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Auteur | Message |
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Narrateur | Sujet: L'ordre dans le chaos Ven 7 Fév - 16:22 | |
| [...suite de ~ICI~]Malgré les insistances de Lucosa appuyées par d'incessants grognements, Dona n'approuvait guère le fait de placer Eldakka dans sa cellule. Étant donné que tous deux se refusaient ostensiblement de lui expliquer ce qu'ils venaient faire à Ched-Nasad, la Matrone fraîchement couronnée de ce titre ne voyait aucune raison de rendre leur séjour en cage plus agréable. Quant à Lourine, elle tentait au mieux de tempérer les humeurs de chacun, hélas... Entre l'Hybride qui nourrissait une rancune profonde à son égard, et la Drow qui ne dévoilait point ses plans quant à leur avenir en ces murs. L'ex-Déesse ne pouvait que prendre son mal en patience, et espérer que ses frères et soeurs Célestes s'en sortaient mieux qu'elle. Les huit heures étant passées, et ne parvenant guère à retrouver la Dalael, comme elle se l'était convenue, Dona se porta démissionnaire de leur entente. Par conséquent, leurs prisonniers devenaient les siens ! Une absence nécessaire pour que la Matrone se considère finalement comme telle. Désormais libérée de toute autorité, et ignorée des autres, Dona cessa de jouer au jeu du chat et de la souris avec l'Hybride, et accepta finalement ce secret qui les avait conduit jusqu'ici. Quand bien même elle trouvait leur mutisme conjoint impétueux, elle finit par en éprouver un certain respect. Une telle loyauté ne courrait pas les rues, surtout pas celles-ci...
Au bout d'une semaine relativement calme, et enfin réunis, Lucosa et Eldakka finirent par mettre Dona dans la confidence au sujet de la malédiction dont souffrait le Drow, ainsi que le but qu'ils s'étaient fixés. Se moquant dans un premier acte du temps qu'il lui aura fallu pour agir en ce sens, Dona suggéra par la suite qu'elle allait se renseigner à condition qu'ils se tiennent tranquille. Car régner sur la Maison Veladorn, équivalait à trôner sur les restes dont les araignées ne voulaient point. Le duo accepta sans émettre de réserve, même chose pour Lourine. Tenant parole, ils seront sortis de leur cage et placés sous bonne garde dans une aile de l'édifice. Désormais traités en hôtes, les prisonniers considéraient à présent Dona comme une alliée, et ce, même si cette dernière se montrait encore dure à leur égard. Question sauvagerie, Lucosa en connaissait un rayon, aussi était-elle la plus à même de comprendre le caractère retors de la Matrone. Sans chercher à la brusquer, l'Hybride se reposa sur sa part Féerique afin d'en apprendre plus sur les motivations de la jeune femme. Et bien que Dona se montra très avare en informations, elle lui apprit en pensant qu'il s'agissait des véritable attentes de sa vis-à-vis, que son intention était de se rendre en surface. Mais que pour l'heure, les événements ne s'y prêtaient guère. Et pour cause, la cité de Ched-Nasad était en alerte, à savoir que depuis quelques jours maintenant, la disparition suspecte de la Vestale Dushka commençait à en agiter plus d'un.
Se moquant éperdument du sort de cette garce, Dona se rendit jusqu'au temple de Lolth afin de s'entretenir avec Ervona. La Matrone rusa en déformant la vérité, puis demanda à la Da'ravi s'il était seulement possible d'endiguer une malédiction de naissance. Prétextant avoir découvert une affliction génétique qui pourrait permettre à quiconque de pétrifier autrui par sa simple volonté, Dona sut piquer la curiosité de la maîtresse des lieux. À tel point que cela fit écho dans son esprit, Kilda... son amie d'autrefois. Comment avait-elle pu l'oublier... Sa volonté de rendre au peuple Drow sa fierté forçait le respect. Elle pensait être la Matrone qui donnerait naissance à la prophétie d'Unshra. Hélas, victime de ses ambitions, elle fut la première à périr. Une mort que la Da'ravi ne pourra jamais occulter ! Kilda avait été pétrifiée par l'enfant qu'elle venait de mettre au monde. Bien sûr, à l'époque nul ne se doutait qu'une chose pareille puisse se produire, et aujourd'hui encore, les récits demeuraient très flous à ce sujet. Seule Ervona restait convaincue de la culpabilité du nourrisson. Or, si sa mémoire ne lui faisait point défaut, le jaluk se prénommait Eldakka. Kilda tenait à ce que son fils soit associé au sortilège le plus puissant qu'elle connaissait. L'eldakka était la magie responsable du ravage avoisinant la forêt de Lalwende, réduisant de deux tiers le territoire Elfique lorsque celle-ci frappa.
Des suites du trépas de son amie, Ervona enquêta sur les pratiques de cette dernière pour ainsi faire don d'un tel attribut à sa progéniture. Hélas, elle ne parvint jamais à percer son secret, mais découvrit au gré de ses recherches sur ce fait, un rituel qui permettait d'aseptiser n'importe quel être. Bien entendu, hormis Dona présentement, les Drows ne trouvèrent aucune utilité à ce procédé, d'où son oubli collectif. La Da'ravi promit toutefois à la Matrone de le lui retrouver si elle acceptait de se mettre à son service. Consciente qu'elle perdrait son semblant de liberté, et que son accession à la surface serait plus que jamais compromise, Dona lui demanda un instant de réflexion. Ervona accepta, mais ne laissa à la Matrone qu'une douzaine d'heures pour lui faire part de sa décision. En sortant du temple, Dona croisa la Dalael ainsi que la fillette toujours enfermée dans sa cage. L'échange fut plus que concis puisque aucune réponse ne lui sera retournée. Au lieu de cela, la méprisante Phyrra la balaya de son passage d'un revers de bras. Soit... se dit-elle. À son retour, elle isola Lucosa afin de s'entretenir avec elle. Car pour une raison qu'elle ignorait encore, le concerné se sentait bien moins concerné que l'Hybride. Dona fit part à cette dernière des sacrifices que ça impliquait si elle tenait absolument à soulager son ami de cette malédiction. La Fée-louve semblait prête à tout pour libérer Eldakka, mais la Matrone ne pouvait nourrir la même conviction. Et pour cause, ce dernier était loin d'afficher cette volonté de s'en sortir, la preuve en était que sans Lucosa, jamais il ne serait revenu dans cette cité qui l'avait vu naître. Tout indiquait que le mâle agissait pour faire plaisir à l'Hybride. Néanmoins, portant désormais la sauvageonne en estime, Dona songea à une alternative.
Son plan consistait à accepter la proposition de la Da'ravi afin d'obtenir le rituel, à la suite de quoi, soit elle la tuait avant de s'enfuir de la cité avec tous ses bagages, soit elle remettait à plus tard sa découverte de la surface, mais permettrait à Lucosa, Lourine et Eldakka d'y retourner. De toute évidence, il n'y avait point de bonne solution, mais en optant pour la seconde, Dona avait toutes ses chances de gravir les échelons, ce qui finalement, lui offrirait l'occasion d'organiser sa propre expédition. Après avoir fait son choix, la Matrone retourna au temple de Lolth. Mais quelle ne fut pas sa surprise d'y découvrir l'armée de la Matriarche. Sans demander son reste, Dona investit les lieux avant de tomber nez à nez sur les restes de Ervona. Elle apprit peu après que la responsable de ce crime se trouvait justement être Phyrra, ou plus exactement la gamine qui l'accompagnait. Elle avait agit dans la légitimité, puisque la Mère Matrone en personne le lui avait ordonné, mais entre-temps, le corps putréfié de Dushka fut découvert. À partir de là, tout s'enchaîna pour la Dalael, accordant désormais du crédit aux paroles télépathiques de la Da'ravi précédant sa mort, la Matriarche fit savoir à l'ensemble de ses sujets que cette Drow n'en n'était point une. Apprenant qu'il s'agissait en réalité d'une Revenante bien maquillée, Dona ne put cacher sa surprise. Pour sûr, cette Phyrra était vraiment très forte...
Malheureusement, il se trouvait que le rituel susceptible de libérer Eldakka de son maléfice, disparut en même temps que Ervona. Forcée de revenir à sa stratégie initiale, Dona retourna en sa demeure. Elle informa son assemblée surfacienne de ses projets. Une expression de dégoût naquit sur le visage de Lucosa, mais remerciait toutefois la Drow d'avoir essayé. Trois jours après, alors que la Matrone se tenait informée sur le sort des prisonnières. Elle remarqua que la plus petite se faisait brancarder hors de la cité. Pour sûr, elle n'était plus de première fraîcheur ! Mais quand bien même il ne semblait plus guère possible de tirer quoi que ce soit de sa dépouille, Dona voulait malgré tout la disséquer afin de comprendre cette magie qui avait pu l'habiter. Livrant un prétexte bidon aux jaluken responsables de cette mission, la Drow parvint à en faire l'acquisition sans même forcer. Alors quelle s'apprêtait à oeuvrer sur le cadavre, ce dernier se dressa subitement, engendrant un mouvement de recul chez la Matrone. Elle disait s'appeler Éris, et qu'il fallait absolument sauver Phyrra. Dona n'y voyait aucune raison, et n'en n'éprouvait pas la moindre envie. Et pour cause, cette dernière était quand même responsable de la perte du rituel pour lequel la Drow s'était engagée ! La zombie lui soutint alors que sa Reine, Cymetia, en connaissait plus long que n'importe quel singe dans son genre sur les rites et autres envoûtements. Or, si elle acceptait de les aider, Cymetia saurait se montrer reconnaissante. Et bien que cela ne l'emballait guère, Dona entrevit également l'occasion de précipiter le départ.
Une fois l'accord passé, Dona brisa le cou du sonneur de cor afin de le faire à sa place. Se faisant, l'armée se rendit jusqu'au point concerné, mais puisque aucun ordre ne leur parvenait, le protocole voulait qu'ils quadrillent la zone afin de découvrir le pourquoi de cette alerte. À mesure que le temps passait, l’effervescence gagnait en ampleur, ce qui provoqua une désertion partielle du palais de la Matriarche. Dona profita du chaos pour investir les lieux à la recherche de Phyrra. Elle la trouva dans un triste état, mais toujours prête à en découdre ! La Matrone la fit sortir de sa cage, rasa les murs jusqu'à la grande porte, mais en sortant, elles tombèrent sur la Matriarche et son escorte. La Revenante ne se fit pas prier et engagea le combat. Empoisonnant l'air alentour, elle convoqua Xilith qui provoqua un désordre pas possible au coeur même de Ched-Nasad. Découverte, Dona n'eut guère le choix d’emboîter le pas de Phyrra. Elle conjura l'appel des Enfers pour enflammer tout le périmètre ce qui eut pour effet de griller une bonne trentaine de gardes. Puis fit usage de sa corruption sur les alignements afin de changer celui de la Matriarche en "loyale bonne". Grâce à cela, elle put gagner un temps précieux du fait que la Mère Matrone se mit à hurler à s'en rompre la voix que tout cela devait cesser, que ce n'était pas une manière de vivre !
Les fugitives empruntèrent les axes les plus étroits, privant ainsi l'armée de son avantage du nombre. Les morts se comptaient par dizaines à chaque intersection. Et alors que Phyrra tuait à tour de bras, Dona surenchérissait par le biais de son aliénation sur les restes de Xilith. Deux Matrones se firent d'ailleurs démembrer par une jambe imprégnée de cette sombre magie. Les cris et le sang suivait les deux femmes à la trace. Tandis que la Matriarche se remettait de sa "bonne attitude", les soldats, complètement désordonnés escortèrent cette dernière jusque dans la chambre de son palais. Plus tard, on lui apprendra que la Revenante et la traîtresse parvinrent à s'enfuir de la cité noire. Furieuse, elle ordonna à ses quatre meilleurs assassins de les traquer, et de ramener leur tête !
De leur côté, guidés par Dona, Lucosa, Lourine et Eldakka remontèrent au pas de course les immenses boyaux qui composaient l'Ombre-terre. Phyrra était sur leur talon avec dans ses bras, la petite Éris. Les Drows en colère tentaient de les rattraper, mais à force de se scinder dans les différents passages, il ne resta plus personne pour inquiéter les fuyards. Bien des heures plus tard, une rencontre inattendue stoppa nette la progression du groupe, à savoir ; Mina. Ne souhaitant guère s’appesantir en parole stérile, la prédatrice annonça à Lucosa et Eldakka qu'elle prenait la relève, en somme ; qu'elle n'attendait plus rien d'eux. Néanmoins déçu qu'ils n'aient pas honoré leur part du marché, le Vampire refusa de libérer Eldakka de son affliction. L'Hybride et Mina échangèrent leur grognement respectif avant que cette dernière ne libère la voie en s'évanouissant dans les ténèbres.
Puis se fut au tour de Phyrra qui jusqu'alors demeurait silencieuse, d'interrompre la marche. Elle saluait Dona pour l'avoir aidé à s'échapper, une reconnaissance aussitôt rendue par la Drow. Éprises d'un respect mutuel, les deux femmes s'empoignèrent le bras avant que la Revenante ne les sème à dos d'araignée. Sur l'instant, l'ex Matrone regretta de ne pouvoir en faire autant... Ils n'étaient désormais plus que quatre, et la fatigue les assaillait. S'isolant dans une enclave naturelle, tous purent assister effarer à la manière de se reposer de Dona. Incapable de s'allonger à l'instar des trois autres, la Drow s'était accoudée à la paroi pour dormir ainsi, debout. Ce n'était pas facile pour elle qui d'habitude avait recours à son sarcophage pour ça, mais bon... à la guerre comme à la guerre.
Le lendemain, l'odeur du souffre leur fit savoir que les terres volcaniques étaient toute proche, et qui disait terres volcaniques disait surface ! Sur les affirmations de Lucosa et de son odorat infaillible, Dona pressa le pas, elle avait hâte de contempler l'immensité du ciel, ainsi que découvrir tout ce qui lui était encore étranger. Une fois extraite de la grotte ténébreuse, ce fut néanmoins avec une certaine déception qu'elle accueillit ce nouveau monde. Une épaisse fumée à la couleur plus que douteuse l'empêchait de distinguer quoi que ce soit à plus de dix mètres. Eldakka tenta vainement de la rassurer, à savoir que la Drow ne lui prêtait aucune oreille. Après tout ce temps passé en leur compagnie, il ne s'agissait plus du fait qu'il était un mâle, mais de sa personnalité déprimante, redondante, ennuyeuse, défaitiste. Pour faire simple, ce jaluk lui sortait par tous les orifices, et si elle le tolérait, ce n'était que par rapport à Lucosa. D'ailleurs, lorsque l'Hybride se contenta bêtement de répéter ce que Eldakka venait de lui dire à propos du côté éphémère à ces vapeurs, Dona détendit ses traits et reprit espoir.
Fatiguée des lieux déchus et attristés par la perte du rituel au travers de la mort de Ervona, Lucosa indiqua la direction de la terre du Phénix, elle avait grand besoin d'un bon bol d'air pur après tout ce souffre inhalé. Dona n'avait rien contre, de même que Lourine et Eldakka. Mais au cours de la nuit du sept Khole du mois de Gaïa, la jeune femme à la chevelure cuivrée fut réveillée par la grande prêtresse des Fées en personne ! Lyn, qui après avoir pris forme Humaine s'entretint en secret avec Lourine qu'elle savait être Xiris. Lourina l'envoyait en toute hâte afin de lui remettre un objet qu'elle aurait sois disant égaré. L'ex Déesse fronça les sourcils et demanda plus amples explications. Lyn lui expliqua dans les grandes lignes ce qu'elle tenait de sa Déesse, qui elle-même le tenait de Loominëi. Les yeux ronds comme des soucoupes, Xiris but chacune de ses paroles. À l'évidence, ses frères et soeurs Célestes étaient loin d'être dans une meilleure situation que la sienne, bien au contraire. D'après la prêtresse Féerique, il fallait craindre une attaque imminente de Rivaëna au sein du monde des Dieux. Et en l'absence de Loominëi, nul n'en n'aurait la force. Xiris n'avait pas le choix, son devoir de Divinité primait sur sa quête personnelle, elle devait rentrer !
Une fois Lyn partie et l'artefact entre ses mains, Lourine attendit que les premiers rayons du soleil paraissent pour réveiller son enfant et les Drows. Lucosa avait remarqué ce changement dans son regard, inquiète, elle fut la première à poser la question ; Que se passait-il ? D'un aplomb déconcertant, la jeune femme lui confia qu'il était temps pour elle de retourner à son devoir de Déesse. Dona, complètement choquée de ce qu'elle venait d'entendre, fut incapable d'émettre le moindre son. Comprenant le ressentit de la Drow, Lourine se livra entièrement à elle, devenant ainsi ; Xiris. Bien que ouverte d'esprit quant à sa profession, Lucosa ne pouvait s'empêcher d'être triste à l'annonce de cette séparation. Quant à Eldakka, n'en parlons pas ! La Divinité fit comprendre à son enfant que ce temps passé à ses côtés, que ce fut dans la froideur d'une cellule ou dans l'obscurité d'une chambre humide, lui aura enseigné tout ce qui lui était nécessaire de savoir au sujet des Hybrides, mais plus que cela, elle lui apprit l'amour d'une mère pour son enfant. L'essentiel de sa quête atteint, plus rien ne la retenait si ce n'était ce nouveau sentiment en son coeur. Désormais, elle aimait Lucosa comme sa propre fille, un amour qu'elle devait cependant mettre au service de son peuple tout entier. Ce qu'elle sut expliquer à la Fée-louve.
