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 Une douce odeur de pain chaud

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P.N.J
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MessageSujet: Une douce odeur de pain chaud   Une douce odeur de pain chaud Icon_minitime1Sam 1 Avr - 15:56

[Arrow...suite de ~ICI~]

Une douce odeur de pain chaud Fao10

Les yeux rivés sur ses mains toujours couvertes de matière fécale, Faolán alla jusqu'à s'isoler derrière son ainée afin de ne point incommoder le trio de femmes. L'odeur qui émanait de sa personne était si profonde et acérée, qu'un chien de chasse en perdrait son flaire. Priant alors pour que le vent ne tourne pas, le jeune homme écouta d'une oreille les échanges qui oscillèrent entre Adsila et l'Elfe métissée. La langue rendue flasque et collante par une soif omniprésente, les mots de la grand-mère crépitèrent sous les protestations de sa salive pâteuse, et en dépit de l'énergie que cet effort lui coutait, celle-ci alla au bout de sa curiosité. Ce n'était pas la meilleure approche qu'elle eut fait, mais la sang-mêlé sut la prendre par le bon bout. Peut-être avait-elle compris qu'à son âge, il n'était plus guère possible de la changer, et donc opta pour s'y acclimater. Ou bien, celle-ci espérait secrètement "faire son éducation" dans le but de préserver ses compagnes de voyage. Dans les deux cas, son comportement était des plus louables. Quant à la guerrière et la soigneuse, Faolán avait besoin d'un peu plus de temps pour être en mesure de les cerner. Arf... grogna t-il intérieurement. Quel piètre colporteur il ferait s'il avait embrassé la carrière qu'on lui prédestinait ! Car momentanément, il venait d'occulter le prénom de ces migratrices providentielles. Sir Rotabla les avait pourtant claironné avec suffisamment de force pour ceux-ci se gravent à jamais dans la mémoire de l'hobereau...

Puis la destination fut annoncée, au plutôt... indiquée. Lorsqu'il démarchait la cité avec ses parents, Faolán avait pour habitude de giter dans "Le Gausseur", un établissement où il faisait bon vivre, mais exclusivement réservé aux marchands de passage. Il supposait donc qu'en tant que visiteur sans objet apparent, une autre section de la ville leur était attribué. Une hypothèse confirmée quand ses yeux furent incapables de reconnaître la ruelle qui s'étendait devant lui. Peut-être aurait-il du s'en rendre compte bien avant, depuis qu'il eut traversé la grande allée et ses volets grinçants. Un moment que son esprit écrasé par une foule de regards tapageurs, avait jugé opportun pour s'évader. Et maintenant que ses pieds touchaient terre, ce fut avec une certaine exaltation que Faolán huma l'odeur de la bonne pitance. Sans prêter garde aux passants qu'il croisa, le jeune homme pressa le pas et prit la tête du cortège. Il ignorait si là était leur destination finale, mais en s'arrêtant devant une bicoque avec pour intitulé "La Plancha", celui-ci fit comprendre aux visiteuses, qu'Adsila ne fera pas un mètre de plus.

- Cet endroit nous sera fort aise, mais si vous le désirez, nous pourrons nous retrouver dans un lieu précis à un moment de la journée ? A moins bien sûr que vous n'ayez l'envie de partager notre table, en ce cas, vous êtes les bienvenues. Proposa t-il guilleret.

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Laissant aux bonnes grâces d'Emy le soin de gérer la vieille dame, Thrilie suivit passivement le groupe. La prêtresse n'avait aucune envie de répondre à des questions dénuées de toutes consistances, surtout si celles-ci étaient formulées par une voix aussi exaspérante ! Doucement, et âprement aussi, l'Elfe prenait conscience que si l'Humain disposait d'une longévité aussi écourtée, c'était probablement pour une bonne raison. Et elle caquetait... caquetait encore ! Les nerfs à fleur de peau, Thrilie sentit ses oreilles s'échauffer, tandis que d'autres purent bientôt les voir rosir, jusqu'à rougir de manière alarmante, surtout sur leur verso ! Hélas seule dans sa détresse, l'ancienne Pythie n'eut d'autres choix que de prendre son mal en patience. Alors quand Faolán se planta devant l'établissement qui leur fut au préalablement conseillé, un soupir fuita d'entre ses lèvres. Ne voulant toutefois guère dérouler le tapis rouge à l'ancêtre en répondant favorablement au jeune homme, la prêtresse lui passa de côté afin d'y entrer la première. Dans une impolitesse totale et complètement assumée, Thrilie s'engouffra dans l'auberge.

