhaitait, bien sûr. Je me savais charmant et égocentrique, mais en rien je ne me permettrais de forcer quelqu’un à ce point. De toute façon, je n’en avais pas le pouvoir. L’heure n’était en tout cas pas à la courtoisie, seule ma personne importait réellement dans cette cellule. Sloac avait également une importance certaine, après tout, un haut dignitaire pour m’être utile. Et son importance allait devenir plus grande dans l’instant. Une fois les gardes assez éloignés pour ne pas être au fait du moindre fait et geste de notre luxueuse chambrée, Sloac se retrouva bientôt au sol, lui qui était suspendu, contrairement à nous, par les quatre membres. Je ne comprenais pas comment il avait fait ça, mais il était clair qu’à ce moment précis, il devenait quelqu’un de réellement utile.

- Nous nous occuperons de nos chers amis plus tard, déjà, un peu plus d’espace est en effet bienvenue. Je gardais un sourire en coin en parlant, essayant de paraître encore un peu confiant, bien qu’il n’en fût rien quelques secondes auparavant.
Je devais bien avouer que la sensation ressentie à l’ouverture de mes fers était indescriptible, hors de la sensation purement charnelle, qui restait très agréable vu qu’on me retirait des fers douloureux qui m’enserraient les poignets et me maintenaient les bras en l’air, ce qui, on en conviendra, était vite douloureux. Mais le vrai bonheur dans cette situation, c’était de se rendre compte que, bien qu’il allait falloir garder un peu de patience, nous allions pouvoir sortir d’ici. C’était plus qu’inespéré. La confiance me revenait, l’entrain aussi. Après une telle humiliation, il y avait des têtes à faire tomber. Cependant, je savais bien que je ne pouvais pas me venger rapidement, je n’en avais pas la capacité. J’avais toujours été adepte des vengeances à long terme. Certains diront que c’est parce que je suis trop frêle pour faire autrement et bien qu’ils aient en partie raison, je répondrais simplement qu’on appelle cela la stratégie.

Maintenant libre de mes mouvements et après avoir fait quelques tours avec mes poignets, je portais ma main droite à ma ceinture, me rendant compte que, bien évidemment, ma dague ne m’avait pas été retirée. Surement un bête oubli dans la précipitation mais pour moi, c’était une aubaine. J’avais au moins quelque chose d’utile sur moi. Ça ne serait utile que si on sortait de là, tout de même, mais c’était prévu aux dires de Sloac.

-  Saelie, à toi d’être libérée… encore désolé de t’avoir entraîné là-dedans… moi qui pensait t’offrir une journée agréable loin des tracas de la vie quotidienne, c’est raté.

Il ne restait qu’à libérer cette jeune femme de ses chaînes et nous pourront partir… enfin, en oubliant ce gros lourdaud de Brewen. Ses bras pourraient nous être utiles, c’est vrai, mais son caractère de cochon ne serait pas de tout repos. Et puis, pour se racheter auprès du rejeton royal, il était plus que probable qu’il nous poignard tous les trois dans le dos.

- Je ne connais pas votre code d’honneur, Seigneur Von Hondia, mais je propose qu’on laisse ce dernier ici, il reste fidèle au roi et pour lui prouver sa fidélité, je suis persuadé qu’il n’hésiterait pas à nous trahir. De plus, avec ce qu’il a fait à mon amie, je me permets de lui refuser toute confiance.

Après avoir marqué une pause, je me pris tout de même à regarder Saelie, conscient que je ne pouvais pas décider de tout, comme si un élan de bonté me traversait.

- Quoi que… bien que je ne lui fasse pas confiance… C’est à toi qu’il a fait du mal, Saelie. Je te laisse décider de son sort, quel qu’il soit.

Sur ces mots, je ne pouvais qu’attendre les actions de chacun des paires qui m’entouraient, n’ayant, malgré mes bras libres, aucunes actions possibles ici temps que Sloac n’aura pas donné le signal pour nous permettre de quitter notre cellule.

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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Lun 8 Mar - 3:04

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Les encens à la rose de Përm enivrait doucement ses sens, lui faisant peu à peu oublier la désagréable sensation du cuir qui entravait ses poignets et chevilles au sommier du lit. Le regard luisant de l'homme qui l'observait étendue là, son souffle douceâtre lorsqu'il lui murmurait des poésies de son cru à l'oreille. Le rôle de la petite fille apeurée qu'elle se devait de jouer tandis qu'il s'immisçait en elle. Le trait de lumière qui passait par-dessus les rideaux cramoisis, inondait de son halo doré l'armoirie du lupanar. Parfois, les yeux de Saelie s'y fixait en vue de s'abstraire d'un moment particulièrement gênant. Et alors que l'ombre de la bête plongeait ses flancs dans les ténèbres, celle-ci finit par se répandre telle une nécrose jusqu'à ses collines de chair. Ses mains épaisses qui servaient d'appui à son énorme corps, s'enfoncèrent dans la couche, ainsi même allongée, elle crut perdre l'équilibre... Des gouttes de sueur humectèrent ses lèvres frémissantes. Désormais, il voulait qu'elle le regarde. Le côté éclairé de son visage vibrait au rythme de ses efforts, ses orbites vides laissaient tout juste poindre deux petites tâches lumineuses au fond de sa boîte crânienne. Celles-ci la dévisageaient avec autant de discernement qu'un boucher hachant sa viande. Saelie dut alors prononcer ces mots : "Père s'il vous plait ! arrêtez !" pendant qu'il la ravageait, encore, et encore.

Sous cet angle, sa tête empâtée le privait de cou, donnant à sa silhouette si noire, l'apparence d'un monstre. Il rugissait à présent, et afin d'obtenir ce pourquoi il avait payé si cher, Saelie se mit à hurler comme jamais une femme ne devrait hurler. Cela ne ressemblait en rien aux cris que pouvaient provoquer l'orgasme, y compris lorsque celui-ci surgissait à l'improviste. Mais d'avantage à celui d'une mère dont on poignarderait l'enfant sous ses yeux horrifiés. La verge enfla dans l'instant qui suivi le vagissement, tellement qu'un hurlement, non simulé cette fois, remonta de ses entrailles jusqu'à sa gorge ! Selon Saelie, il n'existe point de moment plus solitaire que celui-ci. Cet être étranger que toutes vos cellules réfutent, mais que vous devez malgré tout accepter. Jamais Sir Albrecht ne franchira cette porte pour faire cesser ce cauchemar, jamais personne n'entendra l'appel au secours qu'elle masquait de ses cris de joie, et jamais un client ne l'épargnera. Toute femme, si mûre soit-elle, cache une petite fille dans son moi. Certaines parvenaient juste à la dissimuler mieux que d'autres, un art que Saelie cultivait depuis l'enfance. Ainsi, lorsqu'il se soulagea en son sein, de toute sa masse, il s'affaissa sur elle. Le matelas reprit forme lorsque ses bras cédèrent pour ne former qu'un immense trou sous ce dôme de chair empoissé par la sueur.