Il ne lui restait plus qu'une chose à faire ici bas. Brisant la fiole qu'elle n'avait cessé d'enserrer durant son discours, Xiris recouvra toute la puissance qui faisait d'elle une Déesse. Et curieusement, en dépit de sa prestance Divine qui la maintenait en lévitation cheveux dans le vent. La Déesse de la Nature conservait toute cette innocence qu'elle avait su témoigner au travers de ses traits tout au long de son périple. Auprès d'Emy, chez les Fées et enfin Lucosa. L'Hybride savait qu'elle pouvait à nouveau lui faire confiance, et que plus jamais, son peuple n'aura à souffrir de ses méfaits des suites d'une éventuelle carence émotionnelle. Et pour preuve, une fois qu'elle aura rectifier sa dernière erreur, Xiris aura achevé son expiation. Et aura ainsi mérité sa rédemption. Affichant un ultime sourire au groupe, la Déesse fila telle une étoile filante en direction de Timur. De par son essence retrouvée, elle savait Umar par là-bas...¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 00 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Sam 22 Fév - 14:16 | |
| Dire que l'attente avait été longue était un euphémisme... Savoir Eldakka en cage non loin sans pouvoir lui procurer le juste secours dont il avait besoin me mettait au supplice. Et ce quand bien même Lourine essayait de faire des courbettes.... Je ne daignais laisser échapper que des grognements, beaucoup de grognements, aussi bien à celle ci qu'à Dona qui semblait attendre quelque chose. Finalement alors que des heures s'étaient écoulées, elle sembla accepter notre mutisme collectif. Elle agit encore plus sagement lorsqu'elle nous réunit finalement à mon ami. Lors de cet événement je ne pus me retenir, la sauvagerie de la louve contenue depuis longtemps. Je sautais littéralement sur le drow le renversant presque au passage et frottait ma tête ou plus exactement mes oreilles contre son torse. Je grognais littéralement de bonheur. Il m'avait trop manqué, j'avais eu peur pour lui et du coup...je me laissais un peu aller. Il avait de la chance que je ne lèche pas... ce qui pour moi n'aurait eu aucune autre connotation que de l'amitié. J'arrêtais cependant à la petite voix féérique mentionnant que nous étions observés. Eldakka allait se sentir encore plus mal que moi. Résignée, je le libérais mais ne le quittais pas d'une semelle pendant un bon moment. Nous décidâmes finalement ensemble de lever le voile sur notre venue a Ched Nasad. Je fus alors étonnée par la drow qui promis de se renseigner si nous restions tranquilles. Une once de respect commençait à naître en moi pour cette femme qui m'avait l'air bien différente de ses congénères. Elle nous déménagea même dans une aile sous surveillance et même si elle restait dure, j'étais curieuse. Je savais si bien comment se cacher derrière la sauvagerie que je décidais d'y aller en douceur avec Dona. Après tout, n'avais je pas ma part fée, excellente pour cela ? Ainsi je pus apprendre, malgré la réserve de l'elfe noire qu'elle avait pour intention de se rendre en surface, une fois les choses calmées ici bas. N'ayant absolument rien à faire de leur affaires internes entre drow, je décidais de profiter de ce temps pour apprendre. Sur ce qui pourrait nous être utile vis à vis de mon ami, mais aussi sur Lourine. Elle avait mérité malgré tout que je l'écoute et prenne le temps de la connaître avant de la juger pour ses actes passés. Certes encore une fois c'était la fée qui pensait ainsi et je dus parfois me retenir mais finalement, j'entrevis quelqu'un qui avait agit avec l'innocence d'un enfant, qui possédait un pouvoir qu'elle ne comprenait pas toujours, et pour qui les êtres vivants avaient été bien malgré eux... des outils d'apprentissage. Certes c'était horrible, et très dur à avaler, mais c'était tout de même plus acceptable qu'une déesse agissant volontairement sans amour. Pendant ce temps, Dona gérait des choses de drow et un jour elle vint me parler en privé. Elle souhaitait me parler des sacrifices nécessaires qu'il faudrait faire pour sauver Eldakka. Elle doutait donc de ma motivation ? Je pus lui prouver que j'étais prête à tout, et plus encore. Mes paroles semblèrent faire mouche bien que je voyais mon ami qui lui... fidèle à lui même ne montrait guère d'enthousiasme. J'en étais presque dépitée, prise entre l'envie de l’assommer et celle de le gifler pour qu'il se prenne en main. J'en viendrais tout de même à lui dire durant notre séjour quelques paroles fortes. Il avait entamé ce voyage de lui même. Il avait voulu, après bien des années d'errance et même une tentative de fin, élucider le mystère qui l'entourait et trouver une solution à sa malédiction. Il avait enfin fait un pas en avant après ce temps passé à fuir. Allait il à présent renoncer ? Irait il jusqu'au bout ? Parce que moi je n'hésiterai pas une seconde. Il le savait. Et moi je savais qu'il méritait de vivre. Enfin. le temps paraissait infini à tourner en rond dans cette aile de maison drow, je commençais à perdre patience. Les quelques gardes avaient eu droit à leur part de grognements respectifs et sans Lourine ou Eldakka, j'aurais à coup sur sorti les griffes sur plusieurs. Néanmoins notre attente finit par prendre fin. Dona revint un jour, nous informant de son échec et de son désir de gagner la surface. Je ne pus retenir une expression de dégoût à ces deux mentions. Surtout la première en fait. Pourtant, reconnaissante des recherches effectuées par la drow, je lui formulais un remerciement, bien décidée à obtenir plus de détails plus tard. Car nous nous retrouvâmes bientôt à fuir la cité de Ched nasad dans des conditions complètement folles. Je ne savais pas comment on en était arrivés là, si on me l'avait expliqué j'avais surement tout oublié, car cela ne concernait pas ce qui me préoccupait actuellement. Donc, une fois de plus, nous courûmes pour sauver notre peau, sauf que cette fois, au lieu d'avoir des drows contre nous, non seulement Dona menait le groupe, mais en plus l'étrange folle qui nous avait capturé et une fillette dans ses bras nous suivaient. Un gros bordel je vous dis. Impossible de comprendre ce qui s'était passé chez les drow... Une crise avait dit Dona. Alors que nous remontions le couloir, ou plutôt les couloirs tant ce monde souterrain était un labyrinthe, nous eûmes une autre mauvaise surprise. La vampire de l'autre fois ! Elle les relevait de leur mission, mais comme elle était déçue d'eux, ne souhaita pas lever la malédiction qu'elle avait placé sur Eldakka. Lourine, Dona et celui ci durent me retenir de foncer sur cette folle car franchement, c'est pas qu'on avait pas voulu la faire, sa mission, on avait pas pu ! Mais aucune différence apparemment. Je grognais donc sérieusement, mais n'ajoutais rien, et finalement nous passâmes. Sur ce les deux autres, nous quittèrent, j'entends par là la drow et la fillette. Et pour finir en beauté, il fallut passer la nuit dans cet enfer. Dona sembla incapable de s'allonger, ce qui était fort étrange mais son problème. De mon coté j'étais énervée pour au moins le prochain mois, alors le sommeil eut bien du mal à venir. Le lendemain, la surface s'en vint à nous. Enfin ! Oh je n'avais jamais été si heureuse de sentir le souffre. En revanche Dona sembla complètement démoralisée à notre sortie des tunnels. Eldakka tenta de la rassurer, sans grand succès. A vrai dire ils ne s'entendaient pas trop les deux là. La drow avait beaucoup de caractère et ne supportait pas trop la fatalité, ou dépression de mon ami. Je posais une main sur l'épaule de celui ci, l'enjoignant à ne pas mal prendre l'indifférence de Dona, avant de répéter ce qu'il venait de dire un peu plus tôt. Et effectivement la jeune femme sembla retrouver un peu d'espoir. Cela dit ras le bol de tout ces lieux pourris et leurs résidents, j'en avait eu ma dose et le loup comme la fée réclamait de l'air pur, de la nature. J'indiquais donc la directions de la terre du Phénix, chose qui fut acceptée par l'ensemble de notre groupe. Je ne savais plus quoi faire pour Eldakka, il avait non seulement perdu son seul espoir, mais souffrait à présent d'une seconde malédiction. Il fallait que je parle avec Dona de ce qui aurait pu le sauver. Il y avait surement une solution. Un matin, je fus réveillée par Lourine, chose déjà étrange puisque en général l'humaine avait besoin de davantage de sommeil que nous. Et puis de suite je fus happée par son regard. Quelque chose avait changé. La Lourine que j'avais pris l'habitude de côtoyer n'était pas dans son état normal. Elle était inquiète et pas qu'un peu. Fidèle à moi même je ne tardais guère à lui demander ce qui se passait. Quoi ? retourner à son rôle de déesse ? Mais elle venait à peine d'arriver ! Bien sur je comprenais son devoir primait sur ses envies, cependant... je devais reconnaître, bien malgré moi, d'être triste à cette annonce. Je m'étais attachée à la jeune femme au cours du dernier mois, j'en étais venue à l'apprécier. Son explication me laissa triste mais compréhensive, j'espérais qu'en effet elle avait pu apprendre ce dont elle avait besoin, et je l'invitait à revenir partager mon quotidien si un jour, l'occasion se représentait car, selon moi, il nous manquait les meilleurs moments, les bons, les vrais, sans plus de jugement de la part de l'hybride. Et Evidemment, Eldakka fut dévasté. Dona complètement perdue quant à elle, ce qui était on ne peut plus normal. Nous observâmes donc la déesse revenir à sa pleine puissance sous nos yeux, je soutenais Eldakka en lui rappelant qu'il avait eu une chance inouïe de la voir, lui parler, et passer du temps avec celle qu'il adorait du plus profond de son coeur. Quant à moi, je me sentais maintenant en confiance avec la déesse de la nature, ma créatrice. Je savais qu'elle aurait à coeur nos intérêt et ne commettrait plus les mêmes erreurs. Je lui demandais de ne pas nous oublier, car de notre coté ce serait impossible, et je finis avec un seul mot qui résumait bien ce que j'avais appris. -Merci.Et elle partit.... Il y eut un grand blanc, que je décidais de briser pour ne pas tomber dans la mélancolie, la folie, ou que sais je encore. Il ne fallait pas s'appesantir sur le départ de Lourine. C'était difficile mais c'était ainsi. Nous n'étions plus pressés, personne n'était à nos trousses et nous venions de perdre un membre. Je pensais le moment bien choisis pour faire une pause. Je me laissais aller sur un rocher et me tournais vers Dona qui elle, devait avoir pas mal de choses à digérer pour lui poser une question -Que s'est il passé à Ched Nasad ? ça avait l'air d'une grosse crise lors de notre départ... puis je fronçais les sourcils, et serrait les poings, N'y a t'il vraiment plus aucun moyen...? Pas la peine de terminer ma phrase, la drow saurait de quoi je parlais. Mon regard se posa sur mon ami. Je n'avais pas voulu l'approcher depuis le départ de Xiris. Sans doute avait il besoin de temps, et de ce fait d'un peu d'espace pour accepter le départ de la déesse, en plus du reste de ce mois passé dans son monde sans nous apporter quoi que ce soit de bon, au contraire, une malédiction supplémentaire et quelques mauvais souvenirs. Je ne le laisserai pas partir trop loin, j'avais peur pour lui à vrai dire. Mais aussi confiance, et je voulais le lui démontrer. Aussi pas question de le suivre à la trace. S'il avait besoin de temps qu'il le prenne, ensuite il pourrait se joindre à la discussion, à son rythme. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 01 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Lun 22 Juin - 14:41 | |
| J'avais imaginé bien des manières de m'extraire de cette tourbe obscure pour explorer un jour la surface, mais jamais je n'aurais songé à une folie pareille! Bien que je fis des pieds et des mains pour concilier tout le monde, je perdis définitivement le contrôle de la situation lorsque Ervona se fit occire. Je ne reconnaissais plus la Valsharess en cette bouche qui alla jusqu'à ordonner l'exécution de la Da'ravi! Depuis toujours la Matriarche connaissait son désir de la détrôner, à tel point que c'en était devenu un jeu pour elles. Cette mort était pour moi dénuée de tout sens, mais que pouvais-je bien contester? Moi, la fille qui ne sortait jamais de son bas-cloître. Désormais Ilharess, je comptais utiliser toute la richesse de ce titre pour agir à ma guise. Ce qui aurait pu se faire si la tourmente n'en n'avait point décidé autrement... Bon d'accord, je fus également profondément stupide en me laissant abuser par mon tempérament. Ces moments passés avec Lucosa chatouilla quelque peu l'estime que j'avais pour elle. Revue à la hausse, mon affinité pour la louve me poussa à des exactions contre Ched-nasad, oui, rien que ça! Sans réellement prendre conscience de mes actes, j'avais changé de camp. Et maintenant que j'étais dehors, en train de m'intoxiquer au souffre, je pris un peu de recul sur mes souvenirs. Pour autant, est-ce que je regrettais tout cela? OUI! absolument! Je suis une drow, et j'avais lutté coude à coude avec une revenante pour en sauver une autre, avant de filer en catimini accompagnée d'une hybride et d'un scélérat. Pas une seconde je n'avais pensé à Bahern, et il était certain que plus jamais je ne le reverrai. Cependant, auquel cas cette invraisemblance se produirait, son seul désir serait de m'égorger, et honnêtement, j'aurais tendance à raisonner comme lui! Ce fut Lucosa qui me rebrancha avec la réalité du présent en m'expliquant que tous les paysages de la surface ne se ressemblaient guère. Ces vapeurs me brûlaient le gosier, mais ne m'incommodaient pas plus que cela. Il m'arriva de planer plus que de raison avec des encens autrement plus corsés que ça. D'ailleurs, je ne comprenais pas comment des êtres arpentant ces terres puissent faire autant de minauderies à propos de ce lieu. Lourine et Lucosa toussaient et toussaient encore, à un moment, je crus être dans l'obligation de les charger sur mon dos. Ah.. il s'annonçait bien mon avenir! Un peu plus, et je finirai comme Eldakka. Refusant toutefois de m'y résoudre, je me remémorai le supplique de la Valsharess lorsque je l'a soumis à mon sortilège sur les alignements. Jamais vous ne m’ôterez cette perle de la tête ; Je vous supplie de cesser, cela n'est pas une manière de vivre! Je souriais toute seule pendant que mon groupe, le dos voûté par leurs innombrables toux, marchait pour se rendre dans de verts pâturages, une terre agricole quoi. Pour l'instant, cette aventure avait un gout de trop peu.. je n'aimais ni ce que j'entendais, ni ce que je voyais. Aigrie par ce que je laissais derrière moi, j'injuriai à la moindre approche! Une fois loin des émanations de souffre, un bivouac de fortune fut installé. Quoi? je dois le décrire en plus?! Cinq galets, deux-trois poignées de brindilles pour faire un feu de camp et voilà, vous savez tout de notre campement désormais! Satisfait? Et moi dans tout ça?! et oui, nos lascars semblaient avoir quelque peu oublié qu'il m'était impossible de m'allonger. Je n'en dis rien et m'en allai retrouver un arbre que l'on avait croisé un peu plus tôt, puis attachai ma tresse à la branche la plus robuste afin de m'y suspendre. La douleur éprouvée se muait en fourmillement dans mon crâne, je n'eu donc aucun mal à demeurer ainsi, caressée par la brise et quelque fois balancée par une rafale improviste. C'était la première fois que je découvrais le vent, j'avais l'impression que tous les dieux me touchaient en même temps, comme s'ils n'avaient jamais vu de drow auparavant. Lestée au bras du végétal, j'observai le feu mourir par manque d'entretien, puis, je finis par faire comme lui en me laissant envahir par les ténèbres d'une nuit déjà bien foncée. Le matin arriva au moment même où je fermai les yeux, et quand je vis tout le monde debout sous un ciel orangé, je m'en vins aussitôt les rejoindre. Mes rétines souffraient de cette lumière qui émergeait de l'horizon, ce fut d'ailleurs si éprouvant que j'improvisai un pare-soleil avec un bout de tissu dérobé à ma tunique. Ce bandeau pour les yeux me soulagea presque immédiatement, et hormis les tâches de couleur que cet éblouissement avait provoqué, je pus assister comme les autres aux confidences de Lourine. Et bon sang! heureusement que les muscles de mes jambes étaient solides! Elle, une divinité?!! On m'aurait embroché par le rectum durant la nuit que j'en aurais été moins surprise! D'abord anesthésiée par la révélation, il fallut qu'elle parte pour qu'un sentiment de trahison naisse en moi. J'avais bien entendu conscience qu'on ne pouvait déballer ce genre de secret à n'importe qui, mais je n'étais pas n'importe qui! J'étais Dona, pas Dona Veladorn, juste Dona! J'avais trahi les miens pour eux! Je méritai un peu plus de considération qu'une vérité de dernière minute! Alors quand Lucosa me parla comme si de rien n'était, comme si c'était normal que je ne sache rien! J'explosai!! - Qu'est-ce que ça peut te faire ce qu'il s'est passé à Ched-nasad?!! M'approchant d'elle en lui empoignant la gorge, allant presque jusqu'à la lever de terre tant j'étais crispée, je poursuivis sur le même ton. Je me suis confiée à toi, à vous tous! Tu connaissais parfaitement mon intérêt pour les autres divinités, l'enquête personnelle qui m'anime! Et en dépit de ce savoir, tu as gardé le silence!!! Sur ces mots, je la jetai dans la poussière. J'en ferai donc autant pour ton Eldakka! Wael!!Ce n'était qu'une wael, une imbécile de la pire espèce! et moi qui avait placé mes projets dans ces personnages, je fus alors bien faible! Sans ce mois passé ensemble, je les aurais déjà estourbi! A la place, je pris la direction des vapeurs de souffre avec la ferme intention de retourner chez moi. J'avais une déesse sous la main depuis tout ce temps, j'aurais pu tout apprendre, mais non.. ces égoïstes me mirent à l'écart! J'avais perdu ma maison, ma foi, mes rêves. Alors quitte à crever, autant le faire en beauté! J'arrachai le tissu de ma tête, et m'éloignai d'un pas décidé. Quelle bande d'enflures! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 03 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Mar 14 Juil - 18:23 | |
