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 Le filin pernicieux

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MessageSujet: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Sam 15 Fév - 9:57

[Arrow...suite de ~ICI~]

Suite à l'épisode du piano, Alkanor et Meallán remontèrent la ruelle jusqu'à l'artère principale. Alors que les cors de la ville retentissaient l'un après l'autre, intuitive, la Demie-Elfe suggéra de trouver un abri le temps que les choses se tassent. Le jeune garçon ne partageait guère cet avis, mais après avoir causé du tort à Alkanor en la guidant bien malgré lui jusque chez les ivrognes du coin, il coupa court à ses pulsions insidieuses et tira la blondinette à l'opposé des cris qu'il percevait. La rue empruntée était adjacente à celle qu'ils venaient de fuir, et alors que la cohue gagnait en ampleur, une soudaine chaleur mit un terme à leur course ! À cette sensation pour le moins inquiétante, la Demie-Elfe reprit les rênes et tracta littéralement Meallán dans une voie qui, selon ses sens, paraissaient plus sûre. Le garçonnet affichait une certaine résistance, et pour cause, juste avant qu'elle ne bifurque, il crut voir l'auberge du Poulpe tenace, SON poulpe tenace ! Hélas, sa petite force ne rivalisait en rien avec celle de Alkanor qui n'avait même pas ressentit son envie de faire demi-tour... Haletants, ils finirent par rejoindre une allée inondée par une foule épouvantée ! Ils grouillaient comme des cafards fuyant la juste semelle, Meallán inspecta alors vite fait les alentours, mais ne releva rien qui pouvait justifier une panique aussi manifeste !

S'assurant du bon état de la chauve-souris, Alkanor se laissa surprendre par l'arrivée inopinée d'une femme entièrement recouverte de sang. Sa nudité fut à peine constatée tant sa prestance était horrifique ! S'adossant contre le proche mur, elle encouragea Meallán à faire de même en le tirant par son vêtement. Le jeune garçon protesta à ce geste, mais finit par se taire à l'instant même où il vit ce que la Demie-Elfe lui désignait du regard. Bon d'accord, ce n'était pas courant, mais de là à le brusquer... Quand tout-à-coup, la nudiste ainsi que deux autres personnes qui se trouvaient derrière, disparurent sous leurs yeux ébahis. Haussant des épaules presque aussitôt, Meallán persuada Alkanor de reprendre la marche. Optant pour la même direction que le mirage, le duo dut finalement se résoudre à faire volt-face à cause de l'armée qui chargeait droit sur eux... Les hommes d'armes étaient si nombreux qu'ils en obstruaient le couloir !

Cheminant vers les accès qu'ils pouvaient traverser, Alkanor et Meallán parvinrent jusqu'au port. Et quelle ne fut pas leur stupeur lorsqu'il prirent acte de l'incendie qui y régnait... Un vrai brasier ! Une bonne moitié des navires brûlait joyeusement, tandis que les bâtiments ne cessaient de s'effondrer dans un fracas assourdissant. Qui ou quoi qu'en était l'auteur, il était préférable de ne point s'y attarder. Hélas, le rideau de feu s'étant refermé derrière eux, et l'accès à la côte vermeille bloqué par la présence milicienne, le duo n'eut d'autres alternatives que de se réfugier dans le giron d'un petit voilier isolé de ses congénères géants. Une fois à l'intérieur, Meallán soutint à Alkanor le retour de la quiétude au matin, ils pourront alors s'enfuir de la ville s'ils faisaient preuve de suffisamment de discrétion. La Demie-Elfe émettait quelques réserves sur les prédictions du garçon encapuchonné, mais à l'heure actuelle, la survie primait, aussi, à intervalle régulière, elle scrutait la progression de la fournaise afin de s'assurer de leur sécurité. Meallán finit par la relayer, car tout compte fait, ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée que de surveiller le feu qui sévissait à proximité de leur coquille de bois...

Quatre heures plus tard, tous deux finiront par tomber dans les bras de Sinah. Le foyer avait perdu en intensité peu avant qu'ils ne s'assoupissent, toutefois, aux premières lueurs de l'aube, Utara céda sa place à Selatan... se faisant, divers débris enflammés voletèrent jusqu'au filin qui permettait au voilier de rester en place. Le cordage se consuma en quelques secondes, il n'en fallut guère plus pour que le navire s'affranchisse du port et prenne le large...

À son réveil, le duo constata effaré cette nouvelle complication. Une raison pour que cette malheureuse petite dérive devienne un problème ? Facile ; aucun des deux n'avait de connaissance ou même de pratique en matière de navigation. Cependant, il fallait bien tenter quelque chose, ce fut donc Meallán qui s'y colla. Nandis était encore à vue même si ridiculement petite... aussi déploya t-il la voile au prix de nombreux efforts. La Chauve-souris fit d'ailleurs son retour par le biais de son langage corporel incompréhensible. Elle donnait l'impression de vouloir aider, mais suite à une mauvaise manipulation couplée à une rafale sournoise, le bôme pivota brusquement et heurta la petite bête qui tomba à la mer... Alkanor plongea aussitôt pour la récupérer, ce qu'elle fit sans trop de difficulté. Malheureusement pour elle, poussé par le vent, l'embarcation la laissa sur place. Meallán sut réagir promptement en lui lançant le cordage qui se trouvait à bord. La jeune femme parvint à s'en saisir d'une seule main, hélas, étreint par la panique, le barde en oublia l'autre extrémité... Alkanor n'allait pas tenir très longtemps ballottée ainsi par les vagues avec un bras en l'air pour permettre au chiroptère de respirer. Le garçon Fée eut alors recours à son déplacement rapide pour vite attraper la corde avant qu'elle ne coule, puis de remonter à bord. Et bien qu'il se cogna méchamment le genou contre la poupe, son opération réussit. La Demi-Elfe et son compagnon ailé purent ainsi être sauvés in-extremis.

Jusqu'alors, Meallán ne se doutait pas que sa vélocité lui permettrait de courir sur l'eau, et pourtant... il était si léger, que son sprint lui donnait de nouveau l'impression de voler, une sensation qui lui manquait tant... Rien qu'à ce songe il s'en voulut retourner à Silmariën, voir si on ne pouvait pas le rafistoler un peu quoi. Que ce soit par la magie, la chirurgie ou encore l'adhésif, il devait bien y avoir une solution pour remédier à ce problème, non ? Cependant, depuis son actuelle position, seule la voie céleste donnait accession à son foyer d'antan. Mais s'il pouvait ne serait-ce que rapprocher le navire fou des terres, il aurait au moins une chance d'y parvenir. Un avis que Selatan ne partageait manifestement point. Le vent gagnait même en force à mesure que l'embarcation s'éloignait des côtes, et bientôt, l'océan devint leur unique horizon. La chauve-souris était quant à elle plongée dans un profond coma, et malgré les efforts d'Alkanor, le petit être demeurait inerte. Meallán apporta son aide par le biais de sa mélopée apaisante, sans obtenir d'avantage de résultat. Aussi fut-elle placée dans un coin, emmitouflée dans un linge confectionné à partir du vêtement de la Demie-Elfe.

Une dérive et une torpeur qui se prolongèrent durant trois longues semaines... Les quelques vivres qui se trouvaient à bord leur permit de subsister une dizaine de jours, après quoi, ils durent faire usage de l'équipement pour s'essayer à la pêche. Ce ne fut pas facile, tellement qu'ils passèrent trois jours sans rien avaler. Quant à l'eau, les trois barils de liqueur de fraise situés en fond de cale suffirent à les hydrater, si l'on pouvait dire ça comme ça. Alkanor finit toutefois par avoir la bonne idée d'en placer un sous la pluie afin d'atténuer la force de l'alcool, ce qui n'était pas pour déplaire à Meallán qui ne le tenait absolument pas, pour un peu, il pourrait tenir compagnie à la chauve-souris. D'ailleurs, en parlant du chiroptère, il finit par refaire surface deux jours après les trois semaines déjà parcourues. Il était très faible, et n'appréciait pas du tout les insectes imbibés de liqueur que la Demie-Elfe avait stocké à son attention. Elle dut essuyer quelques petites morsures sur ses doigts avant de finalement lui faire entendre raison.

Au lendemain, bien que chancelante après s'être faite alcoolisée, la chauve-souris grimpa jusqu'en haut du mât. Lorsqu'il était encore Grégor, il vécu les meilleurs moments de son enfance en compagnie de son cousin. Ce dernier de vingt ans son aîné se plaisait à lui transmettre sa passion de la pêche. Mais le jeune homme était d'avantage intéressé par les voyages, parcourir les océans, naviguer... Un rêve qui s'acheva brusquement lorsqu'il apprit la mort de Romuald des suites d'une rixe avec un dénommé Hariil. Il conserva toutefois son enseignement maritime, et put ainsi, au travers d'une gestuelle éreintante, guider les manoeuvres de la tête de mort et Alkanor. Ses dents furent plus que jamais sollicitées, la chair du cou étant particulièrement sensible à ce genre de picotement, le duo n'eut d'autres choix que de filer droit. Pour sûr, ils étaient dans un état lamentable et empestaient le rat crevé. Cette escapade devait prendre fin...

L'aube éclairait ce nouveau jour, et même si les moussaillons sous les ordres du capitaine chauve-souris avaient perdu toute notion des dates, il était important de savoir qu'on était le sept Khole du mois de Gaïa ! Mais alors que les mouches et autres bestioles commençaient à énerver les empuantis, le chiroptère manifesta sa joie, non pas pour ce régime alimentaire auquel il ne s'était toujours pas fait, mais pour leur présence, et pour cause ; qui disait insectes, disait terre ! Enfin... sauf quand la terre en question s'élevait dans les airs ! Bon sang, mais c'était Chaara-khole ? Paniquée, la chauve-souris força le duo à inverser le cap. Mais alors qu'ils s'éloignaient, l'île regagna son nid, engendrant par ce fait, une gigantesque vague ! Laquelle emporta la frêle embarcation jusque dans le domaine du récif où elle finit par s'essouffler. Alkanor et Meallán n'avaient croisés personne tout au long de leur dérive, mais maintenant qu'ils se situaient au beau milieu de la voie la plus directe entre l'île de Tësnu et le port de Nandis, les bâtiments avoisinants étaient légion...


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Meallán
Meallán
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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Sam 15 Fév - 11:57

Suite à la chute du piano extrêmement bruyante, on fila vers une des rues adjacentes. Les cors de la ville retentirent par la suite, si bien qu'au début, j'ai cru que cela était à cause de nous. La blondinette avait dû penser la même chose car elle suggéra que l'on se cache un temps. J'en avais guère envie, puisque finalement l'alarme ne pouvait pas être pour nous, pas pour de simples ivrognes, enfin je crois, mais je lui avait causé des problèmes donc je préférai lui donner raison. Pour éviter tout autre obstacle, je décidai de nous diriger vers l'opposé des cris venant de par là-bas mais les gens étaient drôlement pressés et ce fût la chaleur qui nous inquiéta. Cette fois-ci ce fut Alkanor qui décida de l'endroit où aller malgré mon envie de me tourner vers le Poulpe tenace que je crus voir dans un détour. Le sens de l'elfe lui jouèrent mauvais tour car nous arrivâmes dans une foule. Elle me poussa contre le mur, mais en suivant son regard je compris que c'était à cause d'une femme nue, couverte de sang suivie par deux autres personnes. Ce petit groupe disparut, pouf, comme ça. Après cette surprise il fallait reprendre notre route mais nous furent interrompus par l'arrivée de soldats, sans doute à la recherche du groupe suspect disparut un peu plus tôt. Déambulant à gauche, à droite, nous arrivâmes au port pour constater l'immense incendie. Bloquer à chaque passage, on décida de trouver refuge dans une petit voilier à l'air si tranquille. J'indiquai à Alkanor,qu'on pourrait partir sans trop d'ennuis au petit matin et qu'en attendant, il fallait se reposer.  Je m'endormi très vite pour un court sommeil et à mon réveil, l'elfe surveillait les flammes. Quel insouciant je faisais ! je lui dis aussitôt que j'allais la relayer pour qu'à son tour elle dorme. Puis quand le feu perdit en intensité et donc en dangerosité, on se laissa aller tous les deux dans les bras de Sinah.

À notre réveil, on était en pleine mer. Comment avions nous pu en arriver là ? Je veux dire, ok, il y avait du vent, on a dérivé etc... mais le voilier, il était bien attaché non ? ou pas... Enfin bref il fallait revenir sur terre, sauf que aucun de nous deux ne savait naviguer...La journée s’annonçait bien longue...La chauve souris semblait vouloir nous aider mais fut méchamment assommée par le bôme puis elle manqua de se noyer par notre difficulté à la sortir de l'eau, notamment par ma bourde à faire tomber la corde qui devait faire remonter la blonde et la victime à bord. Cette dernière fut dans le coma et veillée par les soins et l'inquiétude d'Alkanor. Grâce à ce secours, je découvris que je pouvais marcher sur l'eau par mon déplacement rapide et cela me rappela le plaisir du vol. Après cette aventure maritime, je me promis de retourner à Silmariën, pour voir si on ne pouvait pas me rendre à tout hasard mes ailes.

Le vent se leva, et la journée longue devint des semaines d'errance océanique. Les vivres qui se trouvaient à bord permit de nous ravitailler un temps avant que l'on ne tente la pêche. Décidément, on était de piètres marins, on arrivait pas à grand chose et cette incompétence nous obligeait involontairement au jeûne... Concernant l'hydratation on avait de la liqueur de fraises et un peu d'eau de pluie. En dehors de l'alimentation, l’hygiène était aussi très très compliquée. On faisait un brin de toilettes avec l'eau de mer mais cette dernière asséchait durement notre peau. Mon maquillage finit par partir d'ailleurs, oh j'aurais pu le refaire mais sur le derme abîmé, cela était peu recommandable. Donc à un moment, on a arrêté tout bonnement de se laver... Question intimité ce n’était pas trop ça non plus, pour nos besoins ou autres, difficile de ne pas faire d'atteintes à la pudeur. Enfin concernant l’ambiance il y avait des hauts et des bas : découragements, disputes, réconforts, chansons ou musiques de ma part... mais dans l'ensemble on se serrait bien les coudes. Ce fut nettement mieux quand la petite bête se réveilla car au moins, cette inquiétude là avait disparu et surtout elle semblait avoir un semblant de base dans la navigation.

Un jour, on fût particulièrement ennuyé par les insectes qui tournaient autour de notre puanteur...mais étrangement cela rendait ravie la chauve souris. Alkanor fit rapidement le lien avec la terre sauf que cette dernière, eh bien elle était dans les airs... Comment cela était possible ?! On fit de suite demi tour, au cas où l'île nous tomberait sur la tête mais au lieu de ça elle s'en retourna ailleurs, à son lieu d'origine peut être, ce qui engendra une grosse vague. Cette dernière nous poussa dans le domaine du récif. Une fois le calme revenu et que l'on commençait de nouveau à se décourager, je le vis.

- Alkanor... dis moi que je ne rêve pas... c'est bien un navire là-bas, qui se dirige droit vers nous ? puis sans attendre ni écouter sa réponse j'hurlai en sautillant et agitant des bras, Ho hééééééé on a besoin d'aide, sauvez nouuuuuuuuuuuus !

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Jeu 23 Avr - 16:11

La nuit fut longue pour l'équipage du Fëalókë morë. Mais avant d'en arriver là où nous en sommes, laissez-moi vous conter l'histoire nocturne d'une Drow pas comme les autres. Au crépuscule, peu avant que la nuit ne drape la région de sa sinistre voilure, Xune tua le Roi pirate d'un coup de lame en plein coeur. Les circonstances précédant cet acte demeureront toutefois dans l'obscurité avant d'être mises en lumière. Car ce qui nous intéresse dans l'immédiat, réside dans cette évasion qui pourrait bien inspirer les plus grandes plumes de cette ère. Aussi, lorsque son sang se figea dans ses veines, l'homme eut un ultime regard pour son bourreau. Bien que le Dragon des mers ne le craignait plus maintenant que sa vie le fuyait, une vieille superstition émergea en elle lorsqu'elle se vit être la proie de ses prunelles vitreuses. La légende disait de ne jamais contempler les yeux de la personne que l'on tuait, sans quoi, celle-ci te hantera pour le restant de tes jours. Un frisson aussitôt oublié dès l'instant où son corps s'écroula dans un bruit sourd. Rengainant ses sabres, l'Elfe-noire se rendit jusqu'aux geôles en toute hâte afin de libérer ses hommes. Mais une fois parvenue jusque devant la cellule des jumelles, la Drow se tâta... devait-elle sincèrement honorer sa part du marché ? Une fraction d'elle lui hurlait de les laisser croupir ici, chose que Randar encourageait vivement. Une hésitation que Phaere n'eut aucun mal à déceler. À cette sensation pour le moins inconvenante, la femme dépourvue d'yeux s'avança jusqu'aux barreaux avant de formuler ces mots : "Le choix vous appartient Xune". Et alors que le Dragon des mers s'attendait à un "mais", Phaere retourna auprès de son double. Le trousseau dans sa main se mit à trembler sous le joug de sa volonté fléchissante. Elle ne saurait l'expliquer, mais ces femmes la mettait très mal à l'aise, pour ne pas dire terrifier, il en allait de son ego.

Ces secondes d'inertie plongèrent Xune dans un passé encore frais. Et alors qu'elle se trouvait à leur place, la Drow dut sa libération à un gamin haut comme trois pommes. Désormais renommer "Le mioche", ses souvenirs confus l'amenèrent jusqu'à cette scène qu'elle était pourtant convaincue d'avoir vécu. Elle y voyait la jumelle de l'aveugle en train de charger le gosse dans un canon rester en fond de cale, avant de le faire détoner ! Était-ce une réalité alternative, un rêve, une prémonition ? Dans le doute, le Dragon des mers prit la terrible décision de laisser la porte close. C'était la première fois qu'elle se sentait traîtresse, pourtant, elle s'y sentirait d'avantage si elle venait à les libérer, car cela voudrait dire qu'elle tuerait elle-même Le mioche puisqu'elle pensait avoir voix au chapitre. Le plus curieux dans cette histoire, et c'était justement ce qui la faisait autant culpabiliser, c'est qu'elle savait Phaere capable d'échanger sa position avec n'importe qui se trouvant à portée. Or, elle ne fit guère usage de ce pouvoir, laissant ainsi Xune décider de leur sort... La vie n'était pas toujours juste, et cet événement en était la parfaite illustration. Usant alors de ces racines Drow pour passer outre ce sentiment qui la rongeait, le Capitaine et sa suite se frayèrent un passage jusqu'au port où mouillait le Fëalókë morë.