Lorsque les rideaux furent enfin tirés, accordant au soleil un droit de passage, ce n'était plus le même homme qui se tenait en face de Saelie. Il n'avait plus ce petit regard vicelard que seule une femme pouvait déceler. Il était redevenu le noble fier et respecté de ses pairs. De plus, il savait son secret bien gardé compte tenu de la réputation prestigieuse du Lys pourpre en matière de discrétion. Il était apaisé, comme en paix avec lui-même. Saelie ne pouvait réprimer ce dégoût qui l'envahissait au devant de cette observation. Son travail n'était qu'un passe-droit à la souillure qu'on lui infligeait. Pour les clients les plus abjectes, dont les relations, la femme, l'enfant exécraient. La courtisane devenait pour ainsi dire, un réceptacle à leur désir vicié. Pour ceux qui repartaient avec le regard qu'ils arboraient en arrivant, la jeune femme pouvait alors se targuer d'être une fieffée chanceuse, mais dans le cas présent, elle se sentait salie au plus profond de son être. Car cette chose qui gîtait en cet homme avant qu'il ne s'adonne à ses pulsions, flottait maintenant dans son abdomen. Quand les clients ne se bousculaient point devant sa porte, Saelie tentait de retirer ce qu'elle pouvait à l'aide de ses doigts, sans toutefois y parvenir. Comme si le monstre avait d'ores et déjà fusionné avec son âme...

Son horloge biologique lui faisait savoir que cette passe avait eu lieu la veille au matin, à la minute près. Mais curieusement, Saelie trouvait les chaînes rouillées de cette cellule nauséabonde, autrement plus amicales que les bandes de cuir de hautes qualités ayant servis à la fixer au pageot de sa chambre si délicieusement parfumée. Le mal était plus facile à affronter lorsqu'il se trouvait en dehors de soi... La voix d'Albrecht sut toutefois effacer la répugnance qui campait sur ses traits. Pourquoi s'excusait-il ? Saelie n'avait pas le souvenir d'une quelconque fomentation de sa part, alors pourquoi endosser cette culpabilité ? La situation se suffisait à elle-même. Il était inutile de se charger d'avantage. Sloac venait de leur faire don de la liberté, et même si la jeune femme ignorait la façon dont il s'y était pris, elle ne comptait guère s'investir en ces murs. Le Lys pourpre avait beau être la source de malheurs qu'elle s'évertuait à enfouir dans le secret le plus absolu, celui-ci restait et restera sa maison. Concernant Brewen, qui était t'elle pour s'arroger du droit de ce qu'il convenait ou non de faire de lui. Sir Albrecht était bien obligeant, mais si elle n'avait point l'accréditation de choisir sa propre clientèle au Lys, en quoi ce cachot lui attribuait ce pouvoir ? Qu'ils le laissaient ou qu'ils le libéraient, cela l'indifférait au plus haut point ! tant qu'il se tenait à cent lieues de sa personne, tout irait pour le mieux. Dans le cas contraire, elle s'évaderait dans sa tête, comme elle savait si bien le faire.

Enfermée dans un mutisme éloquent, Saelie se redressa lorsque ses bracelets churent sur la dalle où reposaient ses pieds. Elle se frotta machinalement les poignets l'un après l'autre, puis observa Sloac déambuler dans le couloir qui fut le témoin de leur venue. Le seigneur Elfe finit par reporter son attention sur Albrecht peu avant que les ténèbres ne l'engloutissent.

Une cellule pour tous, chacun son coin ! Sloac110

- Alors laissons le dormir, il aura de la visite bien assez tôt. Lâcha l'Inquisiteur d'une voix profondément neutre.

Saelie écouta le bruit que faisait chacun de ses pas, elle se prit même à les compter, y ajoutant un petit commentaire au gré de son inspiration. Trois : "c'est morne ici !", cinq : "ce couloir a t-il une fin ?". Jusqu'à ce qu'un sentiment d'angoisse germe en son coeur. Et si jamais les pas cessaient ? si jamais il tombait dans un piège, ou qu'un prisonnier fou ne le saisisse d'entre les barreaux de sa geôle ? De ce qu'elle pouvait en voir, ces derniers étaient bien assez larges pour y passer les bras. Saelie ne marcherait jamais devant Albrecht sans son consentement, aussi se contenta t-elle d'agripper la grille pour tenter de voir ce que devenait Sloac. Mais en dépit de ses efforts à enfoncer sa figure dans l'écart qui espaçait les barres métalliques, la courtisane ne parvenait plus à le distinguer. La jointure de ses phalanges avait blanchi tant elle était crispée !

- Par ici ! Chuchota l'Inquisiteur depuis l'abîme.

La lanterne suspendue qui se trouvait en face de leur cellule était la seule qui brillait. Chose que Saelie ne manqua point d'indiquer à Albrecht pour que celui-ci s'en munisse avant de rejoindre le seigneur Elfique. De son côté, le Haut-Elfe semblait avoir trouvé la source de cette puanteur particulièrement aigre. Les cachots étaient tous remplis d'une dizaine de personnes, amoncelée les unes sur les autres tel un paquet de linges sales. Et bien qu'elles étaient vivantes, son infravision peinait à les discerner. La lueur d'une flamme révélera sans équivoque qu'il s'agissait de Runsëls !

- Quel est la cause de ce mal ? Bredouilla t-il après avoir fait chanter les barreaux.

Les stimulus de l'Inquisiteur ne provoquèrent aucune réaction chez les créatures. Peut-être que Albrecht Rothke saurait le renseigner sur cette découverte pour le moins inquiétante.