| Nous y étions, et pourtant... le coeur n'y était plus. En tout cas, plus depuis ma rencontre avec Xiris. Elle était là, toute proche, dans une situation semblable à la mienne, je pouvais même la toucher ! Autant vous dire que la voir ainsi enfermée, traitée comme nous autres, pauvres Mortels, me fendait l'âme. Je ne m'autorisais point le droit de lui parler, je n'en n'étais pas digne. D'ailleurs, de quoi pouvais-je bien être digne ? Oh il n'était pas question de mélancolie, mais plutôt d'un tournant crucial qui jalonnait parfois l'existence d'un être. Et cela commençait par se poser des questions jusque là inaccessibles : Est-ce que m'accrocher à ce passé inaltérable était pour le mieux ? Est-ce que courir après ce pseudo-remède à ma malédiction était vraiment ce qui me motivait ? Ces jours passés dans le coin de la pièce à observer Lucosa et Xiris discuter pendant des heures me permirent de faire le point sur ma vie. Ce mois de détention fila en un éclair, et durant tout ce temps, je fus sur pilotage automatique... Je répondais aux ordres et aux échanges simples d'un geste lent et d'une voix monocorde, mais lorsque l'on abordait des sujets précis ou plus délicats, je me contentais d'émettre une onomatopée aux allures de dédain. Je vous confierais qu'au sein de certains rêves, il m'arrivait d'être plus impliqué que je ne le fus dans les appartements de Dona. Mon corps demeurait là, tapi dans les ombres que dressaient le mobilier. Voguant au gré de mes tourments, je me projetai dans un avenir vierge de toute présence. Puis, le reconstituant, membrure après membrure, je tentai d'y voir plus clair, de me trouver un nouveau but. Je plaçai alors Lucosa comme pièce maîtresse au centre du plateau, et me laissai guider par mon inspiration. J'élaborai pas moins d'une dizaine de chemins, mais aucun ne fut en mesure de me donner l'envie de le suivre. À partir de ce moment, je compris que l'on ne pouvait s'improviser visionnaire. Moi qui n'avais jamais eu de cesse de regarder par-dessus mon épaule, je constatai désormais que tourner la tête vers l'horizon ne ferait que me rompre le cou... Pourtant, Dona de la Maison Veladorn, sut se soustraire à son confort au profit de mon amie. Malgré mon état catatonique, je ne pus m'empêcher de me sentir profondément honteux. Si une Drow relativement satisfaite de sa condition était prête à trahir, ne serait-ce qu'un peu, pour des convictions qui lui étaient propres, qu'est-ce qui me bloquait de la sorte ?! En toute certitude, j'étais seul fautif, et il fallut qu'un élément nouveau vienne se greffer à notre condition pour que mes méninges daignent enfin faire leur travail ! Je ne jouissais d'aucune vue d'ensemble, complètement hermétique aux perturbations extérieures, je suivis le groupe. Les cris que je percevais étaient aussi nombreux au dehors qu'en dedans, impossible alors pour moi de faire la distinction entre réalité et fiction. Ainsi nous traversâmes les tréfonds obscurs. Mécaniquement, mes jambes moulinaient, mes bras balançaient, mais je ne savais rien de ce que nous faisions... Galopant sur le fil de mon passé, l'odeur du souffre me fouetta sévèrement ! Il me fallut quelques instants pour comprendre où nous étions et ce qui avait éventuellement pu se passer auparavant. Ne sachant cependant quoi dire pour annoncer le retour de ma conscience, j'essayai maladroitement de rassurer Dona sur toutes ces beautés dont la surface regorgeait. Mais la Drow ne prêta oreille à aucun de mes mots, pour elle, je n'existais déjà plus. Je me questionnai alors sur les raisons qui faisaient que mon coeur cognait toujours contre ma poitrine. À cela, je n'eu qu'à entendre Lucosa répéter mes mots ainsi que le retour de Dona pour me faire une vague idée sur la solution que je cherchais. Ma soeur de race respectait mon amie, et ce fut sans doute au nom de ce même respect qu'elle ne chercha point à attenter à ma vie. J'étais désolé, vraiment... Et pour ma Déesse, qu'en était-il ? Que j'étais bête, il me suffisait de tourner la tête... En dépit du chemin parcouru, elle était toujours aussi resplendissante. Elle avançait avec grâce, un peu comme si elle marchait sur l'eau, et ses cheveux dans le vent ne faisaient que la rendre plus majestueuse encore. J'étais en admiration devant elle, mais je me gardais bien de la scruter d'un oeil insistant. Elle méritait bien plus de respect que pouvait témoigner ce genre de regard ! Puis, lorsque le soir fut venu, je n'osai toujours pas ouvrir la bouche. Je ne me sentais pas encore prêt, et surtout, il fallait que je tombe juste. Mais au petit matin, ce fut la douche froide ! Alors que j'allais enfin me projeter en bravant mes barrières, Xiris annonça son départ. Pour sûr, je ne m'y attendais absolument pas ! Voilà seulement quelques heures qu'elle était parmi nous, ne pouvait-elle pas nous en accorder une de plus ? Oui... je divaguais... au plus profond de moi je savais bien que des semaines entières s'étaient écoulées, mais en mon coeur, je n'étais présent que depuis la veille. Une larme muette roula le long de joue, et lorsque Xiris déchira le ciel par son départ, la gouttelette fut chassée de ma figure comme j'avais pu le faire avec mon passé durant la nuit... Passant le revers de mon doigt sous mon oeil, je ressentis alors une peau lisse et sèche. Prenant cela comme un signe de la part de ma Déesse, j'abandonnai définitivement mes tourments antérieurs pour me tourner vers l'avenir ! À peine ai-je eu le temps de me convaincre de cette nouvelle résolution, que Dona sombra dans un accès de colère ! Je ne lui donnai pas ouvertement raison concernant les propos qu'elle crachait au visage de mon amie, car nous n'avions pas le droit de parler au nom d'une Déesse, surtout pas celle-ci. Mais je la comprenais également. Bien que les décisions qui nous menèrent à cette extrémité différaient. La Drow, comme je le fus par le passé, se retrouvait sans rien ! Nous étions désormais tous trois des âmes errantes. Cependant, Dona ne pouvait s'imaginer vivre autrement, peut-être que précédant le départ de Xiris elle voyait les choses dans un angle plus large, mais maintenant qu'elle se sentait trompée, ce qui était vrai, elle s'en remettait uniquement à son existence Drow. De ce fait, même si c'était pour y mourir, seul Ched-Nasad importait ! Aussi, après qu'elle eut relâché Lucosa, laquelle s'écrasa à mes pieds, Dona fonça vers la seule direction qui pour elle avait encore du sens. Connaissant mon amie, je savais qu'elle chercherait à retenir cette femme. Et alors qu'elle arrachait de sa coiffe le bandeau qu'elle s'était confectionné, j'aidais la louve au visage orphelin à se relever. À partir de là, je lui fis comprendre de ma main qu'il était préférable qu'elle demeure immobile, car l'occasion était venue pour moi de tirer un trait sur mon apathie ! Ce fut alors que je me mis à courir, puis, la dépassant, je me plaçai délibérément sur sa route. J'identifiai un mépris sous sa capuche, j'en profitai donc... - Vous n'irez pas plus loin Dona ! Je jouai la carte de la provocation, de plus, mes cimeterres avaient grand besoin de prendre l'air. Je dégainai mes lames et incitait la Drow au duel. Et pas question pour vous de m'ignorer cette fois ! Afin d'appuyer mes paroles, je shootai dans une pierre de telle façon à l'expédier au-dessus de ma tête, laquelle je fendis par la suite d'un bon coup de sabre. Et ce fut scindée en deux par la tinte métallique de mon arme qu'elle ricocha à la fois à la droite et à la gauche de Dona. Le ton était donné, et si malgré ma démonstration la Drow s'obstinait à me considérer comme la brise, alors je n'aurais d'autres choix que de la pourfendre au niveau des cuisses et des hanches, et ce, jusqu'à ce qu'elle finisse par accéder à mes attentes. J'avais ma petite idée sur la manière dont il fallait s'y prendre pour lui faire entendre raison, et le mieux, c'était encore de me laisser faire. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 05 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Sam 18 Juil - 16:35 | |
| J'aurais du y penser... Et pourtant lorsque Dona réagit plutôt radicalement à mes questions, je fus totalement prise par surprise. D'instinct je griffais sa main qui enserra ma gorge et me retrouvais au sol en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. A vrai dire l'explosion de la drow n'avait rien d'anormal. Nous lui avions caché la véritable identité de Lourine, moi la première puisque c'était avec moi que Dona avait le plus discuté, et toujours moi qui lui avait demandé des infirmations. Je ne ressentais pourtant aucun regret face à cette dissimulation. Qui étais je pour prendre cette décision ? Si quelqu'un pouvait la prendre c'était Xiris en personne, et comme elle ne l'avait pas fait, ce n'était pas moi qui allait l'y contraindre. Surtout avec l'estime que j'avais gagnée pour elle au fil des jours. Son départ m'avait rendue triste et j'espérais qu'il y aurait une prochaine fois. Je m'inquiétais de ce qui avait pu se produire qui l'avait obligée à se révéler puis s'en aller. D'un autre coté je comprenais le sentiment de trahison de l'elfe noire. Elle venait de tout sacrifier, elle nous avait fait confiance, nous avait libéré alors même que son peuple nous aurait condamné sans remord. Elle avait trahi les siens et à coup sur ne serait plus la bienvenue chez elle. En somme elle était devenue un peu comme nous. De plus la surface et tout ce qui s'y rattachait l'attirait. Les divinité comprises. Elle ne pouvait que se sentir bafouée. Ses mots durs ne m'atteignirent pas. Ils étaient mérités et en même temps j'étais au clair avec mes actions passées. Je les répéterai sans douter si c'était à refaire. Simplement j'aurais du, pour le coup, me préparer à un événement de ce genre, réfléchir avant d'agir, et attendre de voir sa réaction avant d'enchaîner. Je manquais cruellement de patience, j'avais laissé la louve prendre les devants, mon envie d'avancer aussi sans me soucier de son ressenti. Voilà les faits. Je me retrouvais donc au sol, aux pieds d'Eldakka, qui soit dit en passant, me paraissait complètement à coté de la plaque. Comme à peu près depuis notre arrivée à Ched nasad. Je n'avais eu de cesse d'essayer de le faire réagir. Pourtant il avait l'air constamment ailleurs. Si changement il y avait eu, je ne l'avais pas remarqué. Pourtant j'étais on ne peut plus vigilante avec lui, et mes sens aiguisés. Le drow savait toujours aussi bien se fondre dans le décor, s'oublier et se faire oublier, ou encore rester muet. J'en étais folle. D'ailleurs à présent que le danger était momentanément écarté, je pensais bien discuter sérieusement avec lui et obtenir un signe, un mot, un geste, .... n'importe quoi du vrai Eldakka, celui que j'avais rencontré et avec qui j'avais partagé beaucoup en peu de temps. Enfin ce serait pour plus tard, une fois que Dona se serait calmée. Car bien évidemment je ne songeais pas une seconde à la laisser partir comme ça ! Grognant de frustration de m'être laissée mettre au sol sans réagir, je me relevais et secouais la poussière de mes vêtements en la regardant s'éloigner. Elle fonçait directement dans ce qu'elle connaissait le mieux. A savoir Ched Nasad. Non mais pourquoi ?! elle n'avait plus rien là bas, elle venait de me le dire ? Secouant la tête, je me préparais à lui courir après lorsqu'une main m'arrêta. A cela je levais la tête, surprise. Mes oreilles se dressèrent, et j'ouvris de grands yeux. Eldakka me demandais de le laisser agir. Mais surtout, il était là, je veux dire, vraiment là ! son visage, ses yeux, la façon de se tenir, il était de retour comme après un long sommeil. Peut être la décision de Xiris avait elle provoqué quelque chose en lui ? Il tenait tellement à la déesse, son modèle... j'avais cru qu'il serait bouleversé, et qu'il serait encore plus dur de le sortir de son mutisme. Et voilà qu'il se mettait devant moi, avant de piquer un sprint pour se rendre à la hauteur de Dona et la dépasser. Cela dit heureusement qu'il était parti aussi vite car j'aurais été capable de lui sauter dessus en mode caliiin tu m'as manqué je grogne de satisfaction et je me frotte, s'il était resté près de moi, oubliant à peu près tout ce qui nous entourait. Je clignais donc plusieurs fois des yeux histoire de réaliser ce nouveau revirement de situation. Je finis par le suivre, tout en veillant à rester sur le coté, assez loin des deux protagonistes. Eldakka défiait sa soeur de race avec aplomb. Ma queue touffue ne manqua pas de battre l'air devant son acte de provocation. Magnifique ce coup... mais comment allait réagir la drow ? Je songeais à lui parler, m'excuser, ou entrer dans leur duel. Cependant la fée retint la louve. Mon ami m'avait expressément demandé de ne pas agir. Ce qui voulait dire, le laisser faire du moins tant que personne n'était en danger. Alors, bien qu'un peu frustrée, la louve se laissa adoucir et j'attendais avec une légère inquiétude la suite. Je ne voulais pas perdre Dona. Pas seulement pour les informations qu'elle connaissait, non, elle avait tout à découvrir ici, et j'avais envie de partager autre chose avec elle que notre incarcération à Ched Nasad. Sur le qui vive, j'observais les deux elfes noirs s'affronter du regard. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 05 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Jeu 23 Juil - 17:32 | |
| Je ne pensais à rien, au du moins je faisais tout pour qu'il en soit ainsi. Tête baissée, je filai vers mon chez-moi, le seul que je connaissais. Si cela avait été dans ma nature, j'en aurais pleuré, très longuement.. mais étant ce que j'étais, seul un crime pouvait m'apaiser! Et alors que je caressais les griffures de Lucosa sur le dos de ma main, je songeai au fait que j'aurais très bien pu les écorcher, tout les deux. Cela aurait été tellement plus simple pour moi de ne pas être rongée par cette loyauté qui au final, ne me menait nul part! Il fallut cependant qu'un des deux s'en vienne me dépasser, et au son de ses pas je devinai facilement de qui il s'agissait. Ainsi il avait le choix de ce moment pour sortir de sa torpeur? Il voulait quoi, que je lui chante une berceuse pour qu'il puisse y retourner?! J'étais cependant bien loin de la vérité. Le jaluk s'osa à me provoquer en duel, appuyant ses dires par une démonstration, je le dévisageai sans sourciller. Certains traverseraient les enfers pour avoir l'honneur de caresser le chien qui m'aurait lécher les pieds, et lui, il se pointait comme une fleur avec la prétention d'être mon égal. Aussi, alors qu'il m'affichait l'étendue de sa dextérité en faisant tournoyer ses sabres, je m'approchai dédaigneusement en lorgnant le vide derrière lui, comme s'il n'existait pas. - La meilleure lame c'est encore celle qu'on ne voit pas. Lui soufflai-je une fois que je fus suffisamment proche. J'avais bien conscience du sérieux qu'il m'imposait, mais ça sonnait faux! Au moins, lorsqu'il déprimait au cours des quelques sursauts de conscience qu'il eut en ma présence, il respectait complètement le thème, tandis que là... c'était misérable. Quitte à oeuvrer dans la menace, tâche de le faire correctement.. Ajoutai-je en le soumettant à la malédiction des alignements. Neutre bon vous avez dit? Je préférai neutre mauvais! Puis je m'arrêtai, attendant de voir s'il allait vraiment passer à l'acte. Eldakka pouvait très bien être bon escrimeur si ça lui chantait, mais il ne sortirait jamais vainqueur d'une rixe contre moi. De plus, connaissant la sanction de la vampire qui unissait sa mort à celle de Lucosa, je n'étais pas forcément emballée par sa décision. Je lui offrais donc l'occasion d'être un drow à part entière. Tant qu'à jouer les méchants, autant aller jusqu'au bout! Et si son nouvel instinct était de me tailler un nouveau costume, on pourra dans ce cas, entrer dans le vif du sujet. Au terme de quoi, je lui trancherai la tête! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 06 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Sam 15 Aoû - 18:01 | |
| J'étais déterminé, du moins le pensais-je. Car voilà que je n'étais plus aussi sûr de ma démarche maintenant qu'elle s'était arrêtée. À toute chose, il fallait que je doute... Pourquoi étais-je aussi faible ? Et alors que mes bras s'affaissaient doucement sous le poids de mes cimeterres, Dona n'eut point la réaction que j'escomptais. Passive, elle se contenta d'une tirade à l'égard de ma petite démonstration. Bon il était vrai que je m'étais un peu donné en spectacle, mais si je voulais obtenir ne serait-ce qu'un semblant de résultat, je n'avais d'autres choix que de jouer au jeune coq. Et alors que je cherchais à m'extraire de mon marécage de la mélancolie, une sensation étrange m'enserra l'abdomen ! Je ne perçus aucun maléfice, juste cette curieuse impression qu'une main cherchait à se frayer un passage entre mes entrailles. C'était dur, froid et... hmm ! J'eus un moment d'absence, pour une raison que j'ignorais, j'étais incapable de savoir depuis combien de temps j'étais là, ni même pourquoi je fus dans cet état. Le voile se levant enfin, je discernai un paysage qui m'était jusqu'alors, inconnu. En tournant la tête, je remarquai une Hybride qui me lorgnait avec insistance, et face à moi, mon inestimable prolongation ! Sa face ne me disait rien, mais j'étais convaincue que je pourrai en tirer quelque chose. -*Qui est donc cette Rivaëna ?!* Oui, je me posais encore la question. Durant mon transfert sur Astrune, une téléportation forcée qui manifestement s'apparentait à une punition, cette folle se présenta à moi, puis m'annonça sa sentence. J'étais en fâcheuse posture, mais je me rassurais aussi sur le fait que Loominëi avait subi le même sort que moi ! Je baissai les yeux et apercevait alors un sabre dans chacune de mes mains. Sans trop savoir quoi en faire, je décidai de les garder prêts à l'action. Autre soulagement, ma peau était noire, au moins étais-je une Drow ! Je ne devrais donc pas souffrir trop de mal à imposer ma volonté une fois de retour à Ched-Nasad. Je pouvais dès lors commencer avec ma vis-à-vis. - Tu me... Après un passage à vide des plus légitimes, je retentai ma chance. Tu... PAR LES ABYSSES ! J'étais... je suis... un mâle ?!! Le son de ma voix me laissa sans voix. Par tous les Dieux, mais j'étais qui ?!! Éprise d'une soudaine fureur, je balançai mes armes à terre. Quelle humiliation ! La Mère Noire, Lolth ! Réduite à ce corps de honte ! Je ne pouvais pas faire autrement, je devais extérioriser ma rage ! QUEL EST LE SENS DE TOUTE CETTE MASCARADE, HEIN !! Hurlai-je désormais à genoux en martelant le sol de mes poings. Arrgh ! Grommelai-je les dents serrées suite à la douleur que je venais de me causer. Et alors que j’auscultai mes plaies, je rugis de toutes mes forces en direction des cieux. Je n'étais plus qu'une larve dénuée de tout intérêt ! Qui allait me prendre au sérieux maintenant ? Même moi je ne me croyais plus ! Préférant encore crever que d'endurer plus longtemps ce déshonneur, je me précipitai à quatre pattes jusqu'à l'un des sabres que j'avais tantôt jeté. La lame tournée face à moi, je la pointai vers ma gorge. J'inspirai profondément, fermai les yeux, et... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 08 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Sam 29 Aoû - 15:12 | |