En gros bourrin qu'il était, Randar envoyait valser la moindre opposition qui s'osait à leur couper la route. Désormais bien à sa place à la barre, Xune mit les voiles ! Aussitôt pris en chasse, le Dragon des mers manœuvra habilement afin de semer ses poursuivants. Exception faite du Xanthar... immense cuirassé qui avait la fâcheuse réputation de n'être égalé sur aucun point, y compris la vitesse. La Drow avait néanmoins beaucoup de mal à gober pareille couleuvre. Et pour cause, comment un navire aussi imposant et si profondément enfoncer dans les flots pouvait afficher une telle allure ? Xune dut pourtant se ranger du côté de l'évidence en observant depuis sa poupe le fameux Xanthar gagner dangereusement du terrain. Les ragots disaient donc vrai ? Passant machinalement sa main dans sa chevelure, le capitaine songea à un moyen de contourner le problème. Ne pouvant le distancer et encore moins le combattre, il ne restait plus qu'une solution. Virant à bâbord, elle mit le cap sur la meurtrière Jiras, un archipel englouti qui ferait passer le domaine du récif pour une zone dénuer de tout danger. Cet endroit n'était connu que par une poignée de personnes, hélas... en bifurquant de la sorte, le Fëalókë morë dut essuyer une bonne demie douzaine de coups de canon ! Et malgré la perte de six membres d'équipage, Xune ne se laissa point démonter et fila droit sur son lieu d'embuscade.

Une fois parvenu à destination avec le Xanthar sur ses talons, le Dragon des mers observa patiemment le piège se refermer sur l'immense bâtiment. Et ce qui devait arriver, arriva... La coque du cuirassé se fit littéralement harponner par la roche sous marine. À présent immobilisé, Xune n'eut plus qu'à le contourner, puis, une fois hors de sa ligne de feu, elle déclencha l'apocalypse au nom de ceux qui avaient péri sous ses coups ! Et bien que Randar était déçu de ne pouvoir fracasser quelques crânes, il fut forcer de reconnaître le génie militaire dont son capitaine venait de faire preuve. À la suite de quoi, ce fut dans une liesse toute relative que le Fëalókë morë reprit sa route en direction de Nandis.

Malgré son exploit, Xune n'éprouvait pas le moindre sentiment de triomphe, car après l'épisode de Tësnu et les pertes causées par le Xanthar, ils n'étaient à présent plus que douze à bord, le mioche y compris ! Pour vous donner une idée, le Fëalókë morë comptait cent vingt-deux loups de mer. Au terme de ce mois, cent dix avaient péri... Cependant, bien que submergée par la colère, la Drow allait devoir recruter de nouveaux membres très rapidement. Ses nouveaux ennemis étaient légion, or, si elle voulait conserver sa liberté en sillonnant les mers, elle allait devoir les combattre. Et pour cause, elle eut beau retourner le problème dans tous les sens, elle n'y voyait aucune autre solution, hormis celle de mettre pied à terre. Mais en agissant de la sorte, elle ne ferait que troquer un problème pour un autre. Lorsque l'aube fut venue, Xune se trouvait toujours à la barre, les semelles de ses chausses s'étaient comme souder au plancher tant elle demeurait immobile. Et ce, jusqu'à ce que le tenant du quart ne se mette à hurler "Embarcation droit devant !"


De son côté, Meallán faisait ce qu'il pouvait pour attirer l'attention du géant qui lui fonçait dessus, et sans avoir conscience du danger, il s'égosillait à s'en rompre la voix, chose bien inutile à son échelle... Par ailleurs, dans la précipitation, il ne fit guère attention à Alkanor, qui, suite à une brusque rafale provenant d'Utara - un souffle sans doute généré par les perturbations qui avaient eu lieu à Chaara-khole - la voile tourna d'un coup sec, le bôme heurtant méchamment la Demie-Elfe depuis l'arrière de son crâne. L'impact ne parviendra jamais jusqu'aux oreilles de Meallán qui s'abrutissait de ses cris, mais la chauve-souris en revanche... Couinant d'inquiétude en virevoltant au dessus de son corps gisant, la petite bête fut prise d'horreur lorsqu'elle fut témoin du sang qui s'écoulait de sa chevelure poisseuse. Ce fut alors qu'elle mordit férocement le garçon au cou afin de lui faire prendre conscience du drame qui venait de se produire juste derrière lui. De plus, vue l'allure à laquelle le navire interpellé par ce dernier arrivait, et que son intention était bien de les aider, jamais il ne pourrait s'arrêter pour les hisser... Non, ils allaient devoir grimper par leur propre moyen le long de cordages qu'ils auront eu la gentillesse de leur lancer. Ce qui, avouons le, était loin d'être une science exacte, et ce, en se fondant toujours sur le principe que l'équipage de ce bâtiment était pour le fait de les secourir.

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Xune
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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 1 Mai - 16:33

Une lame qui se plante dans un corps … un dernier souffle de vie, puis une vie qui s’éteint … Voilà comment elle avait mis fin à la vie du Roi pirate. Elle aurait pu savourer sa victoire mais … elle avait plus urgent, bien plus urgent. Les sabres rengainés, elle fila récupérer son équipage, coincés dans les geôles. Et avec eux … Phaere et son double. Devait-elle les libérer et prendre un risque ou les laisser ici. Le caractère inquiétant de l’une et les yeux vides de l’autre, ainsi que sa manière de comprendre un peu trop bien ce qu’elle pensait, dérangeaient profondément la drow. Et puis … ses yeux se posèrent sur le « dernier » membre de l’équipage en date : « Le mioche » Oui, il avait été « officiellement » baptisé « Le mioche ». Elle l’avait déjà accueilli parmi ses hommes, elle n’allait pas non plus lui donner un nom ! Il ne fallait pas trop en demander. Mais ce gosse … des scènes confuses lui vinrent à l’esprit … en lien avec lui et la jumelle de Phaere … Pouvait-elle réellement prendre le risque qu’il lui arrive quelque chose ?
Après quelques instants de doutes et de combat dans sa conscience, pendant lesquels la drow avait fermé les yeux, Xune prit sa décision. Et même si cela était en contradiction avec ses habitudes, elle ne pouvait accepter qu’un membre de son équipage courre des risques inconsidérés … et clairement pour elle, avoir Phaere et sa jumelle dans son environnement proche était inconsidéré.

Cependant … peut-être était-ce pour se donner bonne conscience, ou pour ne pas totalement revenir sur ses dires, mais la drow laissa tomber les clefs des cellules … assez proche pour que Phaere puisse s’en saisir et sortir de sa cage. Xune espérait juste que le temps qu’il lui faudrait pour faire cela soit suffisant pour qu’elle et son équipage aient pris la poudre d’escampette.

La drow donna le signal du départ et tout le groupe fila vers le port et le Fëalókë morë. La capitaine laissa Randar passer devant. Sa carrure et ses « techniques » de combat étant rudement efficaces pour libérer le passage et leur permettre de gagner le navire rapidement. L’elfe noire sauta souplement sur le pont et gagna sa place derrière la barre. Aussitôt, sa voix claque dans l’air, sèche et précise.

- Aller messieurs, on se dépêche ! Tout le monde à son poste, on largue les amarres et on file d’ici en vitesse !

Cette scène lui en ramena une autre dans sa mémoire, une autre fuite jusqu’au bateau, des ordres donnés à la va vite pour se dégager du port et filer vers la haute mer … La drow secoua vivement la tête. Il n’était pas temps de se remémorer certains évènements ou d’essayer de comprendre pourquoi certains « souvenirs » paraissaient confus. Pour l’heure, elle devait se concentrer sur la manœuvre. Bien vite, le navire s’éloigna du port, au grand soulagement de l’elfe.

- Toutes voiles dehors messieurs ! On doit prendre de la vitesse et rapidement !

Sentir le Fëalókë morë fendre les flots … Voilà une sensation qu’elle aimait. Xune était véritablement chez elle, à sa place, à la barre de son navire. Malheureusement pour elle et son équipage, si la majorité de ses poursuivants avaient été distancés, il en restait un qui s’accrochait … et non des moindres. Le Xanthar … Comment un tel navire pouvait-il aller aussi vite ? Cela dépassait l’entendement mais pour l’instant il y avait plus urgent. Le Xanthar les rattrapait et à moins d’une solution rapide, son navire allait finir au fond de l’océan et ça … il en était hors de question ! Impossible que son bébé finisse coulé ! Une main glissa dans sa chevelure de neige et la drow fit brusquement virer son navire de cap, s’excusant mentalement auprès de son navire et de ses hommes pour les dommages qu’il allait prendre à la suite de cette décision mais … c’était peut-être la seule solution qu’elle avait en stock. Elle compterait les morts et les dégâts plus tard … le poids des vies qu’elle avait sous sa responsabilité et qu’elle n’avait pas pu sauver viendrait plus tard retomber sur ses épaules. Pour l’instant … Elle avait un objectif. L’archipel englouti et ses dangereux rochers. Elle évitait habituellement d’y naviguer mais là … Elle entraina son navire dans l’archipel manœuvrant avec autant de rapidité et de prudence qu’elle le pouvait dans la situation.

Mais … un sourire carnassier naquit sur ses lèvres lorsque le bruit horrible d’une coque se déchirant sur des rochers retenti … Une dernière manœuvre elle le Fëalókë morë pu mettre ne joue le Xanthar. Sans se départir de son sourire la drow s’adressa à son équipage.

- Faites tonner les canons messieurs … Il est l’heure de venger les nôtres …Envoyez ces fils de chien nourrir les poissons !

Les canons du Fëalókë morë rugirent et ce fut avec une certaine satisfaction que l’elfe noire vit son ancien poursuivant s’enfoncer dans les flots. Mais bien vite, leur situation lui revint en mémoire. La drow porta le regard sur ce qu’il restait de son équipage. Une dizaine d’hommes, sur la centaine que comptait son navire. Le visage redevenu neutre, Xune reprit la barre et mit le cap sur Nandis. N’étant pas certaine des dégâts subis par le navire, elle ordonna de diminuer la voilure pour le faire ralentir quelque peu. Les mains crispées sur la barre, la drow fit le point sur sa situation. Aller à terre avec les risques que cela encourait, réparer le navire, recruter un nouvel équipage. Elle mena son navire, presque pas automatisme jusqu’à l’aube. Repassant les différents problèmes, et les éventuelles solutions, dans sa tête.

Néanmoins, notre drow reprit rapidement contact avec la réalité lorsque la voix du marin de quart retenti.

"Embarcation droit devant !"

L’elfe noire plissa les yeux et fini par repérer l’embarcation en question. Un voilier … Quelques instants d’analyse et l’elfe noire pouvait affirmer qu’il était à la dérive.

- Réduisez les voiles, on va s’en approcher le plus doucement possible !

La drow ne se faisait aucune illusion ! Elle ne pourrait pas totalement arrêter son navire. Ils étaient trop proches du voilier et leur vitesse était trop importante pour cela. Avec un froncement de sourcil, l’elfe noire manœuvra le navire pour ne pas heurter le voilier mais passer proche de lui. Elle ne savait pas encore quoi faire … jusqu’à ce qu’une voix en provenance du voilier ne porte à ses oreilles. Elle ne parvenait à comprendre exactement ce que cette voix disait. Néanmoins, elle comprit l’essentiel … Et si cette voix n’était pas assez claire, les mouvements presque désespérés d’une des personnes était suffisante pour lui faire comprendre qu’ils demandaient de l’aide.  

- Quand nous serons à portée de ces personnes messieurs, jetez des cordages et préparez-vous à les hisser à bord … Nous verrons ensuite ce que nous en ferons …

Encore quelques manœuvres et la drow laissa l’un de ces hommes à la barre, lui donnant ces dernières recommandations avec un regard sévère. Tranquillement, l’elfe à la chevelure de neige s’avança sur le pont, se rapprochant des marins qui avaient jeté les cordages à la mer. Un coup d’œil à Randar confirma à son second qu’elle comptait sur lui pour hisser ces personnes sur le navire. Après … il fallait espérer que ces « malheureux » parviennent à s’emparer des cordages. Sans cela la drow les laisserait à leur sort. Elle ne s’amuserait certainement pas à manœuvrer pour revenir sur ses pas pour les aider davantage.

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Meallán
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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 1 Mai - 18:28

Le navire semblait aller droit vers nous. Nous avait-il vu ? Dans le doute il fallait continuer à attirer son attention par tous les moyens possibles, c'est à dire pas grand chose...

- Ho hééééééé ! Le naviiiiiiiire ! Vous nous avez vu ?! Pitié venez nous chercher ! J'agitais frénétiquement mes bras dans tous les sens, je sautais le plus haut possible secouant quelque peu notre bateau, j'hurlais à pleins poumons tout mon désespoir à m'en rompre les cordes vocales. Il devait forcément il y avoir un type sur ce gros machin qui nous avait vu n'est-ce pas ? Je veux dire on est un petit voilier mais pas invisible. Histoire de rajouter du bruit et augmenter nos chances je décidais de sortir ma flûte pour y souffler la note la plus aiguë possible, priant aussi intérieurement que cela ne les fasse pas fuir. Voyant le mastodonte ne pas faire demi-tour, je décidais de continuer mon manège sans interruption même pendant cette brusque et violente bourrasque qui me fis toutefois tanguer dangereusement près du bord. Ce ne fut que la vive douleur à mon cou qui me fit m'arrêter pour chercher son origine.

- Aïe ! Mais Aïeuuuuuue ! C'était quoi ça ?! Trouvant vite le coupable qui me tournoyait bizarrement autour je ne pus m’empêcher de le gronder, Mais qu'est-ce que tu fais ? Aïeuuue ! Je sais que je fais un bruit désagréable mais c'est pour la bonne cause ! lui dis-je en tentant de la chasser, Arrête ça il faut continuer de les attirer ! L’insistance de la chauve-souris me fit finalement comprendre que quelque chose n'allait pas et en la suivant je compris avec horreur. A...Alkanor  ? balbutiai-je en me précipitant vers elle. Elle était allongée, inconsciente. En l'inspectant mieux je pus voir qu'elle saignait à la tête. J'aurais voulu chanter pour la soigner mais le gros navire arrivait bientôt sur nous et vu sa vitesse, il ne s’arrêterait pas, que faire ? Je décidais de traîner Alkanor du côté du rebord le plus proche de l'arrivée du navire afin qu'elle puisse être hissée en même temps que moi, je ferais de mon mieux pour la tenir comme je peux. À son approche, je décidais de m'égosiller une nouvelle fois.

- À l'aide ! S'il vous plaît mon amie est blessée, elle est inconsciente ! Nous sommes deux ! Et à mon grand soulagement, le Géant semblait ralentir sa course, il devait nous avoir vu ! Quelques instants plus tard, il était là à côté, si Énooooooorme ! pensais-je ébahi. Des marins nous jetèrent des cordages. Sans plus réfléchir, j'attrapais avec ma vitesse éclair celle la plus proche et la plus longue pour l'attacher autour de la taille de l'elfe et une autre pour moi. Craignant ne pas avoir fait un bon nœud je décidais de prendre dans mes bras Alkanor, heureusement qu'elle est mince,  et serrer les mains autour du cordage. Ce fut juste à temps car pile à ce moment là le hissage commença. L'ensaucissonnage ne fut peut être pas une bonne idée car cela fit un mal de chien, quand on sera là haut, on aura des marques, ça c'était certain ! Et cela sans compter nos chocs contre la coque. La chauve souris quant à elle continuait de nous tourner autour, inquiète pour l'elfe.

Une fois à destination et délesté des câbles, je pris le temps de tout bien regarder les environs avant de me présenter. Et ce que je vis me laissa perplexe. Il n'y avait pas grand monde à bord, ce n'était clairement pas un navire marchand et le chef semblait être cette femme là bas à la peau très sombre avec des cicatrices et des cheveux blancs. Même s'ils nous avaient aidé ils n'étaient peut-être pas si gentils que ça...Il me fallait être prudent.

- Heuu, hmm, bonjour à tous. Dis-je d'une petite voix intimidée en les regardant tour à tour. Je m'appelle Meallán, merci beaucoup de bien avoir voulu nous aider. Juste pour résumer, on s'est perdu en mer un long moment, vous pouvez le constater de vous même à nos tronches... Je crus distinguer un petite rire, ce qui me redonna un peu confiance. On voudrait retourner sur terre s'il vous plait, est-ce qu'on est pas loin de Nandis ? J'ai quelques pièces dans ma poche, si ce n'est pas assez pour payer le voyage et nos vies, on peut peut-être... faire le ménage ? ... ou autre dans nos cordes ? Je suis barde si vous préférez de la distraction. Es-ce que vous pouvez aider aussi mon amie ? C'est arrivé lorsque je vous cassais les tympans mais je ne sais pas exactement pourquoi elle est dans cet état.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Sam 16 Mai - 4:02

Peu après l'épisode de l'Inferno, Énide abandonna les cales du Corivace sans même apparaître une dernière fois à l'équipage réduit de ce dernier. Bien que Lonoud ne représentait plus rien pour elle, la petite Fée ne se voyait pas pour autant demeurer dans son périmètre alors qu'il sombrait dans les abysses de sa déchéance. Encore hantée par son homicide involontaire, Énide avait déjà occulté Lanae et son mouchoir. Filant désormais en direction du levant, l'intrépide vola jusqu'à disparaître dans la mer d'écume... Il ne lui fallut toutefois guère plus de deux semaines pour faire de nouveau parler d'elle ! enfin disons plutôt ; de ses bêtises. Et pour cause, les marins gîtant au port de Tësnu commencèrent à se plaindre à propos de manifestations qui auraient pour but de saper leur confort. Il allait sans dire que dans un premier temps, les plaignants devinrent une source intarissable de moqueries tant les malheurs relatés frisaient le ridicule ! Mais très vite, ces victimes, toujours plus nombreuses, finirent par trouver gain de cause. Les rumeurs courant les ruelles brumeuses faisaient état d'un esprit frappeur dont le ricanement horripilant résonnait dès qu'un fait facétieux survenait. En revanche, pour les plus cartésiens, des pièges furent disposés à l'attention du nuisible. Un projet qui avorta dès l'instant où les créateurs de ces engins archaïques en devinrent les proies... C'était un véritable coup dur pour ces hommes dont la superstition rimait avec religion.