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Albrecht Rothke
Albrecht Rothke
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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Lun 29 Mar - 19:14

Mes poignets me faisaient mal. Ces brutes n’avaient pas lésinées sur le serrage de ces dernières. Heureusement, j’étais libre désormais. Tout comme l’étaient Saelie et Sloac. Si notre hôte avait été un simple nobliaud un peu trop snobinard, en mal de pouvoir, au point d’en enfermer deux représentants de la belle société (dont un plus important que l’autre, je devais bien l’admettre même si ça blessait mon égo.) J’essayais d’évaluer un peu notre situation, à tous les trois. J’étais bien trop engourdi, tant physiquement que mentalement, pour le faire efficacement. Tout s’était passé à la fois si vite et si lentement. Pour me résumer les choses, j’essayais de procéder évènement par évènement. J’avais passé des années à construire un modèle économique fleurissant sur un type de plante bien spécial, bien que cette affaire ne soit pas au goût de tous, c’est ceux qui crachaient le plus dessus qui étaient mes meilleurs clients. On me foutait la paix depuis longtemps et j’avais gravi les marches jusqu’à la table des beaux de Nandis sans trop d’encombres, séduisant les dames et donnant des adultères bon marché à leurs maris. Ce qui me donnait également le pouvoir sur leur réputation. À côté, le Lys Pourpre servait de relais de mercenaire en cachette, sans y mêler mon nom, j’avais pu y faire tourner un réseau impressionnant, faisant tomber la tête des autres quand je risquais d’être découvert. Cela dit, ça ne m’avait jamais posé le moindre problème. Jusqu’à aujourd’hui.

Invité par le roitellet qu’est Uldrian, j’avais dû, en quelques minutes, écrire un discours pour son nez encore dégoulinant de morve. Il ne l’a pas apprécié et m’a fait jeter, avec Saelie, au cachot comme un malfrat. Puis Sloac, un inquisiteur haut-elfe nous y a rejoint. Seigneur, que se passait-il dans ce palais ? En tout cas, je ne pouvais qu’imaginer à quel point Nandis allait changer dans les semaines à venir. Une fois sorti d’ici, il était hors de question de suivre le plan initial. Saelie se ferait tuer si elle récupérait le Lys Pourpre, quant à moi, ça serait encore pire. Mon réseau de mercenaires ne tiendrait pas longtemps face à une inquisition dirigée directement sur ma personne, j’étais doué et capable de cacher bien des choses mais je ne pourrais jamais me cacher de toute une équipe d’espions ainsi que la garde royale. Il ne restait qu’une option, partir. Prendre ma lyre, Saelie, si elle voulait me suivre, un maximum d’argent et partir. Partir loin, partir là où Uldrian n’aura plus le pouvoir de venir me chercher, mais partir où ?

Au diable donc la soif de revanche de Sloac et ses véléités, je n’allais sûrement pas me faire tuer pour un longues-oreilles que je ne connais pas et dont la seule chance de survie serait l’arrivée d’un dieu en plein milieu du bal. Encore faudrait-il qu’il nous soit favorable, d’ailleurs. Rien ne pourrait être moins sûr. C’était décidé, nous nous enfuirons avec Saelie à la première occasion. Je lui ai souvent conté mes belles années à Freezis, mes jeunes années, mes années de barde, heureux. À cette époque, mon éloquence et mon égo ne servaient qu’à charmer des douvencelles au coeur et au corps chaud, au milieu de cet air froid. Une époque à des lieues de celle-ci, où je dois séduire des rombières et m’assurer que leurs porcs d’époux profitent de ma marchandise pour jouer un rôle de marionettiste dans l’ombre de mes catins. Certes, elles avaient toujours été traitées avec respect et, si elles m’en faisaient le rapport, tout client discourtois était fiché à la porte, banni à vie du Lys Pourpre et sa réputation était ouvertement détruite. Mais elles ne parlaient pas toujours, assez rarement, même. J’étais honnête avec moi même là-dessus, j’avais du pouvoir, pas elles. Un noble un peu sûr de lui pouvait les tenir moralement en respect en leur rappelant que la population croirait plus volontier un homme de la haute plutôt qu’une simple pute. Je me cachais depuis trop longtemps derrière mon image de proxénète aux mains blanches alors que mes filles étaient intimidées à longueur de journées. Je les rassurrais, leur rappelais leurs droits dans mon établissement. Mais elles vivaient une vie exécrable, même si j’avais limité le nombre de clients quotidiens. Saelie vivait la même vie, encore hier, elle avait vu quoi ? Cinq clients ? Peut-être quatre, peut-être six, je ne saurais pas dire. Je comptais plus les pièces que les queues qu’elles voyaient. À dire vrai, je me foutais royalement de la plupart de ces filles. J’avais repéré Saelie parce qu’elle était belle, jeune, docile et intelligente. Pour moi, l’idée était de lui refiler le sale boulot pour faire tomber sa tête plutôt que la mienne si le réseau sous-jacent était démasqué. Aujourd’hui, tout était remis en doute. Je n’étais pas amoureux de cette femme, loin de là, elle ne restait qu’une pute après tout. Mais j’avais de l’affection pour elle. Pour la première fois depuis longtemps, je ressentais le devoir d’aider quelqu’un d’autre que moi. Un véritable devoir de protection.

J’avais passé combien de temps perdu dans mes pensées ? Cinq secondes ? Deux heures ? Je n’en avais pas la moindre idée. La voix de Sloac résonna dans ma tête comme l’écho dans un ravin, ce qui me fit revenir à la réalité. Sans trop de commentaires pour le moment, je suivais les pas de Sloac, précédé par Saelie. Quant à Brewen… Il pourrirait sûrement ici, ces chaînes se souviendraient de lui comme des précédents. Ravi de cette idée, je fus tout de même arraché à mes pensées par une odeur putride bien plus proche que d’habitude. La flamme de ma lanterne, ne put que confirmer le pire scénario imaginable pour moi. Pas que nous soyons en danger dans l’immédiat, mais cette horreur relevait, selon mes maigres connaissances en la matière, de nécromancie. Des Runsëls. Le seul moyen de les décrire qui me venait était :

- Pas morts. Pas vivants. Ils sont, c’est tout. Fier de ma tournure, je pensais la garder pour moi. Elle m’échappa à mi-voix, choqué par cette découverte. Remarquant que j’avais parlé à voix intelligible, je me sentis forcé de compléter.

- Ce sont des Runsëls. Je ne saurais pas vous dire grand chose sur eux. Tout ce que je sais sont des racontars de bonnes femmes et des on-dit de cours de pseudo-apprentis magiciens qui n’ont jamais fini un cycle. D’après ces sources, il s’agirait de nécromancie. Tout cela semble de plus en plus macabre. Nous devons partir d’ici au plus vite. Au diable le roi et ses gamineries, nous devons fuir Nandis ou nous sommes morts, tous.  