| Comment dire que je ne compris pas grand chose à ce qu'il se passa sous mes yeux ? Je m'attendais à un petit combat, de quoi pour les deux drow se défouler un peu ou se remettre les idées en place. Ou alors une discussion franche, des explications, bref quelque chose quoi ! Mais les deux noirauds réagirent de façon totalement inattendue. Pour commencer, Dona resta calme. Après de telles révélations et nous avoir clairement fait savoir ce qu'elle en pensait, je ne pensais pas la voir refuser ce défi. Néanmoins il était vrai que cette femme avait bien plus de sang froid que moi, elle nous l'avait déjà démontré. Je ne sus pas ce qu'elle murmura à mon ami tant ils étaient proches. Cependant elle semblait attendre de voir la réaction d'Eldakka à ses propos. Et c'est là que je perdis totalement patte. En effet, il y eut comme un passage à vide chez le mâle. Aucune réaction, une absence. Puis il sembla comme revenir à lui, reprendre ses esprits, mais je pouvais affirmer qu'il était confus. Sur le qui vive, je fis quelques pas dans sa direction, m'approchant en appelant doucement son prénom, auquel il ne répondit pas. Je voyais bien qu'il était concentré sur autre chose. Il avait baissé sa garde, se laissant ainsi totalement à découvert, chose complètement inédite. Je me retins d'appeler une nouvelle fois, la fée me rappelant à l'ordre. Il m'avait expressément demander de ne pas intervenir. Aussi regardais je Dona, imperturbable, avant de retourner à mon observation silencieuse du drow lorsqu'il émit un son. *Mais qu'est ce qu'il lui arrive ? *Il bégaya, avant que son visage ne s'illumine de reconnaissance et ne passe à une rage sans nom ! En un instant il balança ses armes à terre et se retrouva à genoux et finit par se faire mal à force de frapper le sol. J'étais totalement stupéfaite. On pouvait aisément lire l'incompréhension sur mon visage, ses paroles n'avaient aucun sens, de même que ses actes. Aussi je ne savais comment réagir. Ce ne fut que lorsque je le vis bouger en direction d'un de ces cimeterres que la louve prit le contrôle, bondissant en avant. Des images récentes d'un acte similaire me revinrent en mémoire alors que je me jetais sur Eldakka . Je lui arrachais le cimeterre des mains, l'agrippant fermement dans ma gueule avant de rouler en avant et de me retrouver debout un peu plus loin. Je ne perdis pas de temps et me retournais dans sa direction, son cimeterre à la main. Je m'étais coupée le coté de la bouche à cause de lui. Dans le feu de l'action, j'oubliais souvent que si je possédais les dents et la puissante mâchoire des loups, mes lèvres et ma peau étaient elles, bien plus fragiles. Ainsi léchant ma plaie, je me délectais inconsciemment de ce gout de sang que j'aimais particulièrement. J'en profitais pour ramasser l'autre lame, n'ayant absolument pas confiance en ses réactions pour le moment. - Mais qu'est ce qu'il te prend ! T'as plutôt intérêt à avoir une sacré bonne explication ! hurlais je ou plutôt aboyais je à son encontre Je n'avais pas une seconde pensé à notre lien vampirique. C'était pour sa vie que j'avais craint. Il n'était plus du tout dans cet état d'esprit pourtant ! Enfin je le croyais... il fallait dire que je ne l'avais pas vraiment atteint durant notre séjour sous terre, il était si loin... pourtant son comportement ne s'expliquait pas ! Juste avant il était encore si déterminé à défier Dona, à exister ! Je me tournais vers cette dernière, verte de rage. Je ne pouvais empêcher un grondement sourd de résonner dans ma gorge. - Tu lui as dit quoi pour qu'il réagisse comme ça ? Je serrais les poings. Tu nous en veux, et tu en as le droit, mais tu peux aussi demander des explications au lieu de partir comme ça ! Je repris mon souffle, bien décidée à ne pas me laisser envahir par la colère. Surtout que celle ci n'avait rien à voir avec notre situation présente, elle venait de la terreur ressentie face à l'acte d'Eldakka. Dona n'avait donc pas à en faire les frais sauf... si elle était responsable de ce qui venait de se produire. Définitivement, je n'avais rien compris à ce qu'il venait de se passer, voilà pourquoi j'attendais avec impatience les lumières des deux drows. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 09 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Jeu 29 Oct - 16:02 | |
| Depuis la hauteur de ma grande taille, je regardai le drow avec dédain. En être misérable qu'il était, il se mit à balbutier, puis à hurler sans que ses mots ne trouvent sens à mes oreilles. Le jaluk voulait me flanquer une rouste, je l'aide dans sa démarche, et il se retrouve à brutaliser le sol au point de se blesser tout seul! Dubitative, mes yeux ne le quittèrent plus. J'avais déjà assisté à bien des incohérences au sein de ma maison, mais une folie aussi profondément débile que celle-ci eut le mérite de captiver mon attention. Tout au long de leur séjour en ma demeure, cet Eldakka avait su garder le cap. Qu'importait le thème qu'il jouait, il ne s'en n'était jamais détourné. Je mis alors ça sur le compte de ma petite manipulation. Nulle preuve ne venait étayer mon hypothèse, mais se pourrait-il que cette ganache souffrait d'une double personnalité? Habituellement, les victimes de mon sort restaient cohérentes avec ce qu'elles étaient, seules leurs réactions changeaient en fonction de l'alignement altéré. Mais lui, le drow, était sorti de son contexte. Il avait jeté ses armes à terre alors que la logique voulait qu'il m'attaque comme il en eut tantôt l'intention. Et après mures réflexions, si je pouvais qualifier ça comme ça, le jaluk entreprit de se faire une trachéotomie! Non pas qu'il me déplaisait d'assister à ce genre de spectacle, de plus, cela m'évitait de souffrir du mal du pays, mais n'était-ce pas légèrement disproportionné comme réaction? Je n'avais fait que le rendre méchant moi, pas plus idiot qu'il ne l'était! Puis Lucosa intervint au travers d'une cabriole parfaitement maîtrisée. Elle happa le sabre de sa petite bouche, ce qui eut pour effet de lui élargir le sourire. Elle grogna, râla et se calma, enfin presque. Pour sûr, si j'avais été à sa place, ce n'est pas le genre de réaction que j'aurais eu. Disons que j'aurais été plus.. brutale! Ce foutriquet était dans un état second, qu'espérait-elle donc obtenir comme réponse? Il me plaisait de ne point avoir d'amis, au moins je n'étais pas tenu de les respecter, voir même craindre de les poutrer en cas de folie soudaine. L'hybride avait beau se faire passer pour sauvage, la simple mention d'Eldakka suffisait à la rendre aussi docile qu'un chaton. Là où d'autres y voyaient de la bienveillance, moi je le percevais comme une entrave. Un être fou était non seulement imprévisible, mais également dangereux, même s'il s'agissait de ce mâle. Je ne le craignais guère, mais s'il parvenait à ses fins, Lucosa mourrait aussi à cause de ce lien qu'elle m'avait confié. Ce fut pour cette raison que sans attendre, je lui châtiai le visage d'un bon coup de pied. Etant donné l'écart qu'il y avait entre sa constitution et ma carrure, cela devrait l'assommer pour un bon moment. Le temps de mettre tout ça à plat quoi! - Je n'ai rien fait qui l'ait mené à ça! Rétorquai-je à ses mots accusateurs. Et je tiens à te rappeler que c'est lui qui m'a cherché des bricoles! Et tu sais aussi bien que moi que j'ai parfaitement le droit de le tuer maintenant qu'il m'a provoqué!Je ne cherchai guère en envenimer la situation, surtout après le coup que je venais de lui mettre. Mais il était, selon moi, important qu'elle comprenne ma position. Nous avions pas mal cheminés ensemble, aussi fus-je plus magnanime qu'à l'accoutumée. Car malgré la menace qui planait dans mes verbes, je ne fis rien qui allait dans ce sens. En fait, j'étais presque désolée d'avoir malmené son ami sous ses yeux, et ce, même s'il l'avait bien cherché! Alors en guise de pardon, je lui détaillai ma petite manoeuvre. - Il n'était pas convainquant, je n'ai fait que le mettre en symbiose avec ses ressentiments! Je peux t'y soumettre si tu tiens à t'en faire une idée concrète! Ajoutai-je nauséeuse de me justifier de la sorte. C'est moi que l'on agressait, et c'est aussi moi que l'on jugeait. Je souriais intérieurement, c'était tellement drow ce comportement. Ce n'était pas pour rien que je respectais Lucosa, d'une certaine façon, je me reconnaissais en elle. Mais ça s'arrêtait là! Quant à demander des explications, non merci! je venais de les avoir en image ces dites explications. D'ailleurs, que pouvait-elle y ajouter? Qu'elle bichonne son incompétent de compagnon, moi, bien qu'ayant de la route à faire, je me résolu à attendre son retour pour confirmer mon départ. Après tout, j'étais désormais responsable de son état comateux, je me devais au moins de veiller à ne pas y avoir été trop fort! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 10 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Dim 29 Nov - 13:08 | |
| J'imaginai l'inqualifiable douleur qui allait sévir dans la partie de ce corps que je me refusais d'avoir ! Car si j'eus mal en frappant simplement le sol de mes mains, quelle serait la sensation due à un empalement ? Puis un doute m'envahit. Cette Rivaëna, qui qu'elle puisse être, pouvait avoir omis un ingrédient à sa mixture, comme le fait qu'un Mortel se change en Esprit une fois trépassé. Si je crevais, allais-je me réincarner devant Abyssia et ses sbires, où allais-je simplement disparaitre pour rejoindre la constellation des ratés ? Je grognai intérieurement quand soudain ! un courant d'air, un carillon métallique et avec eux, l'envolée de ma lame ! J'ouvris donc les yeux afin d'identifier ce qui se permit d'agir sans mon consentement. Car j'avais beau n'être qu'une pauvre loque, j'eus suffisamment observé ces créatures pour connaître les libertés qu'elles se permettaient de prendre. Mais non contente de défier mes besoins libérateurs, la femelle s'osa à détrôner Yloumna en matière d'autorité ! Alors comme ça elle tenait à ce résidu spermique ? Ce roquet de salon n'avait bien sûr aucune idée de qui j'étais, ni même ce que j'étais. Etant donné ma nouvelle liquette, ainsi que ce morceau de chair qui encombrait mon entrejambe, avoir un fidèle toutou pour me couver le temps que je comprenne de quoi il en retourne, me paraissait être un bon début. Après tout, je reconnaissais mon désintérêt pour la surface de ce monde, mais le plus difficile, si je souhaitais conserver sa protection, si piètre soit-elle, allait être de me faire passer pour ce misérable fot-en-cul ! Je suai rien que d'y songer, interpréter Istérius était une chose, mais ce bélitre... Avec tout ça, j'en occultais la Drow qui s'afficha devant moi lorsque mon univers bascula. Et comme nombre choses appartenant à ce monde, je ne compris guère l'affliction qui endolorie soudainement mon visage ! Elle fut si intense que je me retrouvais allonger face contre terre. Les paupières froncées, les dents serrées, je me demandais si cet élancement improviste n'était point cyclique. Et s'il était propre à chacun, devais-je alors redouter que le caniche et ma création finiraient eux aussi dans ma position ? À moins bien sûr qu'ils en aient tellement l'habitude que cela ne leur faisait désormais plus rien. Mon épreuve commençait tout juste que déjà j'échouai à endurer ma nouvelle nature ! Ce n'était pas le moment que cette silhouette aux oreille duveteuses se pose des questions quant à la légitimité de l'être qu'elle pensait chérir. Aussi je réunis toutes mes forces, et crévindieu que c'était ardu ! bien plus encore que de faire la cour à Loominëi. Je m'aidai donc de mes bras pour me relever, mais à mi-parcours je retombai systématiquement. Alors je décidai de faire preuve d'une certaine rhétorique pour pallier à mon état déplorable. - Je vais bien, je crains simplement m'être surestimé... Grommelai-je tandis que je m'affaissais pour la troisième fois. Auquel cas mes déductions s'avéraient fausses, je ne tenais pas faire l'étalage de mon ignorance. Je me devais donc dans un premier temps, rester la plus vague possible. Le choc du châtiment de Rivaëna désormais derrière moi, je pouvais dès à présent me fondre dans la masse afin de redevenir celle que je fus. Or, pour se faire, j'allais devoir oublier d'être Lolth pour devenir ce détritus auquel j'étais manifestement liée. L'histoire se répétait, à la différence que, celle-ci se déroulera sur Astrune. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 10 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Ven 4 Déc - 19:08 | |
| Ben voyons, déjà qu'Eldakka pétait un plomb, voilà que Dona en remettait une couche en se décidant à l'assommer d'un bon coup de pied au visage. J'hésitais entre lui bondir à la figure ou l'applaudir de nous offrir un moment de calme au milieu de la folie qui venait de se déclarer. Ses paroles m'assurèrent qu'elle n'était pour rien dans les délires de mon ami. Elle avait raison quant à la personne qui était venue la chercher et je pensais sincèrement qu'Eldakka allait mener son attaque à son terme. Voilà pourquoi j'avais tranquillement attendu la suite des évènements. Et de ce que je comprenais, en somme, elle l'avait juste rendu plus... comment dire... plus volontaire dans son désir de défi ? Alors pourquoi venait on d'assister à un essai avorté de suicide ? C'était décidément incompréhensible. Je soupirais avant de regarder l'endroit où le drow avait atterri. Je n'avais aucune crainte quant à l'étendue des dégâts provoqués par le vol d'Eldakka, ce n'était qu'un méchant coup et je connaissais à présent Dona suffisamment pour savoir que si elle avait voulu frapper correctement, elle l'aurait fait, mais surement pas ainsi. Non là c'était plutôt "va dormir un moment, on verra comment tu seras au réveil". En tout cas, il n'était pas KO mais presque. Et le voir s'échiner à se relever était juste... démoralisant. On aurait dit qu'une cavalerie venait de lui passer dessus quoi ! Je ne reconnaissais guère mon ami en cette loque qui ne parvenait pas à se remettre sur pied. Je lançais un regard à Dona, me demandant ce qu'elle en pensait. Est ce que j'étais seule à trouver ce comportement vraiment étrange ? J'esquissais quelques pas en direction d'Eldakka, hésitant entre me précipiter pour l'aider, et le laisser afin de ne pas blesser davantage son égo qui ne devait pas être au beau fixe. Mon coeur de fée était en miettes... le voir une deuxième fois attenter à sa vie m'avait certes rappelé notre rencontre mais je pensais tellement qu'il était passé par dessus cela. Que dire ? Comment réagir ? J'attendais beaucoup de son explication aussi je me retins de justesse de lui flanquer moi même une baffe devant le semblant d'excuse qu'il me sortit. C'était quoi ça ? Surestimer de quoi ? Je clignais plusieurs fois des yeux, en totale incompréhension et me retournais vers Dona histoire de voir si, une nouvelle fois, j'étais la seule à être dans le flou. *Il défie Dona, se met à hurler contre je ne sais quoi, essaie de crever et t'annonces qu'il s'est surestimé... Où est la logique de l'histoire ? *Je ne savais que penser de tout cela. De plus, je n'osais guère me rapprocher davantage de mon ami. Chose très étrange, la fée mourrait d'envie de le calmer, lui dire que tout allait bien et tutti quanti alors que mon coté louve... me retenait. Je ne pouvais me précipiter sur lui. Pourquoi ? Qu'est ce qui provoquait ce sentiment étrange dans ma part animale ? Je me retrouvais coincée entre deux personnalités et ne savait comment réagir. Les oreilles dressées, le poil hérissé, j'ouvris la bouche à plusieurs reprises et la refermait sans mot ni son. Finalement mes pas me ramenèrent à coté de Dona, sans que j'y réfléchisse vraiment. - Bon alors si tu l'as juste rendu plus combattif, il lui arrive quoi là ? Je ne l'ai jamais vu comme ça... Lui dis je d'une voix murmurée afin d'éviter d'être entendue du mâle. Puis, respirant un bon coup, sentant que c'était le moment ou jamais, je retrouvais un volume de voix plus correct et ajoutais, Je suis vraiment désolée Dona. Je sais que je t'ai déçue. Je peux te raconter tout ce qu'il s'est passé si tu le désires. Mais c'est pas une raison pour repartir sous terre... qu'est ce que tu vas retrouver là bas ? Je pensais que ton envie de découverte était plus forte que cela.Voilà enfin les mots que je désirais prononcer pour la drow depuis notre arrivée en ces lieux. Et comme les évènements semblaient se précipiter, il fallait bien que je me décide avant qu'elle ne reparte si cela était réellement son souhait. Au moins elle savait que j'étais prête à parler de Lourine, même si au final, je n'étais pas au courant de grand chose. Et que oui, ça avait été dur de lui cacher cela, surtout pour ma partie louve qui n'en voyait pas la raison. Durant cet échange, je ne lâchais pas des yeux Eldakka, le laissant se remettre d'aplomb seul, décidément désemparée quant à l'attitude à adopter à son égard. Je craignais terriblement que cette envie ne lui reprenne. Il me semblait si... faible tout à coup. Si loin de celui qui était présent une heure seulement auparavant. Et je n'arrivais tout simplement pas à faire fi de l'intuition, la méfiance, le je ne sais quoi qui faisait que ma moitié animale grognait à l'idée de m'approcher de trop près de mon ami. Je finis néanmoins par lui adresser quelques mots. - Tu n'es pas malade au moins Eldakka ? Tu euh... enfin... c'est le départ de Lourine qui t'affecte à ce point ? Enfin je sais pas explique toi s'il te plait...Je cherchais juste une explication à son comportement. N'importe quoi même la plus stupide... Bien sur que la déesse était importante pour lui mais je ne pensais pas au point de le rendre malade. J'avais besoin de réponse, d'être rassurée, c'était juste viscéral. Quand je m'attachais à quelqu'un ce n'était pas à moitié et ce depuis le début de ma vie. Problème étant que cela me rendait extrêmement sensible à tout ce qui pouvait lui arriver. Et comme je ne pouvais me fier à mes propres ressentis totalement contradictoires, je ne pouvais m'en remettre qu'à lui, ou à l'intuition de la drow qui nous accompagnait si toutefois elle décidait de traîner encore un peu dans les parages. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 12 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Sam 5 Déc - 9:35 | |