Mais un beau jour, le cauchemar naissant de la populace prit brutalement fin. À savoir que tous les méfaits rapportés furent finalement imputés à un homme surprit en train de saboter le sabre du Roi pirate, et ce, de telle façon à ce que celui-ci demeure collé à son fourreau. Cela ne pouvait point être le fruit de hasard, surtout qu'une personne normalement constituée n'oserait jamais violer le sanctuaire de sa Majesté pour commettre un acte aussi puéril ! L'individu put cependant surseoir à son exécution. Un salut qu'il devait à la fille Hariil qui occupait déjà la majeure partie de son temps, sans compter le Dragon des mers qui venait s'ajouter aux festivités ! Pour sûr, le Roi pirate avait bien mieux à faire que perdre son temps avec cette raclure. Aussi le confia t-il à son second, Volac Rahoc, dit ; Le charcutier. Escorté de quatre hommes de peine, Volac fit traîner le mécréant jusque dans ses propres appartements nichés au coeur même du Xanthar. D'abord soumis à la question, le criminel hésitant et fuyant donnait davantage l'impression de n'être qu'un simple d'esprit plutôt qu'un maniaque en puissance. Mais ce ne fut point ce qu'en conclut Énide qui observait la scène depuis la pénombre. Après tout, cet homme lui volait la vedette, il était donc normal qu'elle s'y intéresse...

La petite Fée ignorait le pourquoi de ce qu'elle éprouvait pour cet Humain, mais toujours à l'écoute de ses pulsions les plus fantasques, elle intervint par le biais de son "pantin désarticulé" sur le tourmenteur afin d'épargner à l'homme une torture aussi sanglante que fatale. Fou de rage et grièvement blessé, Volac fut transporté par ses laquais jusqu'au dispensaire du port. Désormais seule avec le charlatan, Énide le libéra tout en se présentant d'une façon très colorée. Sidéré d'apercevoir une Fée en pareil endroit, l'individu sut malgré tout prendre l'événement par le bon bout en lui rendant la politesse. Prénommé Mirdo, il avoua qu'il tuait le temps comme il pouvait, et que son seul tort, ce fut de s'être fait prendre. Regagnant la surface et son air marin, Mirdo décida de se faire oublier, pour un temps du moins, en se réfugiant dans les cales du navire voisin. Voilà une décision qui n'était pas prête de convenir à Énide. Suite à cela, l'esprit frappeur fit derechef régner la terreur parmi le petit peuple.

Bien des jours plus tard, la prêtresse de la bêtise commençait à se lasser de ces mêmes cris, mêmes sursauts, mêmes colères... Aussi décida t-elle de mettre un point final à son activité fugace. Et alors qu'elle errait le long du palais du Roi pirate, elle tomba sur la réserve personnelle de ce dernier. Pensant d'abord avoir à faire à du rhum, ou autre liqueur à la saveur infecte, Énide écarquilla les yeux lorsqu'elle identifia cela comme étant de la poudre à canon. Voilà un moment qu'elle n'avait d'ailleurs point revu son ami le feu, l'occasion lui était donc donnée de copiner à nouveau. Bien qu'elle dut faire preuve de prudence afin de se soustraire aux rondes, soit dit en passant, relativement nombreuses, Énide parvint sans trop de mal à répandre les particules dans les endroits les plus fournis en végétation. Pleinement satisfaite de son séjour sur l'île, la petite Fée avait relevé son défi haut la main en ne se faisant remarquer par aucun oeil, hormis par ceux de Mirdo, mais lui ne comptait guère dans l'équation. Toisant le couchant de son regard malicieux, l'intrépide prit taille humaine puis shoota dans une lampe à huile accrochée sous le porche. Et le résultat fut sans appel... en se brisant, une flaque ardente naquit, qui, en s'écoulant le long des marches, embrasa la poudre. En réaction, l'air se chargea d'une épaisse fumée blanchâtre, et le crépitement propre feu se mua en une sorte de grésillement duquel jaillissaient d'innombrables étincelles. Tandis que l'embrasement remontait le chemin tracé par Énide, cette dernière ne put qu'observer impuissante la flore se rire de sa mise en scène ! Tout était tellement humide que l'intrépide n'eut d'autres choix que de se faire une raison.

En tout cas le pensait-elle, jusqu'à ce que l'ensemble des barils entreposés n'explosent sous le poids de son insouciance ! La violence de la déflagration fit littéralement valdinguer Énide jusque dans un proche buisson, quant au bruit... ou devrais-je plutôt dire ; "vacarme", la petite Fée s'avoua n'avoir encore jamais rien entendu de semblable. Non pas que ses oreilles appréciaient, mais l'excitation prenait le pas sur ce léger inconfort. Puis cette énorme boule de feu ! Elle ne fut certes qu'éphémère, et malgré cette tristesse indéniable, l'éclat de cette détonation s’immisça dans ses prunelles, offrant ainsi à son regard un joyau dont l'intrépide ne pourra plus jamais se défaire. Légèrement sonnée, Énide assista malgré elle à l'escalade d'une femme à la peau noire comme l'ébène. Elle gravissait la paroi de la plus haute tour du palais... Voilà qui était curieux se dit elle, mais ce qu'elle ignorait, c'était que son explosion avait en partie éventré le mur extérieur de la cellule où la Drow demeurait prisonnière. Or, comme elle savait parfaitement où gîtait le Roi pirate, elle sut saisir l'occasion de le défier sur son propre sol ! Ce qu'elle parvint à faire avec une aisance déconcertante. Fatiguée de cet Humain déloyal, Xune ignora complètement le fait qu'il ne parvenait guère à retirer le sabre de son fourreau. Et oui, les jours passant firent qu'il avait oublié la petite intrusion de Mirdo. Le Dragon des mers n'eut donc qu'un geste à faire pour lui épingler le coeur. Ce n'était pas très glorieux, mais diablement efficace ! De toute façon, les Bardes se chargeront de rendre cette histoire mémorable...

Après avoir commis son crime, dont Énide ne put voir que le corps, Xune ressortit peu après par le même trou qui l'avait conduit jusque la. À la différence près que cette fois-ci, elle se trouvait en présence de toute une bande. La petite Fée ne savait pas grand chose du Roi pirate, d'ailleurs, le seul témoignage dont elle pouvait se targuer à son sujet, se limitait au cri quelque peu efféminé qu'elle perçut au moment où il se fit ouvrir. Du coup, sans réellement savoir dans quoi elle se lançait, ni même ce qui en découlerait, l'intrépide suivit la noiraude et son énorme second jusqu'à son rafiot. Cachée à l'intérieur d'un canon vide, la petite Fée s'allongea sur le vendre, posa son menton entre ses mains, redressa les jambes puis croisa les pieds. Elle avait vue sur l'extérieur, et comme la tension se faisait palpable, ce n'était plus qu'une question de minutes avant que les choses ne se gâtent ! Située du côté tribord, Énide eut tout juste le temps de sortir lorsque le Xanthar fit feu. En dépit de sa vélocité, l'onde de choc l'assomma alors qu'elle venait d'atteindre la cale via l'une des micro-embouchures qui la constellait.

Cela nous ramène donc au petit matin du sept Khole du mois de Gaïa. Acceptant de porter secours au voilier qui dérivait, Xune ordonna à Randar de hisser les infortunés à son bord, ce qu'il fit sans discuter. Une fois réceptionnés, les deux individus purent être librement dévisagés par l'équipage. Éreintés, les vieux loups de mer n'étaient pas d'humeur à supporter le débit invraisemblable de ce gamin miteux ! Aussi Randar décida de parler au nom de la majorité silencieuse, des paroles simples, claires et parfaitement illustrées ; "Eh l'gosse ! ma main, ta tête, la flotte !" A la manière qu'il s'annonçait, même un vieillard sénile avec de la mousse dans les oreilles comprendrait qu'il était préférable de laisser la brise entonner pour lui. Quand soudain ! un homme ébouriffé, manifestement tombé du lit, captiva l'attention des flibustiers. Affalé contre la balustrade bâbord, nul ne semblait l'avoir vu monté...


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- Burp... Grommela t-il alors qu'il se savait épié. Qu'est-ce donc que cette sensation... Eut-il le temps de dire avant de rendre son dernier repas, repas qui d'ailleurs appartenait à la réserve de l'équipage. Ne faites pas attention à moi... burp... vaquez à vos occupations. Appuya l'homme par un signe de main qui se voulait éloquent.

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- Je vais vous débarrasser vite fait de ce cancrelat Capitaine ! Vociféra aussitôt Randar désormais incapable de tolérer la plus petite présence clandestine, d'ailleurs, les restes ensanglantés du dernier rat en date sous sa botte en attestaient.

Si Xune n'intervenait point, l'inconnu serait alors attrapé par le fond du pantalon avant d'être balancé par dessus bord. Un fait dont Mirdo ne semblait guère avoir conscience. Sans oublier qu'il restait aussi le cas Meallán à traiter, encore un mioche...

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 29 Mai - 17:13

La drow avait donné ses instructions concernant la frêle embarcation et ses passagers. Les hisser à bord quand le navire passerait à côté. Xune avait fait en sorte de ralentir le Fëalókë morë autant que possible afin de laisser suffisamment de temps à ses hommes pour réaliser la manœuvre. Elle continua de guider son navire, gardant un œil sur son équipage qui s’attachait à hisser les personnes à bord. Lorsque cela fut fait, la drow laissa la barre à l’un de ses hommes, ordonnant de poursuivre à ce rythme et sur ce cap, avant de s’approcher d’un pas tranquille vers les deux … rescapés.
Un sourire en coin apparu brièvement sur les lèvres de la drow lorsque Randar fit taire le gosse avec une remarque dès plus claire. Encore quelques pas et la femme pirate s’arrêta aux côtés de son second, jaugeant les deux personnes qu’ils venaient de récupérer. Un gosse, et une femme inconsciente… Superbe journée en perspective.

La femme pirate jeta un coup d’œil à ses hommes, jaugeant leur état du même coup. Fatigués … épuisés serait surement un terme qui conviendrait également. Et là, elle ne pouvait constater que leur état physique. L’état mental de certains ne devait certainement pas être des plus reluisants. Un séjour dans des geôles, une course-poursuite avec le Xanthar et, peut-être le plus dur, la perte d’une grande partie de l’équipage … Ouais, vu leur état il allait falloir régler le problème de leurs invités rapidement avant que l’un de ses hommes ne décide de le régler lui-même… Ce que Xune ne pourrait pas réellement leur reprocher dans les faits.

La drow allait s’adresser à leurs … « invités » lorsqu’un nouvel arrivant se fit connaître … de la manière la plus raffinée qu’il soit, au passage. Avec un air quelque peu blasé, Xune observa cet homme régurgiter le contenu de son estomac par-dessus le bastingage du bateau avant de leur dire de faire comme s’il n’était pas là … Cette remarquer provoqua un léger haussement de sourcil de la part de l’elfe noire … Cet homme avait-il seulement conscience qu’il était sur leur navire et que par conséquent, ils n’allaient certainement pas ignorer sa présence ?

L’elfe noire reporta son attention lorsque Randar se proposa de la débarrasser de ce … passager clandestin, mais elle leva la main gauche, lui faisant signe de s’arrêter. Elle jaugea quelques instants encore tout ce petit monde avant de prendre la parole, la voix apparemment douce et presque … accueillante … Enfin, ça c’était l’impression qu’il s’en dégageait pour ceux qui ne la connaissaient pas… Pour les autres … eh bien … disons qu’ils pouvaient comprendre que se seraient les réponses des personnes interrogées qui détermineraient de leur devenir… La drow n’aurait encore remord à laisser Randar faire le « ménage » sur le pont si elle n’était pas satisfaite.

- Allons, allons, Randar, pas de précipitations … Je suis certaine que cet … homme à une excellente raison de s’être glissé clandestinement sur le navire, n’est-ce pas, messire …

Elle fixa encore quelques instants le passager clandestin avant de porter son regard écarlate sur le gamin fraichement remontée sur le pont et sa camarade.

- Quand à vous … Veuillez excuser la rudesse de mon Second, la nuit a été quelque peu … mouvementée. Cependant, je me demande bien comment, avec ce type de navire, vous avez pu être assez … inconscient pour autant partir au large.

Xune prit quelques secondes avant de reprendre, les jaugeant une nouvelle fois du regard.

- Vous dites vouloir retourner à Nandis, c’est bien cela ? C’est quelque chose qui peut, potentiellement, se faire … mais qu’avez-vous à offrir plus exactement ? Quelques pièces c’est bien vague comme somme et la charité ne fait pas réellement partie de nos principes, surtout lorsque nous sommes en mer … Quand à être utile sur ce navire ….

Un sourire un brin moqueur apparu quelques secondes sur les lèvres de la drow.

- Ne prenez pas ombrage de mes propos mais … quand je vois comment vous vous êtes débrouillés sur ce voilier … je doute que vous soyez d’une quelconque utilité sur un navire de ce type …

Clairement, Xune ne voyait aucune des deux personnes face à elle, que ce soit le gamin ou la femme inconsciente, être aptes à aller dans le gréement et à obéir aux ordres pour manœuvrer les voiles … ce qui était ce dont elle allait avoir le plus besoin dans les prochains temps afin de diriger correctement le navire.

- Et en ce qui concerne votre amie …

La drow écarta légèrement les bras, montrant le plus tranquillement possible son équipage.

- A part vous dire de nettoyer sa plaie et de la bander, ce à quoi j’espère vous aviez pensé … je ne vois guère ce que nous pourrions faire de plus. Nous sommes des marins, pas des médecins.

La femme à la chevelure blanche croisa ensuite les bras, fixant alternativement les deux rescapés et le passager clandestin, réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien en obtenir, ou en faire.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 29 Mai - 21:53

Mon petit discours de politesse ne plut pas à tout le monde. Ce type, là-bas, un sacré monsieur muscle me menaça rudimentairement de m'envoyer à la flotte si je ne me taisais pas. Vu son ton, ce n'était clairement pas des paroles en l'air, peut être était-ce même le capitaine du navire ? Je me chiais dessus à l'idée de repartir à l'eau sans rien, aussi tremblant comme une feuille, je me résignais à ne plus dire un mot si je n'en étais pas invité, ni un geste. La femme aux cheveux blanc que j'avais pensé être le chef dans un premier temps se rapprocha de ce balèze. En l'observant mieux je compris enfin que c'était une Drow. Je n'en avais jamais rencontré mais seulement entendu parlé de ce peuple, plutôt effrayant d'ailleurs, mais jamais au grand jamais je n'aurais cru rencontré un membre de cette race en pleine mer ! Décidément ce baraqué savait se trouver de bons alliés, je n'avais pas intérêt à le fâcher. Mais peut être que cette femme était aussi sa compagne ? Peut être qu'elle le calmerait ? Sous mes vêtements, Je croisais les doigts d'une main discrètement pour que ce soit en ce sens et de l'autre je serrais un de mes poignards. On avait vraiment pas de chance avec Alkanor, on était de toute évidence tombés sur des truands.

Un nouveau venu capta soudain l'attention de tous. Tant mieux car je ne me sentais de plus en plus mal à être fixé comme ça... Par contre, ce type, il avait l'air de bien s'en fiche malgré sa régurgitation peu élégante mais au moins c’était par dessus bord, il respectait la propreté du bateau. Le costaud l'incendia immédiatement de menaces. Ah tiens ? Il ne faisait pas partie de l'équipage celui-là ? Ou alors il n'aimait pas les retardataires... Mais je retins surtout que le géant avait dit "Capitaine", il ne l'était donc pas ? Mais alors qui ? La drow à ses côtés finit par intervenir pour calmer la situation. Elle avait une voix délicate, plutôt gentille, serait elle juste une médiatrice ? En tout cas elle semblait tolérer ce clandestin, pour l'instant.

La Drow finit par s'adresser à moi. Ses yeux rouges me mirent mal à l'aise malgré sa posture amicale. Le gros tas de muscle se nommait Randar et c'était son second. Finalement cette femme était donc le Capitaine. Cela me rassura sur le moment car cela voulait dire que j'avais encore mes chances pour être dans ses bonnes grâces.

- Bonjour, heuu, heuu, bégayai-je intimidé , Ma Dame ? Mademoiselle ? Capitaine ? Comment dois-je vous nommer ? Nous avons pris le large malgré nous, nous nous sommes endormis dans le voilier qui s'était tout bonnement détaché... Et comme aucun de nous deux ne savait naviguer, eh bien on a dérivé jusqu'à ce qu'on tombe sur vous. Nous avons survécu par chance avec les quelques réserves à son bord. J'avalais péniblement ma salive à sa remarque qui disait que nous ne serions guère utile sur son navire. De toute évidence, c'était le passe droit pour y rester. Nous nous savons redevable, et nous ne partirons pas tant que nous n'aurions pas épongé cette dette. Je m'engage donc à faire toutes corvées que vous me jugerez capable de faire. Je peux apprendre très vite, tentai-je de la convaincre. Et je dispose de compétences qui pourraient peut être vous intéresser en dehors de vous distraire. Je peux vous soutenir en combat, notamment en soignant, en modifiant votre classe, en troublant les ennemis en les rendant sourds, aveugles, les blesser ou transformer les armes ennemies à notre avantage !

Ces personnes devaient beaucoup se battre pour avoir un effectif aussi réduit, aussi j'espérais que le fait de savoir batailler pencherait en notre faveur. Voyant qu'elle réfléchissait à notre sort, je décidais d'entreprendre un soin sur Alkanor.