- Ou pas... Bredouilla Faolán après que la guérisseuse l'eût snobé. Inquiet et embarrassé, l'orphelin proposa un compromis. Nous resteront chacun dans notre groupe, Adsila avec moi, et vous trois ensemble, cela vous convient-il ?

Une douce odeur de pain chaud Myla10

On n'allait tout de même point nous refaire le coup à rester coincer devant une porte, si ? A la fois amusée et agacée, Myla prit les devants. Car après avoir répondu à la question d'Adsila sur le pourquoi de sa petitesse par un : - Vous allez vous moquer, mais quand j'étais grande, je ne cessais d'être en proie au vertige, alors je pris la décision de me faire raccourcir. Et depuis, je vais beaucoup mieux ! S'avançant jusqu'à Faolán, la petite guerrière lui saisit les poignets, le tira près d'une mangeoire emplie d'eau, avant de frotter vigoureusement ses mains souillées avec une étrille à poils souples.

- Ne faites pas attention à Thrilie, dès que la fatigue la gagne elle devient grognon. Le liquide alors si clair prit un teinte maronnasse peu ragoutante, si bien qu'on ne parvenait plus guère à distinguer le fond boisée de l'auge.

Souriant aux propos de la petite Dame, l'orphelin eut un mouvement de recul lorsque celle-ci retourna violemment la cuve qui servit à sa toilette.

- Vous boiriez ce breuvage ? Admonesta Myla à l'égard de la réaction peureuse du garçon.

- Euh... nan.

- Les chevaux non plus. Conclut-elle d'un ton plus mesuré.

Cette femme impressionnait beaucoup Faolán, plus encore lorsqu'il sentit combien elle avait en grand coeur. Il n'y avait qu'à la voir s'afférer au nettoyage de la mangeoire qu'il avait sali, avant de l'emplir d'une eau saine grâce à la pompe prévue à cet effet. Ce ne devait pas être le genre de personne qui pensait souvent à son bonheur. A la suite de quoi, la petite guerrière invita tout ce beau monde à entrer.

Une douce odeur de pain chaud Hauber10

Dressé au milieu de la salle, Octavio, tour à tour serveur, cuisinier et gérant, prenait un soin tout particulier à saluer en personne, chacun des clients qui franchissaient la porte de sa guinguette. Ce matin là, une Elfe à la coiffe océane fut la première à qui il souhaita le bonjour. Manifestement peu disposée à faire la causette, la femme lui rétorqua d'un ton sec : "Je ne vois vraiment pas ce qu'il a de bon, ce jour !", puis alla s'assoir à l'une de ses plus grandes tables. Esquissant un sourire, Octavio alla à sa rencontre pour lui avouer d'une voix apaisée, que son travail consistait justement à faire qu'un bonjour en soit véritablement un. Il sortit alors de sa poche une petite planche de bois, s'empara du fusain qui y était accroché, puis demanda ce qu'elle voulait croquer. Quand soudain ! un boucan survint depuis l'extérieur, comme un rondeau que l'on renverserait afin d'en répandre son contenu ! Mais l'Elfe décida à ce moment précis, de passer sa commande. Sans qu'il n'eut à lui détailler les bienfaits de sa maison, cette dernière lui demanda un pichet d'eau fraiche, un morceau de pain accompagné de sa confiture de datte, et plus important encore, le silence ! L'oeil pétillant pour ne point l'offusquer d'un sourire, Octavio se retira, et put ainsi assister à l'entrer d'une seconde personne, puis d'une troisième, etcetera...

Depuis plusieurs semaines maintenant, les étrangers se faisaient rares, surtout ceux qui savaient lire, comme cette Elfe pâlichonne. Cependant, qu'en était-il de cette petite Dame, du gringalet qui la suivait, de cette autre Elfe basanée, et de la vieille femme ? Octavio ne jugeait personne, il ne se le permettrait point, mais cela l'intriguait tellement qu'il ne pouvait s'empêcher de se questionner. Le visage avenant en dépit de la surprise qui campait dans ses yeux, le tenancier leur réserva son accueil légendaire.

