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 Le Retour du Vieil Homme [fiction]

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MessageSujet: Le Retour du Vieil Homme [fiction]   Le Retour du Vieil Homme [fiction] Icon_minitime1Lun 8 Nov - 6:39

Un illustre cavalier troubla subitement la nuit qui venait de tomber. Son cheval était bien trop sollicité et celui-ci s'acharnait sur le mords qui retenait sa fougue. Sa robe noire épousait à merveille le décor ténébreux qui hantait de vastes forêts sans vie. Les branches de vieux arbres pendaient tristement sous le poids du temps, bien que fatigué et malade, beaucoup avaient été témoins de nombreux faits du passé. La lune, l'astre dominant de la nuit brillait fièrement et baignait de sa mystérieuse et laiteuse lumière la course du cavalier.

Caressant le flan de sa brave monture, il lui murmura un halte qui eu l'effet escompté. Harassé par le terrible voyage, il était difficile de savoir qui du cavalier ou de la monture en avait le plus souffert. L'homme d'âge mûr avait les joues creuses, d'énormes poches sous les yeux et la bouche sec. Quant au cheval, il avait triste mine, bien trop maigre, ses hennissements incessant témoignaient d'un mal-être qui avait duré trop longtemps.

Bientôt, cet environnement lugubre disparût petit à petit pour laisser place au lit d'un petit ruisseau. Sans attendre, le vieil homme conduisit sa monture à hauteur de ce breuvage qui leur avait fait tant défaut. C'est avec soulagement qu'ils remplirent leurs estomacs de cette eau fraiche, véritable bénédiction. Bientôt, le vieil homme se redressa et contempla les alentours d'un air amusé. Au fond, rien n'avait véritablement changé. Ces fameux camps n'avaient donc pas disparût, disparates parmi quelques arbres qui poussaient au gré du temps, ces vieilleries étaient léguées entre génération. Estafettes et gnolls n'avaient donc toujours pas quitté cet endroit. Étranges créatures aux armes primitives, ils avaient mauvaises réputations, le plus souvent groupés et relativement bien organisés, nombreux voyageurs étaient tombés sous leurs griffes et c'étaient encore le cas aujourd'hui.

Les arbres, ici, n'avaient rien à envier à leurs homologues du bois de la pénombre. Au sein de cette petite lisière, ils étaient bien plus robustes et touffus. Bientôt, le vieil homme vit poindre à l'horizon la modeste garnison du ruisseau de l'ouest. Quelques gardes composaient cet avant-poste qui avait pour rôle la surveillance d'une des nombreuses frontières humaines. Après le réconfort d'un bon feu et le retour d'autant de souvenirs, Adelar ne fit plus qu'un avec sa monture, bientôt son chemin croiserait celui de la comté-de-l'or. Quelque chose lui tenait à cœur, il espérait retrouver un vieil ami. Avant d'inviter sa monture dans une ultime chevauchée il plongea son regard dans le ciel bleu, miroir et vestige d'un lointain passé. Farley, l'aubergiste serait-il encore présent ?


____________________________________________


Quand le passé ressurgit...

- Il est mort. Dit-il, l’air grave
- Mort ?
- J’en ai bien peur, confirma le vieil homme.

- Comment pouvez-vous sauver des personnes ayant subies de terribles blessures et être impuissant face à une estocade portée au flanc ? L’endroit visé n’est en rien mortel ! Allez-vous vous expliquer bon sang ! Dit l’homme perdant de plus en plus son calme

- Du poison …

Le capitaine frappa sur la table de bois qui venait de subir un énième coup. L’encrier dans le coin de la table se brisa répandant ainsi tout son contenu. Jeune soldat émérite, le capitaine Alrik avait peu à peu fait son chemin au sein de la vaillante armée. Modeste combattant mais fin stratège, il coordonnait avant tout les attaques et s’assurait aussi d’aider les fronts qui requéraient son aide.

- En ces temps de guerres Adelar, nous évitons présentement les missives, nous préférons prendre le risque que nos messagers nous donnent de vive voix le message afin d’éviter tout problèmes. Mais c’est précisément quand je vois notre cher messager dans pareille disposition que je regrette le bon vieux parchemin.