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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Sam 11 Sep - 21:19

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Lorsque Albrecht lui passa au devant afin de s'en aller rejoindre l'Inquisiteur et sa découverte, Saelie patienta un instant avant de lui emboiter le pas. Le gouffre obscur de ce corridor nauséabonde agissait sur elle comme un répulsif. La lumière s'éloignant, la jeune femme s'osa à trois pas puis s'immobilisa. Sans qu'elle ne l'ait décidé, son regard considéra le sol. Le pavé humide luisait sinistrement, outre cela, sa tête pivota sur sa gauche de façon à pouvoir remonter sur toute sa longueur l'ombre qui s'étirait derrière elle. La lanterne que le Barde brandissait déformait sa silhouette en une immonde forme squelettique et crochue. Cela ne l'effrayait point, car elle savait que cette prolongation, si hideuse soit-elle, lui appartenait. L'ironie du sort voulait que même une modeste courtisane au physique aguichant, passe pour un monstre en ces lieux sordides. L'échange qui s'en suivit ne fit d'ailleurs que confirmer cela. Tandis que l'Elfe aux cheveux argentés et au visage tuméfié s'interrogeait, Sir Albrecht le renseignait. Dès les premiers mots formulés par ce dernier, Saelie abandonna la vision cauchemardesque de son simulacre dansant, afin d'avoir une vue sur les deux protagonistes. Pas vivants, pas morts ? mais que voulait-il dire par là ? La malheureuse n'eut qu'à observer la cellule pour se rendre compte de l'horreur qui s'exhibait devant elle. Un mouvement de recul aussi vif que maladroit fut sa première réaction. Et alors que Albrecht poursuivait sur sa lancée, la jeune femme s'attarda sur le visage altéré de l'un d'eux. Ses yeux creux étaient empreints de vide. Certains de ses clients donnaient l'impression de ne pas avoir d'âme au travers de prunelles similaires. Mais ce vide là était somme toute bien différent... Sa bouche desséchée s'entrouvrait puis se refermait lentement, comme si elle cherchait à murmurer sa perpétuelle agonie. Désormais Saelie comprenait ce que voulait dire Albrecht par ni vivants, ni morts.

Il fallut toutefois que son regard se perde parmi les innombrables corps entassés pour qu'une atrocité vienne s'ajouter à cette collection d'effrois ! Un enfant... un enfant d'une demie douzaine d'années soupirait d'une voix éteinte un mal que même le viol ne saurait approcher. Son petit visage fripé donnait l'illusion d'un bourgeon prisonnier de ce charnier. Ces cheveux fourmillaient de bestioles, à l'instar de sa petite chemise à carreaux, ces derniers avaient moisis avec le reste du cachot... Elle crut voir une inscription logée dans son col, alors sans vraiment savoir ce qu'elle faisait, Saelie souleva la main d'Albrecht qui tenait la lanterne, l'approchant ainsi des barreaux. Et quand elle fut en mesure de la lire, la jeune femme murmura ; William. Cette pauvre âme damnée avait donc un prénom, au même titre que toutes les autres. Pourquoi leur infliger pareille existence ?! L'hystérie finit par s'emparer de son coeur blessé, en même temps que ses doigts arrachaient la lampe de ceux d'Albrecht ! Il fallait, elle DEVAIT les libérer...

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- SURTOUT PAS ! S'interposa l'Inquisiteur au geste désespéré de Saelie.

- Qu'est-ce qu'il vous prend, seriez-vous donc insensible à leur sort ?! S'énerva la demoiselle.

- Que nenni. Répondit doucement l'Elfe afin de l'encourager à se calmer. Mais nous ne savons rien de leur nature, ni même de l'affliction qui les frappe. Comprenant alors que le seigneur Elfique savait de quoi il parlait, la courtisane le laissa poursuivre sans l'interrompre. Le feu pourrait seulement rajouter à leur malheur à défaut de les en délivrer. Or le contenu de cette lanterne serait bien insuffisant pour les changer en cendres. Nous ne pouvons rien faire pour eux ! Termina t-il d'un ton ferme.

- Pas plus que nous ne pouvons quoi que ce soit pour nous ! Rétorqua la jeune femme.

En même temps qu'elle déposait la lampe sur le sol, Saelie s'assit à côté d'elle. Des larmes silencieuses roulaient sur ses joues, s'écrasant tantôt sur ses mains rabattues sous son menton, tantôt sur ses genoux accolés à sa poitrine. Lorsqu'elle releva finalement la tête pour fixer Albrecht, son regard ne témoignait d'aucune tristesse, mais plutôt d'une rage de vivre ! La demoiselle n'avait aucunement l'intention de finir comme ces pauvres gens. Sloac le comprit aussitôt, ce fut aussi pour cela qu'il proposa ce qu'il avait en tête.

- Je conteste vos propos Saelie, car nous le pouvons. Dans de rares cas comme celui-ci, Hondia accorde le droit d'asile. Si vous le souhaitez, je puis vous y transférer.

- Vous... pouvez faire ça ? L'Inquisiteur répondit par l'affirmative en hochant lentement la tête. Mais... et les filles du Lys pourpre ? que vont-elles devenir ?

La jeune femme comprenait bien qu'il était impossible de sauver tout le monde, mais là ce n'était tout de même point la même chose que des gens maudits à faire brûler. Elle avait grandi et évolué parmi toutes ces filles, elle les connaissait jusque dans leur plus intimes secrets. Saelie ne pourrait jamais se résoudre à sauver sa tête si toutes ses proches venaient à perdre la leur ! De toute façon, Sir Albrecht ne le permettrait en aucun cas. Désormais suspendue aux lèvres de son berger, la courtisane ne décrochait plus son regard de ce dernier.

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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Dim 13 Fév - 20:38

La situation n’était pas au plus gai dans ce sous-sol. Alors qu’une grande fête se préparait au palais, nous étions supposés pourrir ici, le temps que tout se calme, sûrement en attente d’une mise à mort discrète accompagné d’un communiqué disant que l’inquisiteur serait reparti paisiblement et que moi-même, Albrecht, avait décidé de reprendre une vie de nomade chantant. Je ne saurai dire si c’était bien là le style de notre avorton royal, mais c’était en général comme ça que marchait la politique quand on ne voulait pas provoquer d’émeutes. Cela dit, Uldrian semblait plus enclin à mater une rébellion à grands coups d’hallebardes que par la diplomatie.