- Mon amie est souffrante, vous ne pouvez pas la rétablir mais moi je le peux peut-être, s'il vous plait, ne m'interrompez pas pendant mon chant, en attendant cela devrait vous laisser le temps de réflexion nécessaire sur notre devenir, et si je réussis, vous pourriez par exemple m'engager plutôt comme guérisseur ? Une démonstration vaut mieux que du blabla non ? , la suppliai-je alors que je m'agenouillais auprès de l'Elfe. De précieuses minutes s'étaient écoulées depuis notre montée à bord et je craignais que davantage, cela ne soit fatale pour ma compagne si cela ne l'avait pas déjà été. Sans attendre la réponse de la Drow, j'entamais ma mélopée. J'ignorais combien de temps cela allait prendre mais j'espérais de tout mon cœur que personne ne prendrait le risque de me gêner.

À la fin de mon soin, je me doutais que si j'échouais, le destin s'obscurcirait pour Alkanor. Le Capitaine, ne voulant pas s'enquiquiner d'un passager inerte, voudrait peut-être l'achever, et cela me fendrait le cœur à moi mais aussi à la chauve-souris, qui était restée auprès d'elle tout le long du processus.

- J'ignore si mon chant a fonctionné, lui avouai-je nerveux. Le chiroptère avait subit ce même type de blessure pendant le voyage mais il ne s'était pas réveillé de suite à mon sort. S'il vous plait soyez patiente.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 19 Juin - 1:02

Le filin pernicieux 4410

Le fougueux Dragon des mers semblait avoir été terrassé par les épreuves. Randar, d'habitude imperméable aux émotions d'autrui, se mit à éprouver de l'inquiétude pour son capitaine. En dépit de ses énormes mains, même lui ne cognait pas aussi dur que la vie. Pourtant, il fallait bien se relever ! Mais si l'on en jugeait par son air abattu, l'avenir ne semblait plus guère sourire au Fëalókë morë. Le géant se demanda alors ce qu'il serait bon de faire. L'agressivité ? Xune avait eu son compte avec l'autre Roi fou. La patience ? Comment faire avec un rôle comme le sien ? La gentillesse ? La Drow se sentirait prise en pitié et lui ferait bouffer le bôme. L'inventivité ? Pourquoi pas. Le temps qu'il cogite, le moulin à paroles noya le pont de ses prétendus talents. Randar n'en dit rien, c'était la volonté de son Capitaine, mais ce supplice était-il pour autant nécessaire ? Il grogna intérieurement. Quant au clandestin, il préféra maudire le large plutôt que de répondre. Quelle idée aussi d'investir un navire lorsqu'on souffrait de ce mal... Les citadins étaient parfois d'une incorrigible stupidité, il était d'ailleurs fort dommage que Xune s'opposait à son expulsion. Cela aurait au moins eu le mérite d'être divertissant ! Morale de l'histoire, ne tergiversez pas, sinon comme Randar, vous vous retrouverez avec un chant nasillard dans les oreilles ! Car même pour soulager les maux, si toutefois il n'affabulait guère, le gamin se devait de claironner... Quelle vie misérable !

-*Cette voix... on dirait une fourmis coincée sous ma botte qui implore qu'on l'achève !* S'insurgea t-il en pensée, le visage crispé.

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Maman n'était pas comme d'habitude, mais elle commandait toujours. Et tant que Randar marcherait au pas, cela voulait dire qu'elle était encore respectée. Oui, Le mioche avait peur, très peur même, de cet homme qui n'avait de cesse de lui rôder autour. Car même si le petit garçon avait adopté Xune en tant que figure maternelle, on ne pouvait pas dire qu'elle était des plus attentionnées... N'ayant pas plus de valeur qu'un tapis, l'enfant se contentait de vivre au jour le jour, tout en s'épargnant le fait de songer à demain. Aussi, quand ces pauvres naufragés furent remontés à bord, Le mioche était comme subjugué par la scène qui se jouait devant lui. En retrait, comme il en avait la coutume, il observait sans ciller, tel un chat... Le visage de l'enfant qui parlait ne pouvait être décrit de manière linéaire tant il était déstructuré par les innombrables traces qui le recouvraient. Ce n'était pas très rassurant, mais en dépit de cette évidence, Le mioche ne ressentait aucune peur à son égard. Puis il se mit à chanter pour aider son amie. De là où il se trouvait, non loin de la barre, il ne put distinguer la demoiselle. Tout ce qu'il percevait, était ce que le triangle que formait l'entre-jambe de Randar lui permit de voir. Quand soudain ! Quelque chose tomba juste devant lui, le sursaut le fit d'ailleurs se cogner contre le volant du gouvernail...

- Aïe ! Gémit Le mioche, étouffé par le chant du nouveau venu. Tandis qu'il se massait le crâne avec maladresse, il reporta son attention sur le sol, et c'est là qu'il la vit... une petite chauve-souris ! Oh elle était si mignonne ! Mais alors qu'il voulut s'en saisir, l'animal le mordit au doigt. Aie ! Réitéra t-il, portant immédiatement la cause de sa douleur à la bouche. Mais ?! Finit par bredouiller l'enfant lorsque celle-ci disparut dans l'air du vent.

Cette manifestation inattendue le poussa à réduire l'espace qui le distançait encore de la mélodie. Et alors qu'il était sur le point d'atteindre son but, deux bras l'attrapèrent subitement ! Surpris mais pas farouche, Le mioche se laissa faire, et ce, même s'il n'avait point vu les traits de son ravisseur. Ce fut seulement lorsqu'il parla qu'une panique sous-jacente germa en lui ! Il sentait mauvais et le serrait trop fort...

Le filin pernicieux Mirdo10

- Un marmot parmi les pirates ? Commenta le clandestin qui cherchait avec la peine la bonne façon de le tenir.

- Lâchez-moi monsieur... Implora le garçon d'une toute petite voix.

- Pardon... Céda t-il en le reposant. Je ne voulais pas te faire peur, et... Voyant Randar s'approcher de lui, la question de la Drow lui revint d'un coup en mémoire. Hey ! attendez attendez ! j'rigolais ! je me nomme Mirdo, gente dame... Euuh, s'interrompit l'homme. Un instant ! Quoi ? Une Drow, une vraie ?! Misère, faites que ce ne soit pas Lolth ! Tout mais pas ça ! Je... je ne faisais que fuir l'anarchie de l'île. Et je vous en fais la promesse, j'ai pris grand soin de chaque araignée que j'ai pu croiser dans vos cales !

Connaissant dans les grandes lignes l'histoire du Dragon des mers, Randar ne put laisser passer cette insulte ! Aussi, d'une main il attrapa le col de Mirdo tout en lui grognant au visage. Puis, enivré par la colère qui découlait de ses paroles abjectes, ainsi que la voix horripilante de l'autre mouflet, le second de Xune fit littéralement valdinguer le clandestin dans le sens qu'indiquait le pavillon du Fëalókë morë. Fendant les airs, il passa à un cheveu de la tête du mioche, puis se vautra lourdement sur la fillette qui jusqu'alors, bénéficiait du chant de Meallán, ce qui coupa court à son refrain... Sentant quelque chose craquer sous lui, Mirdo finit par déplier ses bras qui s'étaient enroulés autour de sa caboche. Sonné, il observa hagard tout ce petit monde avant de river son regard d'ambre dans celui du jeune Barde.

- Oups... Marmonna l'individu, sincèrement désolé.

La violence du choc termina la pauvre Elfette, alors qu'elle était justement sur le point de se remettre. Confus, Mirdo s'écarta brusquement du corps laissé sans vie.

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Tout fut si rapide que la misérable bestiole qu'il était ne put absolument rien faire ! Le Destin, manifestement résolu à s'acharner sur Alkanor, n'y avait pas été de main morte. Mais la chauve-souris n'imaginait pas une seconde que cette aube, serait aussi la dernière que l'Elfe contemplerait ! Pour elle, c'était impensable. Seulement, lorsqu'elle grimpa sur son torse, elle ne perçut aucun battement. Elle ira même jusqu'à tourner plusieurs fois pour s'assurer que la défaillance ne venait point d'elle. Comprenant peu à peu la funeste situation, l'animal se laissa étreindre par la panique. Ce fut alors qu'il agrippa Meallán par son habit avant de s'agiter, comme s'il cherchait à le secouer en l'implorant de ses cris. Puis, sans même laisser le temps à ce dernier d'effectuer un geste à son encontre qu'il s'en retourna auprès d'Alkanor... Déboussolée, inconsolable, la chauve-souris s'engouffra dans le décolleté de l'Elfe, espérant qu'à l'instar de son vivant, cela finisse par la faire réagir.

- Madame ? Murmura Le mioche à quatre pattes, tandis qu'il lui pressait l'épaule.

Conscient de son accès de rage, Randar préféra ne rien ajouter. Encore un fait dont le Capitaine allait devoir assumer pour lui...

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Xune
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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 10 Juil - 15:50

Le gamin avait peur. Xune pouvait presque la sentir s’échapper par tous les pores de sa peau. En même temps … Quel être sain d’esprit ne craindrait par un minimum pour lui lorsque Randar le menaçait de le renvoyer à la mer … Cependant dans le flot de parole que le dénommé Meallán laissa échapper, quelques éléments firent hausser un sourcil intéressé à la drow : soutien en combat, soin, perturber les ennemis … Voilà des points qui méritaient qu’on s’attarde dessus … Si ce gamin ne disait pas cela pour sauver sa peau et celle de son amie bien entendu. Pendant que Xune pesait le pour et le contre de ces informations, il prit l’initiative de commencer à soigner sa camarade. Un peu perplexe, mais voulant savoir si il lui avait dit la vérité, la drow fit un signe de main à ses hommes pour leur faire comprendre qu’elle voulait attendre … et voir si il avait été honnête avec eux. Meallán se mit à chanter et la femme à la chevelure de neige l’observa, les sourcils légèrement froncés. Rien ne semblait se produire qui sorte de l’ordinaire et l’idée qu’il essayait juste de gagner du temps prenait un peu plus de place dans son esprit au fil du temps. Néanmoins, elle voulait lui laisser le bénéfice du doute jusqu’au bout.

Lorsque le gamin mit fin à son chant, la drow haussa un sourcil à ses paroles. Il disait lui-même qu’il ignorait si cela avait fonctionné … Elle eut presque un peu de pitié pour lui … Enfin, surtout pour son manque d’instinct de survie. Il avait dû comprendre que sa chance de ne pas être renvoyé à la mer dépendait de sa capacité à se montrer utile, et il affirmait lui-même qu’il n’était pas certain du résultat de ce qu’il venait d’effectuer… Il croyait sincèrement que s’était avec des phrases de ce genre qu’il allait survivre ? Même en leur enjoignant d’être patient, il n’était guère convaincant. Retenant un soupir, Xune fit un pas en avant vers les Meallán et sa compagne.

- Soyez assurés que je ne demande qu’à vous croire, sa voix conservait ce ton faussement doux qu’elle avait pris quelques temps plus tôt. Cependant …

La drow ne termina pas sa phrase car une voix résonnant derrière elle la fit se retourner. Son attitude changea radicalement. Ses muscles se tendirent tandis que ses mains commençaient à se rapprocher de ses armes, par réflexe. Leur dernier … invité avait pris le mioche dans ses bras. Alors certes, Xune et l’instinct maternel ce n’était pas compatible. Certes, ce mioche n’était, pour le moment, guère utile sur le navire, encore trop jeune, et lui restait un peu trop souvent dans les jambes … Néanmoins, il s’agissait d’un mioche qu’elle avait décidé de « protéger, si tant est que la protection d’une drow capitaine d’un navire pirate puisse vraiment être une bonne chose, et il était hors de question qu’il soit menacé sur ce navire.

Néanmoins, il le reposa bien vite, ce qui détendit très légèrement la drow. Du coin de l’œil, elle remarqua l’avancée de Randar et, une fois encore, son Second fit des merveilles pour réveiller la peur chez les autres. Au moins, cela eut le mérite de rappeler à cet homme qu’elle lui avait posé une question à laquelle il n’avait pas encore daigné répondre. Ainsi, il leur donna rapidement son nom, Mirdo, avant de s’interrompre avec le regard fixé sur elle. Par besoin d’être un géni pour comprendre qu’il venait de saisir ce qu’elle était … Il reprit néanmoins bien vite en expliquant pourquoi il était là et … la fin de se phrase figea Xune pendant quelques instants.

Prendre soin des araignées présentes dans les cales … Cet … homme, croyait-il sincèrement que si elle était attachée à Lolth, elle serait présentement ici, à la surface, sur un navire qui plus est. Pensait-il qu’elle lui aurait parlé de manière … calme, si, comme ses anciennes « sœurs », elle était convaincue par la voie de la déesse-araignée et, qu’en tout logique, elle considèrerait les mâles comme des inférieurs ?
Les poings de la drow se serrèrent sans qu’elle en ait véritablement conscience. Néanmoins, l’accès de colère qu’elle aurait pu avoir fut stoppé net par l’intervention de son second. La réaction de Randar fut, aux yeux de la capitaine, presque plus violente que ne l’aurait pu être la sienne, puisqu’il fit valser Mirdo dans les airs. Cela aurait pu s’arrêter là, mais l’ivrogne atterri sur l’elfe blessée. Le craquement sourd qui résonna sur le point du Fëalókë morë était des plus sinistres. Xune avait suivi des yeux le vol du passager clandestin et avait donc à présent le regard posé sur lui et sur l’elfe. C’est pour cela qu’elle ne manqua le petit être qui se posa sur cette dernière avant d’aller s’engouffrer dans sa tenue …

D’une démarche extrêmement calme, trop  calme diraient ceux qui la connaissent, Xune s’approcha de l’elfe et de Mirdo. Au passage, elle posa quelques secondes sa main gauche sur le bras de son second, comme un moyen pour lui dire qu’elle allait gérer la situation et que tout cela n’était pas « si » grave. Ce fut sur Mirdo que son regard écarlate se posa en premier. Elle le toisa pendant quelques instants, avant de le saisir par le col pour l’éloigner du corps de l’elfe. Sans le lâcher, elle rapprocha son visage du sien, son regard rougeoyant fixé dans l’ambre de son interlocuteur.

- Je pense que vous avez parfaitement saisi, la voix de Xune avait perdu ce ton doucereux qu’elle utilisait encore quelques minutes plus tôt, à présent, il était plutôt … tranchant comme une lame, que vous avez commis une erreur. Alors je vous conseille à présent de faire profil bas. Vous ne touchez a plus rien sur ce bateau, vous répondez lorsque l’on vous pose une question et vous réagissez au quart de seconde si on vous ordonne quelque chose … Ais-je été assez claire … messire Mirdo ?

Le « messire » avait été prononcé d’une voix ou se mêlait raillerie et menace, tandis que l’elfe noire le fixa encore quelques instants avant de dégainer l’un de ses couteaux de lancer pour, de sa main libre, le rapprocher du visage de l’ivrogne, tandis qu’elle se  décalait légèrement pour rapprocher ses lèvres de son oreille, pour lui murmurer quelques mots, la voix toujours aussi tranchante.

- Et la prochaine fois que vous vous adresserez à moi Mirdo … Prenez la peine de réfléchir à ce que vous dites. J’ignore quels contes ou légendes vous avez pu entendre sur les miens … Mais certains sont surement vrais … ceux sur la cruauté de ma race par exemple … Et ce n’est pas parce que je me fiche pas mal de Lolth ou des araignées présentes sur ce navire, que je ne corresponds pas à certains préjugés sur les drows.

Sur ces mots, elle recula légèrement et fixa encore quelques instants sont regard dans celui de l’ivrogne avant de le lâcher et de se détourner de lui. Ses yeux se posèrent quelques instants sur son Second et elle prit une profonde inspiration avant de rengainer son couteau et de s’occuper de la suite. Doucement, elle alla s’agenouiller à côté de l’elfe et posa ses doigts sur sa gorge, cherchant un pouls qui n’existait déjà plus. Avec un léger soupir, la drow se redressa et fixa Meallán quelques instants.

- A priori votre … compagne est décédée Meallán, j’en suis navrée.

La voix était plus douce que lorsqu’elle avait parlé à Mirdo. Néanmoins, Xune ne pouvait pas dire qu’elle ressentait de la tristesse ou autre. Elle ne connaissait pas cette elfe, et si Meallán ressentait de la douleur vis-à-vis de cette perte, Xune aurait été bien en peine d’y compatir puisqu’elle n’était pas sienne. Néanmoins, elle avait appris depuis qu’elle était à la surface que certaines … paroles étaient à prononcer, dans certaines situations. Se détournant brièvement de Meallán et du corps de sa camarade, elle fixa ce qu’il restait de son équipage.

- A la manœuvre messieurs ! Nous allons réorienter le cap sur Nandis … Randar, deux mots s’il te plait.

Sur ces derniers mots, elle s’était éloigné de cette scène de désolation et avait fixé son Second du regard.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 10 Juil - 20:37

À peine avais-je déblatérer mon inquiétude quant à la finalité de mon chant que je compris que j'aurais mieux fait de me taire. De toute évidence la Capitaine en attendait du résultat, et moi donc ! Comme si j’allais laisser crever mon amie comme ça... Mais j'aurais pensé que seules les aptitudes au combat l'intéresserait davantage, je ne m'étais pas rendu compte que ce que je venais d'exercer lui servirait d'examen quant à notre avenir, de preuve immédiate sur mon utilité. Quoi qu'il en soit, double raisons et pressions pour qu'Alkanor se réveille au plus vite.

Aux premiers mots de la Drow, je compris qu'elle avait très peu de patiences et alors que je tremblais à sa sentence, elle ne termina pas sa phrase car une voix un peu plus loin l'attira. Regardant dans sa direction, je vis que l'inconnu qui avait régurgiter par dessus bord avait attrapé dans ses bras un jeune garçon. De toute évidence, la maîtresse du navire tenait à cet enfant, elle était tendue comme un élastique, prête à accourir pour le défendre, mais qui se détendit dès qu'il l'eut reposé. Vu l'âge du garçon, je me suis dit que je pouvais nous espérer encore les bonnes grâces du capitaine, après tout, ce dernier ne devait pas avoir des compétences extra-ordinaires mais vivait encore sur le bateau.