- Capitaine, nous connaissions les risques. C’est là une méthode à double tranchant. Tentez de percevoir un infime positif dans cette situation, vous êtes aussi ignorant sur la situation que vos ennemis.

- Certes Adelar, mais donner des coups d’estocade dans le vide ne nous mènera à rien, nous avions besoin de ce message. A présent, nous devons agir sans connaître tous les tenants de ce conflit.

- Capitaine, c’est pour cette raison que vous siégez ici, ne doutez pas de vos compétences. Dit le vieil homme avec une voix se voulant rassurante

- Nous sommes acculés Adelar sous les vagues ennemies. Mais ce n’est pas le plus grave, j’en ai bien peur. Nous avons affaire à des attaques sournoises venant de toutes parts. Ce message était au combien déterminant, à présent, je vais devoir agir sans connaître la réponse de mon oncle.

L’aube témoignait de plus en plus de sa présence voyant les rayons du soleil percer les nuages qui s’accumulaient au nord, annonciateur d’un déluge prochain. Une brise légère baignait les alentours et rendait le labeur plus agréable ou soldat qui s’affairaient au sein du camp. Soudain, sans prévenir, la toile de la tente du capitaine s’écarta faisant sursauter le capitaine et son hôte. L’homme avait le teint livide, ses mains tremblaient et il cherchait ses mots. Même la main que son capitaine posa sur son épaule pour le réconforter n’eut pas le moindre effet. Il déglutit péniblement :

- L’avant-poste du capitaine Malor est à feu et à sang, tous morts. De plus, aucune nouvelles de la garnison à l’ouest de notre position.


____________________________________________________



L’homme posa un genou à terre et balaya la zone d’un regard perplexe. L’humidité ambiante était particulièrement désagréable. La boue, omniprésente dans cette zone, rendait le voyage bien plus difficile qu’il ne l’aurait cru, et c’était sans compter les difficultés rencontrées par leurs montures qu’une halte avait été un choix judicieux.

- Restons sur nos gardes, la nuit sera longue messieurs. Bien que cette zone soit relativement bien dégagée, la forêt est dense et le danger peut venir de partout. Nous ferons le tour de garde traditionnel, vous le savez, cette zone est particulièrement hostile et ce que nous poursuivons l’est tout autant.

- Capitaine, devons-nous poursuivre les recherches ?

- Non, au vu du déluge qui s’annonce, cela ne servirait à rien, préparons le camp et faites l’inventaire des vivres caporal.

Le caporal prit congé tout en saluant son capitaine et déjà il s'affairait à la tâche qui lui avait été confiée. Au vu de l’humidité et des conditions climatiques présentes, les vivres seraient rapidement avariés. Il faudrait également être prudent et rationner car le voyage s’annonçait long et rude. La nuit tombait rapidement à cette époque de l’année, la tension dans le camp était palpable. La fatigue et les combats accumulés avaient leurs effets néfastes sur le petit bataillon qui n’avait connu que quelque heure de répit.

- Penses-tu que nous retrouverons sa trace ?

- Je l’ignore, il nous faudra plusieurs jours avant de traverser cette contrée en étant positif. Malheureusement je doute qu’un tel endroit soit aussi serein qu’il n’y parait, comme cette nuit calme que je trouve au combien mystérieuse mais à la fois terrifiante.

- N’aurais –tu pas fais défaut à ta vocation l’ami ? On croirait entendre un barde clamant haut et fort diverses poésies.

- Ma poésie c’est mon combat, mon instrument est ma lame.

- Messieurs, dit une voix qui vint de derrière les deux soldats qui étaient affectés à la garde. Restez vigilants, vous usez à merveille de votre langue soldat, mais ici les mots n’ont aucune valeur, ce sera votre épée qui décidera ou non de notre sort. Je retourne au camp, gardez l’œil ouvert.

A peine avait-il tourné les talons que des cris jaillirent du camp. Une cloche résonna et déjà les coups d’épées firent leurs premières victimes.


