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 Le lac noir

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Elfwyn
Elfwyn
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MessageSujet: Le lac noir   Le lac noir Icon_minitime1Sam 17 Mar - 15:16

Le cimetière de Kumra

Jadis, ce lieu ne portait point le nom de cimetière, il en était d'ailleurs très loin, un ossuaire putride, voilà ce que c'était. Après tout, les Vampires n'ont pas pour coutume de dévorer leur victime. Aussi, il fallait bien jeter les restes quelque part... Sans ménagement, les corps étaient balancés sur la roche et abandonnés aux insectes et autres charognards. Mais l'appétit de ces petites bêtes fut insuffisant, puisqu'à chaque nouvelle lune, de nouveaux cadavres s'en venaient recouvrir les précédents. Le lac fit alors office de fosse commune le temps que la putréfaction fasse son oeuvre au sein de l'ossuaire.

Il fallut l'arrivée improviste d'une enfant pour qu'un nouvel écosystème se mette en place, faisant ainsi de l'ossuaire, un véritable cimetière...

Le Destin d'Aimée

Après l'épisode des Mallevs et sa conscience rendue par l'exilée, la petite fille déambula jusqu'au coeur des plaines ravagées par une bataille encore récente. Tourmentée par de noirs et interminables souvenirs, et l'innocence dont elle était encore investie, Aimée ne savait plus quelle était sa place en ce monde. Elle ne respirait plus, ne mangeait plus, ne dormait plus. Aussi, dans son fort intérieur, elle espérait secrètement que cet affrontement périodique entre Elfes et Drows, finirait par avoir raison de sa sinistre existence. La fillette erra durant bien des lunes sans que rien ne se passe, pourtant... il n'y avait pas long à parcourir pour trouver le danger sur Astrune, mais cette fois là, ce dernier opta pour l'utopie.

Ce fut au cours de la onzième journée que Aimée fit la découverte d'un lac. L'eau était plus obscure encore que les ténèbres les plus profondes. Et bien que cet endroit empestait la mort, la fillette était incapable d'en ressentir l'odeur. S'asseyant sur la rive ternie par un ciel gris, elle se mit à songer, occultant de sa mémoire tout ce qui ne lui appartenait guère, Aimée retraça sa courte vie pour la dernière fois. Elle revoyait ses parents, la beauté de son foyer au sein du village d'Elminswood, les contes du barde itinérant... Cela semblait bien peu de choses, mais c'était tout ce qui lui restait de son humanité. Et ce fut au nom de tout ce qu'elle fut, et de tout ce qu'elle ne sera jamais, qu'elle s'en alla rejoindre les abysses du lac.

La révélation

Le fond, essentiellement composé de vase organique à la texture gluante, n'était pas pour faciliter la progression d'Aimée qui s'y enfonçait un peu plus à chacun de ses pas. Toutefois, au bout d'une dizaine de mètres parcourus, ce fut la chute libre... Contrairement aux mares paisibles, le lac cachait sous sa robe d'ébène, un ravin des plus traîtres ! Tombant comme une pierre, la fillette s'abandonna à la gravité. À mesure qu'elle s'éloignait de la surface, une impression de plonger dans l'oubli l'envahit alors. Les paupières scellées par le désir de disparaître, Aimée finit par se convaincre que son existence touchait à sa fin. Mais lorsqu'elle heurta les tréfonds du loch, ce fut la désillusion ! L'enfant comprit que même enchaînée dans les bas-fonds de l'océan, sa conscience continuerait de lui coller à la peau.

Déçue, et emprunte d'un désespoir innommable, Aimée ouvrit les yeux. Pensant n'y contempler que ténèbres, elle se laissa surprendre par une immense étendue de corps enflés et putréfiés. Bien que dénué de la moindre couleur, elle y voyait clair, clair comme le jour... À ses pieds gisait le crâne d'un être à peine plus âgé qu'elle, et ce fut à cet instant précis que son Destin prit forme.

Aimée plongea littéralement son regard dans les orbites vides de ce squelette, et finit par voir au-delà de la matière. Elle aperçut pour la première fois le monde des esprits, y compris l'âme de la fillette dont elle fixait les restes. Et en sondant son essence, Aimée put revivre l'intégralité de sa courte vie. Ce fut de cette manière qu'elle apprit l'existence des Vampires, de Kumra et de son ossuaire. Tous ces corps profanés... il était normal, si l'on pouvait dire, que la majorité ne puisse trouver le repos dans l'après-vie. En revenant dans le monde des vivants, Aimée remarqua la poupée que la dépouille tenait, l'eau du lac n'avait pratiquement pas entamé le tissu. Il s'agissait vraisemblablement d'un doudou artisanal cousu par une main maladroite, son expression neutre et ses deux petites couettes n'avaient rien de particulier à offrir... mais pour cette enfant, c'était la représentation même de la sécurité. Une maman qu'elle pouvait emmener partout...