Le Randar, probablement frustré de ne pas avoir réussi à m'en coller une et de me balancer à la flotte trouva en cet inconnu une nouvelle victime idéale à terroriser. Vu sa carrure, c'était plus que compréhensible, sous la peur on apprit ainsi qu'il se dénommait Mirdo. Apparemment c'était un déserteur, et quand son regard se posa sur la Capitaine, il fut effrayer de constater à quelle race elle appartenait, allant jusqu'à dire qu'il avait pris soin des araignées des cales. Ce détail fut très amusant, comme si toutes les Drows prenaient soin des arachnides, je n'y croyais pas du tout. La trouille faisait dire n'importe quoi !

Jetant un coup d’œil à mon amie, je vis Alkanor remuer ses yeux sous ses paupières. Oh elle allait se réveiller ? Je me mis à ses côtés pour entonner un nouveau chant afin de l'aider sur ce qui pouvait l'empêcher de sortir de sa torpeur. Mais les événements qui suivirent furent aussi inattendus que horribles. Monsieur Muscle, clairement en manque de défouloir, balança Mirdo avec violence dans ma direction qui tomba lourdement sur mon amie dans un bruit horrible. Gros silence. Hébété, je regardais tour à tour Alkanor puis Mirdo, Mirdo puis Alkanor.

- Qu'a, Qu'avez-vous fait ? murmurai-je horrifié. La chauve souris, que j'avais un peu oublié et perdu de vue s'était immédiatement coller à Alkanor, près de sa poitrine. Elle finit par m'implorer de faire quelque chose mais j'étais sous le choc, dans le déni total. Ça va aller, elle va se relever, lui dis-je la gorge serrée, pas convaincu, tandis que la petite bête s'en retournait dans le décolleté de l'Elfe dans l'espoir de la faire réagir plus vite.

La Capitaine s'était rapprochée de Mirdo pour l'empoigner et l'éloigner, sans doute pour le réprimander, mais peu importe, moi je restais là, à fixer ma compagne, sans savoir quoi faire. Lorsqu'elle revint auprès de nous, elle fit ce que je n'osais pas faire : prendre son pouls. Puis elle confirma mes craintes, Alkanor n'était plus de ce monde. Sa phrase me ramena brutalement à la triste réalité et me fit lâcher de grosses larmes qui résonnèrent sur le parquet du navire. Complètement défait, je ne savais pas quoi faire d'autres à part caresser le front de mon ex-compagne de route jusqu'à ce que mes sanglots cessent.

De loin, j'entendis la Drow ordonner à son équipage le cap sur Nandis. Jamais, au grand jamais je n'aurais cru que ce retour serait aussi amer. J'imaginais au contraire que l'on festoierait notre rentrée, soulagés de la fin de tout ce périple et que même on en rirait.

Séchant mes larmes rageusement, je me relevais pour me diriger vers Randar et sa Capitaine. Je tenais à suivre leur échange, bien que rien ne pourrait réparer ce meurtre involontaire, je voulais m'assurer que le responsable paie, une punition exemplaire.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Mer 22 Juil - 16:03

Cette face de charbon m'intriguait, surtout après qu'elle eut corrigé l'autre dingo. Alors bon gré mal gré, je la suivis et investis son navire de mon imposante carrure! Seulement voilà, on ne pouvait pas se permettre d'embrocher le chef du clan sans se faire courser par le clan en question. Les détonations se succédèrent alors, et aussi vive que je pouvais l'être, je décidai de m'extraire de mon canon avant de me faire vaporiser par ceux d'en face. De plus, je voulais jouir d'une vue d'ensemble moi, mais l'explosion que j'évitai de justesse ne m'en laissa point l'opportunité. L'onde de choc me propulsa plus vite que n'auraient pu le faire mes ailes, à cela, j'eus tout juste le temps d'extérioriser ma surprise au travers d'un long "hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii"!. Séchée, je me vautrai sur le plancher du pont inférieur. Mon corps glissa sur environ deux mètres qui, à mon échelle, en paraissent beaucoup plus! Ma lèvre inférieure lustra le bois sur les derniers centimètres. Je ne saurais dire ce qu'il se passa ensuite, mais je veux bien vous raconter mon réveil..

Une grosse voix! mais quand je dis une grosse voix, c'est vraiment le truc bien mastoc qui vous fait oublier votre propre existence.. déjà que la mienne n'était pas bien volumineuse. S'en suivit une réponse bercée par les aigus, un gosse? pensai-je en m'étirant. Ah.. mais où étais-je d'ailleurs? Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que je me trouvais dans une poche. Aussitôt, je me hissai vers l'extérieur, et ce fut accueillie par le bruit bien dégueu de la régurgitation, que je parvins à distinguer la chose qui me sortit de mon coma. C'était un humain ça? Pfiou.. une tarte de ce monstre, et nos ancêtres en seraient secoués! Je distinguai aussi le môme. Dire qu'il avait les traits tirés seraient un euphémisme.. je ne voyais qu'un seul scénario qui justifiait de son apparence. Il n'y avait pas de doute, j'étais sur une baleinière et ce rejeton fut extrait des entrailles du requin qui l'avait gobé! Mais là où mon histoire se brisait les reins, résidait en l'absence totale du bestiau. Zut! j'aurais tant aimé le questionner sur ce périple. Tant pis.. Quand soudain! bien loin d'être impressionné, mon véhicule invoqua l'ignorance sur sa personne. Rhaa! et voilà que l'autre géant s'exprimait derechef! moi j'dis, les trucs comme ça, ça ne devrait pas parler! A chacune de ses syllabes, mon corps frémissait, un peu comme le verre de cristal sur le point de rompre sous le cri du ténor. Sa silhouette massive obscurcissait l'horizon, avec lui, plus besoin d'éclipses! songeai-je. Mais n'éprouvant nullement l'envie de m'y confronter, je me laissai retomber au fin fond de la poche.

Une femme à la voix rauque disait des trucs dans le lointain, mais avec la gerbe de l'autre, impossible d'en comprendre un traître mot! J'avais beau donner des coups de coude pour le faire taire, il n'était pas prêt de me sentir. Vous le discerneriez vous, si une luciole vous faisait de la patte? Bref, la seule chose que je fus à même d'entendre autre que le dernier repas de ma mule, furent les mots du gosse. Seulement, pourquoi parlait-il tout en longueur? C'était.. louche! C'était comme si moi pour dire bonjour, à supposer que je le dise un jour, je l'exhalai ainsi : BoooOOOOOooooOOOOOOonnjouuUUUUuuureuuUUUUuuh! Bon sang, je me saoulerai toute seule! Puis ça dura une plombe en plus!

J'aurai voulu intervenir pour lui couper le sifflet, mais je n'avais toujours pas envie de me faire ramoner, alors je pris sur moi.. Peut-être aurais-je dû suivre mes pulsions, car lorsque des pas lourds tambourinèrent dans ma direction, je me recroquevillai comme une vieille huître. Cette fois, manifestement conscient de ce à quoi il avait à faire, mon véhicule se présenta. Toutefois, ce que je ne parvenais guère à piger, pourquoi destinait-il ses paroles à la femme et non à la menace qui se dressait devant lui? Mais quand il servit son histoire sur les araignées des cales, j'éclatai littéralement de rire! Pour sûr, si j'avais été assez grosse, l'ensemble du navire aurait résonné de mes échos. D'ailleurs, j'étais tellement éprise par mon hilarité, que je ne ressentis point la nouvelle position de mon hôte. Seul le choc qui s'en suivit me secoua avec suffisamment de force pour restaurer un semblant de sérieux en moi. Afin de comprendre ce qu'il se passait, je m'osai à une seconde sortie. Je découvris alors une fille étendue sur le dos. Tiens.. je ne l'avais pas encore remarqué celle-là! et vu la tronche que tirait le môme se trouvant à son chevet, elle n'était guère au meilleur de sa forme. Puis une autre secousse survint! prévenante, je me cachai aussitôt. Bon d'accord je l'avoue, ça ne me ressemblait point de jouer les effarouchées, mais je me sentais encore toute chose. De toute façon, ce n'était que la femme qui mollardait ses menaces à l'attention de mon fardier.

Enfin bon, tout ça commençait à faire bien long.. aussi estimai-je qu'il était temps pour moi de m'extraire de ce trou puant. Discrètement, oui oui, ça m'arrivait, je filai en rase motte jusqu'à la barre. Je sondai les alentours, et voyant le mastodonte rejoindre la noiraude, je décidai de m'afficher à la vue de tous en modifiant mes atours. D'apparence désormais plus visible, bien que toute petite si l'on me comparait à d'autres, la main posée sur le gouvernail, je m'annonçai!

- Nandis toute ! Puis d'un geste sûr, je virai de bord afin que le cap corresponde à l'ordre donné.

Rien d'autre ne me vint à l'esprit, et maintenant que Lonoud appartenait au passé, j'étais curieuse de savoir ce que ces gens là allaient me proposer, ou ce que je serai à même de leur apporter. Après tout, une fée c'était toujours utile!

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Lun 27 Juil - 16:58

Le filin pernicieux Mirdo10

L'atterrissage fut rude, mais le sermon que lui débita la Drow le fut plus encore. Empoigné par le col puis tiré avec force, Mirdo se vit imposer un conciliabule avec l'offensée. Respirant son air, avalant ses paroles, le clandestin put se rendre compte à quel point il était insignifiant. Seulement, lorsque la blanche parure voulut s'assurer que sa première salve fut comprise, l'homme se contenta de demeurer silencieux. Acquiesçant du regard, il ne fut guère surpris quand l'enfant de Lolth jugea bon d'éclairer sa lanterne quant à sa différence notable avec ses soeurs de race. En vérité, son armoire à glace le lui avait littéralement imprimé jusque dans les fondements de son âme. La douleur sourde qui le lançait au niveau de son abdomen n'avait d'ailleurs de cesse de lui rappeler ce terrible craquement que le poids de son corps provoqua sur cette pauvre fille. Mirdo put aussi constater l’ignorance dont souffrait la Drow au sujet de son antithèse. Était-elle donc assez sotte pour croire que Lolth lui avait fait don du libre arbitre concernant son orientation future ? Il était drôle de découvrir jusque dans quelle mesure les gens se pensaient maîtres de leur choix. Si seulement elle savait...

Néanmoins, après l'avoir menacé de son canif, le capitaine du vaisseau reporta son attention sur la victime de son second dont il fut le projectile meurtrier... Une accalmie qui suffit à emporter Mirdo dans les méandres de ses souvenirs. Lorsqu'ils attaquèrent Lalwende pour la première fois, les Drows suivaient tous la voie de la Déesse Araignée. Or, au sein du Monde Céleste, nul ne chercha à enrayer ce sinistre rouage qui liait la Divinité à ses créatures. Etant donné que Loominëi avait déjà fort à faire par ailleurs, Dörim agit dans le secret le plus absolu. Instillant son essence en chacun des Mortels peuplant Astrune, le Dieu de la Bêtise ne visait à plus se distraire, mais à permettre à ces âmes perdues de pouvoir s'émanciper de leur condition d'esclave. Malheureusement, en agissant de la sorte, il sauva également Lolth de son Revers ! Car le Code Divin châtiait immanquablement les Dieux qui faisaient d'un Mortel sa chose. Alors une race... Et bien que son initiative lui valut quelques remontrances de la part de ses pairs, Loominëi approuva entièrement son acte. En récompense, la Grande Déesse permit à ce que les gens puissent croire en lui. C'était un beau geste, mais les croyants ne voyaient guère la bêtise comme une perspective d'avenir. Ce fut pour cette raison que Dörim ne fut guère en mesure de se souvenir des Drows qu'il avait pu libérer du joug de Lolth. À savoir que Xune plaça le peu de foi qu'il lui restait en Kirenna, tandis que Eldakka s'adonna entièrement à Xiris, et enfin Dona qui cherchait encore. On pouvait y voir une certaine forme d'injustice, mais Dörim ne distinguait point les choses de cette manière. On pouvait donc lui pardonner lorsqu'il se mit à sourire quand la Drow évoqua les préjugés. Car il n'y avait pas plus grand préjugé que celui de la bêtise justement !

Et oui, contrairement à ce que l'on pouvait penser, la bêtise ne se limitait guère à ennuyer son prochain. Car c'est aussi elle qui vous permet de braver les interdits, de faire autre chose de votre vie que ce que l'on attend de vous. À savoir que cela devient une bêtise uniquement à partir du moment où vos actions les plus atypiques sont désapprouvées puis montrées du doigt par un tiers ! En somme, si Xune parvint à s'extraire de son monde de désolation, elle pouvait en remercier Dörim. Seulement, en dépit de son allure désinvolte et de son caractère décalé vis-à-vis des autres, la Divinité de la Bêtise n'était pas matérialiste, et encore moins égocentrique. Il était donc hors de question pour lui d'intervenir dans les convictions de la Drow, ni même chercher à parfaire sa culture générale. À ses yeux désormais Mortels, cette jeune femme avait su trouver sa voie, et c'était là tout ce qui importait.

Mais la manifestation soudaine qui suivit lui rappela bien vite ce qu'il faisait de mieux... à savoir ; des bêtises. Et pour cause, la petite Fée qu'il avait ramassé durant la nuit choisit ce moment précis pour se manifester, là où l'ambiance était au plus mal. Et alors qu'elle s'annonçait en jouant du gouvernail au nez et à la barbe de tous, Mirdo lui signala de baisser d'un ton. Cependant, quelque chose lui disait qu'avec un petit minois aussi espiègle que le sien, il avait peu de chance de se faire entendre. Aussi décida t-il de se faire oublier, au moins jusqu'au prochain chapitre. À présent assis dans les épais cordages, il scrutait la scène d'un oeil appliqué.

Le filin pernicieux 4410

La mort de cette gamine était un accident ! Randar n'avait juste pas fait attention à ce qu'il visait. Son capitaine lui avait expressément ordonné de ne pas le jeter par-dessus bord, alors il fit simplement en sorte que cette larve se rétame sur le parquet plutôt qu'à la baille ! Pouvait-on alors, dans ce cas de figure, faire acte de reproche concernant la juste punition qu'il administra au clandestin pour avoir ainsi ouvertement, bafoué l'intégrité morale du Dragon des mers ?! Ce fut néanmoins avec une certaine appréhension qu'il s'approcha de son capitaine lorsque cette dernière le convoqua. Inquiet d'avoir trop pris les devants, il ne daigna même pas réagir lorsqu'un autre individu, une Fée cette fois, s'ajouta à la brochette de bras cassés qui écumait le pont du navire. Quant au mioche, il ne décrochait plus son regard du cadavre de la blondinette. Le sort de tous, le sien y compris, demeurait à présent suspendu aux lèvres de Xune.

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Xune
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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Sam 15 Aoû - 1:21

Parfois, Xune se demandait quelle mouche l’avait piqué le jour où elle était devenue capitaine d’un navire pirate … Ces jours-là s’était … généralement des jours semblables à celui-ci, quand il lui semblait que les choses décidaient de partir n’importe comment … Enfin bref, les questions philosophiques et autres concernant ces choix passés pouvaient attendre quelques instants, le temps de remettre les choses en ordre sur le navire. Elle avait donné ses ordres, et les quelques membres survivants de son équipage s’affairaient déjà à changer de cap. Il lui restait donc à régler le petit … incident, causé par son second.
La drow l’attendait, un peu çà l’écart des autres. Cette discussion ne les concernait pas même si elle était prête à parier que plusieurs personnes allaient tendre l’oreille pour savoir ce qu’il se disait. La femme à la chevelure de neige garda son regard rivé sur son second lorsque ce dernier s’approcha d’elle. Son visage était d’une neutralité de pierre et elle attendit qu’il soit suffisamment proche pour commencer à parler, après qu’un soupir entre la lassitude et l’exaspération ait franchi la barrière de ses lèvres.

- Franchement Randar … tu ne me simplifies pas la tâche sur ce coup. Sa voix était presque totalement neutre tandis qu’elle parlait, aucune colère dans ces mots, juste … une pointe  d’embêtement. Je sais parfaitement que tu n’as pas visé cette … femme lorsque tu as décidé d’envoyer valdinguer notre passager clandestin. Cependant … les faits ont pris une tournure … imprévue si l’on peut dire.

Xune se tut quelques instants en laissant dévier son regard sur les flots et l’horizon.

- Tu as conscience, je pense, que si cette situation s’était réalisée avec pour conséquence le décès de l’un des membres de l’équipage, la sanction serait dure … Mais là, j’avoue que tu me mets dans une situation inédite mon vieil ami …

Et pour cause, alors qu’elle parlait, Xune réfléchissait à la conduite à suivre. Ce genre d’évènements entre membre de l’équipage pouvait mener à la mort, mais là … L’elfe qui était, malheureusement, décédée n’était pas un membre de son équipage et l’homme qui avait servi de projectile non plus, bien que cela puisse être presque considéré comme quantité négligeable au vue de la situation. Aussi, la drow hésitait. Elle n’aimait clairement pas l’idée d’un meurtre gratuit, même accidentel, mais … la personne décédée n’était strictement rien pour elle alors que Randar … Il était son second depuis plusieurs années. S’était une personne qui avait gagné sa confiance et envers laquelle elle était loyale. Cette loyauté qu’elle éprouvait pour son second pouvait-elle entrer en ligne de compte dans le jugement de Xune ? Pour elle, totalement. Avant de réfléchir avec l’impartialité la plus pure, Xune réfléchissait aussi vis-à-vis de son équipage. C’était envers ce dernier qu’elle se devait d’être juste, s’était envers lui qu’elle avait des comptes à rendre et que, pour elle, son attitude devait être la plus exemplaire possible. Les autres ne venaient qu’après. L’acte de son second, bien qu’irréfléchi et malheureux, n’avait-il pas lui aussi été dicté par la relation capitaine-second qu’ils avaient l’un avec l’autre ?  La drow passa machinalement une main dans ses cheveux, ses yeux écarlates se reposant sur son vis-à-vis.