| Je méprisais les faibles, jusque là rien de nouveau à l'horizon, et pourtant, alors que je terminai tout juste de ranger Eldakka dans cette catégorie, voilà qu'il me surprenait à ne pas ronfler sous mon coup! La violence du choc l'allongea, mais il était toujours des nôtres. Une inspiration profondément méditative gonfla ma poitrine. Puis, au travers d'un long soupir silencieux, je l'observai en train de lutter contre la gravité. De ses bras flageolants, il poussait avec le même entrain qu'une donzelle en plein ébat. Mon regard finit toutefois par s'en décrocher, comme aimanter par la présence d'un tiers. L'instant d'après, mes mirettes fusionnèrent avec celles de Lucosa. Manifestement, nous partageâmes une certaine gêne à l'égard de notre ami rampant. Comme je la comprenais, l'hybride prenait enfin conscience du boulet qu'elle se trimballait depuis tout ce temps, il y avait de quoi en être déconfit! Je m'abstins cependant de commenter la situation, car outre le fait d'estimer avoir suffisamment agis, je ne tenais pas à ce que l'épisode tourne en pugilat. Il était selon moi bien assez mélodramatique comme ça! Avec cela vint une question, le genre que les prêtresses soumettaient à leur dieu pour pallier à l'ignorance dont le commun des mortels faisait régulièrement preuve. Je devrais me sentir flatter d'être prise pour une sage érudite, mais je n'avais hélas aucune connaissance en matière de jaluk décérébré! En revanche, si l'on faisait fi de ma nature drow légèrement urticante, je parvenais, non sans mal, à me mettre à sa place. Car après tout, je fus élevée par un mâle. Il avait beau ne pas être aussi déplorable que celui-ci, un mâle restait un mâle.. Ma réflexion fut néanmoins trop lente. Car Lucosa avait déjà embarqué pour d'autres rives en revenant d'elle-même sur cette histoire de trahison dont je fus si injustement la victime. J'entendais ses lamentations, je devinais son désarroi, mais ce qui était fait, était fait! Les divinités sont des hypocrites de premier ordre, j'estimais donc logique que la concernée ne se livre point à moi. Je n'étais qu'une rencontre de parcours, une pièce négligeable! Lorsque l'on ne fait guère partie de ses plans, un dieu n'a que faire de ton existence. Je pardonnais à cette Xiris sa forfaiture, puisque c'était dans sa nature d'être indifférente. Mais je ne parvenais guère à me faire à l'idée d'avoir été bannie de toute confidence en dépit de mes actes! C'était grâce à moi et à nul autre qu'ils étaient là et entiers! Lucosa se réservait le droit de garder ça pour elle, de même que l'autre ahuri, mais à aucun moment ils n'ont souhaité que nos chemins se séparent. Là encore l'hybride me suppliait de ne pas retourner dans les tréfonds, tout en prétextant, à juste titre, que plus rien ne m'attendait ici-bas. Oui, ayant été témoin de ma trahison, il était bon de le souligner, n'est-ce pas?! Subissais-je la vengeance de Lolth? C'était bien possible, même si dans le fond, je n'y croyais point. Oubliant alors sa première question, je croisai les bras et baissai la tête. L'ombre de ma capuche avala le peu que l'on percevait de mon visage. - Commence par dire les choses telles qu'elles sont, tu ne m'as pas déçu, tu m'as trahi! Tu auras beau t'en défendre avec des éléments de réponses tous plus incohérents les uns que les autres, ça ne sera jamais autre chose pour moi! Répondis-je avec froideur. Et contrairement à ce que tu sembles penser, ou crois savoir, les drows peuvent aisément se racheter auprès des leurs. Du moment que tu as les compétences, l'intelligence et l'ambition, tout est à ta portée!Dans notre folle aventure qui consistait à fuir jusqu'en surface, j'en avais oublié Bahern. J'étais prête à redescendre pour le libérer de ses chaînes, et ainsi racheter mon honneur auprès de lui. Malheureusement, ce serait être naïf que de croire en sa survie. La maison Veladorn fut très certainement détruite après qu'ils eurent cessé leur poursuite. En mon coeur, j'étais à présent convaincue de ma solitude. Cet exil, je le voyais au départ comme une renaissance, un moyen de m'émanciper du joug de Lolth pour enfin percer le secret des dieux. De toute évidence, résolue à me châtier plus durement qu'un fouet à tentacules savamment conçu, la vie m'apprit dès l'aube que j'avais une des plus éminentes déesse sous la main depuis des semaines sans qu'aucune information à son sujet ne fuite dans mes oreilles! C'était un coup dur pour celle que j'étais, vraiment très dur. Jusqu'à ce moment, je pensais que l'hybride et son ombre déprimante valaient d'avantage que mes semblables, et là encore, je me fourvoyais. Je ne pouvais pas compter sur eux, or, il se trouvait que je n'étais pas de ceux qui tendaient l'autre joue. En ce qui me concernait, nos routes se séparaient ici! Il fallut d'ailleurs que Lucosa mentionne ce prénom, Lourine, pour définitivement sceller mon départ. Eldakka se portait bien, en tout cas, suffisamment bien pour moi, je n'avais donc plus aucune raison de m'attarder ici. N'importe qui d'autre que moi l'aurait tué pour cette trahison, l'hybride pouvait donc s'estimer heureuse. Seulement, tandis que mes pas se remirent à fouler la terre, j'éprouvai un léger pincement dans la poitrine. Je connaissais cette sensation, l'ayant déjà éprouvé par le passé, mais je ne m'attendais guère à ce qu'elle surgisse en ce lieu! Je savais Lucosa sincère dans ses paroles, tout comme j'étais sincère dans ma colère. Et bien que je me refusais d'admettre qu'elle était la cause de cette gêne, je fis demi-tour, empoignai le col du jaluk d'une seule main, puis le reposai sur ses deux pieds. L'abandonnant finalement à la précarité de son équilibre, je donnai une tape sur la tête de Lucosa en guise d'encouragement et d'adieu. Je ne savais rien de ma prochaine destination, aussi me fiai-je à ce qui m'animait depuis toujours pour me servir de guide. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 13 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Ven 23 Avr - 4:30 | |
| L'affection qu'entretenait cette écervelée aux gigolettes pubescentes pour ce déchet, suscita en moi une sensation nouvelle. Une force invisible oeuvrait depuis mon fond de caisse, je ne saurais définir ce que cela signifiait, mais la saveur acide qui en résultat envahissait à présent mes muqueuses, me plongeant ainsi dans un air de dégout. Cela me trouait le sphincter, littéralement ! Comment pouvait-on se soucier d'une épave aussi désolante ? Quand bien même je discernais en elle une alliée potentielle afin de m'affranchir de cette épreuve en un seul morceau, je ne parvenais point à m'ôter de la tête cette question qui m'obsédait. Il fallait vraiment que sa vie soit déplorable pour en venir à se raccrocher au dernier maillon de la chaîne alimentaire. Eldakka était l'intitulé de cette carcasse que je pilotais. Apprendre cela termina presque de m'assommer ! Plus l'on m'éclairait, plus je m'enfonçais. L'eldakka était l'essence même du cataclysme, une Reine devrait être baptisée de la sorte, pas cette... cette merde ! Décidément, nombre d'éléments m'échappaient, mais avant de subir un rattrapage qui risquait fort de me traumatiser, je devais m'imprégner de ce rôle de manière à conserver l'unité de ce groupe. La manipulation était ma plus grande force, je ne devrais donc pas avoir de mal à soumettre ces misérables, et ce, malgré le charisme affligeant que j'arborais. La méticulosité sera la clef de ma réussite. - Je suis fatigué de perdre des êtres chers, je ne le supporte plus... Me plaignis-je la mine penaude. Tu as une solution contre ça hormis celle qui consiste à mettre un point final à mon existence ? Surenchéris-je afin de titiller sa compassion pour le bonhomme. Le retour de la Drow ne fut pas sans effet. Elle ne lança aucune tirade, mais quelle passion, quelle charisme ! C'est en sa matrice que j'aurais dû atterrir. Pour la première fois, j'émis un léger doute concernant le fait d'être en mesure de l'embrigader celle-là. Car à sa place, je me moquerai éperdument du jaluk que j'étais. J'allais devoir mettre les bouchées doubles si je voulais obtenir ne serait-ce qu'un semblant de résultat. Quand elle me tira par le col, je ne pus retenir un sourire à son contact. Il s'illustra indépendamment de ma volonté. Et comme je ne maîtrisais encore rien, mon expression devait être complètement gaga ! Je ne manquerai point de remercier la Divinité responsable de ce fiasco lorsque mon essence m'aura été rendue. Je commençais à entrevoir le ressenti de ces créatures concernant les desseins que leur réservaient les Dieux. Non pas que cela allait m'en dissuader une fois de retour dans les Abysses, mais il était certain que cela allait m'influencer d'une certaine manière. La Drow finit toutefois par me remettre debout. Je grelottai, je cherchai alors des yeux de quoi m'agripper, sans succès. Je n'imaginais guère qu'une simple position puisse me mettre dans une telle difficulté. Etre Mortel était manifestement une épreuve de tous les instants ! - Où cours-tu comme ça ? Lui lançai-je la bouche en coeur. Tu n'as pas l'impression qu'il te manque quelque chose ? Sur cette question aux allures de provocations, j'exhibai la bourse que je venais de lui subtiliser. J'ignorais tout de son contenu, mais son poids m'indiquait que j'avais joué la bonne carte. Quand tu m'as empoigné tantôt, elle s'est accrochée à mon auriculaire la petite coquine... ne vois-tu pas comment elle se cramponne ?Je devais rester raccord avec ce sourire que j'eus la faiblesse d'afficher. De plus, il était hors de question de la laisser filer tant que mon petit problème n'aura pas été résolu. La Mère Noire que j'étais n'allait tout de même point se contenter d'un caniche pour veiller sur ses arrières. J'étais prête à m'abaisser, mais il ne fallait pas non plus exagérer. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 14 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Dim 2 Mai - 16:32 | |
| Oui bon... Dona n'était pas d'une grande aide pour le coup. Sous le coup de sa colère quoique justifiée, elle ne pensait à rien d'autre. Le problème étant que j'avais besoin d'un avis éclairé là tout de suite, pas d'une énième remontrance... J'allais finir par savoir que je l'avais trahie, que la confiance n'était plus et ainsi de suite. La louve en moi commençait à n'en plus pouvoir de se répandre en excuses, inutiles en plus puisque à part mettre la drow encore plus de mauvais poil, ça n'avait mené à rien. Devrais je me résoudre à la laisser partir, sans rien avoir arrangé ? Oh pour sur elle ne m'en voulait pas à mort ou nous ne serions plus de ce monde mais tout de même. Je lui étais on en peut plus redevable et je ne souhaitais pas moins que pouvoir rembourser cette dette. Pour ne rien arranger, si mon ami semblait avoir retrouvé plus ou moins ses esprits, il était en pleine déprime actuellement. Ce qui en soi était plutôt naturel chez lui, mais pas de façon si brute. Eldakka était tout sauf brute. Nostalgique, calme, avec un air mélancolique, presque poétique, ainsi était le jeune elfe noir. Il avait dépassé le stade du suicide, du moins avant le départ de Lourine... Certes nous n'avions pas passé les moments les plus glorieux précédemment mais je savais qu'il mettait aussi un point d'honneur aux autres. Or si d'aventure il venait à périr... L'image d'un vampire complètement fou me vint à l'esprit, souvenir furtif qui s'en fut rapidement, remplacé par une légère douleur sur ma tête. Dona venait de me donner une gentille tape à l'arrière de celle ci, symbolisant son au revoir. Et alors que je cherchais vainement un quelquonque moyen de la retenir j'entendis la voix de mon ami s'élever. Me tournant vers lui et observant ses mouvements, je clignais plusieurs fois des yeux, une nouvelle fois abasourdie. Il narguait la drow ?! Lui avait volé sa bourse ?! Eldakka avait fait ça ?! Impossible. Il agissait encore une fois totalement hors de son caractère. Après le suicidaire, il nous jouait le voleur, l'ironie, et son expression mais quelle horreur ! Même Dona devait s'en rendre compte non ? Je ne savais pas quoi faire. Rentrer dans le jeu du Jaluk et commenter son délire était inconcevable. M'approcher de lui et l'assommer pour lui remettre les idées en place était du goût de la louve qui n'en pouvait juste plus des revirements d'humeur des protagonistes présents. Sauf que mon coté fée était contre la barbarie de cet acte. Grognant juste assez fort pour obtenir l'attention d'Elldakka, je fixais ses yeux d'un regard inquiet. - Qu'est ce qu'il te prend ? Ce n'est pas du tout toi ! Puis laissant passer un instant, j'ajoutais les poings serrés, Qui es tu ? Je ne reconnais pas celui que j'ai rencontré et avec lequel j'ai cheminé des semaines durant.Bien sur on pourrait dire que je perdais la boule, que je n'avais jamais quitté le drow des yeux ou presque mais il était tellement hors caractère que je ne pouvais m'empêcher de craindre pour lui. Il n'était pas parvenu à me rassurer, chose pour laquelle il excellait en temps normal, et mon coté louve m'empêchais de me rapprocher de lui. Pourquoi ? Etait ce l'effet de la magie de Dona ? J'étais perdue et je ne savais plus à qui ou quoi me référer. En désespoir de cause, je tournais la tête vers Dona, cherchant une explication logique à la folie qui s'emparait d'Eldakka. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 14 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Lun 10 Mai - 22:21 | |
| Les vapeurs de soufre m'appelaient au travers de motifs que seuls mes yeux étaient en mesure de reconnaître. Et bien que je les savais issus de mon imagination, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver une certaine nostalgie en les observant. J'avais détruit mon passé au profit d'une quête illusoire, quant à mon avenir.. on ne pouvait pas dire qu'il s'engageait selon mes espérances. Il m'appartenait donc de veiller à ce que cet échec ne se reproduise point. Face à moi, le vaste horizon, l'inconnu à perte de vue, et quelque part au loin, aux confins de cette contrée désolée, une réponse m'attendait. Je marchai d'un pas décidé, abandonnant à la poussière de mon sillage les silhouettes qui s'étaient jouées de moi. Me disant que si d'aventure nos chemins venaient à se croiser derechef, je ne ferai guère preuve de la même clémence. Puis sans que je ne m'y attende, une voix lisse et provocatrice me raidit sur place! Lolth se rirait-elle de moi? la déesse me damnerait-elle pour m'être parjurée? je m'en serais presque convaincue si d'autres paroles ne s'y étaient point greffées. Forcée de me retourner après ce que je venais d'entendre, je toisai le jaluk d'un oeil suspicieux. S'adonner à une telle bravade était bien loin de ce qu'avait l'habitude de nous servir ce misérable. Par ailleurs, me détrousser aussi ouvertement tout en sachant ce qu'il me démangeait de lui faire, prouvait qu'il ignorait tout de la malédiction dont il était investi. Ou bien se moquait-il simplement des conséquences? Le regard sporadique, limite affolé de Lucosa, confirma ce que je pensais. Il n'était plus lui-même, à ce stade de l'aliénation, un exorcisme s'imposait! - Plait-il? Marmottai-je désinvolte. Sa silhouette chancelait au gré de la brise qui s'en venait régulièrement soulever la poussière du sol. Et quand j'eus fini de le défier, je tirai lentement ma capuche vers l'arrière, affichant par ce geste l'intégralité de mes traits. La bourse qu'il agitait me narguait, comme si elle n'avait plus le souvenir de m'avoir un jour appartenu. Son contenu était d'une valeur sentimentale, vestige d'une vie qui avait cessé d'être mienne. Aussi, la scène qui s'illustrait devant moi tendait à me faire comprendre que la page était définitivement tournée. En réponse à cet affront, l'hybride ne fit que décrire l'évidence, pourtant, cette folie apparente sortait bien de quelque part. Il était important de comprendre que mon sort fut levé dès l'instant où il jeta ses sabres à terre. Devais-je alors supposé que j'avais perturbé l'âme de cet ahuri? Je ne possédais guère ce pouvoir, mais l'hypothèse restait valide. Sans doute avait-il en lui un interrupteur dont il ignorait l'existence. J'étais alors en droit de m'interroger. La malédiction des alignements pouvait-elle être le doigt qui aurait actionné le bouton? Jusqu'à ce matin, il était Eldakka, aucun doute là dessus, puis je le maudis.. et devient Akkadel. Si j'avais raison, cela méritait de s'y investir. Quand bien même il ne s'agirait que d'un fantôme un peu trop alcoolisé, il en saurait toujours plus que moi sur l'après-vie. Du moins l'espérai-je. - Qui penses-tu berner en interprétant les ilotes? Finis-je par lancer. Inutile de te donner tant de mal pour ressembler à un être aussi pompeux!Résolue à aller au bout de mon idée, je semai la première graine de la discorde. Evidemment, je ne m'attendais pas à ce que l'imposteur se présente bien gentiment. En vérité, je comptais fricoter avec son interrupteur. En partant du principe que mon sortilège fut à l'origine de son trouble dissociatif, il pouvait aussi en être la solution. Car si je me fiais à sa manière d'être au cours de ces dernières minutes, j'aurais tendance à le ranger parmi les vilains de ce monde. Je ne garantissais point le résultat. Dans le pire des cas, mon pouvoir était susceptible de le déphaser pour de bon. Seulement, si je voulais obtenir un moyen de pression sur cet individu, il devenait impératif de l'éclipser! En favorisant le retour d'Eldakka, le parasite retournera se nicher dans l'inconscient de son hôte, comme c'était le cas avant que je ne l'ensorcèle. Quant à ce que j'envisageai ensuite? cela dépendait uniquement du succès de mon entreprise. Sans rien laisser paraître de ma personne, je soumis le mâle à la malédiction des alignements. En partie aveuglée par l'aurore et ébouriffée par l'alizé, je scrutai le jaluk avec attention.. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 15 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Ven 17 Sep - 1:34 | |