Et ces satanés poignets qui continuaient de me lancer ! J’allais sûrement garder des marques visibles des jours durant ! Il faisait bien trop sombre pour savoir si ils étaient déjà violacés par les entraves que je portais peu de temps avant, mais il était clair et limpide que mon jeu de lyre serait affecté pendant au moins une semaine ! Ce lardon mériterait une bonne correction rien que pour ça ! Cependant, le courage n’était pas ma force première et je n’allais certainement pas défier cet enfant, pas qu’il soit en lui même intimidant, mais parce qu’il avait des armées d’idiots musculeux à ses ordres. Et que chacun d’entre eux pourrait me faire découvrir mille façon de mourir dans la douleur avant même d’avoir tiré l’arme du fourreau.

Cependant, l’heure n’était pas aux velléités vengeresses mais bel et bien à trouver des solutions pour notre situation quelques peu… inconfortable. Saëlie vivait tout aussi mal que nous cet enfermement et c’était encore plus vrai concernant notre dernière trouvaille. Les Rünsels formaient un tas de chaire pourrissante, vaguement mouvante, grouillante de larves et d’insectes en tout genre. Ragoûtant, en somme. Elle m’arracha la lanterne à huile des mains, semblant bien motivée à mettre le feu à ce charnier florissant. Sloac l’en empêcha prestement. Réaction fortuite il fallait bien le dire. Un feu de joie dans cet endroit exigüe n’aurait en rien servi notre cause. En premier lieu déjà, l’odeur de la chaire brûlante n’est pas vraiment des plus agréable et qui plus est, la fumée, en plus de risquer de nous intoxiquer, aurait pu nous faire repérer très facilement. Mieux valait filer en douce et ce, en faisant un minimum de bruit, bien que ce n’était pas vraiment dans mes méthodes habituelles. Jugeant les arguments de Sloac suffisants pour le moment, je préférais ne pas rebondir dessus, après tout, ces corps, vivants, morts ou qu’importe, n’étaient pas importants dans notre cas et ne devaient pas nous ralentir.

L’elfe avait en revanche une proposition qui, aux vues de nos situations respectives, pouvait bien nous servir. Prendre Asile à Hondia. Après tout, Hondia, Freezis, Tesnü, qu’important, l’argent circulait bien partout. Cependant, Saelie souleva la question du destin de ses collègues et amies du Lys Pourpre. Je n’avais pas pensé à elles. À dire vrai, peu m’importait qu’elles vivent ou qu’elles meurent, elles n’étaient que des consommables ludiques et lucratives à mes yeux. Mais j’avais tout de même une image à sauver, mes pensées étaient une chose, mon image, elle, une toute autre.

- La fête devrait durer au moins jusqu’à demain midi, si on respecte les durées habituelles de telles festivités. Mais je ne pourrai pas jurer sur ma vie de ce respect venant d’Uldrian. Si nous arrivons à quitter cet endroit assez vite, on peut espérer passer au Lys Pourpre avant de quitter la ville pour de bon. En priant tous les dieux pour qu’il n’ait pas déjà été placé sous surveillances. Mais ça m’étonnerait, vu que le patron est en train de pourrir dans une cave humide. Je rédigerai un rapport de libération de contrat global avec une prime généreuse pour toutes les filles. Elles pourront refaire leur vie. Quant à toi, désolé mais je crains que tu ne doives partir avec nous désormais, rester te condamnerait à mort.

Je ponctuais ma tirade d’un silence qui me parût être une éternité, bien qu’il fut dans les faits sûrement d’à peine une ou deux secondes à peine.

- Seigneur Von Hondia, vous nous avez déjà sorti de cellule, une idée de comment quitter ce lieu ? La discrétion n’a jamais vraiment fait partie de mon mode de vie jusqu’à présent, j’ai toujours été plutôt exubérant.

Comme par réflexe, je tâtais mon flanc droit, pour vérifier si ils avaient eu le goût de me démunir de ma dague, que j’avais toujours avec moi, plus en apparat qu’en réel besoin d’être armé. C’était vexant, mais il semblerait qu’ils aient jugé que j’étais trop couard pour oser me rebeller et ne m’avaient, en conséquence, dépouillé d’aucun de mes effets personnels. J’avais donc un moyen de me défendre, après tout, même un enfant est dangereux, quand on lui donne un couteau.

Je regrettais de ne pas avoir sur moi ma vieille Lyre, mais j’avais au moins celle que j’utilisais en représentations. J’espérais, plus que de libérer les filles, pouvoir récupérer cet instrument cher à mon cœur en passant au Lys Pourpe. Ainsi peut-être que mon épée de cour, que je n’avais pas prise avec moi, par convenance royale. Autant, une dague à la ceinture était généralement tolérée vue ma réputation, autant une épée, même avec ma réputation, ça ne serait pas passé en ce jour. C’était bien la première fois, malgré les années et les coups que j’avais pu fomenter jusque là, que j’allais emprunter la voie du fugitif. J’essayais de me rassurer en me disant qu’au moins, ça ferait de bonnes chansons pour amuser la galerie et vider leurs bourses.

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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Dim 10 Avr - 0:24

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Depuis les premières lueurs de l'aube, les évènements s'étaient succédés sans que rien ni personne ne soit en mesure de les stopper. Et la déchéance du Destin semblait résolu à poursuivre ses sombres desseins jusque dans les ténèbres putrides de ce maudit cachot. Et pour cause, son compagnon d'infortune venait de refuser avec une légèreté manifeste, sa proposition de trouver asile au sein de Hondia. Il suffit à Saelie d'émettre une crainte pour que celui-ci reconsidère la question. Cela ne cadrait point avec le personnage. Albrecht n'était pas homme à se laisser dicter sa conduite par une femme dont la robe était fournie par ses soins. Esseulés comme ils l'étaient, qu'avait-il à craindre d'elle ? On ne pouvait pas dire qu'il s'agissait de préserver son image,  pas ici, surtout devant un public aussi peu attentif que cet amas de chairs pourrissantes. Quel homme se cachait derrière le proxénète ? Peut-être ne le connaissait-il pas aussi bien que ça, après tout...