- Cela fait plusieurs années que nous naviguons ensemble, toi et moi et … presque autant de temps que tu es mon bras droit. Je sais pertinemment pourquoi tu as réagis ainsi. Tu connais mon passé, tu sais ce que je pense de … tout cela. Si la voix de Xune avait presque paru douce au début, elle se fit plus dure par la suite. En connaissant cela, ta réaction trouve une certaine légitimité à mes yeux, bien qu’elle en reste disproportionnée et inutile … Je pense être encore en mesure de régler par moi-même les affronts que l’on me fait. Aussi …

La drow s’arrêta lorsque le jeune Meallán arriva à leur niveau.

- Je ne pense pas vous avoir convié à cette … discussion. Pensez-vous que la situation vous permette de venir écouter ce qu’il se dit ?

Et bien sûr, comme tout ne pouvait pas commençait à se calmer, ce fut à ce moment-là qu’une nouvelle voix se fit entendre sur le navire. La Drow se tourna immédiatement vers l’origine de ce son … le gouvernail où se trouvait une … fée. Encore un nouveau passager clandestin. Une insulte en drow s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne se reprenne.

- Nous … terminerons cette discussion plus tard Randar. Reprends ton poste et assures-toi que les autres y restent. Je vais m’occuper de … cette nouvelle venue.

Sans un regard de plus vers son second ou Meallán, la drow se dirigea vers la fée. Elle s’arrêta à quelques pas d’elle, les bras croisés.

- Je n’ai pas le souvenir d’avoir engagé un nouveau navigateur dernièrement. Pourriez-vous m’indiquer votre nom, ce que vous faites sur ce navire, comment vous êtes montés à bord et ce qui vous permet de penser que vous pouvez indiquer la direction à prendre et tourner le gouvernail ?

Une voix de nouveau neutre, un visage inexpressif. Mais derrière cela, la drow n’était certainement pas aussi … calme qu’elle ne le paraissait. A cet instant, elle n’avait que quelques envies très simples. Avoir des explications sur la présence de cette fée, finir de régler le problème meurtre involontaire et arriver à destination pour réfléchir à la suite des événements.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Sam 15 Aoû - 11:32

Les gens du navire s'affairaient aux ordres de la Drow tandis que je m'avançais le pas décidé et les poings serrés vers elle et l'autre balèze. La tristesse laissait doucement place à la colère, jamais, jamais elle n'aurait dû mourir ! Elle était sur le point de se réveiller bon sang ! Cette injustice bouillonnait en moi et avait besoin d'être versée quelque part, sur cet imbécile d'armoire à glace de préférence ! J'avais envie qu'il souffre d'une façon ou dans une autre mais je savais au fond de moi et ce qui me rendait le plus amer, c'était que rien ne la ferait revenir, quelque soit sa punition, s'il y en aurait une... Oui car en m'approchant, je me rendais bien compte que la Capitaine était embarrassée, qu'elle ne savait comment réagir à situation. Mais je l'entendis dire que sa réaction avait une certaine légitimité à ses yeux. Pardon ?! C'était légitime de balancer un type sur une demoiselle inerte ?! Le rajout de disproportionnée et inutile n'était pas nécessaire, mais engueule le bon sang ! Hausse la voix ! Montre que tu as des tripes, que tu maîtrises, que tu es un vrai Capitaine ! Cette larve commandante se permettait même de me chasser de leur entrevue ?

- Vous vous fichez de moi ?! Lui criais-je dessus. Votre abruti de service vient d'assassiner mon amie ! Étant le seul VIVANT à la représenter, bien sûr que je vais me permettre d'écouter ! J'insistais sur le vivant vu que cette idiote de Drow n'avait apparemment pas remarqué que cinquante pour cent de notre duo avait été exterminé... J'exige au moins trois choses ! Des excuses SINCÈRES de sa part, qu'il subisse une punition et non pas un "c'est pas bien mon gars" comme vous venez de le faire... et enfin que vous fassiez quelque chose pour sa dépouille, des funérailles correctes. J'avais vraiment envie de les étrangler... Comment pouvait-on à ce point être aussi peu compatissant ? Je les aurais bien insulter de tous les noms mais une petite voix insouciante fit river tous les regards sur elle.

J'étais complètement ahuri. Il y avait une fée, juste là, jouxtant le gouvernail. La réaction de la Drow me confirma qu'elle n'avait rien non plus à faire là. Décidément, cela faisait réunion de clandestins... Assassinant du regard le Randar, je décidais de suivre la soi-disante capitaine vers la nouvelle venue. D'une parce que j'avais l'intention de lui faire tenir mes exigences et de deux, ben j'étais curieux de savoir d'où venait ma congénère.

La fée avait de magnifiques ailes bleues claires translucides. Cela me fit mal sur le coup, je ne pouvais que l'envier de pouvoir encore voler... Mais pour ne pas m'ajouter une nouvelle dépression avec celle de la mort d'Alkanor, je fis abstraction de cette sorte de jalousie pour m'étonner sur sa tenue. Grâce à mon totem lié à la lumière, je voyais au travers des tissus, j'avais donc pour habitude de percevoir les personnes autour de moi en sous vêtements en plein soleil, mais pas elle, pourquoi ? Une double robe ?  J'en avais pas l'impression... Je l'interrogerais sur ce mystère un peu plus tard.

- Salut ! Luis lançais-je amicalement. Rencontrer une sœur de race me mettait du baume au cœur et j'avais le sentiment qu'elle était rigolote.

La Drow interrogea la demoiselle comme à son habitude, avec une mollesse affligeante... Miss, c'est censé être ton navire, chasse la de ton gouvernail avant de poser tes questions...

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Jeu 22 Oct - 14:08

D'aucuns diraient que l'ambiance était électrique, mais moi, je la trouvais au contraire beaucoup trop solennelle. Le gosse n'était pas satisfait de l'hospitalité de la noiraude, et la noiraude n'était pas satisfaite de ma manoeuvre. Tant mieux pensai-je alors, les gens énervés étaient beaucoup plus réceptifs à mes bêtises! Tandis que la femme au derme obscur m'expliquait l'idée qu'elle se faisait du principe, moi je la regardais de mes gros yeux, la bouche entrouverte. Mes ailes ne frémissaient qu'aux caresses de la brise, et peu à peu, la main coupable qui reposait sur le gouvernail, s'en vint rejoindre ma hanche. À ce moment, j'avais tout l'air de l'enfant prise sur le vif, mais lorsqu'elle en eut terminé, ma mine boudeuse remplaça ce semblant d'innocence. Parallèlement, je perçus la salutation du marmot qui nourrissait quelques griefs envers mon interlocutrice. Je l'ignorai pour me surélever de telle façon à faire la même taille que la noiraude. Lui affichant ma plus belle ride du lion ainsi qu'une double épaisseur de ma lèvre inférieure, mes deux mains finirent soudées à mes hanches! Une envie irrésistible de lui tirer la langue me prit, mais ce caprice se dissipa au profit d'une bien meilleure idée.

- J'suis pas dure de la feuille, j'ai bien entendu ce que tu as dit! S'écriai-je de ma petite voix avant de la muer de telle façon à ce qu'elle soit la plus rauque possible : À la manœuvre messieurs! Nous allons réorienter le cap sur Nandis… Tentai-je alors de l'imiter. Autant vous dire que c'était un échec total, bien que le résultat n'était pas pour me déplaire. J'm'en viens rendre service sans rien demander en échange, et tu m'sors que ce n'est pas bien de faire ça?! Au terme de ma phrase, j'étais littéralement pliée en deux, mon derrière se trouvant plus haut que mon crâne, c'est dire l'état dans lequel elle venait de me mettre!

Je ne connaissais point la tristesse, mais la frustration en revanche! Pour une fois que je pensais faire une bonne action moi.. Bref, aucune importance, c'était nul de toute façon, je ne pouvais pas ne pas être moi! M'envolant finalement jusqu'au gosse, duquel émanait une odeur à faire fuir, je me pris à lui expliquer la manière dont le monde tournait.

- Hey, j'vais t'apprendre un truc! Ces gens là se moquent bien du mal qu'ils font, ou de la parole à laquelle ils manquent. Si tu veux te faire comprendre, il faut t'imposer! Cette fois là je te montre, mais après tu te débrouilles!

Aussitôt je rapetissai, et sans demander mon reste, je soumis le grand costaud à la malédiction de la robe! Un joli tutu rose remplaça alors sa tunique de cuir, ce qui étrangement, le rendait beaucoup plus amical. Et alors qu'il tentait de s'en défaire par le biais d'une gestuelle des plus hilarantes, je me mis à tourner à grande allure autour du rafiot, tandis que les flots se déchiraient sous l'effet de mon tremblement de mer. Bien vite, le navire tangua dangereusement, et afin de parfaire son éducation, je fis une escale pour chuchoter à l'oreille du bambin :

- Et c'est là que tu dis : "Alors vous vous excusez tous, ou c'est glou-glou?!"

Le temps qu'il réalise mes paroles, j'étais déjà loin. Cela me divertissait, après tout, je n'avais rien d'autre à faire, pas même la tâche ennuyeuse qui consistait à changer de cap. De plus, je trouvais ça tordant de voir le cadavre de la blondinette lustrer le pont de bâbord à tribord!

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Dim 22 Nov - 12:46

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Talin, en dehors du fait qu'il jurait comme un charretier, on ne savait rien de lui, et c'était peut-être aussi bien comme ça. Ce mauvais garçon faisait partie de ces gens dont le sacrifice n'entacherait point le sommeil. Surnommé "le mob" par Randar, Talin était pour le plus clair de son temps, relégué aux tâches jugées trop ingrates pour le second du Capitaine, voir ; le Capitaine lui-même. Mais maintenant que le population du Fëalókë morë avait un peu diminué, le jeune pirate nourrissait quelques ambitions. Inoffensives pour la plupart, à l'exception d'une qui remettait carrément en cause la position de Randar. Question bourre-pif, on ne faisait pas mieux en la matière. Seulement, depuis qu'ils avaient fui Tësnu, Le dragon des mers n'était plus que l'ombre de lui-même. Or, d'un point de vue stratégique, un gros paquet de muscles tout juste bon à répéter les ordres de son supérieur, n'allait pas vraiment aider à sortir la tête de la fange ! Talin n'avait pas la prétention d'être un conseiller exemplaire, mais comme personne d'autre que lui ne se souciait de cet était de fait, il devenait normal qu'il se porte volontaire. Le déferlement clandestin ne fit que confirmer ce qu'il pensait déjà, et ainsi aller au bout de son idée. Xune ne supportait pas les initiatives qui sapaient son autorité, mais contrairement à Randar qui s'en remettait à son Capitaine pour chaque décision qu'il fallait prendre, Talin aurait proposé à la Drow d'organiser une fouille minutieuse du navire une fois qu'il aurait atteint la pleine mer. Il fallait le dire ; de ce genre de petits détails, nombre d'évènements s'en verraient changés !

Tout mettre sur les épaules du Capitaine, si efficace soit-il, ne fera qu'exposer ses limites. Le rôle d'un second selon Talin, était de faire rempart à cette éventualité, en plus de le soulager de ces décisions qu'il ne lui était pas nécessaire de prendre. Depuis la parution de la Fée, Xune s'était laissée dépasser par la situation. Désormais ce n'était plus elle qui commandait, mais les étrangers qui écumaient son bord ! Si lui s'en était rendu compte, d'autres, moins enclins à la servir sans cette peur du Randar qui les animait, formeraient les prochains mutins. Ce qui le poussait à songer de la sorte ? Ben ce gamin qui s'égosilla sur elle, tout simplement ! Au lieu de faire silence et de louer Kirenna d'avoir été secouru, voilà qu'il pestait comme une mégère parce que sa compagne venait de crever. Déjà que Le dragon des mers faisait le deuil des trois quarts de son équipage, le gosse en remettait une couche en braillant sur un vulgaire accident. Jusqu'où cette descente aux enfers allait-elle se poursuivre ? À quel moment allaient-ils enfin faire escale ?! Puis la Fée apparut, et tira sa crampe en fricotant avec la barre. Quand bien même Xune avait ordonné de mettre le cap sur Nandis, ce moustique n'était pas concerné ! Il fallait savoir que le gouvernail et son Capitaine formaient une seule et même entité. Alors que des mains clandestines s'y posent, non, juste NON ! Et une fois de plus, notre pauvre Drow fut soumise à des hurlements... Même le mioche qui aurait toutes les raisons de geindre, n'haussa jamais le ton sur Xune, s'était à peine s'il osait respirer dans sa direction. Et alors qu'il voulut intervenir pour sauver l'honneur du dragon des mers, Randar fut la cible d'une attaque !

Par un mouvement de recul, Talin afficha sa surprise. La magie, sous quelque forme que ce soit, n'avait jamais eu sa place sur le Fëalókë morë. De ce que l'on savait, seul le Corivace avait recours à cette infamie, et encore... Comment décrire ce qu'il voyait ? Un tissu à la coupe ridicule avait recouvert l'impressionnante musculature de Randar, et désormais, le bougre tentait de s'en défaire avec la seule chose qu'il lui était donné de connaître, soit ; la force brute. Le second faisait peine à voir à gesticuler comme une danseuse disgracieuse. Et même si Talin ne le portait pas dans son coeur, cette offense était également une atteinte à son Capitaine. Que cela l'agréait ou non, Xune avait nommé cet homme pour la représenter en cas de pépin. La Fée n'avait donc pas seulement agressé Randar, mais la Drow également. Les paroles de Talin heurtaient souvent la sensibilité des plus téméraires, mais sa logique ne souffrait d'aucune carence. Ce fut donc par la force de cette dernière, qu'il s'approcha de son Capitaine. Alors que le navire se mettait à osciller d'une façon pas du tout naturelle, le jeune pirate parvint, non sans difficulté, à l'accoster. On ne savait rien de cette peste, l'attaquer sans être sûr de l'atteindre pourrait causer plus de dommages que de solutions. Alors il proposa ceci :

- Capitaine ! Vous pouvez consentir à vous abaisser devant ces morveux si cela permet de sauver le morë, et profiter du calme revenu pour leur faire rendre gorge ! Je peux organiser ça !

Sacrifier temporairement l'honneur qu'elle avait déjà perdu aux yeux de ces loqueteux n'était qu'un moindre mal en comparaison d'un naufrage. Talin se doutait bien que la fierté Drow ne pouvait plier à la première embuche, surtout devant l'équipage. Mais si leur extermination était suffisamment sanglante, sa dignité serait aussitôt retrouvée en plus de prouver les limites de sa mansuétudes face à des êtres aussi ingrats. Dans le cas où Xune répondrait favorablement à la suggestion de Talin, celui-ci s'en irait préparer avec quelques volontaires, la mise à mort de ces guignols !

Le filin pernicieux Mirdo10

Comme il le craignait, la petite Fée n'eut cure de sa gestuelle visant à l'assagir. Bien au contraire, de son intrusion naquit un jeu qui échappait à tout bon sens, même le sien... c'est dire ! Alors que le grand baraqué jouait les ballerines, l'océan se déchira sous la coque. Mirdo n'eut qu'à suivre l'intrépide du regard pour comprendre que ce grain sans vent était bien régi par sa volonté. Alors qu'il s'accrochait au garde fou auquel il était adossé, le navire tangua une fois, deux fois, trois fois... à chaque itération, il penchait avec d'avantage de force. Tellement qu'au moment où il regarda par-dessus son épaule, il vit bien au-delà de l'horizon, avant de craindre sombrer dans les profondeurs tant sa proximité avec l'eau était proche. Sans parler des sensations qui tiraillaient ses entrailles ! Oui, il avait peur, peur de se faire mal, peur de mourir, et... de tout le reste. Ce fut d'ailleurs au cours de ce moment de pure réflexion que le corps sans vie de la jeune fille se fracassa à deux pas de sa position. Mirdo serra les dents à l'impact, car en dépit du bouquant qui sévissait de part et d'autre, seul ce bruit résonna dans ses oreilles. L'instant d'après, elle glissait jusqu'à l'autre extrémité, sauf que cette fois là, rien ne la retint ! La pauvrette s'écrasa dans les flots et disparut pour de bon... D'ailleurs, si ce traitement ne cessait point très bientôt, nul doute que l'ancien Dieu allait finir par mêler sa Destinée à celle de la défunte.

Le filin pernicieux Enfant10

Elle ne bougeait plus, et ne bougera plus jamais. Même s'il était régulièrement confronté à la mort, surtout ces derniers temps, un enfant restait un enfant. Sous la coupe de son innocence, le mioche releva les yeux et vit Maman s'entretenir avec... la Fée Sixty ? C'était son histoire favorite, ce fut d'ailleurs le seul bien qu'il arracha à son ancien foyer avant d'arpenter les ruelles sombres de l'île. Mais avant que ses souvenirs ne se mettent à vagabonder, la réalité lui s'écria STOP ! Et pour cause, jamais la Fée Sixty ne se serait mise à gronder sa Maman, et encore moins avec une tête aussi énervée. Quant à la suite, il ne la comprit définitivement pas. Outre le comportement de Randar, le bateau se mit à balancer, l'emportant dans son mouvement avec la jeune fille. Autant vous dire que la seule chose qui le préoccupa fut cet animal qui s'était caché dans les vêtements de la dame. Sa conscience du danger n'était certes pas aussi développée que ses pairs adultes, mais par instinct, il savait devoir sortir la bête de son refuge. Alors il ne réfléchit point, de sa petite main, il extirpa le chiroptère du chemisier d'Alkanor, avant de le laisser filer, pour finalement s'agripper d'un seul bras à la cheville de Xune.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 9 Avr - 0:55

Bon … entre un gamin qui semblait vouloir lui dire comme elle devait se comporter avec son équipage, et qui était visiblement assez naïf pour croire qu’une justice parfaite existait en ce monde puisqu’il exigeait des excuses et une punition pour Randar, et une fée passagère clandestine qui justifiait ses actions par un « je rendais service » … a-t-on réellement besoin de dire qu’il devenait possible que la patiente de Xune, chose qui permettait à l’heure actuelle à ces personnes de rester sur le pont du navire, était en train de fondre comme neige au soleil. Néanmoins, l’elfe noire prit sur elle, encore une fois, pour ne pas s’énerver et de : un, balancer le gamin de là où il venait, c’est-à-dire la pleine mer, et de deux : mettre la fée en bocal.