_____________________________________________________


L’attaque du camp.

Quelques brasiers répandaient une douce lueur dans le camp de fortune qui avait été bâti à la hâte. Des ronflements brisèrent la quiétude d’une nuit calme ou le vent n’avait que mot à dire. D’autres soldats s’affairaient à nettoyer leurs épées qui étaient encore maculées du sang d’une précédente bataille particulièrement violente. Le relief était particulier, le danger n’était pas à proprement parlé de la configuration du camp en lui-même, ce qui inquiétait Roye, présentement en train de surveiller les bois, c’était cette végétation luxuriante aux abords du camp qui absorbait toute lumière et qui rendait la vision des alentours extrêmement laborieuse. Le soldat serra davantage la garde de son épée, lorsqu' il perçu à quelques pas de lui un infime mouvement. Il s’arrêta pour mieux percevoir ce probable intrus. Sa respiration s’accéléra subitement, ses yeux tentaient en vain de distinguer une forme dans cette anarchie naturelle. Il avança de trois pas et écarta de sa main gauche un branchage qui le gênait dans son avancée. De l’autre main, son épée prête à embrocher l’ennemi écartait les branchages trop curieux. Roye cessa subitement sa course, se retournant, il se sentait complètement idiot. Perdu, il n’avait plus aucune notion du temps et surtout, il avait bon scruter les alentours, la configuration du terrain lui semblait étrangère. Il jura de plus belle, enfonçant dans un geste d’énervement son épée dans la terre meuble. La tension subite, au niveau de son cou le surpris, mais déjà, la lame froide fendit sa gorge et il s’écroula. L’ombre eut un rire discret mais au combien jouissif. Elle essuya sa lame sur un pan de cuir qui composait sa tenue. La chasse était ouverte et bien d’autres subiraient le sort du malheureux soldat. L’ombre émit un son particulier et bientôt, la nature semblait se mouvoir en osmose vers la même direction, celle du camp.

- Soldat, je vous relève, prenez donc un peu de repos, votre teint donnerait des sueurs froides à votre mère. Nous n’avons pas besoin d’une goule dans nos rangs. Dit le soldat sur le ton de la plaisanterie.

- Je me porte très bien, prêts à charger mon caporal. Qu’il tremble sous la charge triomphante du soldat Eldir.

- Ce ne sera pas pour ce soir soldat, j’en ai bien peur. Gardez votre vigueur pour demain, mais faites-moi plaisir, allez-vous reposer.

Le caporal prit soudain la parole face aux soldats qui n’avaient pas encore succombé au sommeil. Prenant ses appuis sur sa longue épée, il regardait ainsi ses hommes et ceux-ci buvaient ses paroles.

- Nous reprendrons notre marche à l’aube soldats, je vous somme de prendre du repos, fatigué, nous ne serons bon à rien. Même si cela fait plusieurs jours que nous n’avons rencontré la moindre résistance, le danger n’en est pas moins absent. Plus nous avancerons plus les difficultés vont poindre à l'horizon.

Au loin, un branchage s’écarta délicatement laissant apparaître un sourire malicieux. L’ombre jouissait d’une vision étendue du camp.

- Il y a trois gardes sur le flanc Est de notre position, deux autres qui reviennent vers le camp à allure modérée. Cette tente qui est légèrement plus imposante que les autres doit être celle de leur chef. Préparez-vous compagnons.

Bientôt, neuf ombres prirent positions aux abords du camp attendant un signal qui se faisait attendre. La lune odieuse spectatrice se mouvait dans les nuages et donnait une ambiance particulière à cet endroit retiré et perdu non loin d’une forêt dense. De sa douce et blanchâtre lumière, elle annonçait le début de quelque chose, ou du moins la fin d’une autre.

Un flèche fendit la nuit et s’abandonna dans la tente la plus à l’est. Le feu fit son office et déjà, les flammes firent un festin sans nom. Golruk senti l’odeur de la fumée, et rapidement eu conscience de ce qu’il arriva. Il prit son épée et sortit en toute hâte scrutant la pénombre. Rapidement, un autre soldat vint prendre de ses nouvelles.