Le discours d'Albrecht respirait la sincérité, en tout cas bien assez pour écarter tous risques de double-jeu. L'aurait-on sciemment envoyé sur une fausse piste ? Etant donné les bruits qui couraient sur le barde, si quelqu'un pouvait fomenter un coup d'état de cette envergure, c'était bien lui. Mais à l'évidence, le barbeau n'était pour rien dans cette histoire... Il aurait pourtant juré par tous les rebus qui planaient dans les Abysses, que Albrecht ferait parti de ces cancrelats qui se prêtaient volontiers à ce genre de machination, notamment celles qui consistaient à tremper son biscuit dans la gelée royale ! Pour l'induire dans une telle méprise, le véritable ennemi était soit bien préparé, soit des plus brillants. Seulement, l'improvisation pouvait s'avérer tout aussi redoutable si bien utilisée. Or, il se trouvait que son client actuel n'était pas seulement un vendeur de bonne chair, mais aussi un charmeur doublé d'un musicien accompli. Le retourner serait un atout indéniable, bien que contre-indiqué. Mais après avoir remonté une à une l'ensemble des pistes les plus concluantes, l'Elfe n'avait plus guère le choix. Aussi décida t-il de tomber le masque...

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Sous les yeux exorbités de Saelie, le seigneur Elfique se métamorphosa en la femme qui les avait reçu au sein du palais, Dame Elizabeth. Albrecht pouvait se sentir offensé, voir humilié par cette révélation. Et il aurait de quoi ! Dès son arrivée au palais, il était convenu que le barde soit mis au trou. L'une de ses enquêtes l'ayant conduit jusqu'à lui, elle convainquit le Roi Uldrian de jouer le jeu. Il fallait pousser Albrecht à se trahir, et plus il le détesterait, moins il contrôlerait son secret. Ce fut en tout cas ce qu'elle crut. Mais après l'avoir vu et entendu au comble du désespoir, la Dame de fer conclut à une nouvelle erreur de sa part. S'il avait été coupable de quoi que ce soit, Albrecht aurait sauté sur l'offre du droit d'asile. En l'occurrence, rien ne laissait transparaître qu'il avait quelque chose à voir avec une quelconque machination visant à assassiner le Roi.

- Je vous prie de m'excuser pour ce que vous venez de vivre, Sir. L'air sincère, Elizabeth poursuivit. J'aimerais pouvoir vous dire que tout est terminé, qu'il n'y a plus rien à craindre. Ce qui serait bien loin de la vérité ! Les seins nus, la Dame se pencha pour ramasser la lanterne, puis éclaira le couloir qu'elle envisageait de suivre pour regagner les jardins. L'assassin présumé pense nous mener à la baguette en réorientant les soupçons sur vous. Je suggère donc que vous m'accompagniez pour le débusquer. Je sais que c'est culotté de vous demander ça, surtout après la manière dont je vous ai traité, mais si le Roi venait à périr, le chaos nous emporterait tous. Vous avez des relations que je n'ai pas, et un sens aigu de la manipulation. Pour être claire, j'ai besoin de vous ! et le temps joue contre nous...

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- Non mais vous êtes complètement givrée ma parole ! S'insurgea Saelie en bondissant sur ses pieds. Comment vous expliquez l'état de ces gens si c'est vous qui représentez les gentils dans cette histoire ?!

La courtisane se doutait bien que son temps de parole était contestable, mais elle avait néanmoins soulevé une question importante. Etait-ce là le décor de ce théâtre morbide auquel ce livrait cette femme ? ou bien devait-on s'attendre à une nouvelle surprise ?! Quoi qu'il en était, Saelie n'était pas prête à se lancer dans une aventure de ce genre. Restait à voir ce qu'en dirait Sir Albrecht.

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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Ven 19 Aoû - 18:31

Désabusé, choqué, déçu, révolté ou encore énervé peut-être ? Les adjectifs me manquaient face à la situation qui se déroulait devant mes yeux. La seule vérité que je pouvais admettre dès à présent était simple : j’avais été dupé. Von Hondia disparut devant mes yeux, laissant alors apparaître un visage familier. Elizabeth. L’elfe qui nous avait accueillie à notre arrivée au palais. En d’autres circonstances, la surprise d’une dame aux seins nue aurait pu m’être agréable, mais ici ne restait que l’amertume de la tromperie.

J’avais été chahuté, insulté dans mon honneur - si mince soit-il - , dans mon égo - bien plus grand, lui -, attaché comme un malfrat dans un cachot humide et puant. Mes poignets me faisaient mal. Et tout ce qu’on trouvait à me dire à ce moment là ? Je vous prie de m’excuser ? Si mon image n’était pas plus importante que tout à mes yeux, je crois bien que j’aurais sauté à la gorge de la donzelle pour l’étrangler. Quoi qu’elle m’aurait sûrement maîtrisé en moins de temps qu’il n’en faudrait pour le dire, ou même le penser. Mais l’envie ne manquait pas.

Ravalant comme je le pouvais ma rage, je laissais passer quelques brefs instants dans ma tête afin de réaligner les pièces du puzzle. J’ignorais les inepties de Saelie pour le moment, aussi précieuse puisse-t-elle être pour moi, les Runsëls étaient ici le dernier de mes souci. Quelque chose de bien plus important se tramait à Nandis. Je me passais et me repassais les paroles d’Elizabeth dans la tête, pour être certain de bien prendre chaque mot pour ce qu’il était. Je marchais sur l’espace de deux ou trois pas, me tenant le menton et en hochant légèrement la tête, juste pour montrer que j’avais bien entendu les mots de cette dernière et qu’il me fallait juste considérer toutes ces informations.

Après un instant qui me parut une éternité mentalement, mais qui ne devait pas représenter plus de quelques secondes dans les faits, je m’assurais de regarder notre “hôte” pour lui répondre. Après tout, la politesse et les bonnes manières, peu importe la situation, avaient leur importance.

- Bien. J’admets être quelque peu désappointé par ces accusations et un peu désorienté par cette mascarade. Cependant, le temps n’est pas vraiment au repos et à la réflexion profonde, je suppose. Nous pourrons nous languir dans les grandes excuses et dans les dédommagements possibles plus tard. Bien que j’imagine que ce dernier point soit plutôt un “le silence est d’or” afin de ne pas faire de remous. J’essayais tant bien que mal de garder la face et de faire un peu de sarcasme, les battements de ma tempe devaient tout de même trahir une certaine nervosité. Concernant cet assassin présumé, vous voulez que je vous aide ? Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, gente dame, mais je ne suis pas un soldat, et encore moins un guerrier. Que gagnerais-je à vous aider ? Pas vous personnellement, bien entendu, je parle ici de Nandis dans son intégralité. Après tout, aider à sauver un roi, c’est sauver la nation. Partant de là, vous avez de bien drôles de façons de traiter vos potentiels héros.