| À l'écoute de sa nature la plus noire, la Drow réagit à ma provocation par un air de défi. En ôtant son couvre-chef, la fille me faisait ouvertement comprendre qu'elle ne repartirait point avant de m'avoir châtiée. Quant à moi, hmm... je trouvais ses traits délicieux ! Or, si je devais demeurer coincée ici, il me fallait trouver le moyen d'investir son corps. Depuis les Abysses, j'avais remarqué une Vestale susceptible de maîtriser cet art. Sur l'instant, je me suis même faite la réflexion ; s'il me prend l'envie de me mêler à eux, je tiens ma solution ! Restait à trouver l'argument qui l'inciterait à retourner dans les Tréfonds. Elle qui avait dû se donner tant de mal pour remonter, mes mots allaient devoir peser lourds si je voulais être convaincante. Hélas... au sein de cette peau de nul, l'exercice n'en sera que plus ardu ! Et j'étais encore loin du compte, profitant que mon attention était rivée sur la Drow, voilà que l'autre peluche s'évertuait à me discréditer ! Sans l'once d'une preuve, cette garce affirmait que je ne pouvais pas être l'idiot qu'elle pensait connaitre. Lentement, je tournai la tête de façon à l'avoir bien au centre de mon champ de vision. Je voulais qu'elle se sente comme une mouche prise au piège dans un bocal, et par-dessus tout, je souhaitai qu'elle crève ! Ce fut alors qu'un évènement se produisit en moi, ou plutôt dans cette carcasse qui n'était point mienne. Mes yeux se mirent à chauffer, perturbant ainsi la rage aphone qui se dessinait sur mes traits. La Drow s'exprima à son tour, mais le son de sa voix était masqué par la tempête qui sévissait dans mon esprit. Je ne saurais décrire avec exactitude ce qu'il se passait dans la chair de ce dépravé, mais lorsque l'aura de la pisseuse m'apparut, je devinai une aptitude qui m'était jusqu'alors inaccessible. Le halo qui cerclait l'Hybride en mal de fouet devint peu à peu instable, jusqu'à crépiter entièrement à mesure que mon désir de la voir morte grandissait. Je pouvais sentir toute l'énergie remonter de mon buste jusque dans mes yeux. Mes iris se mirent alors à picoter comme si une multitude d'aiguilles chauffées à blanc les pénétraient toutes en même temps. Puis je me souvins de son prénom ; Eldakka. Il était peu probable que la poule l'ayant pondu se soit bêtement inspirée d'un sortilège cataclysmique pour offrir à un mâle un semblant de charisme ! Je devinai un sombre pouvoir flottant dans ses entrailles, et plus ma fureur se faisait précise, plus il m'investissait. J'étais à présent convaincue de pouvoir mettre à bas cette garce sans même nécessiter l'usage d'une arme. Il me suffisait simplement de la regarder ! En revanche, j'ignorais ce qui allait se produire. Allait-elle éclater en un millier de morceaux ? fondre ? se scinder en deux ? ou en quatre peut-être... Je n'étais pas très imaginative, mais cela ne me frustrait point. La surprise n'en sera que plus alléchante ! Oubliant tout le reste, je ne la quittai plus des yeux, et par crainte que cela ne rompt l'envoutement, je me refusai de perdre l'image à cause d'un simple battement de paupières. J'écarquillai donc mon regard jusqu'à ce que la douleur me prive d'aller plus loin. Mes lèvres scellées s'étaient plissées jusqu'à rendre ma bouche parfaitement ronde. Et pourtant, ce fut la bourse que je tenais qui me détourna de mon objectif. Ensemble, mes pupilles plongèrent sur cette petite chose qui éveilla en moi un sentiment de culpabilité. Ce larcin était-il nécessaire ? Me pris-je à songer. Après tout, cette femme n'avait rien fait d'autre que m'aider à me remettre debout. Était-ce donc en la détroussant que je lui témoignais ma gratitude ? J'avais quoi dans le crâne, de la mélasse ? Elle me tuerait que ce serait justifié. Il ne me tenait pas particulièrement à coeur de sentir la vie me déserter, mais elle était dans son bon droit. Je réfléchissais donc à ce qui conviendrait de faire pour m'absoudre de ma faute... Il était vrai que je ne m'étais pas encore présentée, ni même expliquée au sujet de ma situation. De toute façon, l'un n'allait guère sans l'autre. Faisant de nouveau face à la Drow qui avait cessé de bouger, je posai un genou à terre avant de lui tendre sa bourse. Elle reposant au creux de mes deux mains jointes, j'attendais le coup de grâce. Je me sentais particulièrement honteuse, ma tête baissée et mes yeux clos attestaient de cette vérité qui me collait littéralement à la peau. Puis, dans le vain espoir que la mansuétude ne la submerge, je m'osai à quelques mots... - Etant désormais votre égale, je n'ai pas à vous imposer ma volonté. Ma voix masculine chevrotait, et je m'en moquais. Je voulais qu'elle sache, je voulais que toutes deux sachent ! Je suis une Divinité qui n'a point demandé à être là... Quand vint le moment de me dévoiler, je bloquai aussitôt. Peut-être parce que j'avais suffisamment enduré le monstre que je fus. Car même si je méconnaissais la raison de ma soudaine bonté, je la savais plus véridique que ma méchanceté passée ! Je promets de faire des efforts, juste... juste, ne me tuez pas, s'il vous plait ! Suppliai-je à l'attention des deux jeunes femmes. Mes lèvres tremblaient, mais je finis par le dire... Je suis Lolth... PITIÉ !!! Avais-je tout-à-coup crié. La bourse chut dans un cliquetis métallique, car mes mains venaient de se plaquer sur l'arrière de mon crâne de peur qu'une lame ne s'abatte sur ma nuque. Je méritais ce sort, je le savais ! et pourtant, je le redoutais plus que tout... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 16 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Mar 21 Sep - 15:05 | |
| Je commençai presque à regretter d'être sortie de l'ombre terre. Depuis que Dona, Eldakka et moi étions revenus en surface, tout avait dérapé. Pour commencer Lourine nous avait brusquement quitté, puis la drow, vexée à juste titre par mes mensonges avait désiré s'en retourner chez elle. Et voilà qu'Eldakka devenait...fou ? Je ne savais comment définir ce qui émanait de lui. Une chose cependant était certaine, son âme avait profondément changé. Mon coté louve, ayant repéré cela, ne me permettait plus de m'approcher de lui et restait sur ses gardes, prête à bondir. Tiraillée entre l'animal et la fée qui mourrait d'envie de se jeter à ses cotés, j'avais finis par me tourner vers celle qui aurait un point de vue objectif de la situation, Dona. Celle ci répondit à la provocation de mon ami sans faillir, comme pour tester jusqu'où pouvait bien mener cette imposture. C'est alors qu'Eldakka darda son regard sur le mien. Je gardais mes yeux fixés sur les siens, cherchant la moindre étincelle de douceur, de tristesse, de n'importe quoi caractérisant le drow. Or alors que les secondes s'écoulaient, je n'y trouvais que la colère et la haine... et bientôt je ne pus empêcher mon poil de se dresser. Il se passait quelque chose. Je ne savais pas exactement quoi mais je ressentais comme un besoin de fuir émaner du plus profond de mon être. Un instinct. Luttant contre celui ci, mâchoire serrée et sourcils froncés, je gardais mon regard rivé sur Eldakka. Je ne compris ce qu'il se passait que lorsque je vis ses pupilles commencer à briller... A cela je me rappelais son passé et tout ce qu'il avait pu me confier. Non c'était impossible, il détestait tellement cette partie de lui, sa malédiction ! J'en restais coite, écarquillant les yeux de surprise. Ainsi, même lorsque l'attention du drow fut attirée ailleurs je restais inchangée, incapable de voir autre chose que l'image de mon ami désirant me pétrifier. Jusque là je ne savais que penser de la soudaine folie d'Eldakka. A présent, j'en étais certaine, il ne restait rien de lui dans cette carcasse qui lui ressemblait. Ce n'était qu'un habitacle que son âme avait quitté. Comment ? Quand ? Pourquoi ? Tant de questions sans réponse alors que je repassais dans mon esprit tous les évènements depuis notre sortie de l'ombre terre. Rien ne semblait faire sens jusqu'à ce changement total de personnalité. En parlant de ça, mon regard fut attiré par le jaluk mettant un genou à terre. Sortant enfin de cet immobilisme, je clignais plusieurs fois des yeux et penchais la tête sur le coté, perplexe quant à ce nouveau revirement de situation. Face à Dona, il avait baissé la tête, comme honteux. Et mon coté louve semblait s'être calmé, estimant manifestement le danger écarté pour le moment. Je me permis quelques pas en leur direction de manière à observer le profil du mâle. De là je pus entendre ses mots. Si l'on mettait de coté son comportement changeant, c'était l'histoire la plus tordue que j'ai jamais entendue ! Passait encore qu'une divinité se retrouve dans le corps d'Eldakka. Après tout ne venait on pas de cheminer plus d'un mois avec Xiris sous forme humaine ? Non ce qui me choquait profondément était d'une part cette histoire de "je suis là sans l'avoir voulu" ce qui avouez est plutôt inhabituel pour un dieu, et d'autre part LA déesse en elle même qui se disait être présente, cette arachnide orgueilleuse dont le peuple ne ploierait jamais le genoux devant ses pairs. Où était il allé chercher pareille absurdité ? Cette situation n'avait fait qu'alimenter la colère qui grondait en moi. Je voulais de vraies réponses, maintenant ! J'en avais marre de jouer,... mon ami n'était pas là et peu importe qui le remplaçait, je n'en voulais pas ! Déterminée à obtenir ce que mon coeur et mon esprit réclamaient, je passais devant Dona, avançais vers le drow et, me penchant j'attrapais son col d'une main pour le relever de force, approchant mon visage du sien. - Tu sais quoi ? je me fiche de qui tu es ! Aboyais je à sa figure, t u n'as rien à foutre ici, alors déguerpis de ce corps et laisse revenir Eldakka dans ce qui lui appartient. Tout de suite. Ajoutais je, gardant un moment mon regard plongé dans le sien. Je ne croyais tout simplement pas que Lolth se trouvait face à moi. Tellement hors de caractère après tout ce que j'avais pu observer dans l'ombre terre ! Dés lors rien ne pouvait me retenir de secouer cet imbécile qui, je ne savais comment, avait prit le contrôle du corps de mon ami. Je frémissais de rage, en vérité affolée par ce qui aurait pu arriver à Eldakka. Car si cette chose était dans son corps, où était il ? perdu au fond de son esprit ou.... RAAAAAaaaah, dans un grognement je lâchais le drow en le rejetant vers l'arrière, avant de me détourner dans l'espoir de retrouver mon calme. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 16 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Mer 22 Sep - 15:08 | |
| Au moment où le jaluk portait son attention sur l'hybride, je devinai une certaine animosité sur son faciès! Je ne pouvais en être sûre du fait de mon aveuglement. Mais l'expression excessivement démonstrative de Lucosa suffit à me renseigner sur le déroulement de ce conciliabule aphasique. Elle qui était dévouée corps et âme à ce mâle, serait bien la dernière personne à manifester quelconque crainte à l'égard de ce déchet! Et pourtant.. cela se passait, là, juste sous mon nez. Néanmoins, sachant mon sortilège à l'oeuvre, je ne jugeai guère opportun d'intervenir. Eldakka ne représentait aucun danger, mais s'il s'avérait que j'avais tort à ce propos, mon excès de confiance pourrait alors instrumentaliser un drame aux conséquences funestes. Hypothèse aussitôt occultée lorsque le jaluk se prosterna devant moi! Manifestement désireux de me restituer mon bien, l'usurpateur bredouilla une évidence aux limites de l'injure. Evidemment qu'il n'avait pas à m'imposer sa volonté, il ne manquerait plus que ça! Puis la surprise s'esquissa sur mes traits lorsque ce semblant d'Eldakka avoua son appartenance.. Une divinité? dans ce corps? Pour sûr, elle ne pouvait guère mentir quant au fait de ne point l'avoir décidé. Aucun dieu digne de ce nom n'aurait élit un réceptacle aussi inutile afin d'y abriter sa divine essence. Sa soumission étant cependant totale, je revêtis ma capuche puis m'approchai. Je sentais bien qu'il ou elle n'avait pas terminé de se confier. Alors quand vint le baratin suivit d'une supplication, je soupirai avec suffisamment de force pour que ce chapitre pathétique soit écourté. Si mon intention était effectivement de le tuer, ses pleurnicheries n'y changeraient rien, voir même, précipiteraient la sentence! Quand d'un coup, presque sortit de nul part, l'être céleste confessa son identité. J'imaginai déjà une multitude de possibilités, et quand bien même le doute n'était plus permis quant à la nature abyssale du dieu en question, mon esprit ne cessait de théoriser entre ce qu'il ou elle était, et ce que j'allais bien pouvoir lui demander. Une désillusion d'autant plus grande lorsque celle-ci avoua être Lolth! Parmi TOUS les dieux qui arpentaient les enfers, il fallut que je tombe sur la moins intéressante.. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, Lolth m'était servie à toutes les sauces. En somme, c'était bien la dernière que j'espérais croiser. Mais grâce à la charmante complicité de Lucosa et d'Eldakka, elle s'avérera être la première, là où normalement devrait se trouver Xiris! Ma colère s'illustra par un violent coup de pied dans la bourse qui avait cessé de m'appartenir. J'étais coincée, car je savais que mes chances de rencontre avec une autre divinité frôlaient le zéro absolu. J'allais donc devoir me contenter de ce que j'avais sous le coude.. Une situation dont l'hybride sut parfaitement tirer avantage. Passant devant mon corps qui ne manifestait que rage et déception, Lucosa empoigna de feu son ami pour admonester l'usurpatrice. Lolth ou pas Lolth, cela ne faisait pas la plus infime différence aux oreilles et à la queue de l'hybride! Tout ce qu'elle voulait, c'était son Eldakka. A ce moment là je me dis que pour ce qui était du pragmatisme, il fallait repasser! Dans le cas où j'aurais été à sa place, mon exigence se serait surtout portée sur un lavement complet de ses afflictions. Quoi qu'il en était, Lucosa n'avait rien à ordonner, pas sans mon consentement en tout cas. Elle qui avait su pleinement décider de ne rien me confier au sujet de Xiris, saura parfaitement respecter les intérêts de cette déesse! Bien sûr que j'étais sarcastique, et surtout très amère à devoir parlementer avec une divinité aussi détestable. Qu'importe ce qu'on pouvait en dire, cette Lolth était mienne, et je comptais bien en profiter! Après plus d'un millénaire à flâner, le jaluk n'était pas à dix minutes près. - Ca va, tu te sens mieux? Lançai-je à l'hybride qui se faisait désormais boudeuse. Au même titre que je n'ai pu retenir Xiris, tu ne sauras faire fuir Lolth! Menaçai-je d'une voix sombre et pondérée. Quant à toi! Tonnai-je en l'aplatissant de mon pied sur l'estomac. Pathétique déesse! qui a commandité cette escale, si ce n'est toi?!Malgré la colère, je ne tenais pas particulièrement à priver Lucosa du seul ami qu'elle avait. J'avais laissé mourir le mien à Ched-Nasad, par conséquent, je m'interdisais de réitérer l'exploit. De plus, si je souhaitais un jour m'émanciper de ce sentiment de culpabilité qui me grignotait chaque jour un peu plus, sauver Eldakka serait pour moi une libération. Du moins l'espérais-je.. Par ses attributs animales, je savais l'hybride capable d'entendre ce que je m'apprêtais à lui chuchoter. Soufflant les mots tel un ventriloque chevronné, je lui susurrai: - Lolth ne demeurera pas ainsi docile très longtemps. Cet envoutement est de mon fait. Et bien que je me réjouisse que tu puisses ressentir l'amertume que j'ai tantôt éprouvé, sache que ton jaluk fera son retour dès que j'en aurai terminé avec elle!Je n'avais point quitté le mâle des yeux, il ne pouvait donc suspecter ces mots qui, à l'évidence, ne lui était guère possible d'entendre. Concernant mes confidences, je supposai que la clef du retour du drow résidait dans l'âme. Contrairement à ce que j'avais pu penser auparavant, cela ne résultait point d'un dédoublement de personnalité, sinon Lolth aurait simplement céder sa place sous l'emprise de mon sort. Désormais, j'étais convaincue de la présence d'une paire d'âmes. Celle de Lolth étant clairement prédominante, l'essence du jaluk, alors écrasée par cette dernière, ne pouvait se manifester. J'avais ma solution pour résoudre temporairement le problème, mais avant cela, il me fallait obtenir des réponses! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 17 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Sam 29 Jan - 23:13 | |