- Soyez les bienvenus à La Plancha, ce qui est à moi, est à vous. Les invita t-il d'un geste du bras. Installez-vous à la table qui vous sied, je vous demanderais cependant de conserver un certain calme par égard pour la demoiselle assise là-bas. Finit-il par murmurer. Je reviens tout de suite prendre votre commande.

L'intérieur de cette guinguette faisait triste et sombre, mais Faolán ne s'y arrêta guère, car si ce lieu se comportait comme chez "Le Gausseur", c'était la clientèle qui se chargeait de l'animer. En général, le matin n'était pas privilégié par les gens, contrairement au soir où ils pouvaient se détendre après une longue journée de labeur. La guerrière choisit donc de s'installer à la même table que Thrilie, et bien qu'il y avait de la place pour dix, l'orphelin, grignoté par l'hésitation, laissa Adsila trancher pour lui.

Le menu matinal était peu fourni, mais bigrement alléchant ! On pouvait y lire : Lait de chamelle chocolaté, pain de maïs, jus d'ananas, sirop de datte, ainsi qu'une multitude de confitures issues de fruits cueillis aux quatre coins du monde. Chacun devrait pouvoir y trouver son bonheur. Seul bémol, aucun prix n'était affiché.

Après que Thrilie se soit faite servir, Octavio sortit le calpin de bois de sa poche de pantalon, puis attendit patiemment le désir de ses clients.

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Adsila
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MessageSujet: Re: Une douce odeur de pain chaud   Une douce odeur de pain chaud Icon_minitime1Dim 2 Avr - 16:57

Dix minutes avait dit Emy avant l'échoppe. Une éternité avant de pouvoir étancher ma soif... mais ma curiosité était plus forte que ma gorge asséchée et je m'étais alors laissé à déverser de multiples questions. La petite rousse répondit avec humour sur la raison de sa petite taille, ça c'était de la répartie ! Hélas, à ma plus grande déception et agacement, les deux autres n'eurent envie d'éponger mes interrogations pendant le trajet. À la place, la cendrée préféra esquiver, rétorquer en demandant plutôt des informations sur moi. Je ne dis rien quelques instants, vexée. Je ne comprenais pas cette dérobade, mes demandes étaient innocentes, elles me prenaient pour une espionne ou quoi ? Je lui fis de gros yeux pour lui montrer ma désapprobation sur cette méfiance ridicule. Elles répondront plus tard qu'elle disait, une fois reposées, mais nous sommes le matin bon sang ! et elles étaient jeunes, belles et fraîches, je me demandais bien ce qu'elles avaient fabriqué pour être si fatiguées... Il était vrai que l'une des deux avait ses oreilles qui rosissaient, sans doute un coup de soleil...  Exceptionnellement, j'acceptais d'être magnanime, après tout, elles avaient prit le temps de me faire un beau brin de toilettes, je pouvais leur faire cette fleur. Et puis parler de moi, moi j'aimais bien ça. Emmagasinant un max de salives, je commençai à radoter ma vie du mieux que je pouvais.

- J'viens de Nandis. Quatre vingt quatorze ans à m'y être affinée, dans les bas quartiers cela va de soit ! Mais une vie incroyablement banale. Survivre, mariage, pondre des gosses, me retrouver seule... Hors de question d'y périmer en prime ! Folâtrer à Zanérim semblait bien... Le voyage ne pouvait se faire sans compagnons, j'ai trouvé ce p'tit gars . dis-je en souriant en pointant mon pouce derrière en direction de Faolán. C'est un brave garçon, vous avez intérêt à être très mignonnes avec... Ajoutais-je l'air grave. Je ne dis rien de plus. Déjà parce que mon stock de salive fut épuisé et parce que je me disais que ça serait mieux que mon jeune compagnon s'exprime aussi. Et puis je croyais que ce n'était pas le moment de parler de la caravane, du drame qui s'était déroulé. Me sachant pipelette, je craignais de déborder sur la mort de ses parents, de ses amis, mais ce n'était pas à moi de l'évoquer...