- Golruk, espèce d’idiot, ta tente est bien trop proche de ce brasier. dit un soldat qui venait aux nouvelles.

Golruk qui à peine avait succombé au sommeil, était perplexe et n’avait pas souvenirs d’un tel manquement de précautions. Il scruta le sol sablonneux et sa main se posa sur la flèche qui était encore en feu.

- Par Goldrick ! Nous sommes attaqués. Hurla-t’il avant de succomber au trait qui venait de pénétrer sa propre chair. L’immense soldat tomba violemment au sol, sous les yeux ébahits de son comparse. Au lieu de confirmer l’alerte, le jeune soldat scruta l’horizon bandant son épée dans les ténèbres l’entourant.

Une ombre s’approchait, non pas de dos mais de face. Il voulait voir cet homme s’abandonner dans sa propre peur, le voir souffrir avant de rendre son ultime souffle.
Le jeune homme déglutit péniblement voyant l’étrange personnage qui s’avançait vers lui d’un pas décidé. Pas la moindre armure, une défroque de cuir en mauvais état. Un bandeau sur la tête qui avait peine à dissimuler un regard soutenu. L’ombre portait une lame de bonne facture à la main droite. Il décrivit un arc de cercle et fendit l’air à quelque centimètre de l’estomac du malheureux soldat qui esquiva péniblement. Jork expulsa péniblement l'air de ses poumons en feu, de peu, ses entrailles avaient failli se répandre à même le sol. Jork lança une oblique sur son bourreau et celui-ci l’évita par une roulade qu’il exécuta avec célérité. Le jeune soldat chargea l’homme qui se relevait déjà, celui-ci laissa trainer un pied qui brisa net la course du soldat. Le bourreau rit de plaisir en voyant le jeune soldat visiblement peu enclin au combat.

- Quelle malchance, je suis juste tombé sur une petite pleureuse … ponctuant d’un rire, il saisit la gorge du malheureux et lui trancha.

- Tu aurais mieux fait de rester dans les champs. L’ombre essuya à nouveau sa lame sur le pan de sa défroque et déjà il vit au loin sa prochaine victime.


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C'était l'effervescence dans le camps, les ombres avançaient prudemment et discrètement laissant derrière elles le corps de nombreux soldats. La fatigue avait eu raison des soldats qui, pour la plupart rendirent leurs ultimes souffles dans leurs propres songes. Les ombres connaissaient à merveille le terrain et leur discrétion était une arme redoutable.

Le pan d'une tente s'ouvrit délicatement sous le regard d'une ombre qui contemplait déjà une nouvelle victime, rictus pour lui même, sa lame visa la gorge du soldat. Un léger cri de surprise brisa le silence de la tente, l'ombre vit son ventre transpercé par l'immense lame de celui qui aurait dû succomber à sa propre lame. Le soldat Berkor retira sans difficulté la claymore du corps du malheureux et prit soin d'essuyer sa lame. Il dévisagea pendant un moment l'être qui se tenait devant lui . Il avait tout d'un humain, élancé, une musculature modeste, taillé pour sa misérable mission d'assassin. Une sorte de boue noirâtre couvrait son visage ainsi qu'une superposition de voiles qui cachait des traits fins, il était également vêtu pauvrement ou du moins d'étoffes qui lui conféraient une excellente discrétion dans ses mouvements.

Un sérieux dilemme tourmentait à présent Berkor. Que devait-il faire ? Fallait il rapidement crier et tenter de réveiller le camp ou devait-il s'y prendre autrement. Berkor posa à nouveau un regard sur sa victime et il rit pour lui-même. Une idée germa dans son esprit avisé.



Au loin et dans une profonde nuit...


- Colonel, devons-nous donner l'assaut ?

- Soldat, attendez les ordres, nos éclaireurs seront bientôt de retour.

-Mais enfin, nous dominons ces plaines, nous avons une vue imprenable sur cet endroit, pourquoi devrions-nous hésiter ?