Gardant le contrôle de ses nerfs, la drow ne put empêcher son sourcil de se hausser dans une sorte de tic lorsque son second se retrouva affublé d’un costume pour le moins … ridicule sur lui. Pas difficile de savoir d’où ça venait puisque la fée venait de clamer aussi fort qu’elle le pouvait, qu’elle allait montrer au gosse comment s’imposer face à eux … Xune aurait pu se contenter d’un : pas suffisant, mais la fée commençant à tourner autour du navire, et ce dernier entamant un dangereux mouvement d’oscillation la fit revenir sur ses pensées. Ok, là … on menaçait la survie de son équipage, du moins ce qu’il en restait, s’était un chemin dangereux vers lequel les autres s’engageaient là.

Analysant la situation pendant quelques secondes avec un froncement de sourcil, Xune tourna la tête lorsque Talin l’interpella, se proposant de s’occuper d’eux quand le calme sera revenu. L’elfe noire prit quelques instants pour y réfléchir, instants pendant lesquelles elle s’accrocha solidement à la barre d’un bras tandis que l’autre empoignait celui de son marin pour le faire s’accrocher lui aussi au gouvernail du bateau. Ces quelques instants furent aussi suffisants pour permettre au corps de la défunte amie du gamin de passer par-dessus bord, rejoignant les abîmes de la mer.

La Drow ne put s’empêcher un petit sourire mental à cette constatation … Elle n’aurait jamais accepté que le corps soit traité de la sorte, mais la remarque du gamin tout à l’heure lui était revenu en mémoire : J’exige que vous fassiez quelque chose pour sa dépouille, des funérailles correctes … Autant dire qu’elle doutait sincèrement que ce soit ce qu’il interprète comme ce genre de funérailles.

Quoi qu’il en soit, la Drow fixa son regard écarlate sur celui de son marin pendant une ou deux secondes, semblant jauger de ses motivations. A la fin de cet examen, Xune acquiesça d’un micro signe de tête, empoignant juste après le mioche qui s’agrippait à sa cheville pour le faire enserrer le pied du gouvernail de ses deux bras.

- Toi tu ne bouges pas d’ici … Quant à toi Talin … Fais donc cela … J’ai une chose à tenter avant de … « m’abaisser ».

La Drow avait pratiquement craché le dernier mot. D’un mouvement fluide, elle dégaina l’un de ses sabres et s’élança tout en criant un ordre aux matelots dans le coin !  

- Coupez les cordes de la grande voile !

Avec des coups précis, l’elfe noire s’occupa des cordes sur la partie bâbord du navire. Autant dire qu’à ce moment précis, elle remerciait sa nature elfe et l’agilité que cette dernière lui offrait. Pendant l’opération, les yeux de la Drow ne quittaient pas ses objectifs. Se laisse distraire à ce moment-là n’était pas le plus recommandé et … quelqu’un qui la connaîtrait très bien, pourrait également remarquer une légère crispation de la mâchoire … là aussi, pour savoir pourquoi, il suffisait d‘être … habitué au personnage.

Endommager davantage le Fëalókë, lui déplaisait vivement mais là, cette option était à envisager. Rester juste à espérer qu’ils parviendraient, lorsque le problème serait contournait, à mettre en place un système débrouille pour tenir la voilure en place. La fée voulait jouer et les faire passer par-dessus bord ? Très bien, de son côté, une fois la voile détachée, l’idée allait être de la faire se prendre dedans afin de l’immobiliser. Une fois cela … fait … La Drow verrait bien à ce moment-là ce qu’elle allait faire d’elle. Lorsque les cordes furent coupés, elle s'approcha vivement de quelques marins, leur chuchotant le plan à l'oreille pour qu'ils restent près si la situation se préparait. Elle même se tenait prête, au cas où, bien qu'ayant légèrement reculé pour avoir une vue d'ensemble : Attraper cette enquiquineuse, ok, mais elle ne voulait pas que se soit au pris d'un de ses hommes ...

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Sam 10 Avr - 19:58

La fée réagit comme si elle avait fait une bêtise en retirant sa main du gouvernail, ce qui me paraissait plutôt normale comme situation, vu qu'elle était aussi une intruse. Cependant elle n'en semblait nullement désolée, au contraire, elle ressemblait à une enfant capricieuse, irritée à devoir écouter un adulte. Ce fut avec mon admiration qu'elle défia la capitaine en s'élevant à sa hauteur, quel sacré bout de femme, même pas peur ! J'enviais sa hardiesse ! Bien que son attitude était quelque peu décalé, elle aurait au moins pu se présenter avant de râler qu'elle pensait à bien, il lui manquait juste un peu de politesse, d'un minimum de diplomatie. Étonnamment, la capitaine restait encore d'un calme olympien. Je me demandais cette fois-ci comment la juger : respecter ou blâmer le contrôle de ses émotions ? Cette nouvelle arrivée aurait pu en effet être la goutte qui fait déborder le vase et nous faire passer par dessus bord...

La fée se dirigea vers moi. Intimidé par ce qu'elle pourrait faire, car de toute évidence elle était de nature imprévisible, je fis un pas en arrière, par réflexe. Comportement que je regrettais immédiatement car au contraire, elle m'indiqua vouloir m'apprendre à m'imposer. Je la regardais alors, attentif à ses moindre mots et gestes. Lorsqu'elle reprit sa petite forme, je pensais qu'elle allait, quoi, se mettre à bourdonner dans les oreilles des uns et des autres ? Mais non, je vis avec mes grands yeux ahuris l'armoire à glace accoutré d'un habit rose ridicule. La surprise passée, je fus pris d'un fou rire, qui redoubla quand ce lourdaud tenta de s'en défaire dans une sorte de danse désordonnée.

- Hahahah ! Quel drôle de pouvoir ! Gloussais-je plié en deux, incapable de me retenir malgré le risque que le gros balèze vienne se venger sur moi. Cette scène avait eu pour mérite de me détendre et attiser ma curiosité sur ce qu'elle pourrait faire ensuite.

Je ne fus pas déçu, la fée commença à girouetter au tour du navire, que je sentis doucement tanguer en dessous mes pieds. Je ne voyais pas où elle voulait en venir, amusée au premier à bord de devoir garder l'équilibre, je sentis que finalement quelque chose n'allait pas, que c'était de plus en plus brutal. À présent c'était la peur qui m'envahissait tandis que tout objet léger non attaché commençait à rouler d'un côté à un autre.

- A, Arrête ! Ça devient trop dangereux ! Criai-je à la fée qui ignora ma demande ou ne sembla pas m'entendre. J'étais obligé de m'accrocher à présent, j'utilisais une des cordes qui trainait qui avaient servies à nous remonter. Ma sœur de race vint soudain à moi pour me murmurer des instructions. Je comprenais ses intentions mais là... ça allait peut-être trop loin, non ?

- Heu, heuuuu,  il faut que vous vous excusiez tous, sinon c'est glou-glou qu'elle a dit ! répétais-je à la drow, d'un ton pas du tout menaçant mais inquiet. Puis me souvenant du but de sa manœuvre j'osais d'un ton assuré :   Vous devriez le faire, elle ne semble vraiment pas du tout prête à s'arrêter !

Le navire oscillait brutalement, le corps d'Alkanor n'était définitivement plus assez lourd, je tentais alors d'aller la chercher et l'attacher mais le mouvement brusque du tangage me fit préférer ma personne à sauver plutôt que sa dépouille qui se fracassa contre la rambarde. L'impact m'indiqua qu'elle devait à présent être en mille morceaux...

- Arrêêêêête ! Hurlais-je à la fée, tu lui fais du mal ! Mais ce fut trop tard, je vis horrifié Alkanor tombée à l'eau. Nooooooon ! Je me mis alors à pleurer. Pourquoiiiiii, pourquoiii t'as fait ça !! Je vais faire comment pour ses funérailles ?! Je voulais l'enterrer, pas l'emmerer ! C'était une elfe quoi ! Elle méritait des fleurs, pas des algues !!!! Va la chercher !!!

Je savais que cela lui serait impossible et je ne pouvais désormais plus considérer la fée comme une alliée mais comme une folle. Si elle ne stoppait pas ses bêtises, on allait tous la rejoindre et barboter !

La capitaine tenta quelque chose : couper les cordes de la grande voile. Enfin quelque chose d'intelligent ! La voilure devrait faire tomber la fée et la faire cesser son tremblement de mer ! J'étais prêt à me jeter sur elle, la secouer comme un prunier, la gronder comme il se doit, l'obliger à aller chercher Alkanor et ensuite peut-être la pardonner.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Mer 14 Avr - 14:53

S'amuser serait un moindre verbe pour qualifier ce que j'éprouvai à flotter ainsi, la chevelure dans le vent. La liberté absolue, le grand air associé à ma passion en plein essor provoquèrent en moi une euphorie semblable au jour où je découvris le feu pour la première fois. L'étendue pélagique se courba sous le poids de mon caprice, tandis qu'une chaloupe aux allures de navire ballottait sur sa surface. Telle une coquille de noix malmenée par les éléments, le rafiot luttait pour ne pas sombrer dans les abysses. Je perçus quelques cris, comme cela était doux à l'oreille! Eux qui avaient eu le regard si froid et la bouche si sèche, les voilà qu'ils s'exprimaient enfin. Puis une fêlure se dessina dans ce bocal déjà tant ébréché qui me servait de tête! Bien que je m'éclatai, j'avais tout d'abord agis dans l'intérêt du garçon, et curieusement.. il se trouvait qu'il subissait lui aussi mon tremblement de mer! MAIS QUELLE SOTTE!!! m'injuriai-je. Pas un instant je n'avais songé à ce détail. Et c'est alors que je le vis, agrippé à une des cordes d'amarrage. Si j'étais à sa place, il m'insupporterait que cette attraction cesse, et réjouit comme je supposais qu'il l'était, il ne serait guère bienvenu que je lève le sort. Aussi m'employai-je à poursuivre ce que j'avais entamé, pour lui, et pour moi aussi!

Mon surplace ne dura qu'un instant, le temps de cette réflexion en somme. Avant de redoubler d'allure sans perdre une miette de ce qu'il se passait sur le pont. Le cadavre de la blonde finit d'ailleurs par basculer jusque dans la baille, un plongeon admirable duquel s'en suivit une supplication que j'eus peine à entendre. Toujours en rotation, je m'approchai de la source afin d'en discerner les mots. C'était le mouflet! pas celui qui était cramponné au piédestal du gouvernail, mais l'autre, à qui je rendais justice. Je compris bien vite que son babillage insensé était pour moi! Il demandait pourquoi tout en feignant l'explication que je lui avais tantôt livré. Puis il beugla un terme comme "funérailles". Hein? quoi?! c'était quoi le rapport avec l'éducation que j'inculquais à ces malotrus? Il dut prononcer "elfe" pour que je capte enfin de quoi il était question. Mais.. elle était morte, ici ou ailleurs, où résidait donc la différence? Il braillait, chignait, larmoyait qu'elle méritait des fleurs et non des algues. S'il pensait que c'était là tout ce que les fonds marins pouvaient offrir, alors on pouvait dire qu'il savait hurler son ignorance celui-là! Les anémones, la posidonie ainsi que le décor somptueux d'un aquarium vivant seraient trop moches pour elle?! A l'évidence, l'obscurité et les asticots qui vous récurent les trous de nez étaient pour lui plus décents pour cette fille? De plus, les fleurs dont il me rabattait les oreilles n'existaient que pour orner sa tombe, pas pour y chatouiller sa dépouille. Encore il aurait affirmé vouloir la déposer dans un champ de coquelicots, pourquoi pas, me serais-je dite. Mais ces fameuses fleurs dont il voulait prétendument lui faire honneur, n'étaient en fait qu'une déco pour les gens qui passeraient par là.

Même si ce n'était pas volontaire à la base, je préférai, et de loin, ces funérailles là. Il n'avait qu'à lui dire au revoir à la manière dont il s'était présenté sur le navire, en étirant très longuement les syllabes jusqu'à vous pousser à la grimace! Le tout saupoudré de pétales qu'il balancerait dans le vent. Convaincue du bienfondé de cette idée, je fonçai dans sa direction. Ma bouche s'ouvrit tout grand lorsque d'un coup, une voile épaisse et grise me barra le passage! J'étais vive, mais pas assez pour bifurquer à cette allure! Sachant ce qui devait arriver, je croisai les bras devant mon minois, plaquai mes ailes le long de mon dos jusque derrière mes genoux, fermai les yeux au plus fort que je le pouvais, et..

- UUHH!! Expectorai-je à l'impact. Cela avait beau n'être que du tissu, je peux vous jurer que ça gifle bien. Etant donné ma taille et la vitesse à laquelle je filai, c'était comme faire un plat dans une mer d'huile depuis le nid-de-pie d'un trois mâts!

Et comme si cela ne suffisait point, la brise matinale finit par balayer la voile dans l'autre sens, me faisant ainsi rouler jusqu'à sa base avant de finir en chute libre. J'essayai de me reprendre, mais impossible.. j'étais sonnée, désorientée, groggy, enfin bref, n'importe quel terme qui vous conviendra! Tout ce que je pus voir, ce fut le plancher se rapprocher au même rythme que mon coeur. Tout naturellement, ma canalisation cessa dès que survint l'accident, le rafiot devrait donc retrouver toute sa stabilité au terme des trente prochaines secondes. Quant à moi, mon destin reposait désormais entre les mains de Loominëi, car tout comme moi, Dörim ne se préoccupait jamais des conséquences d'une ânerie.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Dim 19 Sep - 22:52

Le filin pernicieux Mirdo10

Tout était si chaotique que même Vi s'y perdrait... mais quand la peur atteignit son paroxysme, ce fut derrière ses paupières que Mirdo s'isola. S'il devait périr, il préférait ne pas assister à la vision d'horreur d'un corps déchiqueté, surtout s'il s'agissait du sien. Le navire craquait affreusement, ajoutant ainsi à son sentiment d'effroi une chaleur à son entre-jambes. L'ancien Dieu n'avait point connaissance de cette aptitude chez les Mortels, mais si celle-ci avait pour but d'endormir ses sens, c'était un échec total ! Il ignorait depuis combien de temps il était ballotté de la sorte, mais en dépit de l'adrénaline qui parcourait ses veines, celui-ci commençait à éprouver d'innombrables douleurs dans diverses parties de son corps. Notamment ses bras et son dos. Forcé d'ouvrir les yeux pour tenter de pallier à cet inconfort grandissant, Mirdo assista à l'écrasement de la Fée contre la voilure sortie de ses attaches ! Elle couina puis tomba en chute libre. La brise fit toutefois que la voile l'éjecta dans sa direction... Certes la créature de Lourina était responsable de ce désastre, mais l'ex Divinité de la bêtise n'était guère disposée à laisser ce petit être s'étaler sur le plancher. Malgré le fait que le sol se déroberait sous ses pieds dut aux incessantes oscillations dont souffrait le bâtiment. Mirdo se jeta à corps perdu sur l'infortunée juste avant que celle-ci ne s'écrase. Retombant à plat ventre, il glissa jusqu'à l'autre extrémité du pont, avant qu'une nouvelle pente ne le tire en arrière pour le ramener d'où il venait, quoi que cette fois-là... il fut stoppé net au beau milieu !

Les yeux exorbités, l'ancien Dieu regarda droit devant lui. Ses joues s'étaient gonflées d'un cri interdit au monde des hommes... Mais cette affliction ! pourquoi ?!! Le cri finirait de toute façon par sortir, alors quitte à assourdir l'ensemble de l'équipage, Mirdo s'osa à inspecter le point névralgique de cette ultime souffrance. Le mât avait mis fin à son rôle de serpillère, tandis qu'un morceaux de bois traversant la fibre de son pantalon l'empêchait de repartir dans le sens qui l'avait vu venir. Rien de mystérieux en cela, hélas, la conclusion de l'enquête ne lui épargnait point la douleur. Alors quand celle-ci atteignit le firmament, Mirdo libéra son agonie au travers d'un hurlement particulièrement efféminé ! Qu'est-ce qu'un Dieu pouvait bien connaître des attributs masculins en même temps ? Heureusement encore que la Fée ne fut point pressée comme un citron durant cette phase.

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Le coup de génie du Dragon des mers permit de mettre un terme à la folie de cette Fée ! Son sauvetage ne faisait cependant guère partie du programme, profitant alors du bazar ambiant, Talin progressa lentement mais surement en direction de l'émasculé. À mesure qu'il avançait, le tangage se faisait moins violent. Lorsqu'il estima être suffisamment proche, il sortit aussi discrètement que la situation lui permettait, une dague logée dans sa ceinture. La lame miroita la lumière du levant peu avant que son bras ne s'abatte sur la main supposée renfermer la Fée. Eliminer la menace adepte de magie était la première étape avant d'exterminer les autres. En somme, exécuter le plan dont il avait fait l'ébauche à son capitaine peu avant que l'autre insecte n'attente à leur vie !

Le filin pernicieux Bat10

Sauvé in extrémis par un gamin à l'aspect négligé, Grégor s'envola aussitôt ! S'élevant jusqu'à obtenir une vue d'ensemble, il stationna quelques secondes pour pleurer le corps d'Alkanor qui s'écrasait dans l'océan déchainé. Estimant alors qu'il n'avait plus rien à faire ici, le chiroptère opta pour un ultime voyage en direction du large. Abandonnée, déprimée et dépossédée de son identité de Vampire, la chauve-souris se promit de battre des ailes jusqu'à ce que la fatigue la terrasse à son tour...