Soudainement une bonne odeur de pitance effleura nos narines. Je priai pour que cette dernière ne provenait pas d'une maison lointaine, que c'était celle de notre échoppe ciblée. Faolán, de toute évidence attiré, nous doubla, puis s'arrêta non loin à une habitation. C'était la bonne ! D'humeur ragaillardie et hospitalière, il voulut inviter nos trois drôle de dames à notre table. Il fut snobé par l'elfe au cheveux cyan en entrant la première. Elle m'avait déjà ignorée juste avant, mais la voir aussi altière envers lui me révoltait. Elle avait beau avoir contribué à nettoyer mon derrière, son attitude envers mon jeune ami était inacceptable ! La mâchoire crispée, j'envisageai à lui rendre aussi visite cette nuit... mais ses amies restaient potables, si j'en attaquai une, les autres ne seraient pas contentes, donc à voir... Je m'apprêtai à entrer avec  Faolán quand ce dernier fut enlevé par la rouquine pour...lui laver les mains. Je souriais, émue par ce comportement maternel qui me fit remonter de vieux souvenirs... Elle expliqua pendant sa besogne que Thrilie était grognon à cause de la fatigue. Je réfléchis un instant puis décidai de pardonner cette dernière, étant moi même revêche dans cet état là. Je sursautai au bruit de la cuve qui se renverse. Bien que souillée, l'eau me donnait extrêmement soif... Ce fut donc avec supplice que je la regardai remettre de l'eau pur dans la mangeoire...

On entra enfin dans l'auberge dans lequel nous fîmes accueillis chaleureusement par un bonhomme basané. La rouquine rejoignit Thrilie. La sachant grognon, je m'installai à leur table voisine, assez proche pour partager leur conversation si elles le désireraient, assez loin pour ne pas les gêner en parlant à voix normale. Je fixai la cruche posée à leur table avec avidité. Mais où était l'aubergiste ? Vite, à boire !

- Je veux de la l'eau ! Le sucre me faisant envie, je demandais aussi , et du jus d'ananas ! Et toi tu veux quoi ?  demandais-je à Faolán. On a assez d'argent ? Pourquoi c'est pas noté le prix d'abord ? On pourra dormir ici ?

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Emy
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MessageSujet: Re: Une douce odeur de pain chaud   Une douce odeur de pain chaud Icon_minitime1Dim 30 Avr - 15:04

Myla avait la côte auprès de la vieille femme. Elle parvint à l'amuser sans pour autant répondre clairement à sa question. Ses multiples talents ne cessaient de me surprendre. Je ressentis par ailleurs l'agacement d'Adsila à mon refus déguisé mais je lui fus gré lorsqu'elle n'insista pas et entreprit à la place de conter leur venue en ces lieux. Ainsi Faolán et la grand mère ne se connaissaient pas depuis très longtemps. C'était surprenant au vu du lien qu'ils semblaient déjà partager mais loin de moi l'idée de remettre en question ses propos. J'avais pour ma part bien du mal à me concentrer sur notre route et la conversation elle même. J'avais une fâcheuse tendance à ruminer les situations qui me préoccupaient sans parvenir à m'en défaire ou à différer les sombres pensées qui s'installaient sur le devant de la scène.

Cette cité, c'était l'angoisse incarnée. De hauts murs sans végétation, des habitants scrutant le moindre coin de rue ainsi que les passants, et finalement ces chiffres... ces secondes qui ne cessaient de défiler les unes après les autres sur ces fichus pendentifs. J'avais eu tôt fait de cacher le mien sous mes vêtements avant qu'il ne m'hypnotise et que je ne puisse guère plus porter mon attention ailleurs. Qu'est ce qui pouvait attirer les marchands dans un tel endroit ? A vrai dire que savait on réellement de Zanérim à l'extérieur de la cité ? Je n'en avais jamais vraiment entendu parler, son nom était parfois cité, associé au commerce le plus souvent. Ni Myla ni Thrilie qui venaient d'autres contrées que moi n'avaient l'air davantage au courant. Peut être aurions du nous renseigner sur la route, savoir ce que les voyageurs pouvaient raconter sur cette ville ?