- Vous avez raison soldat, mais nous ignorons tout de ce lieu, cela fait des jours qui nous poursuivons ces mystérieux êtres. Ils connaissent leur région, je crains une embuscade. Nous n'avons rien à perdre à être prudent, surtout qu'il fait nuit et que la visibilité est quasi nulle. Nous n'avons que nos torches pour nous éclairer.

- Mon colonel ! Nous avons des ordres, nous devrions déjà être au fort. Nos frères sont acculés sous les vagues ennemies, sans notre aide, ils tomberont !

- Soldat ! Silence, je sais très bien ce qu'il incombe de faire, nous sommes en effet pressés par le temps, mais je ne risquerai pas la vie de nos soldats dans une décision hâtive , le fort aura besoin de tous nos hommes. Le risque est trop grand pour foncer tête la première. Dit froidement le colonel.

L'arrivé d'un cavalier mit fin à la discussion. Visiblement inquiet, il parla d'une voix claire.

- Mon colonel, nous gagnons du terrain. Ils ont stoppé leur avancé et semble avoir monté un camp de fortune.

- Merci éclaireur, c'est une information capitale.

Le colonel avait là l'occasion de prendre une décision importante, mais bientôt, sa pensée fut troublée par l'éclaireur qui enchaina rapidement.

- Mon colonel, ce n'est pas tout. Il manque des hommes.

- Pardon ! Vous plaisantez j'espère. Nos éclaireurs dont vous, êtes sans cesse à l'affût de leurs mouvements, le terrain est dégagé, c'est une large plaine, comment cela peut-il être possible ?

- Mon colonel, les conditions sont extrêmement mauvaises, il fait nuit, de plus cette brume persistante n'arrange rien. Un bon tiers de ces hommes a disparût.

Le teint du colonel vira rapidement au blanc. Déjà, dans son esprit de fin stratège, il vit poindre au loin la menace.

- Renforcez le tour de garde ! Que tout le monde se tienne en état d'alerte, tout ceci n'annonce rien de bon. Dit le colonel ayant pris soin de brandir son épée.

La peur s'immisça dans l'esprit du colonel et ce ne fut pas la pluie de flèches enflammées venant dans leur dos et transperçant le ciel qui le rassura.


__________________________________________________


Pour la première fois, le doute et la peur s'immiscèrent dans l'esprit du colonel. Et pourtant, homme d'expérience qui avait déjà connu maintes campagnes, il semblait perdre toute contenance face à la mort qui prenait par dizaine ses hommes sous ses yeux ébahit. Ce ne fut qu'après quelques instants et sous l'insistance d'un cri lointain, que le colonel reprit ses esprits. Bientôt, les cris déchirèrent la nuit et le brouillard qui couvait la plaine fut dissipé en peu de temps au vu de l'omniprésence du feu qui garnissait encore les flèches.

La ligne de front avait été anéantie sous la première pluie de flèches. Déjà, les ordres fusèrent et la colonne de gardes resserra rapidement les rangs. Bientôt, les boucliers vinrent se positionner rendant l'assaut meurtrier des flèches inefficaces. La pression était palpable, les hommes acculés sous la menace tentait de garder courage et espoir. Les flèches cessèrent, laissant place à un silence inquiétant. Une légère brise balayait déjà les odeurs des corps calcinés. Le quelques foyers de feu perdirent de leurs éclats et disparurent dans une volute de fumée.