La mort était triste, froide, sinistre... Avec toute l’innocence qui la caractérisait, Aimée se promit de leur offrir une seconde vie. Elle avait pleinement conscience des pouvoirs que la reine des Mallevs lui avait offert. Mais au lieu de poursuivre les desseins de cette créature, la fillette allait en faire usage dans un domaine complètement ignoré du reste du monde. Les nécromants n'ont même pas à être mentionnés, étant donné que ces individus se servent des cadavres comme d'une matière première, et le plus souvent, à des fins purement égoïstes : comme servir leur potage !

La naissance de Cymetia

Directement inspirée par la poupée gisant dans les profondeurs du lac noir, Aimée troqua ses petites boucles soyeuses contre deux couettes, une de chaque côté de sa tête. Dans son esprit, cette nouvelle apparence représentait l'amour d'une mère pour son enfant. Tel était le rôle qu'elle allait désormais incarner.

Ses pouvoirs étaient puissants, en tout cas suffisamment puissants pour ouvrir des portails dimensionnels, ou faire s'animer des cadavres. Pourtant, du point de vu de la fillette, c'était insuffisant. Mais elle savait le temps de son côté, aussi ne s'en inquiéta t-elle point. Seulement, étant à un jet de pierre de Kumra, elle n'eut pas à attendre longtemps avant d'avoir la visite d'une dénommé Sydonie. Reine jumelle à Syriona, elle voulait savoir ce qu'une enfant sans âme fabriquait dans le coin. Cette dernière lui expliqua alors qu'une receleuse de macchabées pourrait leur être profitable avant que le lac ne déborde. D'abord décontenancée, la prédatrice finit par se laisser convaincre, moyennant quelques démonstrations de la part de la Revenante.

Sydonie trouvait cela répugnant mais admit l'utilité qu'elle pourrait avoir au sein de l'ossuaire. C'est alors qu'elle eut une réflexion qui fera écho dans le coeur de l'enfant : "Et comment dois-je te nommer, gamine ? L'arpenteuse du cimetière ?". Il était vrai que Aimée appartenait à une autre vie, et ne correspondait en rien à la fonction qu'elle s'attribuait, aussi répondit-elle presque immédiatement ; "Appelez-moi Cymetia". Sydonie esquissa un sourire lorsque la Revenante lui expliqua la raison du "Y" dans son prénom. Avec ses mots d'enfant, elle lui fit savoir que ça allait bien avec Sydonie et Syriona, à la différence que, elle ne tuait pas les vivants, le "C" signifiait donc cette différence. Ainsi naquit Cymetia, Reine des Revenants.

Le passé dans l'avenir

Les siècles ont passé, et désormais, Cymetia poursuit un nouvel objectif. Dans ses souvenirs légués par la reine des Mallevs, elle savait que tôt ou tard, la descendance de cette lignée pernicieuse finirait par voir le jour. Et à force de recherches, elle en trouva une sur un continent détaché. Cymetia dut suivre son parcours sur plusieurs années afin de s'assurer d'être dans le vrai. Et malheureusement... ça ne faisait aucun doute ! La jeune fille était bien une Mallevs. Plusieurs critères permettaient de les identifier, d'abord le physique ; peau pâle, cheveux noirs, yeux sombres. Et enfin le côté psychologique ; cruel, sadique et très intelligent. Ce sont des êtres foncièrement mauvais dès la racine, autrement dit, ils n'ont guère besoin de vivre un traumatisme pour basculer du mauvais côté, puisqu'ils le sont déjà.

L'ère des Mallevs est sur le point de renaître, et même si Cymetia en ignore encore les détails, leur Destinée se promet d'être dantesque ! Pour en revenir à cette jeune fille, ce fut la première que la Revenante trouva, elle s'appelait Éris et habitait une bourgade répondant au nom d'Andras. La distance qui les séparait n'était pas un problème pour Cymetia qui avait la capacité d'ouvrir des trous d'énergies. Pour l'heure, elle suivait son cheminement à travers le monde des esprits, et quand le jour de sa mort sonna, la Reine se transféra directement aux abords du lac où elle était en train de s'y faire noyer. Les habitants revêtirent la capuche du bourreau afin de débarrasser leur village de cette abomination. Un comportement logique, mais stupide selon Cymetia, car une Mallevs n'est pas taillée pour la société Mortelle. Il faut savoir les orienter, et si par le passé la harpie était désireuse de dominer le monde, il est alors tout à fait possible de leur trouver un nouveau but. La Revenante avait foi en cela, elle pensait une Mallevs suffisamment intelligente pour ne pas se laisser dicter sa conduite par la génétique...

Aussi, quand la populace déserta les rives, Cymetia s'en alla chercher le corps sans vie de la demoiselle, avant de se téléporter jusque dans son refuge situé sous le cimetière de Kumra. En réanimant Éris, la Revenante s'assura de ne rien perdre en chemin. Sa conscience et son essence devaient demeurer intactes afin que son Destin le soit aussi. Pour l'instant, Cymetia ne souhaite pas révéler à Éris sa véritable nature, et pour cause ; elle attend de réunir toutes ses soeurs avant de pouvoir le faire. D'après les informations qu'elle a pu réunir, il ne lui en reste plus qu'une à trouver.
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