Je tournais en boucle plus ou moins sur ce sujet en continuant notre route, me contenant d'écouter lorsqu'une odeur vint me chatouiller les narines. Le pain. Ça sentait le pain chaud. Un aliment aussi simple que tout simplement divin. Faolán devait être de mon avis puisqu'il accéléra le pas s'arrêtant devant ce qui semblait être notre destination. Cette odeur... un petit garçon blond, se matérialisa devant moi, tout sourire. "Enfin tu es là !" commença t'il. "Papa a essayé un nouveau pain aujourd'hui ! Il dit qu'avec un peu de chance on ne l'aimera pas et qu'il en restera pour les clients." Il riait à présent, heureux de vivre un moment si simple. Et alors que je tendais ma main vers sa petite paume blanche... Un grand bruit me fit sursauter et je reculais d'instinct. Lorsque je repris contenance, l'enfant avait disparu. - William... murmurais je en regardant le terrain, vide. Les larmes menaçaient, juste là.

Néanmoins, la voix de Myla me tira de mes sombres ruminations. Qu'est ce que j'ai encore fait sans le vouloir ? fut ma première réaction. Mais non ce n'était qu'un abreuvoir. Myla venait d'en vider le contenu apparemment sale. Mon regard passa de la petite dame à Adsila puis Faolán dont les mains ruisselaient encore. Et tandis que ma compagne pompait une eau saine je retraçais le court instant que je venais de manquer. Mais où était donc Thrilie ? Il me semblait l'avoir vue disparaître à l'intérieur. Surement s'était elle réfugiée au calme. Un léger goût de sel s'en vint et je remarquais alors que seule une larme s'était échappée au souvenir de mon petit ami. Durant tout ce mois loin de chez moi j'avais presque nié ce qui était arrivé, refusant d'y croire, j'avais même arrêté d'écrire dans mon journal, comme si mettre des mots sur les maux les rendraient réels. Pourtant alors que nous entrâmes dans ce qui serait certainement notre demeure de ces prochains jours, je compris que nier ne me ferait aucun bien. Que je devrais tôt ou tard affronter la terrible réalité ainsi que ses conséquences. Accepter les faits n'était que le début et je me résolus à écrire dés que possible. Si je voulais avancer, il me fallait vivre dans le présent. Ne pas oublier le passé non, il faisait parti de chacun d'entre nous. Simplement le laisser à sa place. Bien sur ça ne se ferait pas du jour au lendemain je me connaissais... mais je ne perdais rien à commencer.

A l'intérieur de la bâtisse, un homme basané vint à notre rencontre. Jovial, chaleureux et fort aimable, il nous souhaita la bienvenue et nous invita à prendre nos aises, en respectant toutefois le calme demandé par une certaine... ah ! Thrilie était donc bien là, toujours grognon si l'on en croyait l'aubergiste. Je ne pus que sourire à ses mots et suivit Myla jusqu'à notre table. Adsila comme Faolán s'installèrent à celle d'à coté désirant apparemment préserver l'elfe ou se préserver eux même de son mauvais caractère du moment. Sur la table, le menu était affiché et évidemment je salivais d'avance. Seul bémol, aucun prix n'était affiché... à tout les coups il allait falloir payer en temps. Le pendentif, son défilé incessant et les questions relatives à une certaine fée se rappelèrent à mon bon souvenir, provoquant une grimace. *plus tard, Emy, plus tard. L'instant présent on a dit.*  Et pour le moment j'avais soif. Et faim. Heureusement, l'homme ne tarda guère à faire son retour avec les consommations de Thrilie et son calepin pour prendre nos commandes. Je laissais l'aïeule exposer ses demandes et ne put m'empêcher de sourire devant son regain d'énergie.

- Je prendrai aussi de l'eau bien fraîche ainsi que du pain, un gros morceau de pain sans confiture s'il vous plait. Le lait chocololaté me faisait de l'oeil mais je le gardais en réserve pour plus tard. Rien que l'idée de croquer dans un croustillant morceau de pain chaud me faisait saliver. Myla ainsi que Faolan s'exprimèrent certainement à leur tour avant que je ne me décide à continuer puisque Adsila avait mis le pied à l'étrier. Nous souhaiterions également dormir ici, peut être durant plusieurs jours si c'est possible.