Au loin, un galop se fit entendre, les chevaux hennirent dans la nuit et les épées quittèrent leurs fourreaux. Un ligne de cavalier fonça droit sur la bataillon de soldats qui protégeaient péniblement leurs vies. Le fer fendit la chair, la première ligne de défense tomba rapidement sous l'estocade. Les autres moins chanceux furent piétiner sous les sabots de grands et majestueux destriers. Le colonel rompit le bataillon et bientôt des hallebardes firent leur apparitions. Déjà au loin, l'ennemi décocha une nouvelle salve, mais le colonel l'anticipa et les pertes suivantes furent minimes. Une nouvelle charge de l'ennemi se brisa sous les hallebardes, un vrai massacre. Les destriers se brisèrent dans leurs charges, conduisant à la mort leurs propres cavaliers. Un cor résonna, c'était celui du capitaine. Le bataillon prit une nouvelle configuration et au loin, la cavalerie du colonel fit son apparition. Des paladins qui avaient fières allures: Une imposante armure dorée, un large bouclier et une épée de bonne facture. La contre attaque fut donnée sous le cor et bientôt, la charge héroïque résonna dans toute la plaine. L'ennemi recula sous la peur et vit la vague de paladins fondre sur elle. Bien trop lente pour se recomposer, la charge fit son œuvre et l'ennemi ne put rien faire face au terrible assaut. Le colonel faisait face et avait reprit des couleurs. Au loin, les survivants prirent la fuite ne demandant par leurs restes. Le colonel faisait face à la cavalerie de paladins. Il sourit et salua ses hommes. L'attaque avait été repoussée non sans difficulté. Il fallait également déplorer un grand nombre de morts et de blessés. Un coup dur.

- Soldats ! Je suis fière de vous. Nous n'avons pas tremblé face à l'ennemi, acculé sous cette vile et surprenante attaque, vous avez fait face sans jamais défaillir, que la lumière vous bénisse et vous accompagne encore dans de nombreux combats.

Les soldats d'une seule et même voix crièrent leurs joies et leurs dévotions au colonel, bientôt le silence gagna le camp et les soldat purent jouir d'un repos bien mérité. Le colonel se retira discrètement dans sa tente. Il se rinça le visage dans une bassine d'eau fraîche, pensant quelque blessures apparentes. Un homme vint à sa rencontre.

- Parlez soldat
- Mon colonel, je viens vous faire part des pertes. Nous avons à déplorer 124 morts, 50 blessés et j'ai bien peur que les trois quart ne passent pas la nuit.

Le colonel frappa du poing sur la table, c'était une terrible nouvelle. Certes l'assaut avait été repoussé, mais les pertes étaient conséquentes.

- C'est terrible soldat. Nous ne sommes plus qu'une poignée. Que ferons-nous lorsque nous aurons rejoint le fort ? Le colonel Adner compte sur nous pour renforcer les défenses. J'ai bien peur que notre nombre lui fera défaut. Mais c'est ainsi nous n'y pouvons rien. Soyons heureux d'être encore en vie.


Le jeune soldat quitta la tente et déjà de nouvelles idées fomentaient dans l'esprit du colonel. Une carte reposait sur son bureau, il l'étudia durant un moment. Ils étaient à 3 jours de marche du fort, les réserves de nourritures s'amenuisaient, la fatigue grandissait et le morale des troupes était au plus bas. L'inconnu se dressait face au colonel qui ne pouvait être complètement rassuré. Et si l'ennemi revenait ? Et si ce n'était pas l'ultime bataille ? L'ennemi avait sacrifié une poignée d'hommes, la majorité de l'ennemi était bien en avant et beaucoup plus nombreux. A présent, c'était du trois contre un. Si l'ennemi décidait d'attaquer, ce serait la fin. Et ce ne serait pas la vigueur des nobles destriers et leurs paladins qui feraient la différence face au nombre d'un ennemi bien préparé.

Le colonel quitta sa tente à la recherche d'un peu d'air frais. La fatigue se lisait sur le visage des hommes. Les uns pansaient leurs blessures, les autres tentaient de trouver en vain le sommeil. La vue se troubla sur le camp, peu à peu, le camp devint moins visible. Nous voici à plusieurs lieux en avant dans les lignes ennemies. Au loin, un être à la stature démesurée sourit et fait face à ses hommes. Il lorgne sur l'un de ses subalternes.

- Il est temps mes très chers frères. Donnez l'assaut et écrasez-les ! Que leur corps jonchent ce sol et que leur sang d'impurs baigne l'herbe verte de ces plaines.

Un cor résonna et dans un mouvement, l'ennemi chargeait déjà les troupes du colonel qui ignorait encore cette sournoise attaque.
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