Mon insolence devenait peut-être un peu trop marquée, tout comme mon sarcasme. Je prenais un court instant pour reconsidérer tout ce qu’il se passait ainsi que mes paroles. J’indiquais aussi le fait de redescendre d’un cran et de reposer le débat d’un léger signe de la main.

- Je me suis un peu emporté. Veuillez m’excuser. Reprenons donc les éléments actuellement en notre possession. Vous enquêtiez sur un assassinat possible du roi, enquête qui, par je ne sais quel moyen, vous a donc mené à moi. Bien qu’absurde, car quiconque m’a cotoyé sait que j’aspire à m’approcher du sommet, pas à le mettre à feu et à sang, soit, fort bien. Qu’avez vous d’autre pour nous aider dans notre réflexion ? Pouvons nous au moins nous rendre à la réception sans être abattus à vue ? Et puis… qu’en est-il de notre état pitoyable ? Les marques aux poignets, je peux les camoufler, certes, mais la poisse, l’odeur nauséabonde laissée par ces cachots, l’humidité envahissante dans nos habits ? N’importe qui à Nandis sait que je ne me montrerais pas à Nandis dans cet état, surtout pas dans une réception royale. Il nous faudrait donc nous changer et ce, rapidement. Quant à vous, plus que vous changer, il faudrait eh bien… tout simplement vous vêtir, je doute qu’il soit bien vu à la cour du roi d’arriver avec un dessous d’homme et le poitrail laissé à vue de tous.

Je prenais encore une fois un court instant, observant autour de moi l’état de ce lieu fort peu accueillant.

- Peut-être pourrez vous nous éclairer sur tout ce que vous savez le temps que nous remédions à ce problème d’image ? J’imagine aussi que vous pouvez nous faire sortir aisément.

J’avais déjà été bien bavard, il me fallait désormais laisser répondre Elizabeth. J’avais beau aimer entendre ma voix et je savais ma conversation de loin plus intéressante que toutes celles que nous pouvions trouver à Nandis, cependant, un dialogue impliquait un second parti malgré tout.

J’adressais malgré tout un regard à Saelie, restée là, hébétée par tant d’émotions.

- Désolé Saelie, si j’avais su que cette journée serait si désastreuse, je ne t’aurais pas emmenée avec moi. J’espérais égayer un peu ton quotidien, il semblerait que l’échec soit assez cuisant. Si nous pouvons passer par le Lys Pourpre pour nous changer, je t’invite à y rester, il serait imprudent que je te mette encore en danger inutilement. Et bien sûr, comme il était déjà convenu, en ce jour, l’établissement est fermé.

Je recentrais mon attention sur l’elfe, jaugeant ses réactions et attendant ses réponses, j’essayais de paraître plus en forme que je ne l’étais réellement. Mais je n’avais qu’une envie, prendre mes affaires, quelques deniers, et fuir cette ville maudite pour de bon. L’hésitation entre fuir et profiter d’un potentiel crédit social énorme en aidant à sauver le roi, c’était là le vrai débat qui me dévorait. L’argumentaire d’Elizabeth avait désormais un pouvoir sur mon avenir que je n’aurais souhaité laisser à personne. La vie est ainsi faite, parfois, les surprises sont légion.

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MessageSujet: Re: Une cellule pour tous, chacun son coin !   Une cellule pour tous, chacun son coin ! Icon_minitime1Mer 7 Déc - 21:39

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Partie 1/2 :

Comme elle s'y attendait, le proxénète de luxe s'offusqua, il manqua même d'avoir le verbe haut à son encontre. Sentant toutefois qu'il nourrissait le besoin irrépressible de s'abreuver de son écho entre ces murs sombres et humides, Elizabeth le laissa s'exprimer sans chercher à l'interrompre. Honteuse d'avoir été ainsi menée par le bout du nez, la Dame de fer avait le devoir de corriger le tir, et ce, dans les plus brefs délais ! Seulement, il ne fallait pas non plus qu'elle laisse ses émotions prendre le pas sur les décisions à venir. Alors qu'elle craignait que le point de non retour ne soit déjà franchi, une nouvelle erreur de sa part lui vaudrait une chute dans le vide suivie d'un arrêt rapide, ou connaissant les goûts d'Irachlite en matière d'illustration, son avenir pourrait se résumer en trois mots : Tête, pic, rempart. Ce serait à la fois un exemple pour ses pairs, et un enseignement pour le jeune monarque ! Ignorant complètement les propos de la courtisane, Elizabeth rapprocha la lanterne de son visage jusqu'à ce que son meilleur profil éclipse son jumeau. L'oeil pétillant, comme si une pensée nouvelle venait de chasser l'obscurantisme de son échec encore fumant, la Demi-Elfe s'empressa de détailler la situation à la seconde où son interlocuteur eut terminé son plaidoyer.

- Oubliez votre lupanar et oubliez votre état miteux, est-ce que vous pouvez faire cela le temps que je m'explique ? Répliqua la femme dénudée, dont l'intimité disparaissait peu à peu sous le voile de la pénombre. Le fait que vous soyez blanchi du complot principal ne vous déleste pas pour autant de l'affaire qui me préoccupe. Le fait que votre établissement soit un incontournable pour la majorité des grands de ce monde, fait forcément de vous un maillon. Même si je viens à faire usage de vos talents pour dénicher le rat que je cherche, vous restez un suspect. Un homme de votre stature comprendra donc que je me dois de vous garder à l'oeil. Orientant la lanterne vers le couloir qui les avait accueilli avant qu'ils ne soient mis en cage, la Dame de fer ajouta : Voilà ce qui va se passer ; nous allons remonter tous les trois jusqu'à l'étage supérieur, franchir un passage dérobé qui nous conduira jusque dans les geôles du palais, et à partir de là, nous deviserons de la suite.