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P.N.J
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MessageSujet: Re: Une douce odeur de pain chaud   Une douce odeur de pain chaud Icon_minitime1Ven 26 Jan - 0:40

Une douce odeur de pain chaud Hauber10

Manifestement éprouvée par le désert, la vieille dame s'empressa de passer commande. Bien que ses exigences ressemblaient davantage à des supplications, Octavio n'en dit rien, permettant ainsi à ses autres convives d'exprimer leur désir sans que le service en soit pour autant ralentit. La femme rousse et le jeune homme avaient vraisemblablement compris son procédé, aussi demandèrent-ils à réfléchir leur choix, de sorte à ce que ce dernier puisse s'activer à la besogne. Organisé et efficace, il fallut moins de quinze secondes à l'aubergiste pour apporter quatre pichets d'eau, deux pour la table de la grand-mère, et les deux autres pour le groupe voisin. Et alors qu'une nouvelle fournée de pains terminait de cuir, Octavio s'accorda une minute pour expliquer l'absence de prix sur son menu. La question était devenue si récurrente, que la réponse en devint toute faite.

- Ne me grondez pas je vous prie. S'annonça t-il avec calme et gentillesse. Bien que je sois originaire de Zanérim, je n'ai jamais pu me résoudre à faire payer mes services au prix de la vie. Alors quand je devins le gérant de cet établissement, j'ai décidé d'y appliquer mes propres règles. Je vous demanderais toutefois de ne pas ébruiter ce que je vais vous révéler, car cela va à l'encontre même des principes fondateurs de la cité. Or, si l'hobereau venait à l'apprendre, La plancha connaitrait quelques soucis de gestion. Le temps que les gorges se rafraichissent, Octavio mit un bémol à son discours. Voyez-vous, ici on paie par service rendu. Il suffit que vous m'aidiez dans mes tâches du quotidien, pour que vous puissiez profiter du gîte et du couvert aussi longtemps que vous séjournerez ici. Ce n'est ni plus ni moins que de la collaboration. Cela vous intéresse t-il ? Conclut l'homme en questionnant l'ensemble du groupe.

Une douce odeur de pain chaud Myla10

Entre les murs de cette chaleureuse bicoque, Myla pouvait déjà sentir les esprits s'apaiser. Le tenancier avait l'art du savoir-vivre, et du commerce. Se faire payer par services rendus, ce n'était pas chose commune, surtout si la devise du coin était de ponctionner sur l'essence même de la vie. La petite guerrière profita donc que l'homme termine de servir la pitance pour soigneusement préparer ses questions. Ce n'est pas pour dire, mais... il y en avait un certain nombre. Et avec la fatigue qui l'aspirait littéralement de l'intérieur, la réflexion devenait un vrai chemin de croix. Le voyant revenir prendre les deux commandes restantes, dont la sienne ainsi que celle de Faolán, Myla, en bonne habituée des tavernes de Nandis, s'exprima avant que le serveur n'eut le temps de réitérer sa précédente demande.

- Par chez moi, il est de coutume de trinquer avec notre hôte au moment de sceller un contrat. Lança t-elle en se relevant. Je vous en prie, cela ne prendra qu'un instant.

Octavio esquissa un sourire, puis sembla réfléchir. - Mais certainement ! Quel breuvage dois-je apporter ?

- Votre lait de chamelle chocolaté fera amplement l'affaire. Répondit la petite Dame l'air ravie.

Sentant toutefois que cet instant pouvait se prolonger en moment, le tenancier décida de prendre la commande du jeune homme dépenaillé. Ce dernier, ayant connaissance des produits locaux, opta, en plus du lait de chamelle, d'ajouter à son ardoise ; du pain de maïs et du sirop de datte. Loin de lui le désir de jouer les morfals, mais il s'en voudrait que Adsila se prive des plaisirs du désert par crainte de l'inconnu. Faolán mit donc un point d'honneur à le lui faire gouter. Quant à Thrilie, complètement encloisonnée dans sa bulle, paraissait comme un être ne se préoccupant de rien, ni de personne. Son client servi, c'est avec un verre de lait chocolaté dans chaque main, que Octavio prit place de sorte à ce qu'il puisse faire face à la Dame rousse. Il poussa la boisson jusqu'à ce qu'elle s'en saisisse, puis trinqua.

- À votre venue dans mon humble demeure ! Dit-il en levant son verre.