| Ainsi courbée, quelques mèches argentées finirent par me tomber devant les yeux. Pour une raison que je suspectai, je savais ma vie menacée après cette révélation. Une pauvre âme mortifiée dans un corps meurtri par la haine de ses pairs, voilà tout ce qui restait de la prodigieuse Déesse que je fus. De cette réflexion naquit une pensée douteuse, bien que profondément encrée en moi ; prodigieuse ? peut-être pas tant que ça. Les souvenirs encore brouillés, je peinai à distinguer l'expression qui flottait sur son visage de cire. Sa crinière de jais s'agitait en tous sens, comme les appendices d'une pieuvre guettant sa proie. Le son de sa voix me transcendait du sommet jusqu'aux racines les plus insoupçonnables, si bien que je me sentis violée jusqu'aux fondements même de mon existence. Elle me surpassait, elle nous surpassait tous ! Lorsque deux mains froissèrent mon col pour me brusquer, je mis quelques instants pour émerger. Dédoublée par la froideur du geste et ma volonté à demeurer dans le songe, mon corps de Mortel se scinda en deux. L'enveloppe charnelle qui affrontait paresseusement la tempête Hybride, et l'esprit qui demeurait en retrait, toujours agenouillé, l'air à la fois navré et écoeuré. J'eus toutefois beau m'y accrocher, le souffle de la colère m'arracha à mon antre pour finalement m'intimer d'y retourner. Sauf que j'étais incapable d'exaucer son souhait autrement que par la pensée. Je n'avais point demandé à être là, mais l'Hybride ne voulait rien entendre. Si seulement elle pouvait lire dans mon regard combien je la comprenais. J'étais partagée entre deux sentiments, celui de faire amende honorable, ce qui nécessiterait pas moins de cinquante générations de Drows. Et celui de me volatiliser, pas juste disparaître, mais complètement effacée, comme si je n'avais jamais existé. Avant même d'y réfléchir, je savais mon choix déjà fait. Je n'étais constituée que de couardise et de manigances qui visaient à ne jamais me compromettre. Sachant cela, où pourrais-je trouver une dévotion et un courage aussi manifestes ? Tous ces souvenirs qui m'abrutissaient de conspirations et de trahisons, d'injures et de méchancetés. Je n'étais rien de moins qu'un seau rempli de serpents, chacun d'eux prêt à mordre la main qui s'en approcherait, amie comme ennemie. La femelle Drow prit finalement le relai, son air sombre devrait normalement apaiser cette pompe qui pulsait dans ma gorge, mais ce fut le contraire qui se produisit. Malgré l'incertitude qui m'emplissait, je la savais du côté de l'Hybride, celle-là même qui venait de me jeter au sol. À ses yeux, je n'étais qu'un déchet qui ne méritait rien de plus que des piétinements. La chausse de la Drow confirma cette déduction en faisant pression contre mon abdomen. La cuirasse chitineuse de la semelle s'enfonça dans mes entrailles, écourtant mon souffle, et gonflant d'avantage la veine qui serpentait sous le derme obscur de mon front. Elle n'avait formulé qu'une seule question, mais sa voix trahissait son désir d'en savoir plus. Je savais que d'autres suivraient, et avec elles son lot de douleurs pour m'extorquer les réponses. Je n'avais nullement l'intention d'en faire un secret bien gardé, mais ses Mortelles sauraient-elles faire la différence entre l'ignorance et l'entêtement ? Pas de place pour l'hésitation, le craquement sous ma chair et la douleur qui en résulta suffirent à me faire parler… - Elle me confia se nommer Rivaëna. Un gémissement remonta de mon estomac jusque dans ma bouche. Que tous les Dieux qui avaient à voir de près comme de loin aux malheurs survenus dans sa vie, subiraient son courroux. Ce que je lâchai ensuite était purement gratuit. D'autres que moi auraient essuyé le même sort en endossant la peau de Mortel...Je connaissais l'identité de trois d'entre eux, s'il y en avait d'autres, je l'ignorais. La puissance qui courait dans l'essence de cette entité était une aberration, mais elle était bien réelle. Renseigner ces femmes sur les affaires Divines ne risquait pas de solutionner grand chose. En soi, c'est sûr que cela pouvait paraître ridicule, mais si leur soutien, tyrannique ou non, me permettait de retrouver ma soeur Abyssale, je devais au moins essayer. Yloumna, Déesse noire, quel calvaire êtes-vous en train de vivre ? ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 18 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Ven 25 Fév - 16:08 | |
| La petite phrase ironique que me lança la noiraude ne fit rien pour arranger mon humeur. Les oreilles pressées contre mon cuir chevelu, je ravalais une remarque acerbe alors qu'elle continuait, en profitant pour en remettre une couche sur le fait que je lui ai caché la présence de Xiris précédemment. Pourtant, ce ne fut pas cela qui retint mon attention mais plutôt le sérieux avec lequel elle s'exprimait. Alors comme ça elle croyait cette... chose qui se disait être Lolth. Je n'y comprenais fichtrement rien. La déesse arachnide n'était elle pas tout sauf docile ? pourquoi s'abaisserait elle à pareille bassesse ? A moins bien sur que Dona elle même ai quelque chose à voir là dedans. C'était la seule conclusion qui me venait à l'esprit. Je la laissais donc questionner l'âme ayant élu résidence dans le corps de mon ami. Qui aurait bien pu vouloir balancer Lolth sur la terre des mortels ? Les dieux semblaient être des créatures bien plus compliquées que je ne me l'étais imaginé. La déesse de la nature s'était chargée de me le faire comprendre, et voilà que le tout se confirmait. Néanmoins afin que je puisse réellement comprendre pourquoi une telle déesse s'abaisserait au devant de deux petites mortelles, il me fallut l'explication susurrée de la drow. Un envoutement. Voilà qui pouvait fort bien expliquer le comportement plus qu'étrange pour quelqu'un qui se faisait appeler Lolth. Et bien que la fin de sa tirade soit censée me rassurer, j'étais perplexe quant à la véracité de ses propos. Cependant, avant que je ne puisse l'interroger davantage, la voix de... Lolth puisqu'il me fallait à présent l'appeler ainsi, fit son retour, nous apprenant le nom de celui qui était responsable de son malheur. Rivaëna. Une divinité ? Il fallait très certainement un être de grande puissance pour s'en prendre à plusieurs dieux... puisque elle nous confia également que d'autres auraient subi le même sort. Je ne pus retenir l'interrogation qui s'échappa de mes lèvres. -Qui ? Qui d'autre que toi se retrouve dans cette situation ? Je craignais bien évidemment pour Xiris. Eldakka serait malade s'il venait à apprendre que sa chère déesse s'était faite attaquer, et à bien y réfléchir... sans vraiment oser me l'avouer je m'étais moi aussi attachée à celle qui m'avait créée. De plus il fallait profiter de l'enchantement de Dona pour obtenir le maximum d'informations car qui savait ce qui nous attendait ensuite ? J'étais bien moins confiante que la drow quant au retour de mon ami... Me tournant vers celle ci, je voulus partager mes craintes afin de parer à toute éventualité avant de remarquer que je ne pouvais le faire juste devant le premier concerné. Grommelant contre les aptitudes des drows qui voyaient parfaitement dans le noir mais n'étaient pas capables d'entendre mieux que le normale, je me mis à réfléchir. Il était hors de question de demander à Dona de s'éloigner de sa précieuse proie pour le moment, elle était bien trop heureuse d'avoir trouvé un semblant de déesse après sa déconvenue récente. Ce que je pouvais comprendre, même si ce n'était pas pour m'arranger. Je me résolus à me rapprocher assez près de la jeune femme pour lui chuchoter à l'oreille, tout en gardant un oeil méfiant sur la silhouette de mon ami manquant. Après tout avec l'hostilité que j'affichais depuis son arrivée impromptue, de petites messes basses n'étonneraient certainement pas l'ex divinité. - Tu es sure de toi quant au fait que Lolth disparaisse ? Tu peux peut être rallonger ton sort ? C'est trop dangereux si elle se réveille.Je n'allais pas lui expliquer en long en large et en travers le pouvoir d'Eldakka mais je ne tenais pas à devenir pierre si par malheur son envoutement ratait. Si cette Rivaëna était responsable de l'envoi de divinités sur Astrune, pourquoi l'âme de Lolth quitterait le corps de mon ami à la fin d'un enchantement ? Dona devait rester en contrôle de la situation, sans quoi nous ferions les frais d'une arachnide au pouvoir dévastateur. Mon esprit s'attarda ensuite sur les mots de l'arachnide... Combien de divinités ont pu connaître le même sort qu'elle ? Et qui sait quelles pouvaient en être les conséquences à la fois pour nous et dans leur monde divins à eux ? Je ne me souvenais pas avoir entendu parler de pareille mesure auparavant. Tant au niveau historique que dans les chants et autres contes que les mortels se racontaient de génération en génération, des dieux passant au statut de mortels c'était une nouveauté. Du moins à ma connaissance. En tout état de cause, ce n'était pas nous qui allions résoudre ce problème, quand bien même les répercussions seraient catastrophiques. Pour le moment, l'urgent c'était de savoir si oui ou non Dona pouvait maîtriser l'arachnide, sans quoi il faudrait prendre des mesures plus conséquentes. En mon fort intérieur je voulais croire que tout s'arrêterait avec son sort comme elle me l'avait si bien dit mais j'avais bien du mal à y croire. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 18 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Mer 2 Mar - 16:15 | |
| La réponse de l'acarien me laissa perplexe, et ce pour deux raisons. La première, je ne connaissais aucune divinité du nom de Rivaëna. La seconde, Lolth n'en savait guère plus que moi à son propos.. L'accusée aurait en vue de punir les dieux responsables de ses malheurs. Quelle ironie! Habituellement, les mortels se contentaient de damner les idoles pour avoir éprouvé de la souffrance. Mais là, cette Rivaëna, aurait acquis le pouvoir de châtier les divins, donnant ainsi une toute nouvelle dimension à cette absurdité que l'on nommait: justice. En revanche, le fait que Lolth soit dépossédée de tout ce qu'elle fut, puis ridiculisée de la sorte, me laissaient à penser que les actions du bourreau étaient murement réfléchies. La déesse des drows avaient le chic pour se mettre tout le monde à dos, en particulier les êtres disposant d'un hémisphère gauche en état de marche. Une nouvelle information fut toutefois mise sur le tapis! D'après les dires de Lolth, d'autres dieux arpenteraient Astrune, et chacun d'eux serait affublé d'une peau de nul. A l'évidence, Xiris ne faisait guère partie de cette grappe. Lucosa m'arracha néanmoins la question des lèvres; quelles autres divinités partageaient sa sentence? La curiosité me dévorait, si bien que je tressaillis lorsque l'hybride me souffla dans le cou. Sans cette maîtrise qui me caractérisait, mon coude se serait enfoncer dans son estomac! Elle murmura à mon oreille craindre les conséquences de ma promesse. Mes yeux roulèrent.. car même si je la comprenais avec ce qu'elle m'apprit du jaluk, n'était-elle point désireuse de le retrouver? alors en me demandant s'il était possible de prolonger l'envoutement, ne repoussait-elle guère ce moment qui justement, lui permettrait de sortir la tête de l'eau? De toute façon, je ne pourrai rien en faire, car dès que le sortilège prendra fin, la victime, en l'occurrence Lolth, sera temporairement immunisée à ses effets. L'esprit n'est pas quelque chose que l'on peut manipuler à loisir! Quant à être sûre de moi, ma nature drow me poussait à lui adresser un regard noir avant de lui aboyer un "OUI!" franc et convainquant! Mais il se trouvait que je n'avais encore jamais expérimenté ce genre de magouille par le passé. Deux âmes dans un même corps, dont une aux propriétés divines, c'était une première pour moi. Alors non, je n'étais certaine de rien! seulement, cela ne m'empêcherait pas d'essayer. Aussi décidai-je de concilier Lucosa avec ce risque au travers de mots aussi silencieux que tranchants.. - Tu veux le retrouver ton mecqueton, xas xor nau?! Outre la colère, la préoccupation me faisait parfois oublier la langue que je parlais. Uss jaluk elar p'wal usstan luth lil verin faer? usstan zhal inbal phlithus! Le temps que je me rende compte de mon écart lexical, je lui susurrai le fond de ma pensée, plutôt que de la mettre au pas.. WAEL!! M'injuriai-je, car littéralement traduit, cela donnait: "Un mâle meurt parce que j'ai jeté la mauvaise magie? je détesterai!" La différence de syntaxe entre les deux cultures ne permettait guère une traduction autre que cette infame bouillie. Mais après le temps passé à Ched-nasad, Lucosa était susceptible de relever quelques-uns des sons que je venais d'émettre. Auquel cas mon plan échouerait, l'anesthésie générale lui sera administrée! Surenchéris-je. Je décidai de rentabiliser les dix prochaines minutes par une série de questions aussi fondamentales les unes que les autres. J'oubliai l'hybride pour consacrer à Lolth l'intégralité de mon attention. Par le biais du poids qu'exerçait mon talon contre son buste, je ne lui permis guère de décoller son dos du sol. Ainsi l'interrogatoire débuta: - Quel est le rôle d'Unshra? Si la réponse n'était pas concise, alors j'appuierais d'avantage pour la priver de souffle. - Existe t-il un endroit sur Astrune qui soit plus propice à attirer des divinités déchues? Cette question concernait aussi bien Lolth que Lucosa, car si jamais elle pouvait me renseigner sur ce genre d'information, il ne fallait surtout pas qu'elle se prive! - Quelle était la situation des Abysses avant l'intervention de Rivaëna? - Que ferait la déesse noire? où se rendrait-elle? Et pour finir, si jamais il restait suffisamment de temps: - Que prépare Rivaëna? Je me doutai déjà du retour que j'allais entendre, mais je préférai quand même la soumettre. Bien que j'en disposais de quatorze, je lui accordais dix minutes, pas une de plus! Car après ça, il sera temps pour moi d'honorer ma promesse faite à l'hybride. Une phase qui s'apparentait plus à un défi qu'à une réalité.. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 19 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Mer 20 Avr - 0:28 | |
| Son pied me faisait mal, mais je sentais que si je venais à m'en plaindre, la Drow n'hésiterait pas à me mettre au supplice... Je ne comprenais pas le traitement que l'on m'infligeait du fait de ma résolution à coopérer de bonne grâce. L'hostilité dont faisait preuve les deux femmes à mon égard me peinait, et pourtant, je ne leur en voulais point. Je tentais de me rassurer en me convainquant que la compassion viendrait avec les mots. Seulement, comment pouvais-je m'absoudre d'un passé comme le mien ? Ce n'était pas en une poignée de minutes que j'allais pouvoir effacer mes antécédents de tortures, de rapines et de meurtres. Rien que d'y songer me rendait malade, alors quand l'Hybride me demanda la voix tintée d'agressivité, quelles autres Divinités se retrouvaient dans ma situation. Je rassemblai mes derniers souvenirs, et répondis sans attendre. - En plus de moi-même. Déglutis-je sous l'effet de la douleur. La Déesse Noire, la Déesse du Destin et Dörim...Je ne pouvais point les nommer ouvertement, pas avec les casseroles que je trainais derrière moi à l'égard de Loominëi, et la crainte que je nourrissais vis-à-vis d'Yloumna. Mais avant que les émotions ne m'étreignent, une question à laquelle je ne m'étais guère préparée, fut posée. Issue des lèvres de ma création, Unshra fut extraite des ténèbres ! Son rôle ? me demandait-elle. Que pouvais-je bien répondre à cela ? J'eus bien du mal à cerner sa logique, l'Istën n'avait aucun rapport avec tout ceci, alors pourquoi ? Face à mon mutisme, la loi du talon fit pression sur mon sternum. Je devais apporter une réponse, mais laquelle ? Unshra eut bien des rôles avant de s'émanciper de mon joug. Me fiant au temps utilisé dans sa formulation, je supposai qu'elle voulait savoir ce qu'elle faisait maintenant, à cela je ne pouvais dire qu'une chose. - Unshra mène désormais son propre Destin, je ne lui connais aucun rôle. Ma voix était neutre, mais mon regard chargé de questions, plus encore que ne saurait l'être celui de cette tour sombre qui me dévisageait, en plus de m'écraser. L'interrogatoire se poursuivit néanmoins, comme le fait de savoir s'il existait ou non un endroit appartenant à ce monde, susceptible de canaliser les énergies Divines. Du moins, ce fut ainsi que je le compris. Pour le coup, la logique de la question m'apparaissait pertinente, si bien que j'y réfléchis avec sérieux. Effectivement, un certain nombre de lieux pouvaient remplir cette fonction. Dans l'idée où une Divinité déchue aspirerait à retrouver sa dimension, l'énergie qui transitait par ces puits pouvait apporter quelques éléments de réponse. Personnellement, je n'en connaissais que quatre, probablement les plus connus d'ailleurs. - Oui, même si je ne suis sûre de rien quant aux effets que ces puits auraient sur nous, je peux vous révéler ces quatre là, les seuls que je connaisse ; le lac enchanté situé au coeur de la forêt de Silmariën, la montagne du phénix qui jouxte la forêt de Lalwende, le vortex, mais il faudrait pouvoir voler, et la caverne d'Elca, qui se trouve dans les profondeurs océaniques.Je n'eus point l'occasion d'ajouter quoi que ce soit, qu'une nouvelle question s'en vint marteler mon esprit. La situation des Abysses avant l'attaque ? Comment pouvais-je répondre à cela ? En toute objectivité, c'était comme à notre habitude, chacun dans son coin oeuvrant au pied levé pour laisser sa petite empreinte. J'éprouvais une honte terrible à penser de la sorte, hélas... telle était la réalité de mes tourments. Je me résolus donc à être aussi concise que possible. - Pas mieux pas pire, si c'est bien le fond de votre question, rien ne laissait présager d'une telle intrusion.Quant à savoir ce que ferait la Déesse noire, je me posais la même question, alors y répondre... Peut-être se rendrait-elle dans un des lieux précédemment nommé, ou bien se laisserait-elle dépérir devant le constat de son échec. En clair, j'étais incapable de me mettre à la place d'Yloumna, ni maintenant, ni jamais ! - J'ignore tout de ses manigances, et je ne souhaite pas en faire les frais ! Grognai-je. La situation commençait à me courir sur le haricot. Outre le fait de m'assommer avec toutes ses questions, la position humiliante dans laquelle la Drow me maintenait, tendait à éveiller en moi de sombres pensées. Lasse de tout ceci, je me fichai bien de savoir ce que pouvait préparer cette Rivaëna, au même titre que ses intentions vis-à-vis de moi. J'étais certes devenue Mortelle, enfouie dans un corps des plus insultants, mais je ne comptais pas pour autant me laisser manoeuvrer par la première garce venue. Tantôt j'avais ressenti une puissance vrombir en mon sein. Si l'occasion m'était donnée de réitérer l'exploit, on pouvait être sûre que je m'y emploierais ! M'agrippant à la chausse qui s'enfonçait dans mon estomac, je la tirai sèchement jusqu'à mon flanc gauche afin de m'en dégager. Peu à peu, celle que j'étais prenait conscience de celle que je fus l'espace de quelques minutes, et avec elle, une fureur sans nom m'enivra ! La chaleur fit son retour dans mes yeux, précurseur d'une rancune qui ne demandait qu'à être assouvie ! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 27 ! ~ |