Pour des raisons scénaristiques, aucune des portes ne furent verrouillées lorsqu'elle fut conduite en cellule sous les traits de ce bon vieux Sloac. La clé qui permit de rompre l'étreinte des chaines qui entravaient Albrecht et la courtisane, avait été dissimulée sous le ourlet de l'unique vêtement qu'elle portait. Son adresse associée à l'obscurité du réduit suffirent à faire passer la banalité du geste pour un enchantement salutaire. D'un mot presque craché, la Dame de fer intima aux deux tourtereaux de la suivre. Abandonnant les Runsëls à leur triste sort, le pas fut pressé en direction de la cage d'escalier. Les parois rocailleuses bardées de pierres taillées par des hommes depuis longtemps éteints, suaient de cette noirceur éternelle, faisant pourrir les poutres qui soutenait les marches grinçantes que le groupe gravissait en vue de retrouver la civilisation. Une fois le palier atteint, Elizabeth se saisit d'une robe manifestement laissée à son attention, qu'elle enfila d'une traite, telle une toge de sénateur. De piètre facture comparée à celle qu'elle portait au moment où le barde fut reçu au palais, le linge donnait à cette femme l'apparence qu'elle méritait ; austère et miteuse...

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Ainsi pensait Saëlie en la voyant se tortiller dans son halo de lumière. Refusant toutefois d'ouvrir la bouche tant que cette vipère serait à portée d'écoute, la courtisane embrassa la voie du silence, même lorsqu'elle fut mise au supplice par les dires de son seigneur... Comment pouvait-il s'abaisser à s'excuser ? devant cette sorcière en plus ?! Ses bronches avaient beau s'emplir de l'humidité putrescente du cachot, jamais la jeune femme ne regretterait la courtoisie que Sir Albrecht manifesta à son égard en ce sept Khole du mois de Gaïa. Cependant, bien que néophyte en la matière, Saëlie avait le pressentiment que cette histoire n'avait pas fini de leur coller à la peau. Plonger dans une intrigue politique qui ne pouvait que mal se terminer, ils étaient devenus malgré eux les parasites d'un hôte indisposé à les entretenir. Néanmoins convaincue que Sir Albrecht ne pouvait être zigouillé comme un vulgaire laquais missionné à l'entretien des pots de chambre, la courtisane oubliait peu à peu la vision d'horreur que lui renvoya ce visage d'enfant rongé par la putréfaction, pour se projeter dans un avenir méconnu de ses ancêtres. Non pas qu'elle aspirait désormais en être, mais par la force des choses, Saëlie savait que si elle venait à partir de son côté, sa mise à mort ne ferait aucun doute. Aussi, en demeurant dans l'ombre de son Sir, la courtisane s'assurait une certaine survie en plus d'être un éventuel soutien pour Albrecht. Et bien qu'elle ignorait l'art et la manière de procéder dans ce milieu, ce dernier savait qu'il pourra toujours compter sur elle. Au moins la jeune femme représentait elle encore la confiance, ce qui n'était pas rien au vu de ce qui les attendait...

- Nous sommes leurs otages, pas vrai ? Avait-elle chuchoté après que l'Elfe les ait laissé.

L'idée qui traversa l'esprit de Saëlie fut aussitôt jetée aux oubliettes tant elle était saturée par la bêtise. Car s'ils pouvaient effectivement fuir par le même chemin qui les avait conduit jusque dans ces geôles putrides, s'illustrer dans les jardins royaux n'étaient peut-être pas si salutaire que ça... Et en admettant que les parterres de fleurs soient désertés de toute présence armée, encore fallait-il pouvoir passer la herse sans se faire prendre. Aucun des deux n'étaient taillés pour courir avec suffisamment d'agilité pour échapper aux traits des soldats. Par ailleurs, il régnait une certaine improbabilité dans le fait que Sir Albrecht revête la peau de la souris à la simple suggestion de sa courtisane. Saëlie accepta donc la fatalité de l'instant, laissant son seigneur jugé de leur sort. En somme, en dépit de la situation qui les engloutissait vers l'inéprouvé, les règles du Lys pourpre ne cessaient de résonner entre ses tempes.

- Je me tiendrais tranquille, promis... Finit-elle par souffler, tandis que l'Elfe s'en revenait.

Quand elle eut terminé la manipulation qu'imposait l'ouverture du passage souterrain, la Dame de fer, se doutant bien qu'il y eut messes basses entre les deux tourtereaux, apparut l'index posé sur ses lèvres, puis murmura un long soupir afin d'encourager le silence. La lanterne dans une main, elle invita le couple à la suivre de l'autre. Passant le virage de pierre qui les avaient délesté de sa présence sur toute la durée d'une minute, le duo put voir Elizabeth pousser un pan de mur qui s'avéra finalement être une porte dérobée. Manifestement bien huilée, la panneau factice n'émit aucun bruit lorsqu'il afficha une cavité au gosier sans fond. La nébulosité y était si dense, que la plus petite lumière semblait comme aspirée par les ombres. La demi-Elfe patienta une poignée de secondes, comme si la crainte animait son coeur. Mais lorsqu'elle éteignit la lanterne, les suppositions détalèrent face à l'effroi ! L'obscurité était totale, aussi, sans que rien ne permette de le prédire, la main gauche d'Albrecht, ainsi que la droite de Saëlie, furent saisies par une poigne ferme. La courtisane sursauta quand soudain ! un autre feulement de la part d'Elizabeth l'incita à réprimer son cri. En ce lieu, il n'était pas question de s'agiter, car la chose qui arpente les ombres, a tôt fait de vous effacer de la surface du monde.

En une foulée, le groupe disparut dans un abîme qui noya chacun de leur sens. Et là où l'on devrait raser un mur, il n'y avait que vide et froidure. La notion du temps se perdit, et avec eux les souvenirs les plus friables. Cependant, juste avant que la raison de leur présence ne leur échappe définitivement, une fenêtre qui donnait vue sur une pièce grise à la lumière tamisée, se matérialisa juste devant eux. Un pas de plus, et tous trois se retrouvaient dans les prisons du palais. Immédiatement Saëlie se retourna, pour découvrir avec stupeur qu'elle venait de traverser un mur ! Comme pour s'en assurer, la jeune femme posa la paume de sa main sur sa surface dure et rugueuse, prouvant ainsi par la logique même de ce qu'elle ressentait que ce qu'elle venait vivre était impossible ! L'impression d'être sortie d'un cauchemar la gagnait de plus en plus, mais la conviction du réel de ce cauchemar l'était tout autant. Arrachant ses doigts de l'étreinte de l'Elfe perverse, la courtisane la dévisagea avant de river son regard sur la pointe de ses chausses. N'avait-elle point promis de se tenir tranquille ?

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