- À votre hospitalité salvatrice ! Répondit Myla tout en faisant tinter le bord de son récipient contre celui de son vis-à-vis.

Bien qu'un peu gras, l'elixir laiteux fut doux et réconfortant. Ne perdant toutefois point son objectif de vue, la guerrière s'osa à une première question.

- Que pouvez-vous nous dire au sujet de l'élite qui dirige cette cité, mon brave ?

- En ma qualité de citoyen oeuvrant à l'écart des tumultes politiques, je crains de ne pouvoir vous en apprendre beaucoup. Maugréa le tenancier, quelque peu honteux de son ignorance.

- Ooooh à d'autres je vous en prie. Ironisa la petite Dame. Même la plus chétive des capillaires sait d'où vient le sang.

Octavio se râcla la gorge, puis rectifia son air confus. - Toutes mes excuses, habituellement les gens de passages désirent absolument tout savoir sur tout. Permettez-moi donc de reprendre...

- Faites mon brave, faites !

- Le Sultan Ali Sohan est le visage de notre cité, mais l'ensemble des affaires politiques sont régies par trois familles bien distinctes.

- Que pouvez-vous nous dire sur ses familles ?

- Tout ce que je sais, c'est qu'elles sont à la fois rivales et complémentaires.

- Y en a t-il une qui soit plus influente que les autres ?

- Je n'en sais pas assez pour répondre objectivement à cette question gente Dame.

- Quelles sont leurs affiliations ?

- Et bien, la famille Gravada se trouve être à tête de la caste paysanne de Zanérim. Étant donné que ces gens nous nourrissent, je ne crois pas avoir besoin de vous détailler leur importance au sein de notre société. Sa place fut toutefois définitivement trouvée, lorsqu'elle prit le contrôle du commerce.

- Intéressant ! S'émerveilla Myla. Que pouvez-vous me dire au sujet de la deuxième famille ?

- Les Bollivar ? Ils sont l'aspect spirituel de Zanérim. La religion du Dieu Aby-Dalzim transit par eux comme le vent transporte le sable. Et sans que la belle rousse n'eut à lui demander la suite, Octavio détailla la dernière famille. Quant aux Ssoudan, ils ne sont rien de moins que les dignes successeurs des bonnes âmes ayant fondées cette cité. Le Sultan Ali Sohan est par ailleurs issu de cette famille. Par naissance, ils sont en haut du panier.

- Privilégiés par la sang en somme ? Le visage fermé, l'homme acquiesça. Si je voulais glaner diverses informations, vers laquelle de ces familles me conseilleriez-vous d'aller ?

- D'aucuns vous diraient de traiter avec les Gravada, et ainsi profiter de l'influence marchande pour faire plier les plus hauts. Mais ce n'est pas ce que je vous suggérerais.

- Pourquoi ça ?

- Les Gravada sont victimes de leur statut, ils ne peuvent donc pas avoir de secret. Pour eux, même les informations les plus intimes se monnaient.

- Où est le problème pour nous ?

- Si vous faites habilement usage de votre cartouche, vous en apprendrez des chose, même pour les plus compromettantes. Mais vos questions feront également le tour du propriétaire, ce qui risquerait d'en fâcher plus d'un si vous veniez à creuser un peu trop profondément.

- Hmm... je vois, quel serait votre conseil en ce cas ?

- La famille Bollivar. Si vous tenez à établir le contact, passer par eux me semble le plus judicieux. Ils sont discrets et relativement honnêtes.

- Mais ?

Esquissant un sourire amusé, Octavio répondit du tac au tac. - Il n'y a point vraiment de "mais". Comme pour la plupart des religieux, ils vivent dans leur monde. Il convient donc de savoir s'approprier leur univers.

Une douce odeur de pain chaud Dd10

Les gens s'activaient tout autour d'elle, mais ils n'étaient que bruits sourds à ses oreilles, ombres à ses yeux, et brise dans ses cheveux. Épisodiquement, un morceau de pain nappé de confiture faisait la navette de la table, jusqu'à sa bouche. Un geste lent et continu, parfois ponctué d'une rasade. Thrilie aurait pu demeurer ainsi des heures durant, cependant, à force d'être martelée par les échanges qui fusaient à sa gauche, une goutte de sueur finit par perler sur son front, suivie d'une autre, et encore une... Le bras désormais raidi par le ressentiment, l'ancienne Pythie resserra le verre qu'elle tenait, fronça les sourcils, puis le fit claquer violemment contre le bois de la table ! L'eau en jaillit, et un grondement retentit !