| | | Dona Veladorn | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Mer 4 Mai - 13:21 | |
| Obséquieusement, Lolth répondit à ma série de questions sans faillir. Les informations plurent, inondant le désert asséché de mon savoir d'une abondance salvatrice. L'Olathurl, notre bible, nous goinfrait de ses versets adroitement écrits sans toutefois parvenir à nous montrer sa vérité. Et si elle y parvenait, ce serait pour nous abattre un visage bouffi d'orgueil lifté par une couche de maquillage si épaisse qu'aucune ride ne paraitrait. Tandis que là, sous le poids de ma chausse, des propos sains, dénués de toutes parures, me submergèrent les uns après les autres. Grand bien cela me fit. Pendant quelques minutes, j'eus l'impression d'être au coeur des Abysses, comme complice d'une Lolth qui ne me déplaisait point de voir. Ainsi j'appris que la déesse du destin, son pendant sombre et Dörim, avaient également migré dans notre monde. Pour sûr, j'aurais préféré me confronter à Loominëi plutôt qu'à cette greluche d'arachnide. Cependant, étais-je vraiment en position de faire la fine bouche? la situation parlait d'elle-même. Concernant Unshra en revanche, ce fut sans grande surprise que Lolth m'avoua son indépendance. Non pas que je lui souhaitais, mais ma part égoïste ne se frustrerait point de la rencontrer à l'instar de celle que je piétinais. A ma connaissance, j'entretenais plus de points communs avec cette divinité que toutes les autres réunies. A défaut de mieux, j'allais devoir m'abandonner à la prière si je voulais éprouver un semblant de proximité avec elle. En attendant que le contact se fasse, la mère noire m'enseigna la présence de quatre lieux susceptibles d'attirer les dieux camisoler dans un costume de mortel. Je les retins sans chercher à en savoir plus. D'ailleurs qu'aurais-je pu apprendre d'autre les concernant? après tout, cela n'était que spéculation de sa part. Quant à la situation des enfers? ce fut exactement ce que j'imaginais. Chacun dans son coin en train de fomenter sa petite crasse! L'agitation de l'envoutée survint au moment de la dernière question. Dès qu'il fut mention d'Yloumna, l'arachnide grogna se moquer de ses intentions! Je n'avais guère l'empathie des pâlichons qui écumaient la forêt de Lalwende, mais même amputée de ce sens, il ne me fut point difficile de constater le retour de la véritable Lolth. A ce moment, je crus entendre Lucosa bougonner un bref: je t'avais prévenu!! Quelle importance? c'était convenu que mon influence finirait par se dissiper. La seule chose qui importait, c'était de se tenir prête. Ainsi, lorsque mon pied fut écarté de son estomac au moyen de ses deux mains, je laissai l'enveloppe d'Eldakka se dégager. Je ne bougeai point, attendant que Lolth plonge son regard dans l'ombre qui avalait la partie supérieure de mon visage. - Avant de t'adonner à l'activité favorite de Dörim, je te suggère de bien réfléchir à ce que tu es devenue! Annonçait ma voix rauque. Je ne te crains pas, Lolth. Ni avant, ni maintenant, ni jamais! Alors que je lui exposais la situation, j'élevai doucement ma main droite, paume vers les ciel. Il n'y a pas que ton corps qui soit devenu mortel, ton âme l'est aussi! Tandis que je poursuivais, chacun de mes cinq doigts s'immolèrent silencieusement d'une flamme blanche. La seule raison pour laquelle tu supplantes la personnalité du mâle dans lequel tu gîtes, c'est uniquement parce qu'il a depuis longtemps occulté le gout de la vie! Laissant le feu voilé gagner en intensité, je conclus. Sache pour ta gouverne, qu'il m'est possible de te rendre plus piètre encore!Je pourrais la réduire à néant, en finir définitivement en vaporisant son âme. Un déicide que Lucosa cautionnerait de bonne grâce. Mais je n'en n'avais pas encore fini avec elle. Quoi que l'hybride pouvait en dire, un dieu, si minable soit-il, aura toujours un rôle à jouer. Aussi, je consentais à la mettre au placard, le temps que nous discutions de ce qui conviendrait de faire. Notamment recueillir l'avis du principal concerné, à savoir, Eldakka. Bien que cet aspect du programme soit purement facultatif, je l'estimais tout même nécessaire. Ayant les pleins pouvoirs sur l'écu Lolth/Eldakka, à l'instar de celui qu'avait eu l'hybride sur Lourine/Xiris, JE déciderai du cas de la déesse! Oui, j'étais confiante, et j'avais toutes les raisons de l'être. - Tiens toi tranquille, et nous nous reparlerons bientôt, sinon! tu iras rejoindre la constellation des ratés! Lui signalai-je par un brusque mouvement de tête en direction des cieux. Sur ces mots, je condensai les flammes tant et si bien qu'elles gommèrent la main qui les avait fait naitre. Par le sortilège du feu voilé, je visais à tranquilliser l'âme de Lolth au point de la rendre catatonique. Ce plan d'apparence infaillible comportait cependant un risque. A savoir que si l'essence d'Eldakka était également frappée, il y avait de fortes chances que cela la dissolve complètement. Le jaluk était si faible, qu'une pichenette voilée suffirait à l'envoyer dans l'autre monde! Seulement, je n'avais que peu de choix.. soit on l'assommait, ce qui finirait tôt ou tard par le tuer à force d'avoir recours à la commotion, ce qui au passage, ne solutionnerait rien. Soit on l'assommait seulement cette fois là pour que je puisse derechef l'envouter à son réveil afin d'obtenir d'autres informations, avant de lui faire boire un élixir visant à l'endormir à nouveau. En revanche, procéder de la sorte finirait par me faire perdre tout contrôle, j'arriverais à un point d'exaspération tel que seul le meurtre serait en mesure de m'apaiser! La flamme voilée était pour moi la seule solution qui pouvait être envisagée. De plus, Lucosa souhaitait retrouver son Eldakka, non? Dans ce cas, il n'y avait plus à tergiverser! Je comptais sur la prédominance absolue de Lolth pour épargner au jaluk une fin au moins aussi misérable que son vécu. Soustrayant l'arachnide de la moindre occasion de nous assujettir à la pétrification, je laissai mes flammes jaillir directement sur ce que je supposais être son âme, son essence, ou quoi ce soit d'autre! S'insinuant dans son derme obscur sans même altérer sa température, le feu disparut complètement. Comme si le corps du mâle l'avait intégralement absorbé. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 29 ! ~ |
| | | Lucosa Warou | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Sam 4 Juin - 15:46 | |
| La langue drow ne m'avait pas manqué. Mais alors pas du tout. Je reconnus le mot principalement le mot "jaluk" ainsi que le "oui ou non" de la phrase précédente. Mes pauvres oreilles sensibles saignèrent à ces sonorités irritantes au possible. Mais pour résumé le ton utilisé par Dona ainsi que son dernier ajout me permirent de comprendre ce qu'elle avait voulut exprimer. Je comprenais bien que pour elle Lolth était importante car divinité oblige surtout après avoir raté malgré elle le passage furtif de Xiris parmi nous. Je décidais donc de rester en retrait plaignant le corps de mon ami qui subissait non seulement les coups infligés en plus d'être contaminé de par la perversité de l'ex arachnide. Nous apprîmes ainsi que Yloumna, Loominëi et une divinité qui m'était inconnue du nom de Dörim avait échoué sur Astrune. Un soulagement inattendu me libéra en apprenant que la déesse d'Eldakka avait été épargnée. Cela ferait au moins une bonne nouvelle à lui annoncer. Par contre ce Dörim ne me disait vraiment rien. J'étais certaine d'avoir déjà entendu ce nom mais je n'avais aucune idée de à qui il faisait référence... Levant instinctivement les yeux vers le ciel je me surpris à me demander quel chaos devait régner dans les cieux ainsi qu'aux abysses après ces disparitions. A cette réflexion s'ajouta un long soupir car évidemment qui allait trinquer si c'était la zizanie ? Il y avait fort à parier que les petites créatures mortelles allaient prendre cher. Je notais dans un coin de mon esprit les informations relatives aux endroits dans lesquels on pouvait penser que les ex-divinités allaient se rendre s'ils voulaient retrouver leur ancienne forme. Le ton de Lolth changea du tout au tout à la mention d'Yloumna. Cette moquerie, cette colère. La véritable personnalité de cette saleté faisait son retour, cela ne faisait aucun doute. Je ne pus retenir un grognement agacé du genre "je le savais" mais n'émis aucun commentaire. Le corps de mon ami se dégagea de l'emprise de Dona. Il y avait fort à parier que si Lolth avait ne serait ce que ressenti le pouvoir d'Eldakka, elle se ferait une joie de l'utiliser. Or si j'estimais le propriétaire de ce corps, je préférais de loin attaquer avant de me faire pétrifier sur place. La déesse araignée ne me faisait pas peur. Elle était faible et ce monde n'était pas le sien. Quoi qu'elle puisse en penser nous étions sur notre terrain ici. Non ce qui me dérangeait c'était que si par malheur elle utilisait la malédiction de mon ami et qu'il finissait par revenir pour constater les dégâts, il s'en voudrait terriblement. Or au vu de son envie de vivre déjà vacillante, je ne pouvais le permettre. Apparemment, Dona jouait la carte de la raison.... ou pas. Ses paroles sonnaient justes et je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle avait un plan bien préparé depuis le début puisqu'elle m'avait mentionné "l'anesthésie générale" un peu plus tôt. A cela s'ajoutait le fait qu' elle agissait rarement sans réfléchir. C'était assez nouveau pour moi qui avait plutôt tendance à réagir à chaud, ayant du mal à prévenir mon instinct pour me laisser le temps de... penser. Ma double personnalité bloquait parfois sur des décisions ayant des avis totalement opposés mais l'une des deux prenaient rapidement le dessus. Ainsi la fée était pour l'instant aux commandes alors que la louve guettait, prête à agir au moindre signe. On était donc loin de ce qu'on pouvait appeler réfléchir. A contrario la femme noire elle, avait toujours un ou deux coups d'avance prévoyant comment les choses allaient tourner et imaginant une issue de chaque tournure qu'une situation pourrait prendre. Il y avait de quoi se perdre dans les détours de l'imaginaire si vous voulez mon avis. Lors de notre mois à Ched-nasad j'avais eu le loisir de la regarder évoluer. Certes nous étions tenus de rester dans une aile de la demeure mais nous étions plus ou moins libres. J'ai pu observer et évoquer avec elle sa manière de fonctionner. Elle me faisait penser à ces grands stratèges lors des guerres qui étaient là pour diriger les opérations. Ceux dont on suivait les ordres. La race des elfes noirs me semblait d'ailleurs propice à cette fonction tant leurs membres étaient calculateurs et tordus. Pour autant bien peu étaient pourvus d'un coeur et j'avais eu la chance de croiser deux d'entre eux. Certes Dona pourrait toujours dire qu'elle avait préservé nos vies pour les informations que nous pourrions lui donner ou le chemin vers la surface, la réalité n'en demeurait pas moins que au lieu de nous faire tuer, elle nous avait même aidés et libérés. Bref tout ça pour dire que j'avais appris à faire confiance à Dona. Raison pour laquelle lorsque, au milieu de son discours, elle éleva l'une de ses mains au ciel la louve vit là une sorte de signal lui permettant d'agir. Je fondis alors sur le coté d' Eldakka. La divinité n'ayant aucune connaissance du corps d'un mortel serait ralentie, maladroite et peu à l'affut de ses sens ce qui devrait me permettre de l'approcher en quelques secondes. Suite à quoi j'attrapais fermement d'une main une partie de sa belle chevelure afin de tirer sa tête vers le bas pour protéger Dona de son regard tout en plaquant le tranchant de l'une des dagues de mon ami contre le coté de son cou de mon autre main, me retenant au passage de grogner au dessus de son oreille. En effet la femme drow en terminait avec son discours, intimant à Lolth de se tenir tranquille, il aurait été fort impoli de l'interrompre même si grogner sur cette saleté m'aurait fait un bien fou ! Les paroles de la drow concernant Eldakka étaient justes bien que les entendre brisait mon petit coeur de fée. J'espérais que, quelque soit le sort utilisé Eldakka n'en souffrirait pas. Je savais qu'il ne se laisserait pas mourir à cause du lien que Mina, cette vampire, avait forgé entre nos deux vies. S'il pouvait sauver des vies, il s'accrocherait. Était il possible pour lui de trouver une nouvelle raison d'avancer de par les événements qui se produisait chez les dieux ? Sachant le monde en péril, pourrait il permettre à Dona d'utiliser Lolth et ses connaissances ? Encore fallait il que la noiraude ai dans l'idée de se lancer dans une quête de ce genre. Je ne savais guère ce qu'elle voulait tirer de Lolth ou d'une autre divinité. Nous n'en avions que peu discuté à vrai dire car j'évitais sciemment le sujet puisqu'il me ramenait sans cesse à Lourine et donc à mentir. Je n'avais donc d'autre choix que d'attendre et de voir. Fort heureusement, la patience est l'une des choses que j'avais aussi beaucoup travaillé dans l'ombre terre non sans grogner d'ennui et d'agacement de temps à autre mais au moins je ne pouvais pas dire que je manquais d'entrainement.... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 29 ! ~ |
| | | Eldakka | Sujet: Re: L'ordre dans le chaos Mer 31 Aoû - 12:29 | |
| Non mais pour qui se prenaient-elles toutes les deux ?!! Non contentes de m'humilier, voilà qu'on me brutalisait ! L'autre difforme s'était jetée sur moi, en surplomb de ma tête, puis s'en prit à ma tignasse. Je ne compris que trop tard la raison de son accès de violence. En voulant la regarder pour lui faire vous savez quoi, cette perruque ridicule dont j'étais coiffée, obstrua ma vision. Mon attaque, s'il y en avait une, demeura sans effet. Je voulus me débattre, mais ce corps était une plaie à contrôler. Pour un peu, je manquai de m'évanouir. Car voilà que cette infâme carcasse exigeait de moi que j'avale une grande quantité d'air, un ressenti que je refusai ostensiblement de prendre en considération. En dépit de la sensation de manque que j'éprouvais, je me bornai à l'ignorer, préférant châtier ce duo de garces de mes vaines tentatives. La pompe qui permettait à ces êtres de me pourrir l'existence, commença à se faire entendre dans mes oreilles, puis dans l'ensemble de ma boite crânienne. Mes lèvres frémissantes s'engourdirent, comme si peu à peu, je perdais le contrôle. La piètre image de ma chevelure s'embruma, quand d'un coup, l'air s'engouffra en moi sans que je ne l'eus commandé ! Je refermai aussitôt la bouche, comme une porte qui claque, mais ressentis sans délai les bienfaits de cette inspiration insolente. J'aurais presque voulu m'y appesantir, mais pas de répit pour celle que j'étais ! Tandis que l'exuvie m'abritant recouvrait toute sa vigueur, moi... je me sentais mollir. Cette fois, il ne s'agissait point d'un caprice du corps, mais de tout autre chose. J'aurais voulu savoir ce qu'il se passait, ce que l'on me faisait, mais il n'était pas question de leur donner la satisfaction de mon inquiétude. Alors je poursuivis mes gesticulations, toutes plus misérables les unes que les autres. Et ce, jusqu'à ce que cela me devienne impossible. Je me sentais comme... aspirée de l'intérieur. En désespoir de cause, mes bras se replièrent sur ma poitrine, cherchant vainement à retenir l'essence qui me fuyait. Mes yeux s'enfoncèrent dans l'abîmes de mon réceptacle, jusqu'à ce qu'il ne me soit plus guère possible d'entrevoir quoi que ce soit. Je me sentais impuissante, pathétique et ridiculement faible. Je me surpris même à espérer revoir ce rideau de cheveux juste avant que l'inconscience ne m'étreigne. Il m'eut déjà arrivé de boire des liqueurs au point de virer de l'oeil, il en résulta un réveil laborieux ; les paupières collées, la migraine qui vous fait vous demander si votre cerveau aime être là où il est, l'estomac qui se met en grève et rejette toute tentative de réconciliation. Mais cette fois là, j'eus l'impression de revenir de loin, si bien que je refusais de bouger, attendant que mes sens me soient intégralement rendus. Je me savais allongé sur le sol, jusque là rien de bien surprenant, puis je finis par ouvrir les yeux. Outre cette sensation de tiraillement au niveau de mon scalp, la première chose que je vis furent mes fibres capillaires. Un trait froid parcourait ma gorge sans que je ne parvienne à en déterminer la cause. Aussi, plutôt que de me risquer à une succession d'évènements que l'on pourrait cataloguer de fâcheux, je laissai ma voix se frayer un chemin jusqu'à cet extérieur à la semblance hostile. - Qu'ai-je fait ? Craignant le pire, j'ajoutai apeuré. Lucosa ?Je me souvenais avoir provoqué Dona pour la contraindre d'écouter ce que j'avais à lui dire, et l'instant d'après, c'est à dire maintenant, je me retrouvais dos au sol, mes cheveux maintenus de force devant mon visage. Que c'était-il passé entre ces deux évènements ? Tétanisé, je n'étais plus guère capable d'effectuer le moindre geste. En avais-je seulement l'envie ? Avoir peur de soi devait bien être l'une des pires choses que les Dieux pouvaient nous infliger. Pour avoir tué, malgré moi, des êtres chers à mon coeur, il m'était difficile d'ignorer ce ressentiment. Seulement, là où je pouvais interagir en m'interdisant d'aimer, que m'était-il possible de faire au devant d'une folie soudaine qui me retirait tout contrôle, et toute mémoire sur ce que j'avais pu perpétrer ? Se pouvait-il que cette responsabilité puisse être alloué au Vampire qui m'eut alors maudit ? Je n'en pensais rien, mais je ne pouvais admettre le fait d'être aliéné au point de ne plus rien maitriser. Oh comme j'aimerais qu'on me rassure... Lucosa ? [Annonce : L'ordre du RP change : Lucosa, Dona et Eldakka ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 8 heures 30 ! ~ |
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