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Jeu 20 Jan - 23:06

RP de déblocage

Profitant de l'oscillation du navire, Talin fit s'abattre sa lame droit sur les mains du passager clandestin. Une opération relativement simpliste qui, contre toute attente, se solda par un échec. Et pour cause, la voilure récemment libérée de ses cordages, cessa de fouetter le vent bâbord, pour virer à tribord. Portée par l'élément coupable, la voile emporta le jeune homme avec elle, manquant de faire basculer celui-ci par-dessus bord. Et alors que son dos heurtait le bastingage, ses yeux désorientés s'attardèrent sur la vergue haute qui retenait encore le cacatois. Suspendu comme un linge accroché à l'arrache, le tissu ne pendait plus que d'un seul côté. Sous la pression de la bise, le bois qui avait déjà essuyé beaucoup trop de grains, craqua ! Son capitaine se trouvait juste en dessous. Mais par la grâce de Kirenna, le dragon des mers, sans doute alerté par le bruit, sut s'écarter avant que la poutre ne l'écrase. Le choc fut terrible, des copeaux de la taille d'une assiette giclèrent de part et d'autre ! Et comme cela ne suffisait point, le cap changea brusquement, noyant Talin sous un amas de détritus aussi lourds que dangereux. Par ailleurs, avant que celui-ci ne disparaisse complètement, on put l'entendre grommeler ; Chiabrena !

En tombant, les vestiges de la vergue délogèrent le volant du gouvernail, entrainant ainsi le Fëalókë morë vers d'autres lieues. Xune, dans sa retraite pour s'éviter une mort certaine, attrapa Le mioche, puis assista impuissante aux blessures que subissait son bâtiment. Aussi fût-elle tenté de jurer, mais l'occasion s'y déroba ! Le sort lui étant décidément contraire, la coque du navire entra en collision avec des récifs, stoppant net son élan et ébranlant sa structure. En dépit de son agilité, le dragon des mers ne put s'épargner un vol plané ! Compte tenu de la force d'impact, même une Drow de sa constitution ne pouvait demeurer en état de conscience après le bruit qu'elle venait de produire... Tandis que Le mioche atterrissait dans les bras d'un Randar déséquilibré, Xune elle, marquait le mât d'une nouvelle empreinte. Assommé, le capitaine permit aux évènements de se poursuivre sans lui, engendrant ainsi une nouvelle suite de cause à effet qui n'aurait jamais vu le jour autrement...


Le filin pernicieux 4410

Laissant retomber l'enfant au sol au moment même où son capitaine s'effondrait au pied du mât, Randar se tétanisa. Alors qu'il venait d'encaisser l'accident sans broncher, voir le dragon des mers ainsi inerte bouscula toutes les valeurs que ce dernier avait pu lui enseigner. Les pirates suivaient toujours la branche la plus forte, et bien que Randar couvait une certaine ambition, il éprouvait à l'égard Xune un trop grand respect pour l'abandonner au premier signe de faiblesse. Ce dernier n'était pourtant guère un modèle de loyauté, mais pour tout ce qui concernait le dragon des mers, de près comme de loin, on pouvait toujours compter sur lui. Si Kirenna avait réduit Talin au silence, ce n'était pas pour rien. À savoir qu'il aurait été le premier à se précipiter sur la Drow pour lui trancher la gorge, et ainsi lui ravir le trône. Alors il se promit de veiller sur elle jusqu'à ce que Sinah relâche son étreinte. Or, pour mener à bien sa tâche, il fallait avant tout commencer par dératiser le navire ! L'homme au regard ambré était en tête de liste. Allongé en travers du chemin que devait emprunter Randar afin qu'il puisse rejoindre son capitaine, il ne lui fut point difficile de s'en saisir. Empoigné à la fois au col et à la ceinture, l'indésirable eut tout juste le temps de rendre sa liberté à la Fée, qu'il s'envola directement pour Barat ! Valdinguant loin au-dessus du bastingage, il piqua une tête dans l'océan.

- Et de UN ! Se motiva t-il.

L'homme renseigna sa trajectoire par un long cri plaintif, confirmant ainsi malgré lui, l'annonce du colosse. Pour ce qui était de la Fée en revanche, c'était une autre histoire... Randar se savait lourd et massif, autrement dit bien trop lent pour être en mesure d'aplatir ce genre de nuisible. Il souhaitait pourtant plus que tout en découdre avec cette garce, qui, quelques minutes auparavant, l'humiliait aux yeux de son capitaine ! Randar pouvait encore sentir le corset faire pression sur ses côtes. Mais il devait l'oublier pour le moment. Le grimé n'était plus qu'à deux pas de lui, encore un, et voilà qu'il enveloppait ses petites épaules de ses énormes mains ! Et tandis qu'il le comprimait afin d'en faire un futur projectile, sa voix intérieure profita du sommeil de Xune pour s'éveiller. Tu attends depuis si longtemps... lui susurrait-elle. Regarde moi cette pauvre plante qui te supplie de l'arroser. Descend au pont inférieur, et assouvi tes pulsions. Le géant s'attarda sur le corps gisant du dragon des mers. Tu n'en n'as pas pour longtemps, cela fait une éternité que tu ronges ton frein, ce sera expéditif ! Ne traine plus à présent, et va ! Ordonna la voix. Oui, elle avait probablement raison, s'osa t-il à penser. Le mioche appartenait à son capitaine, par conséquent, il se défendait de le toucher. Ce petit garçon là en revanche, ressemblait de plus en plus à une récompense offerte par la Divine Kirenna au humble serviteur qu'il était.

- On y va ! Bredouilla Randar les yeux exorbités, pendant qu'il escortait le rescapé jusque dans le ventre du navire.

Une fois qu'il en aura terminé avec lui, il lui sera facile de le faire disparaître. D'un pas décidé, les gravats furent rapidement enjambés, la seule halte que l'on put néanmoins constater, fut lorsqu'il arriva au niveau de Xune. S'assurant qu'elle respirait toujours, le second ne s'attarda pas d'avantages, et s'éclipsa par l'escalier ombrageux menant au pont inférieur. En dehors du cri de Mirdo, aucun autre membre d'équipage ne prit conscience de cet enlèvement. Quant au mioche, seul le sort de sa maman lui importait...

[Annonce : L'ordre RP est donc redéfini comme suit : Meallán, Énide et P.N.J. Au moins jusqu'à la réapparition de Xune Exclamation]

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 21 Jan - 11:30

Plus proche, ce fût le Mirdo qui réceptionna à plat ventre la fée. Un peu frustré de ne pas l'avoir récupéré moi-même, je décidai plutôt de m'accrocher, sentant le navire osciller encore assez vivement. Je me félicitai très vite de mon choix quand je vis le pauvre Mirdo se prendre un méchant coup entre les jambes par le mât, suite à un nouveau va-et-vient du bateau. Sachant cette zone sensible, je grimaçais avec compassion tandis qu'il exprimait sa douleur à pleine voix. J'espérai cependant que dans sa souffrance, il n'avait pas non plus blessé la fée en la compressant par mégarde dans ses mains. Sans me décrocher, je me tortillai pour essayer de voir l'état de sa captive tout en lui leur demandant comment ça allait. Je vis du coin de l'oeil qu'un marin en vert se rapprochait de nous mais ce ne fût que lorsqu'il sortit sa dague que je compris son intention : éliminer la responsable de ce bazar !

- Naaaaaan  !!!

Contre toute attente, ce fût la voile qui sauva la fée grâce à une énième vacillation en emportant et momifiant le marin un peu plus loin. Hélas, la poutre sur laquelle elle était suspendue se décrocha. La capitaine s'écarta de justesse mais lors la collision, en tombant, la charpente fit projeter de multiples copeaux de toute part. Mon réflexe fut surtout de me protéger les yeux avec mon bras tandis que les projectiles sifflaient en m'effleurant. L'un deux m'égratigna à la jambe, m'arrachant un gémissement de surprise. Le temps de constater ma blessure saigner, un nouveau choc ébranla le navire, comme si, cette fois, on avait heurter quelque chose, me bouscula violemment à terre, me faisant serpiller le sol comme l'avait fait Alkanor quelques instants plus tôt, pour me cogner un peu plus loin... Sonné par le coup, je me relevai chancelant. Je tentais de comprendre pourquoi la capitaine était au sol et comment Mirdo s'était retrouvé à l'eau. Le temps de trouver un lien, je me faisais attraper par les mains gigantesque du colosse sur mes épaules pour m'entrainer je ne sais où, pour m'enfermer peut-être ? Incapable de lui résister tant j'étais encore perdu, je laissais le colosse m'emmener. Il s'arrêta près de sa chef pour vérifier sa respiration.

- Ah ! Attendez je peux peut-être la soigner ! Laissez moi chanter ! Quand je vis qu'il ne m'écoutait pas et me poussai vers l'intérieur du navire, je m'égosillai de nouveau, Si j'ai échoué avec Alkanor c'était de TA faute ! Laissez moi faiiiiiiiiiiiiiire ! Tandis que je commençais à me débattre. Mirdo n'étant plus je ne vis personne d'autre se soucier de mon sort. J'avais beau marteler des pieds sur le parquet, dans les mollets du géant, rien à faire, j'allais inéluctablement dans un endroit, de toute évidence à l'abri des regards, et là je me sentais vraiment en danger, car j'aurais dû me retrouver à la flotte comme l'autre si ce n'était pour aider la Drow non ? Je regardais partout autour de moi, dans l'espoir de trouver un peu d'aide, quelqu'un, un objet, n'importe quoi ! Un mouvement dans le ciel attira mon regard : la fée. Au secouuuuuurs ! Aide moiiiiii ! S'il te plaiiiiiiiiiiit ! J'étais autant désespéré que terrifié, surtout que l'autre brute ne disait rien. Pour l'instant je ne pouvais que tenter de freiner des quatre fers et ce n'était pas du tout concluant face à sa poigne de fer.

Dans le ventre du navire, je voyais déjà ma dernière heure arriver. Toujours à me débattre, je voyais défiler quelques cabines dans le couloir. Je ne comprenais pas, il avait l'intention de m'enfermer dans une cabine ? Dans la sienne ? Avec lui ? Cela n'augurait rien de bon. Livré à moi-même, je devais trouver une solution pour m'échapper et vite. Arrivés dans une pièce, je tentais le tout pour le tout, faire ce que je savais de mieux avec mes moyens du bord : les mains assez libres je fouillais dans mes poches, sortis ma flûte et fis un Musicol. Je savais le résultat aléatoire mais avec un peu de chance il me lâcherait et je pourrai m'enfuir à toute vitesse. Au pire j'avais encore mes dagues mais là, mes mouvements étaient trop étriqués.

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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 21 Jan - 11:30

Le membre 'Meallán' a effectué l'action suivante : Dédé


'Musicol (Meallán)' :
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MessageSujet: Re: Le filin pernicieux   Le filin pernicieux Icon_minitime1Ven 28 Jan - 16:58

En m'écrasant ventre à terre, j'eus tout juste le temps d'apercevoir des mains charnues se glisser sous moi avant que la lumière ne s'éteigne. En général on ne rêve point quand on est assommé, ce qui fut plus ou moins mon cas. Je suppose donc que cette bribe est à mettre sur le compte de mon retour dans le monde réel. Encore groggy, je revis ce gamin au visage labouré par un maquillage bavant, les arcades sourcilières toutes croutées de sel, dont l'odeur suffirait à faire fuir les mouettes les plus affamées. Je savais avoir déjà vécu ce moment, mais mon esprit réussit à me faire gober le contraire. Le grimé se présentait à l'elfe toute noire, et contrairement à mon véritable souvenir, du moins le pensai-je, aucun son ne sortit de sa bouche pâteuse. Puis ses lèvres gercées formèrent un O à la bordure fripée. J'étais intriguée, je voulus m'approcher, sans succès.. C'est alors que j'entendis le début d'une note, un "a" qui ne finissait plus de s'étendre, non seulement en longueur, mais en hauteur aussi! A mesure que son beuglement me perçait les tympans, une odeur chaude et âcre m'arracha une toux. Je mis cette infection sur le dos du gamin qui ne cessait de souffler son insupportable cri! Je lui aurais bien offert une robe pour lui couper le sifflet, mais je demeurai paralysée, observatrice d'une scène à la fadeur incomparable. C'est alors qu'un voile noir et opaque me tomba devant les yeux! Le "A" qui n'en finissait plus avait changé de timbre, pas forcément plus viril, mais ce n'était plus le même. L'odeur qui m'invitait à rendre mon dernier repas était en revanche, plus forte que jamais.

Je me souvenais à présent, après avoir eu mon apport en fibres, Mirdo se chargea de me rattraper! Le sol mou, tiède et moite sur lequel je reposais, tremblait comme de la gelée en plein mois de gaïa. Ses mains empuanties par le suc gastrique qu'il tenta en vain de contenir, me prenait à la gorge. J'avais connu pire bien sûr, mais ce n'était pas parce qu'on avait connu pire qu'il fallait forcément se coltiner une version moins ardue que la précédente. Alors je me mis à pousser de toutes mes forces sur ce boudin matelassé qui lui servait de phalange. Mes paumes faisant office de bélier de fortune, s'enfonçaient dans sa peau épaisse et striée, jusqu'à ce que cette dernière me repousse pour reprendre sa forme bombée. Fatiguée de cette situation avant qu'elle n'ait réellement eu le temps de se prolonger, je chargeai avec ma tête dans l'interstice qui me sembla la plus ouverte. De sa bouche fendue filtrait le faisceau d'une lumière sans teinte, comme pour m'avertir d'un danger que je ne pouvais reconnaître. Mais avant de songer que je pouvais rester coincée, voir même étouffer dans cette pellicule huileuse atrocement nauséabonde. Les mâchoires qui me retenaient jusqu'alors, s'ouvrirent! M'inondant d'un air nouveau et ébouriffant, je ne pris guère le temps d'en comprendre l'origine que je profitai de l'élan issu de ma dernière idée pour filer telle une flèche en direction des cieux.

Une hurlée chargea mon sillage d'un ton plaintif, comme pour me supplier d'une leçon; "et moi comment je fais?!" Le temps que j'en comprenne la provenance, j'admirai Mirdo plonger dans le grand bain. Voilà qui devrait le débarrasser de ses relents, songeai-je indifférente. J'étais encore secouée, alors mon humeur s'en retrouvait quelque peu ténue, voir vaseuse. Laissant le monsieur à sa pataugeoire, je fis un rapide contrôle technique du rafiot. Le mât principale avait perdu un bras, la femme noire gisait à sa base, la chevelure étalée sur le plancher telle une serpillère prête à l'emploi. Je ricanai, preuve que je me retrouvais. La proue était surélevée, attestant qu'un récif avait très certainement harponné la quille sans toutefois parvenir à la fendre. Je pourrais l'en déloger par le biais d'un de mes sorts, mais après la crise existentielle qu'on me fit pour avoir, tenez-vous bien; orienter le cap dans la direction indiquée PAR le capitaine, je n'avais aucune raison qui me motivait à effectuer cette action. Et pour finir, le navire penchait dangereusement sur le côté, à tribord si l'on voulait faire la fine bouche. Outre le bordel qui s'était amoncelé sur ce versant, je n'avais aucun mal à en percevoir l'inclinaison de là où je me trouvais. Une houle un peu trop haute, et l'embarcation roulerait sur elle-même avant de sombrer!

Et alors que je me demandai ce que je pouvais bien faire pour me requinquer, une supplication parvint jusqu'à mes oreilles. J'orientai mon immense regard en direction de la source, et c'est là que mon esprit me joua un vilain tour. De ma position, je ne vis que les larges épaules du balèze, et sur le moment, mon cerveau encore ramolli fit une cabriole dans ma boîte crânienne. J'imaginai alors le mastodonte avec une toute petite voix larmoyante, lequel, malgré sa taille et son imposante musculature, aurait le trouillomètre à zéro face à son ombre. Oh c'était vraiment tordant! mais lorsqu'il bifurqua en direction de l'encadrement obscur qui permettait de se rendre au pont inférieur, mon délire prit fin aussi brutalement que la vie d'une mouche prise sous une semelle. Le peinturluré, ce n'était rien de plus que le peinturluré.. J'étais déçue, si bien que mes joues enflèrent. Il fallut toutefois que je m'attarde sur son expression pour qu'un chamboule-tout éclipse toutes mes gamineries. Dans ses yeux brillait une lueur morne, troublée par des larmes blanchâtres. Ses traits avaient beau être en partie gommés par son maquillage, ce que je vis me tétanisa. En dehors de ma terreur abjecte pour les crabes, c'était un sentiment qui m'était normalement inconnu, plus encore si celui-ci concernait quelqu'un d'autre que moi. Par je ne savais quel tour de passe-passe, le grimé insinua en moi ce qu'il éprouvait en ce moment. Depuis quand j'étais empathique d'ailleurs? Énide l'empathique? mais bien sûr..

Le temps que je me fasse une raison, ce dont je ne parvenais toujours point à faire, les deux zigotos avaient disparus. Bien vite, ma nature revint au galop, pourquoi aiderais-je ce morveux? Ce souvenait-il que je lui avais rendu service après qu'il se soit mangé des menaces? et comment m'avait-il remercié déjà? Noooooooooooon, va cherche le cadavre, elle mérite des fleurs pas des algues! Et d'un seul coup d'un seul, son nouvel aquarium ne lui posait plus le moindre problème? Moi je voulais simplement jouer, m'amuser, rigoler. Je le pensais sur la même courbe jusqu'à ce.. Rhaa mais qu'est-ce que j'étais en train de faire là? Cela non plus ne me ressemblait guère! Je n'étais ni rancunière, ni orgueilleuse! Qu'est-ce que j'avais à être aussi détraquée?

-***Dorïm, tu fiches quoi là-haut? tu bosses au moins?!*** Me pris-je à rouspéter.

Un raffut de tous les diables fut nécessaire pour m'extraire de cette plaisanterie qui n'avait rien de drôle. Sur le pont, non loin de la poupe, le début d'un cratère s'était formé dans le bois qui bardait le pont supérieur. Aussi vive que l'éclair, j'empruntai le même chemin que le gros dur, m'enfonçai dans les ténèbres, sillonnai les couloirs avant de tomber nez à nez sur le peinturluré. Pareil à la voilure, je ne parviendrai jamais à m'arrêter à temps, c'était bien tout le problème de l'air, rien de solide pour s'agripper. Or, après les fibres, il n'était pas question pour moi de manger salé au point de me retrouver sur le dos la bouche grande ouverte. Ce fut pourquoi j'optai pour ma plus grande taille lorsque le choc se produisit! A poids relativement égal, cela devrait passer pour une embrassade ferme et généreuse..

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