- Puisque vous êtes incapable de vous taire ! DONNEZ-MOI UNE CHAMBRE ! La colère de Thrilie était telle, que sa voix en devint méconnaissable.

- Heu... oui ! Tout de suite Madame ! Bafouilla le tenancier, surpris par ce soudain coup d'éclat.

- Thrilie ?! Intervint Myla sur un ton à la fois sec et compatissant.

Tout en se massant les tempes d'une seule main, l'Elfe répondit avec un certain contrôle. - La douleur me lance, la fatigue me terrasse, et le dépaysement me torture. Tout ce dont j'ai besoin, c'est de quelques heures de repos.

La petite Dame laissa Emy prendre la relève, mais à l'instant où elle se leva pour aller quérir elle-même les clés afin de l'escorter par la suite. Thrilie la saisit par l'épaule. - Je vous comprends, n'ayez crainte. Se justifia la guerrière.

- Il ne s'agit point de cela. Demandez lui s'il nous est possible d'accéder au Kiosque... s'il vous plait. Conclut la prêtresse la mort dans l'âme.

Bien qu'elle ne pouvait y échapper, Thrilie répugnait de se sentir, et surtout, d'être ainsi ! Se tournant finalement vers Emy, laissant derrière elle la moitié de son repas, elle demanda : - Tu m'emmènes ? La pétillance de son regard interdisait le moindre doute. Aussi, quand Myla revint avec la clé tout en précisant que la chambre se trouvait à l'étage, deuxième porte à gauche. La prêtresse chaparda le rossignol, et laissa l'Impure faire le reste. La petite rousse ayant compris leur petit manège, jugea bon d'ajouter : - Pensez à revenir.

- Je suis vraiment navrée pour votre amie. Bredouilla Octavio après que les deux femmes aient déserté la pièce.

- Ne vous rongez pas les sangs mon brave, bientôt, ce sera elle qui viendra s'excuser auprès de vous. Dites-moi plutôt ce que vous savez à propos de ce Kiosque ? Intervint Myla, le vent en poupe.

- Le Kiosque ? S'interrogea le gérant. Il est le point névralgique des trois familles. Autrefois, les Zanériens y avaient librement accès. Puis les temps ont changé, aujourd'hui, y entrer réclame une procédure particulière. Je ne saurais toutefois vous renseigner à ce sujet.

- Je vous remercie pour vos précieuses informations. Sourit la petite Dame. Mais dites-moi, vous n'êtes point curieux de nos démarches ?

- Non ma bonne Dame, je ne suis pas curieux. Je suis un aubergiste, pas un prêtre confesseur. Toute personne ayant l'art de me soumettre à la question comme vous l'avez fait, méritera une réponse vraie et directe. Ce que j'ignore, je ne peux le colporter. Termina Octavio avant de retourner à son four.

Une douce odeur de pain chaud Fao10

Tout ce qu'avait pu dire le tenancier à propos des Gravada était véridique. Ils étaient aussi puissants que dangereux ! Se fier à eux serait comme faire un pile ou face pipé : Pile je gagne, face tu perds. Si seulement son père était encore de ce monde... Il n'avait certes pas la prestance de sir Rotabla, mais son influence aurait pu leur être d'une aide précieuse. Au moins pour investir le Kiosque. En revanche, composer avec lui serait un gaspillage de talents, autant qu'il reste à l'auberge à faire la plonge. Histoire qu'il serve à quelque chose. D'ailleurs en parlant de servir, Faolán rompit le pain de maïs que venait de déposer l'aubergiste, avant de généreusement imbiber sa mie de sirop de datte.

- Je vous en prie, Adsila. Goutez ceci, votre palais ne l'oubliera pas de si tôt. Recommanda la jeune homme en poussant ladite denrée à la hauteur de la grand-mère.

¤ 7 Khole Gaïa ¤
~ Il est 9 heures 12 ! ~
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Une douce odeur de pain chaud

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